La pollution de l'air coûte un à deux milliards d'euros par an à la France

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La pollution de l'air coûte un à deux milliards d'euros par an à la France

 

 

La pollution de l'air coûte un à deux milliards d'euros par an à la France en frais médicaux, selon une évaluation publiée vendredi qui estime que ce coût a été sous-estimé par de précédentes études.

Des chercheurs de l'Inserm et de l'Université Pierre et Marie Curie se sont attachés à déterminer «au plus près» la part attribuable à la pollution de l'air dans cinq maladies respiratoires répandues, dont l'asthme, les bronchites chroniques et les bronchites aiguës.

 

Pour leur calcul final, ils ont ajouté les hospitalisations attribuables à la pollution pour des maladies cardiovasculaires car une qualité médiocre de l'air a un impact sur certains de ces troubles.

Les coûts médicaux de la pollution correspondent aux consultations, examens, hospitalisations des malades, et aussi aux prestations sociales versées pour les arrêts de travail.

 

Le résultat est publié dans la revue française Environnement, Risques et Santé: «Le coût des maladies respiratoires et des hospitalisations pour maladies cardiovasculaires retenu dans cette étude, attribuable à la pollution de l'air, est de l'ordre de 1 à 2 milliards d'euros/an».

Trois précédentes études avaient situé le coût pour la santé de la pollution de l'air à des niveaux bien inférieurs, variant de 70 à 600 millions d'euros, soulignent les trois signataires de l'étude, Christophe Rafenberg, Gille Dixsaut et Isabella Annesi-Maesano.

Toutefois, ce nouveau calcul du poids de la pollution sur les frais de santé reste «entouré d'incertitudes» et «nos estimations doivent être considérées comme des ordres de grandeur», reconnaissent-ils.

 

Des pathologies comme les rhinites, sinusites et conjonctivites, écartées de l'étude, auraient d'ailleurs pu être prises en compte.

«Malgré ces incertitudes, les données manquantes et certaines sous-évaluations, notre étude tente d'aller plus loin que les études précédentes fondées sur le PIB», soulignent les auteurs.

 

Ils jugent «primordial» de poursuivre l'effort d'évaluation de l'impact sur la santé de la pollution de l'air.

Car «l'évaluation de ses impacts pourrait servir de base de réflexion à l'application du principe pollueur payeur», ajoutent-ils.

La pollution de l'atmosphère serait responsable de 42.000 morts prématurées chaque année en France, selon l'OMS. Mais les auteurs de l'étude jugent cette «valeur discutable».

 

 

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Une étude de l'ADEME montre que la France peut produire une électricité 100% verte

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Une étude de l'ADEME montre que la France peut produire une électricité 100% verte

 

 

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) a élaboré le scénario d'une France avec une électricité à 100% issue des énergies renouvelables en 2050 selon une étude qui devait être publiée la semaine prochaine mais a finalement été repoussée.

 

Cette étude, que le site Mediapart a publiée mercredi dans son intégralité, démontre que la France a les capacités pour produire la totalité de son électricité à partir d'énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, géothermie, etc.) et que cela coûterait environ 30% plus cher qu'avec le système actuel, mais quasiment pareil qu'avec une part de 50% pour le nucléaire comme le prévoit la loi sur la transition énergétique d'ici 2025.

 

La publication était prévue la semaine prochaine lors d'un colloque organisé par l'Ademe, commanditaire de l'étude, mais l'agence publique a finalement décidé de la repousser, «une affaire de quelques mois», a affirmé jeudi son directeur général délégué, Fabrice Boissier, lors d'une rencontre avec la presse.

Le sujet est sensible alors que la loi sur la transition énergétique est toujours en cours d'examen au Parlement et que l'un des points de frictions pendant les débats a porté sur la trajectoire de réduction de la part du nucléaire (75% aujourd'hui) dans le mix-électrique du pays.

L'Ademe dément que le report de la publication réponde à un quelconque agenda politique, Fabrice Boissier évoquant «des hypothèses à retravailler» apparues «suite à des consultations avec un comité d'échange» composé d'acteurs du secteur, comme EDF ou le Syndicat des énergies renouvelables.

 

Il s'agit notamment de l'évolution des coûts des technologies dans le futur et la capacité à mieux piloter la demande d'électricité.

Dans son cas de référence, l'étude répartit la production entre 63% d'éolien, 17% de solaire, 13% d'hydraulique et 7% de thermique renouvelable. Le coût du mégawattheure est alors de 119 euros contre 91 euros actuellement.

Des variantes sont présentées pour des situations de progrès technologiques plus poussés, un renforcement du réseau difficile et des problèmes d'acceptabilité.

Cette étude a une vocation «scientifique et technique», et «n'a pas vocation à documenter directement une politique énergétique» insisté Fabrice Boissier.

Mais pour Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, elle est «importante car c'est la première fois que l'on a un scénario national 100% renouvelables» et qui montre que «les différences de coûts sont finalement assez faibles» avec d'autres scénarios de mix.

«Plutôt que de chercher à en minimiser la diffusion, le gouvernement doit se saisir de ce rapport de l'Ademe pour accentuer les efforts en matière de transition énergétique», a regretté le parti Europe-Ecologie-les-Verts, dans un communiqué.

 

«Cela illustre une nouvelle fois le tabou qu'il y a à évoquer le passage du nucléaire aux énergies renouvelables», a indiqué à l'AFP le député écologiste Denis Baupin.

