Lutter contre l'étalement urbain en France

Publié le par Gerome

Le Réseau Action Climat vient de sortir une étude sur les conséquences néfastes pour l'environnement de l'étalement urbain. Il propose des mesures pour freiner ce phénomène, et favoriser l'habitat à l'intérieur des agglomérations...


Quand l’humain s’étale, c’est le climat qui trinque. Une nouvelle étude du Réseau Action Climat (RAC) sur le phénomène d’étalement urbain, qui consomme en France 60.000 ha - soit l’équivalent de la surface d’un département- tous les sept ans, montre que le phénomène continue de s’accélérer, et qu’il est particulièrement néfaste pour l’environnement. Augmentation des mobilités et des distances domicile-travail, utilisation de la voiture plutôt que des transports en commun, émissions de gaz à effet de serre, fragilisation de la biodiversité, augmentation des risques d’inondation…  Pour le RAC, l’augmentation de la surface des agglomérations concourt à notre perte.


Le logement individuel est le premier responsable de cette perte d’espaces naturels, loin devant le réseau routier et les équipements de sport et de loisir, recense le RAC. Les terres agricoles sont les principales impactées.

Pourtant, ce phénomène semble correspondre au schéma de vie idéal des Français, qui plébiscitent largement la maison individuelle, et la périphérie ou la campagne plutôt que la ville - assimilée aux nuisances. La hausse des prix de l’immobilier en centre-ville ces dernières années a encore renforcé cette tendance, même si le RAC relativise son impact, citant une étude du Credoc qui relève que «les prix de l’immobilier évoluent au même rythme quels que soient le lieu et le type de bien.»


L’image de la densité «est toujours assimilée aux grandes tours»


Comment réconcilier les Français avec l’habitat urbain? Marion Richard, chargée de mission climat énergie au RAC, dresse quelques pistes. «On ne met pas assez en avant d’autres formes de logement, autres que l’appartement et la maison individuelle, comme la maison de ville ou le logement intermédiaire, appartement doté d’un jardin à partager avec les logements voisins.» Dans la même veine, elle suggère que les collectivités «communiquent davantage sur les programmes de densification urbaine réalisés à l’aide de petits ensembles collectifs. L’image de la densité est aujourd’hui négative car elle est assimilée aux grands ensembles et aux grandes tours, qui ont été un échec et ont marqué les esprits.»


Le RAC préconise également de renforcer la construction de logements sociaux en centre et de les rendre pérennes. «Si au bout de quelques années  on les met en accession à la propriété, et que leur prix flambe, ils deviendront de nouveau inaccessibles aux classes les moins aisées qui seront encore obligées de s’éloigner.» Pour le réseau, un dispositif comme le PTZ+ (prêt à taux zéro) est devenu par ailleurs «contre-productif dès lors qu’il ôte toute condition de ressources: dans un contexte de marché tendu, les ménages pauvres sont moins compétitifs et devront s’exiler plus loin.» Il serait donc nécessaire de «rétablir des conditions de ressources dans les critères d’obtention de ce prêt.» Enfin l’organisme réclame «un vaste plan de rénovation énergétique de l’habitat existant.»


Une taxe carbone pour influencer le choix de localisation des ménages


Si les collectivités ont commencé à s’emparer du sujet, le RAC souligne que l’unité urbaine aujourd’hui en France est trop petite pour appliquer une politique cohérente. «On comptabilise 36.000 communes en France, pour  90.000 dans l’ensemble des 27 pays de l’Union. C’est énorme. On ne peut pas réfléchir à l’échelle d’une commune de 1.500 habitants à des phénomènes aussi complexes que l’urbanisation et les déplacements. Le bassin de vie, c’est-à-dire l’espace dans lequel on travaille, on va faire ses courses, est beaucoup plus vaste. Il faut réfléchir au niveau de l’intercommunalité, or, les plans locaux d’urbanisme, et les permis de construire, s’accordent toujours au niveau de la commune. C’est un non-sens.»


Dernière mesure réclamée par le RAC, la fameuse Taxe carbone, un temps évoquée avant d’être abandonnée. «Il s’agirait d’une taxe indexée  sur les consommations d’énergie. Elle permettrait d’intégrer l’impact d’un habitat éloigné du lieu de travail et ainsi d’influencer le choix de localisation des ménages et des entreprises. Les recettes permettraient de compenser les ménages à faibles revenus, et de financer les économies d’énergie.» D'ici là, la hausse du prix de l’essencesera peut-être devenue le critère principal dans le choix du lieu de son habitat.

