De l'immortalité des animaux
La théologie chrétienne (dans l'héritage de l'anthropocentrisme de l'image biblique du monde et de l'homme) a reprit la doctrine platonicienne de l'immortalité de l'âme dans sa lutte contre la gnose et pour se démarquer de la doctrine pythagoricienne; mais elle reprit Platon de telle sorte que seul l'homme fut dit immortel alors que les animaux "non raisonnables" ne furent plus considérés que comme des êtres éphèmères. (...) La doctrine chrétienne a ainsi fondé l'estime absolue qu'elle a de l'homme sur une mésestime relative de toutes les autres créatures; elle a rompu de cette façon, idéologiquement, le lien commun de la vie qui relie entre eux les hommes et les animaux. Comme toute doctrine qui est trop étroite pour rendre justice à la réalité, elle se fit cruelle dans sa mise en application dans la vie réelle. (...)

Toute théologie chrétienne, aujourd'hui encore, semble nécessairement reposer sur ce présupposé: nous précisément, les représentants de l'espèce homo sapiens sapiens, représentons le sommet 'indépassable' de toutes les possibilités de développement de l'évolution. Et pour quelle raison ? Parce que le Christ est apparu seulement dans la figure de cette espèce. Les mêmes théologiens, qui retirent de la résurrection du Christ les plus grandioses visions sur le destin d'une humanité à venir, ne semblent pas remarquer que dans tous leurs fantasmes, qu'ils nomment 'promesses' et qu'ils confondent avec la foi, qu'ils ne font que fixer par écrit de façon purement statique l'image actuelle de l'évolution.

(De l'immortalité des animaux - Eugen Drewermann)
(A noter : les photos ci dessus servent à illustrer la cruauté de l'homme envers les animaux, en aucun cas elles ne sont à associer avec le contenu de l'article. L'anthropocentrisme chrétien est normalement révolu, cet article a pour seul but de démontrer la folie destructrice des hommes en s'appuyant sur des bases historiques. Ne faisons pas d'amalgames. Ces photos ne sont pas le fait de chrétiens elles sont le fait d'hommes ayant perdu la raison et le sens commun. Il faut être honnête et ne pas leur attribuer tous les maux, bien que leur passé aussi lourd soit-il, pourrait faire penser le contraire).