L'intérêt de l'étude n'est «pas l'objectif» d'atteindre 100% d'énergies renouvelables, mais «quel est, quand on se projette dans des scénarios extrêmes, le coût de chacune des énergies, quelles sont les modalités de déploiement des sources de production et l'impact sur le réseau électrique», a pour sa part précisé à l'AFP la ministre de l'Ecologie et de l'Energie Ségolène Royal.

 

La loi sur la transition énergétique prévoit de porter la part des renouvelables à 40% du mix-électrique en 2030.

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Nouvelle avancée pour les véhicules à hydrogène, le carburant du futur

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Nouvelle avancée pour les véhicules à hydrogène, le carburant du futur

 

 

Un nouveau pas a sans doute été effectué sur le chemin de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Des scientifiques américains ont réussi à produire de l'hydrogène de façon plus rapide et moins chère que les méthodes classiques, a-t-on appris ce lundi. Cette avancée, publiée dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS), pourrait contribuer à accélérer l'arrivée à grande échelle de véhicules fonctionnant à l'hydrogène, plus économiques et ne produisant pas de dioxyde de carbone (CO2), selon des experts.

 

En pratique, les chercheurs de l'Institut de technologie de Virginie (Virginia Tech) ont élaboré un processus biologique pour produire de l'hydrogène rapidement avec de hauts rendements à partir du glucose et du xylose, des sucres que l'on trouve en abondance dans les tiges, les épis et les cosses de maïs. Grâce à un modèle informatique, ils ont pu déterminer les enzymes - molécule permettant d'accélérer les réactions chimiques du métabolisme - qui permettaient d'obtenir le plus d'hydrogène à partir de cette biomasse. Ce qui a permis de tripler le taux de production d'hydrogène comparativement aux taux obtenus en utilisant des concentrations standards, selon les chercheurs.

 

«Cela signifie que nous avons fait la démonstration de l'étape la plus importante vers une économie fondée sur l'hydrogène, à savoir produire et distribuer de l'hydrogène vert pas cher provenant de la biomasse locale», estime Percival Zhang, professeur au département ingénierie des systèmes biologiques de Virginia Tech.

Ce projet a été financé en partie par Shell dans le cadre de l'initiative « GameChanger » (« changer la donne ») et la Fondation nationale américaine des Sciences.

 

 

 

 

 

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Etude choc : les pesticides réduisent la production de sperme

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Etude choc : les pesticides réduisent la production de sperme

 

 

Les niveaux de résidus de pesticides les plus élevés dans les fruits et légumes consommés sont associés à une moindre qualité du sperme, selon une étude publiée mardi 31 mars. Notamment en cause : les fraises, les pommes, les poires ou les épinards, dont la teneur en résidus de pesticides est particulièrement élevée.

 

L'étude, réalisée auprès de 155 hommes, âgés de 18 à 55 ans, fréquentant un centre de traitement de l'infertilité, est publiée mardi dans la revue spécialisée Human Reproduction ; 338 recueils de sperme provenant de ces hommes ont été analysés entre 2007-2012.

Des études précédentes ont déjà montré que les expositions professionnelles aux pesticides pourraient avoir un effet sur la qualité du sperme, mais jusqu'à présent, il y a eu peu de recherches sur les effets des pesticides dans l'alimentation.

Nombre de spermatozoïdes inférieur de 49 %

Selon cette étude, les hommes qui consomment les niveaux de résidus de pesticides les plus élevés dans les fruits et légumes consommés ont un nombre de spermatozoïdes inférieur de 49 % (86 millions par éjaculat contre 171 millions) par rapport aux hommes qui en consomment le moins, ainsi qu'un pourcentage de formes normales de spermatozoïdes inférieur de 32 %.

 

Pour déterminer la teneur en pesticides dans l'alimentation, la consommation en fruits et légumes des participants a été évaluée par questionnaire. Les niveaux de résidus de pesticides ont été estimés sur la base des données du ministère de l'agriculture américain. Les fruits et légumes consommés ont été ainsi répartis en groupes en fonction de leur teneur en résidus de pesticides : basse (pois, haricots, pamplemousse et oignons...), modérée ou élevée (fraises, épinards, poivrons, pommes, poires...). Le fait de laver et peler ces aliments a été pris en compte mais pas la nature des produits consommés (« bio » ou pas).

 

« Ces résultats suggèrent que l'exposition aux pesticides utilisés dans la production agricole pour l'alimentation peut être suffisante pour affecter la spermatogenèse chez l'homme », selon les auteurs. Ils admettent toutefois que leur étude a certaines limites et que « d'autres recherches sont nécessaires ». Ce type d'étude sur des couples consultant pour infertilité ne permet pas d'extrapoler à l'ensemble de la population masculine sans regarder si on y retrouve la même association. De plus, outre le petit nombre de participants, la mesure des pesticides n'était pas directe, selon des spécialistes.

Privilégier les produits « bio »

Malgré tout, pour le professeur de nutrition et d'épidémiologie Jorge Chavarro (Harvard Medical School, Boston), co-auteur de l'étude, « ces résultats ne doivent pas décourager la consommation de fruits et légumes en général ». Il suggère néanmoins de privilégier la consommation de produits « bio » ou d'éviter les produits connus pour contenir de grandes quantités de résidus.

 

Entre 1989 et 2005, la concentration en spermatozoïdes avait déjà chuté d'un tiers chez les Français. Une étude sur la fertilité masculine en France, conduite par l'Institut de veille sanitaire (InVS) et publiée en février 2014 dans Reproduction avait permis d'opérer une discrimination régionale. Le résultat était une suspicion accrue sur les pesticides, les régions de viticulture (Aquitaine et Midi-Pyrénées) étant parmi les plus touchées.
 
Le Monde
 
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