«En 2050, se nourrir de la mer, ce sera avant tout manger des algues»

Publié le par Notre Terre

Le chef étoilé, Olivier Roellinger qui milite pour la préservation des ressources marines, pense que les algues peuvent être une source importante d’alimentation dans le futur…


Ce chef cuisine avec passion les produits de la mer depuis trente ans. Sensible à la préservation des ressources marines, il s’est engagé aux côtés de l’ONG SeaWeb Europe-Alliance pour sensibiliser les jeunes chefs à une cuisine plus respectueuse de la nature, des saisons et du renouvellement des stocks de poissons. Alors que le concours qui porte son nom récompensait ce mardi les jeunes cuisiniers lauréats pour leurs recettes de maquereau aux coques ou de rougets aux huîtres, le chef nous présente sa carte pour 2050.


Le concours Olivier Roellinger vise «la préservation des ressources de la mer». N’est-il pas déjà trop tard pour sauver certains poissons?

Il n’est absolument jamais trop tard pour essayer de sensibiliser à cette cause. Je fais partie des résistants qui pensent qu’il ne faut pas baisser les bras. Les jeunes d’aujourd’hui ont été pétris d’écologie et il faut les inciter à y faire écho dans leur métier. Ils peuvent encore faire basculer la pendule dans l’autre sens.

Pensez-vous que demain les algues ou les poissons d’élevage pourraient remplacer les poissons sauvages dans nos assiettes?

Actuellement, le poisson d’élevage est souvent nourri n’importe comment, sauf dans les élevages bios et ceux qui font les choses bien. Par exemple, pour la majorité du saumon d’élevage, on pêche des kilos de petits poissons qui servent à faire de la farine. On vide la mer pour des Occidentaux à qui on a dit que les Oméga 3 étaient bons pour la santé… En revanche, je crois beaucoup aux algues. Leur culture ne dégrade pas l’environnement et elles poussent sur nos côtes, comme le wakamé à Saint-Malo, l’un des meilleurs du monde. Je pense que demain, on pourra nourrir plus de monde avec des algues qui sont très saines et qui n’ont aucun impact écologique négatif.


Que cuisinerez-vous en 2050?

Nous servirons toujours des coquillages, des huîtres, des moules, des palourdes… et des algues sûrement! En 2050, se nourrir de la mer, ce sera avant tout manger des algues.

 

 


Publié dans Nutrition & Santé

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