 

 


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Transformer l’énergie cinétique des métros en électricité

Publié le par Gerome

Paris, New-York (Etats-Unis), Londres (Grande-Bretagne). Qu’est-ce que ces villes ont notamment en commun ? Des lignes de métro bien sûr ! Et par la même occasion un joli potentiel énergétique encore inexploité.

 

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D’après les ingénieurs de l’entreprise californienne Vycon Energy, il serait en effet possible de récupérer l’énergie cinétique des rames de métro et des trains légers et de la transformer en électricité. En accélérant, les trains génèrent une grande quantité d’énergie cinétique, un phénomène physique qui se produit en fait à chaque fois qu’un corps entre en mouvement.

 

Celle-ci est toutefois automatiquement perdue au moment de la décélération. Un immense gâchis que ces ingénieurs croient pouvoir éviter grâce au freinage régénératif, technologie déjà utilisée sur certains véhicules hybrides. En connectant un volant d’inertie à la voie, l’énergie cinétique pourrait être transformée en électricité, laquelle serait ensuite stockée dans la station de métro et permettrait de faire redémarrer une rame.

 

« Quand le train voudra partir, il suffira d’utiliser l’énergie créée précédemment », résume le vice-président de Vycon Energy Louis Romo, selon lequel un métro composé de dix voitures nécessiterait une décharge comprise entre trois et quatre mégawatts (MW) pendant trente secondes pour regagner sa vitesse de croisière. Pour que le système soit encore plus efficace, l’entreprise suggère par ailleurs de modifier les horaires des métros pour que deux rames s’arrêtent simultanément. L’énergie serait ainsi immédiatement utilisée en limitant les creux de tension, « un véritable problème pour les entreprises ferroviaires » aux dires de M. Romo.


L’alternative paraît tout à fait plausible, d’autant qu’elle est proposée par une entreprise leader dans le secteur du recyclage de l’énergie cinétique. Créée en 2002, Vycon Energy a déjà fait ses preuves auparavant, grâce notamment aux volants cinétiques qu’elle a installés sur des grues de chantier. En descendant un container de trente tonnes, le volant génère jusqu’à 200 kilowatts (KW) d’électricité. Les municipalités de Los Angeles, Sacramento (Californie) et Denver (Colorado) seraient en train de négocier un contrat avec Vycon Energy afin d’installer le dispositif sur leurs réseaux de transports en commun. Elles ont manifestement compris qu’il peut permettre d’alléger sympathiquement leurs factures énergétiques…

 

 


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En Chine, des ONG accusent Apple d'utiliser des sous-traitants qui polluent

Publié le par Gerome

La gravité de la pollution industrielle en Chine, et l'incapacité, ou la mauvaise volonté dont font preuve les autorités pour faire respecter les normes et mettre au pas les pollueurs, conduisent les ONG chinoises de l'environnement à se montrer de plus en plus agressives. Le rôle pivot qu'occupe la Chine au sein des chaînes d'approvisionnement des multinationales leur procure en outre, un nouveau moyen de pression.

 

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Deux nouvelles affaires illustrent ce phénomène. La première concerne une région de la province du Yunnan où des déversements sauvages de résidus de chrome, un métal lourd, depuis vingt ans, ont provoqué un désastre écologique et sanitaire non loin d'un affluent de la rivière des Perles, qui coule jusqu'à Canton. Les prélèvements effectués sur place par Greenpeace montrent que la pollution atteint les nappes phréatiques. Plusieurs ONG s'apprêtent à porter plainte contre les usines responsables.



La seconde affaire touche la vaste chaîne de sous-traitance d'Apple, épinglée dans un nouveau rapport mis en ligne par un groupe d'ONG chinoises mené par l'Institut des affaires publiques et environnementales (IPE), spécialiste de la pollution des eaux. Les auteurs déplorent que la compagnie américaine, malgré une première étude publiée en janvier, "a systématiquement manqué de répondre à nos demandes d'information au sujet des violations environnementales le long de sa chaîne d'approvisionnement", expliquent-ils.



