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ONU : des casques verts contre l'effet de serre ?

Publié le par Gerome

Mercredi, lors d'une réunion sur la cause climatique, l'ONU a envisagé l'option de créer une troupe de "casques verts" pour désamorcer les conflits potentiels dus au changement climatique.

 

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A l'occasion d'une réunion spéciale sur le climat qui a eu lieu mercredi, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a évoqué la création potentielle d’une force de "casques verts" pour désamorcer les conflits provoqués par les catastrophes naturelles, rapporte le Guardian.


En effet, selon Ban Ki-Moon, le changement climatique et les problèmes environnementaux constituent une véritable menace pour la paix et la sécurité internationale, en particulier à cause des catastrophes naturelles que ceux-ci sont capables d'engendrés. Aujourd'hui, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) tire la sonnette d'alarme sur deux augmentations : celle des températures , de 2 à 4 degrés Celsius, et celle du niveau des mers, de 20 à 60 centimètres. Deux changements qui pourraient inclure une multiplication des inondations, tempêtes, sécheresses et autres catastrophes avec pour conséquence jusqu'à 200 millions de réfugiés climatiques. Le rôle des casques verts serait ainsi d'intervenir dans ces situations délicates autant pour apporter de l'aide que pour calmer les tensions potentielles.


Une proposition qui fait débat


Malgré l'urgence de la situation, les Nations unies restent divisées. Deux blocs émergent : d'un côté, certaines puissances mondiales telles que la Chine et la Russie estiment que l'ONU n'a pas à intervenir dans les problèmes d'environnement qui ne concernent que les experts scientifiques. Quant à l'Allemagne, elle juge que cette action serait "prématurée" alors que Peter Wittig, ambassadeur du pays à l'ONU, a fait part au Huffington Post de ses doutes quant à l'efficacité et la nécessité d’éventuels casques verts : "Faire intervenir des casques verts pourrait donner un signal fort dans la lutte contre le changement climatique mais leur rôle sera-t-il vraiment différent des tâches que les actuels casques bleus remplissent déjà aujourd'hui, notamment dans les pays les plus fragiles ?"


De l'autre coté, se tiennent les îles directement menacées par la montée des océans, comme Tuvalu, les Seychelles ou les Maldives, qui ont déjà essayé d'éveiller les consciences sur la nécessité de classer le changement climatique au rang de priorité internationale par l’ONU, rapporte toujours Le Monde. Dans une tribune au New York Times, lundi, Marcus Stephen, président de Nauru, état insulaire d’Océanie, explique cette situation d'urgence : "Le changement climatique a déjà intensifié les conflits autour des ressources rares, et pourrait présager d'une vie dans un monde conditionné par des conflits de plus en plus liés aux catastrophes environnementales."


Elire un représentant chargé du climat 


Expliquant que le réchauffement climatique est "une menace aussi importante que la prolifération nucléaire ou le terrorisme international", le président de Nauru a ainsi demandé qu'un représentant spécial des Nations unies soit nommé au climat et à la sécurité. Pour l'instant, la question des casques verts n'a donc pas été tranchée, rapporte Le Monde. Mais elle sera l'objet de la prochaine conférence de l'ONU qui se tiendra en décembre prochain en Afrique du Sud.

 

 


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Le changement climatique, une réelle menace pour la paix selon Ban Ki-Moon

Publié le par Gerome

Les membres du Conseil de sécurité de l'Onu se sont réunis mercredi pour débattre des impacts directs que le changement climatique pourrait avoir sur le maintien de la paix. Pour le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, le réchauffement de la planète représente une réelle "menace pour la paix et la sécurité internationale".


Mercredi, à l'ouverture d'un débat du Conseil de sécurité sur les "effets préjudiciables éventuels des changements climatiques", le secrétaire général de l'Onu a fait part de ses craintes quant à l'impact du réchauffement climatique sur la sécurité internationale. "Les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes et violentes dans les pays riches comme dans les pays pauvres, anéantissant vies, infrastructures, institutions et budgets. Un cocktail détonant qui peut créer de dangereux vides pour la sécurité", a alerté Ban Ki-Moon avant d'affirmer que les changements climatiques constituent une réelle "menace pour la paix et la sécurité internationale".


Un avertissement toutefois très nuancé dans le communiqué publié par le Conseil de sécurité à l'issue de la réunion. Dans ce texte, est seulement évoquée la "crainte de voir les effets préjudiciables éventuels des changements climatiques aggraver à long terme les menaces existantes à la paix et à la sécurité internationales". Les membres du Conseil ne sont pas parvenus à s'accorder sur la qualification du réchauffement climatique comme une menace directe pour la paix et la sécurité. Une demande faite par les petits Etats des îles du Pacifique, menacés par la montée du niveau de la mer. L'incapacité du Conseil à répondre à cette demande "est plus que décevante" a déploré l'ambassadrice américaine à l'Onu, Susan Rice, dont les propos sont rapportés par le site du Point. "C'est pathétique, cela dénote un manque de prévoyance, et franchement, il s'agit d'un manquement au devoir" s'est-elle insurgée.


