De l'immortalité des animaux

Publié le par Gerome

L'anthropocentrisme chrétien

La théologie chrétienne (dans l'héritage de l'anthropocentrisme de l'image biblique du monde et de l'homme) a reprit la doctrine platonicienne de l'immortalité de l'âme dans sa lutte contre la gnose et pour se démarquer de la doctrine pythagoricienne; mais elle reprit Platon de telle sorte que seul l'homme fut dit immortel alors que les animaux "non raisonnables" ne furent plus considérés que comme des êtres éphèmères. (...) La doctrine chrétienne a ainsi fondé l'estime absolue qu'elle a de l'homme sur une mésestime relative de toutes les autres créatures; elle a rompu de cette façon, idéologiquement, le lien commun de la vie qui relie entre eux les hommes et les animaux. Comme toute doctrine qui est trop étroite pour rendre justice à la réalité, elle se fit cruelle dans sa mise en application dans la vie réelle. (...)

phoques10.jpg
Selon cette image chrétienne du monde, il est absurde d'ériger pour des raisons religieuses, à l'exemple des hindous et des bouddhistes, une interdiction absolue de tuer les animaux et d'appeler à renoncer à toute espèce de viande et à pratiquer un végétarisme motivé par des raisons religieuses. Non ! D'après la représentation courante du christianisme jusqu'à présent, toute la création doit servir l'homme auquel le Seigneur Dieu lui-même a donné les animaux en nourriture; et même si l'on en croit la dogmatique chrétienne, la destination théologique des saumons, des perdrix et des lièvres, c'est d'être mangés par l'homme. Face à la dignité infinie de l'être humain, il n'y a aucune souffrance qu'il serait interdit de causer aux animaux, dès l'instant qu'elle est judicieuse et "nécessaire" pour certaines finalités humaines. (...)

Toute théologie chrétienne, aujourd'hui encore, semble nécessairement reposer sur ce présupposé: nous précisément, les représentants de l'espèce homo sapiens sapiens, représentons le sommet 'indépassable' de toutes les possibilités de développement de l'évolution. Et pour quelle raison ? Parce que le Christ est apparu seulement dans la figure de cette espèce. Les mêmes théologiens, qui retirent de la résurrection du Christ les plus grandioses visions sur le destin d'une humanité à venir, ne semblent pas remarquer que dans tous leurs fantasmes, qu'ils nomment 'promesses' et qu'ils confondent avec la foi, qu'ils ne font que fixer par écrit de façon purement statique l'image actuelle de l'évolution.

renard-copie-1.jpg
Que serons-nous dans deux millions d'années, si nous devions entre-temps nous donner nous même le coup de grâce ? Au rythme actuel du développement historique c'est une question à laquelle on ne peut pas répondre, mais une question absolument nécessaire ! Une seule chose est sûre : en l'état actuel de l'évolution, nous sommes bien plus près des animaux que du pressentiment de l'humain que nous portons déjà en nous. "Le chaînon humain entre le singe et l'être humain c'est nous-même" disait déjà Konrad Lorenz avec raison.
(De l'immortalité des animaux - Eugen Drewermann)

(A noter : les photos ci dessus servent à illustrer la cruauté de l'homme envers les animaux, en aucun cas elles ne sont à associer avec le contenu de l'article. L'anthropocentrisme chrétien est normalement révolu, cet article a pour seul but de démontrer la folie destructrice des hommes en s'appuyant sur des bases historiques. Ne faisons pas d'amalgames. Ces photos ne sont pas le fait de chrétiens elles sont le fait d'hommes ayant perdu la raison et le sens commun. Il faut être honnête et ne pas leur attribuer tous les maux, bien que leur passé aussi lourd soit-il, pourrait faire penser le contraire).





Publié dans Divers (Hors sujet)

Partager cet article

Et Dieu dit à l'homme...

Publié le par Gerome

..."Et Dieu créa l'homme à son image. Il l'a créé à l'image de Dieu. Il les a créés mâle et femelle. Et Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Fructifiez et multipliez et remplissez la terre et soumettez-la, et assujettissez-vous les poissons de la mer et les oiseaux des cieux et tout animal qui se meut sur la terre." Génese- Ancien Testament.