En cinq mois d'enquête, ils affirment toutefois avoir rassemblé des éléments accablants sur les rejets polluants de 27 "sous-traitants supposés" de la marque. Comme des prélèvements in situ, mais aussi des données recueillies auprès des agences locales de l'environnement, ainsi que des plaintes et des témoignages de riverains.

C'est le cas par exemple du fabricant de circuits imprimés, Meiko Electronics, à Guangzhou et Wuhan, verbalisé à maintes reprises pour avoir violé les normes environnementales régissant le rejet de métaux lourds. Toutes sortes de manquements ont également été identifiés dans les procédures de transport et de traitement des déchets dangereux.



IRRESPONSABILITÉS ET DÉNIS



En réponse à ces accusations, Apple évoque les audits effectués chez ses sous-traitants. Mais le rapport s'interroge sur ces "procédures d'audit soi-disant rigoureuses", à la lumière notamment du grave incident qui a eu lieu, en mai, dans l'usine géante de Foxconn à Chengdu, d'où sortent les iPad 2.

L'IPE, fondée par l'écologiste Ma Jun, a été l'une des premières ONG chinoise à tenter de mieux faire appliquer les réglementations en vigueur en Chine en moralisant d'abord les industriels étrangers, les plus sensibles à la pression de l'opinion publique.



Malgré l'existence de normes très strictes en Chine, le contrôle et les pénalités sont trop faibles pour être dissuasifs : "Grâce aux progrès sur la transparence de l'information sur les questions de l'environnement, on peut par exemple retrouver les historiques de pollution", explique Ma Jun au Monde. "Mais Apple a choisi de ne pas en tenir compte et de continuer à coopérer avec des entreprises qui polluent. C'est profiter indirectement du fait que le coût juridique d'une violation des lois environnementales est très bas en Chine", poursuit-il.

La pollution dans le Yunnan, près de la ville de Daqing, découverte suite à la mort d'un troupeau d'animaux et d'abord minimisée, découle, elle, d'une chaîne d'irresponsabilités et de dénis de la part des autorités de supervision, et des industriels.



La Chine, et notamment les provinces de l'intérieur du pays, accueille les procédés les plus polluants de l'industrie chimique mondiale. "Cet incident reflète un problème bien plus vaste : le fait que les déchets de métaux lourds en Chine pèsent énormément sur l'environnement et la santé.

Il y a un million de tonnes de dépôts de résidus de chrome à travers la Chine, soit la plus grande quantité au monde", signale Simon Pollock, porte-parole de Greenpeace à Pékin, qui se félicite des engagements que vient de prendre le gouvernement chinois pour répertorier tous les sites existants et les nettoyer. Reste à surveiller la mise en œuvre de cet ambitieux programme.

 

 


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Économies d'énergie d'un ordinateur

Publié le par Gerome

Voici quelques astuces pour éviter de trop consommer avec son ordinateur :

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* Éteindre l'ordinateur ou au moins l'écran lorsqu'on ne l'utilise pas.
    * Ne pas utiliser d'écran de veille animé mais un écran noir lorsque l'ordinateur est inactif quelques minutes (et ce, même si l'écran est éteint : en effet, la carte graphique est sollicitée pour l'affichage et consomme donc de l'électricité).
    * Ne pas laisser l'imprimante, le scanneur ou les haut-parleurs branchés en permanence.


    * Ne pas allumer les haut-parleurs si le son n'est pas utilisé (par exemple, pour faire de la bureautique)
    * Lors de l'achat de l'ordinateur, choisir du matériel en rapport avec l'utilisation prévue. En particulier, ne pas choisir une carte graphique prévue pour les jeux vidéos si l'ordinateur sert à faire de la bureautique : ce type de carte consomme énormément d'électricité.

De même, à moins de faire de la compétition à haut niveau, éviter les souris spécialisées pour le jeu vidéo : en effet, ces dernières restent allumées en permanence pour améliorer la réactivité et sont donc beaucoup plus gourmandes en énergie. En règle générale, privilégier les processeurs multi-cœurs moins rapides aux processeurs mono-cœur plus rapides.