Lutter contre le réchauffement pour limiter les tensions et conflits


A quelques mois du prochain sommet sur le réchauffement climatique, qui se tiendra en décembre à Durban, Ban Ki-Moon appelle toutefois la communauté internationale à prendre des mesures et des engagements clairs et ambitieux visant à lutter contre le réchauffement et ses impacts.

 

"Notre capacité à gérer les conséquences les plus dangereuses des changements climatiques dépendra d’une stratégie définie par des plateformes, mécanismes et institutions internationaux réformés ou nouveaux et capables d’anticiper les problèmes et de faciliter la coopération" a de son côté souligné le directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Achim Steiner.

"La communauté internationale peut éviter les conflits, les tensions et l’insécurité liés aux changements climatiques si elle met en place une réponse collective et ciblée qui s’attaque aux racines, à l’ampleur, à la volatilité et à la rapidité des défis émergents" a-t-il insisté.

 

 


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Le Top 5 des villes françaises les plus vertes

Publié le par Gerome

Certaines métropoles françaises ont fait de la préservation de notre environnement l’un de leurs chevaux de bataille, faisant des énergies renouvelables, éco-quartiers, vélos voire voitures électriques en libre-service leur nouvelle marque de fabrique. Si la tendance gagne petit à petit tout le territoire, les agglomérations du littoral Ouest sont tout de même les pionnières et les plus compétentes en la matière.

 

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La star : Nantes

Après Stockholm en 2010, Hambourg cette année et la ville espagnole Vitoria-Gasteiz en 2012, Nantes (Loire-Atlantique) sera « la capitale verte d’Europe » en 2013. Décerné par la Commission européenne, ce prix vient saluer la ville élue auteure d’une politique de développement urbain aussi respectueuse de l’environnement que possible.


Déjà baptisée « ville la plus agréable d’Europe » en 2004 par le Times, la Capitale des Ducs de Bretagne s’est notamment illustrée en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Nantes Métropole, qui regroupe vingt-quatre communes de la communauté urbaine, a en effet adopté il y a quatre ans le Plan Climat qui vise à réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2020 et de 50% d’ici à 2025.


Nantes a également su s’imposer grâce à la mise en place de nombreuses alternatives propres de transport. Elle est ainsi la première ville française à avoir réintroduit le tramway et possède aujourd’hui le plus grand réseau de France avec 42 kilomètres de voies. Outre les « Bicloo » rouges – système de vélos en libre-service – qui ont investi la ville, deux bateaux-bus baptisés « Navibus » et une ligne de bus-tramway, le « Busway », ont intégré le réseau.


Toutes les actions menées par la ville lui ont même permis de se voir attribuer par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) le label Cit’ergie, gage de bonne conduite environnementale. La municipalité ne s’est cependant pas arrêtée là, ayant récemment accordé une rallonge de trois millions cinq cent mille euros pour permettre l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit d’un futur stade couvert d’athlétisme. Livré en 2013, ladite enceine devrait permettre d’économiser près de 3 710 tonnes d’équivalent CO2 en vingt ans.

 

Seule ombre au tableau : le futur aéroport Grand Ouest de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), qui suscite bien des controverses depuis de longs mois. Près de 6 000 personnes selon les organisateurs se sont encore réunies samedi dernier sur le site de la future plate-forme, qui doit remplacer l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, en passe d’être saturé, pour s’opposer à sa construction. EELV (Europe Ecologie les Verts) a voté une motion faisant de l’abandon de ce projet « une condition incontournable » à un futur accord avec le Parti Socialiste en vue des élections présidentielles de 2012. Le député-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault et son équipe n’ont cependant pas modifié leur feuille de route et le futur aéroport devrait ouvrir d’ici à 2017. A moins que des considérations politiques ne remettent tout en cause…

 

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La pionnière : La Rochelle

La Rochelle (Charente-Maritime) mérite elle aussi sa place dans le Top 5 des villes vertes de France, en grande partie grâce aux actions menées par feu Michel Crépeau, maire à la popularité constante pendant près de trente ans. En véritable pionnier mais à l’époque un brin perché pour nombre de ses contemporains, il a commencé son premier mandat en stoppant les travaux sur le littoral. Quelques années plus tard, le centre-ville a été restitué aux piétons, une première en France.