Voici une des réponses possible à la dégradation de l'environnement et peut-être l'origine de notre anthropocentrisme. En d'autres termes Dieu dit à l'homme " c'est toi le patron et tu fais ce que tu veux. J'ai crée les autres êtres vivants pour que tu en disposes à ta convenance.

L'anthropocentrisme est la doctrine selon laquelle tout se rapporte à l'homme, qui est en fait le centre de l'univers. Voilà pour la définition officielle. Au delà du fait que l'homme pense que tout doit tourner autour de son nombril, je vois l'anthropocentrisme comme une maladie de l'esprit qui a pour but de faire enfler l'égo. Car ne nous trompons pas : la dégradation systématique des lieux où l'homme s'installe relève de la prétention dûe à sa bipédie. C'est le manque d'humilité et notre prétendue croyance en notre "divinité" qui fait que nous en sommes là aujourd'hui.

anthropocentrisme.jpg
Alors je dirais que la Bible relayée ensuite par l'église catholique romaine ont posé les fondements d'une humanité orgueuilleuse et "pousse-toi-de-là-que-je-m'y-mette"! En somme, les actes de destruction que nous avons pu commettre à l'encontre de la Nature ont été légitimés par cette phrase. Aujourd'hui il en est autrement; comme pour exorciser son passé, l'église s'est donné une  dimension sociale et depuis peu elle s'inquiète de l'état de la planète, chose improbable il y a ne serait-ce que trente ans en arrière.
Bien qu'il y ait encore beaucoup à dire je terminerais cet article  par une citation de Théodore Monod.
Le christianisme est "la religion la plus anthropocentrique que le monde ait connue", son attitude envers la nature est proprement "arrogante"

Le débat reste ouvert.

Publié dans Divers (Hors sujet)

Partager cet article

Cette insolente beauté de la Nature

Publié le par Gerome

Cette lettre a été publiée en Janvier 2005 dans le Dauphiné Libéré, un pamphlet contre la croisière blanche superbement écrit et qui a le mérite d'être clair. Deux ans plus tard ce texte est malheureusment d'actualité.

La croisière blanche est un crime.

 

Cette manifestation repose sur un dévoilement sémantique lorsqu’on peut lire à juste titre (dans votre spécial « Vroum vroum y’en a pour tout l’hiver ! ») : face à l’insolente beauté de la nature…

 

La beauté peut et sait être insolente, et c’est tant mieux ! Reste à savoir apprécier cette beauté ou… la détruire !

 

Mais pourquoi vouloir détruire ce qui peut apparaître comme une « aspiration » de vie ?

 

Le motoriste est par définition quelqu’un qui à besoin de son engin pour se sentir puissant, dominateur, sans quoi il est faible, pitoyable. Face à lui il ressent la provocation de la nature et cela lui est insupportable ; aussi il s’arrange de diverses manières pour y laisser son empreinte : sous forme d’ornières comme des traces de violence, par des taches d’huile comme du sperme pollué, ou encore, par une odeur de gaz d’échappement caractéristique… ; cet acte porte un nom : le viol !

 
 

Le motoriste cherche vainement à afficher sa supériorité face à ce qu’il lui est impossible d’apprécier, la beauté, il n’a alors d’autre solution pour se sentir exister que de la bafouer, essayer de l’enlaidir afin qu’au moins elle lui ressemble s’il ne parvient à la dominer.
Mais la nature avec son insolente beauté ne lui appartient pas, jamais, il n’a aucun droit sur elle quoi qu’il fasse, il s’approprie seulement d’un bien commun pour tenter d’imposer sa laideur à lui ; cet acte aussi porte un nom : le totalitarisme !

 

Viol et totalitarisme sont toujours étroitement liés, tous les deux tendent vers un seul but : l’accaparement au seul « profil » (sens : caractère (?)) du crime. C’est donc en cela que la croisière blanche est doublement condamnable.

 

Elle véhicule l’image édulcorée mais bien réelle de toute la bassesse humaine.

 

M. BRAO

 

Gap

Publié dans Hautes-Alpes

Partager cet article

<< < 1 2 3