    * Une multiprise est souvent requise, choisissez en une avec un interrupteur centralisant l'arrêt de tous les appareils. En effet, une unité centrale et son écran consomment toujours entre 40 et 60 W tant qu'ils sont branchés, même s'ils sont éteints.
    * Attention, avec l'arrivée de l'ADSL, beaucoup de personnes sont tentées de laisser leur ordinateur allumé en permanence. Ceci coûte très cher en électricité. Par exemple, la consommation moyenne d'une unité centrale (écran éteint) est de 100W, ce qui revient à 100 € sur toute une année.


    * Sur les ordinateurs modernes, il existe une multitude d'options pour mettre en veille les disques et autres périphériques. Elles ne sont pas toujours activées par défaut. Il peut être très rentable de prendre le temps de les activer. Cela peut faire de grosses économies d'énergie et durablement prolonger la vie de l'ordinateur.


    * Selon une étude, un écran en noir consomme moins qu'un écran en blanc. Si la page de Google était peinte en noir, avec 200 millions de vues par jour, on économiserait environ 3000 mégawatts par an. D'où l'idée de certains d'utiliser Google en noir pour économiser l'énergie, par exemple Blackle.com ou BpLed.com.Cependant, cela n'est valable que pour les écrans cathodiques et plasma. (les écrans LCD produisent de la lumière de toute façon).

 

 


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Pour sauver les mammifères marins, protéger 4 % des océans suffit

Publié le par Gerome

Une équipe de biologistes marins vient d’identifier 20 zones d’importance capitale pour la biodiversité. La protection de 9 d’entre elles, soit à peine 4 % de la superficie des océans, pourrait permettre de sauver la majorité des mammifères marins.

 

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De la loutre à la baleine bleue en passant par l’ours polaire, un quart des 129 espèces de mammifères marins sont menacées d’extinction. Or ces animaux sont pour la plupart de grands prédateurs, en bout de chaîne alimentaire, qui ont un rôle régulateur sur tout l’écosystème. Une protection efficace au niveau mondial passe forcément par un repérage des lieux de vie les plus importants pour chaque espèce.



C’est le travail qu’ont réalisé des biologistes marins de l’université de Standford et de l'Universidad Nacional Autónoma de México (Unam). En compilant les données accumulées sur ces animaux, ils ont réalisé une carte indiquant la richesse spécifique en mammifères marins, c'est-à-dire le nombre d’espèces différentes que comptent les eaux de la planète.

Étonnamment, l'étude publiée dans les Pnas (Proceedings of the National Academy of Science) fait apparaître 20 zones essentielles :



    * neuf à très haute richesse spécifique, situées principalement dans les eaux tempérées, rassemblent à elles seules 84 % de la diversité. L’étude recense ainsi les côtes de Baja California au Mexique, de l’est du Canada, du Pérou, de l’Argentine, mais également le nord-ouest de l’Afrique, l’Afrique du Sud, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ;
    * onze autres sont qualifiées d’irremplaçables, car elles possèdent les habitats permettant à certaines espèces endémiques de prospérer. Les animaux qu’on y trouve ne sont présents nulle part ailleurs. Cinq d’entre elles, dont les Galápagos, sont en milieu marin et six autres sont en eau douce.


Les chercheurs notent que 70 % de ces zones sont gravement menacées par les activités humaines. Une telle carte est donc un outil précieux pour diriger les politiques d’aménagement du territoire dans le sens de la protection de l’environnement.

La théorie des points chauds de biodiversité a le vent en poupe

Encore une fois, l’idée qu’il faut concentrer les actions de conservation sur les quelques zones les plus importantes semble faire son chemin. Les études appelant à une organisation globale de la protection de l’environnement afin de rationaliser les dépenses et d’adapter les efforts à la réalité du terrain se multiplient. Un gros effort de compilation de données fait par les chercheurs produit de nouvelles cartes globales des zones à protéger en priorité.



C’est peut-être par là en effet, en suivant la théorie de Norman Myers sur les points chauds de biodiversité, que les efforts de protection de l’environnement arriveront à enrayer la sixième extinction de masse, celle provoquée par l’Homme.

Attention toutefois à ne pas émettre un faux message : pas question de s'autoriser à faire n’importe quoi hors des zones protégées puisque ces oasis existent. La Terre n’est pas un ordinateur ; il n’est pas possible de faire une sauvegarde et de relancer le système si les choses tournent mal...

 

 


Publié dans Nature

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