 

Un système de location de voitures électriques en libre-service a aussi été installé, ce qui là encore ne s’était jamais vu dans l’Hexagone. Quoi de plus logique, finalement, que la capitale de l’Aunis soit aujourd’hui championne en matière de transports propres.


Tous les matins, moyennant 200 euros l’année, certains salariés qui viennent travailler au cœur de La Rochelle laissent leurs voitures sur un parking situé à la périphérie de la ville.  Ils empruntent ensuite une navette électrique qui leur permet de rejoindre leurs bureaux sans polluer et sans engorger les routes. D’autres se servent des « Yélomobiles », des véhicules électriques répartis autour de sept stations.


La ville côtière met également en avant ses atouts maritimes. Deux passeurs électro-solaires, le Copernic et le Galilée relient ainsi pour un euro le Vieux port aux Minimes en quelques minutes.  Au total, 20 mètres carrés de panneaux photovoltaïques permettent la production de 2 000 watts. Autre mesure, et pas des moindres : dès 7h30 le matin, les poids lourds sont interdits dans le centre-ville. Ils doivent s’arrêter aux portes de la Cité pour laisser des camions de livraison électriques prendre le relais. Une véritable aubaine pour les habitants mais aussi pour les commerçants, pour qui ce service n’engendre aucun surcoût.


Menées par Maxime Bono, l’actuel maire de La Rochelle, ces initiatives ont permis de réduire de 10% le flux de voitures dans les rues de la ville. Elle se classe d’ailleurs en première place au classement de villes les plus adaptées aux cyclistes, avec plus de 1 000 pistes et bandes cyclables tracées. Un bémol tout de même : il aura fallu attendre l’année dernière pour que l’Agenda 21 soit mis en place, treize ans après son introduction en France.

 

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L’ambitieuse : Bordeaux

Très apprécié en Gironde, le maire de Bordeaux Alain Juppé est redevenu ministre des Affaires étrangères. Il a cependant toujours l’intention de transformer la ville en une métropole verte « à taille humaine » dans les années à venir.


L’ancien Premier ministre s’est donné jusqu’à 2030 pour mettre en place le « Grand Bordeaux » et en faire l’une des métropoles les plus dynamiques et les plus agréables de France. D’ici là, il aura très certainement passé le flambeau mais qu’importe, il compte bien sur ses successeurs pour tenir la barre. Un premier éco-quartier dans lequel 5 000 habitants éliront domicile devrait voir le jour l’an prochain. La ZAC (zone d’aménagement concertée) Berge-du-Lac fera la part belle aux modes de transports doux. Sur le plan énergétique, à peine 50 kilowattheures (KWh) d’énergie par mètre carré et par an seront consommés.


Plus de 60 000 panneaux solaires ont par ailleurs été installés sur les 20 hectares de parking du Parc des expositions de Bordeaux-Lac. Les panneaux photovoltaïques commencent aussi à apparaître en centre ville. Loin d’être réticent aux autres formes d’énergies renouvelables, M. Juppé réfléchit également à l’installation d’hydroliennes sous le Pont de Pierre, même si pour l’heure rien n’a encore été décidé.


Pourtant enterré il y a quelques années, le projet de contournement de la ville à quant à lui refait surface. Alors que la Communauté urbaine de Bordeaux prédit un million d’habitants d’ici une dizaine d’années, la saturation de la rocade bordelaise aux heures de pointes commence à poser problème. Le maire a donc relancé le débat à la surprise des écologistes et la rocade devrait devenir une deux fois trois voies, notamment pour faire face au lent développement du fret ferroviaire aux alentours de la capitale girondine.

 

« Il y aura peut-être demain des autoroutes intelligentes qui ne seront pas forcément désastreuses pour l’environnement », a déclaré l’ex-ministre de l’Ecologie, dont on a un temps pensé qu’il récupèrerait l’Hôtel de Roquelaure pour succéder à Jean-Louis Borloo… L’accroissement démographique justifie la création de nouvelles infrastructures. On verra si l’édile aura la volonté, le temps et les moyens de faire en sorte qu’elles soient les plus vertes possibles

 

 

La polyvalente : Grenoble

Grenoble (Isère) a été la première métropole de France à se doter d’un Plan climat territorial pour lutter contre le réchauffement climatique. D’ici à 2050, la municipalité prévoit de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour ce faire, la ville a fait des éco-quartiers et des transports en commun ses deux principaux atouts.


En 2009, le ministère de l’Environnement a décerné à la Ville le Grand prix national de l’éco-quartier pour la ZAC de Bonne, qui regroupe au total 1 430 m² de panneaux photovoltaïques. Elle n’est cependant pas marginale dans la mesure où, depuis le début de l’année, 70% des immeubles mis en chantier sont des bâtiments à basse consommation d’énergie qui intègrent les normes dites de « haute qualité environnementale ». Outre la construction de bâtiments « responsables », la municipalité prévoit également de réhabiliter les édifices existants pour diminuer leur consommation en énergie. Ainsi sur la période, 1 000 logements devraient être réhabilités chaque année durant la période 2012-2020.


Grenoble multiplie également les efforts en matière de transport en commun. La ville étant localisée dans une cuvette et entourée de montagnes, les températures l’été y sont souvent très élevées et la pollution atmosphérique atteint des niveaux préoccupants. Dans le centre-ville, le maire socialiste Michel Destot aspire à ce que les voitures disparaissent et prône davantage de rues piétonnes. Pour limiter la propagation de particules fines, certaines voies rapides sont désormais limitées à 70 km/h.

 

Les vélos sont également mis en avant, la municipalité prévoyant l’aménagement de nombreuses pistes cyclables. L’agglomération va également instaurer le « Plan Respire ». Celui-ci consiste en une prolongation des lignes B – laquelle reliera Meylan au Fontanil – et E du tramway, qui se rejoindront d’ici l’année prochaine. Une baisse des tarifs des transports en commun est également envisagée, sachant que les Grenoblois sont déjà deux fois plus nombreux à emprunter les transports en commun qu’en 2003.

 

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La courageuse : Paris

La capitale encore beaucoup d’efforts à accomplir en matière de respect de l’environnement mais les initiatives mises en place par la Mairie de Paris (Ile-de-France) sont tout de même nombreuses.

 

Le Vélib’ est sans doute celle qui a eu le plus d’impact médiatique. Mis en place en 2007, il est une incontestable réussite, même si les actes de vandalisme sont relativement nombreux. Les automobilistes ont manifestement su s’y faire, comme ils devront se faire aux Autolib électriques, elles aussi en libre-service et qui devraient sillonner les artères parisiennes d’ici l’automne prochain. La municipalité prévoit la mise en circulation de plus de 3 000 véhicules répartis autour de 1 000 stations. Les stations, la principale pomme de discorde, bien que les écologistes prophétisent aussi de fortes turbulences en matière de circulation et une perte d’engouement pour le Vélib’.


Paris s’emploie également à désengorger les lignes de métro et de RER, comme en a témoigné la construction de nouvelles lignes de tramway en périphérie. Au total, il en existe actuellement quatre – dont deux qui ont été créées ex nihilo - et quatre autres devraient voir le jour dans les années à venir.

Il y a aussi le dossier brûlant des voies sur berges, que le maire Bertrand Delanoë aimerait rendre aux piétons, au grand dam des automobilistes. 71% des Parisiens seraient toutefois favorables au projet municipal et estiment qu’il permettrait d’améliorer leur qualité de vie.


Des avancées notables ont également été enregistrées dans le domaine de la protection de la biodiversité. Les berges de la Seine devraient ainsi être végétalisées, des îlots d’évolution naturelle devraient pousser un peu partout dans certains parcs de la capitale et un observatoire de la biodiversité pourrait voir le jour.


Il est toutefois un combat bien difficile à remporter, celui qui oppose les autorités à la pollution atmosphérique. Selon un récent rapport d’Airparif, la qualité de l’air ne s’améliorerait pas en Ile-de-France, et plus particulièrement au cœur de l’agglomération. Entre 1,8 et 3,6 millions de Franciliens seraient exposés quotidiennement à des niveaux de pollution supérieurs aux normes. Pour faire face à cette situation, la Ville de Paris s’est portée volontaire pour le déploiement d’une ZAPA, zone d’action prioritaire pour l’air dans laquelle les voitures polluantes seraient interdites. Les automobilistes ont encore du temps pour réfléchir à un plan de repli.

 

 


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Abeilles : le rôle des pesticides confirmé dans leur surmortalité

Publié le par Gerome

Alors que les abeilles sont en Europe comme en Amérique du Nord victimes d'une inquiétante surmortalité, les chercheurs tentent sans relâche de déterminer l'origine du phénomène qui menace le fonctionnement des écosystèmes. Une équipe de scientifiques vient de confirmer le rôle des pesticides dans cette surmortalité.

 

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Exposées à des pesticides, même à faible dose, les abeilles affectées par un parasite, le Nosema ceranae, ne peuvent pas survivre. C'est ce que révèle une étude menée par des chercheurs du CNRS, de l'INRA et de l'Université Blaise Pascal, dont les conclusions sont publiées par la revue scientifique PLoS ONE. Les insecticides sont depuis longtemps soupçonnés d'être l'une des origines du déclin des colonies d'abeilles en Europe et en Amérique du Nord. Les chercheurs s'accordent à penser que ce phénomène est la conséquence d'une combinaison de facteurs. Une piste qui vient d'être confirmée.


Comme l'explique le CNRS sur son site Internet, des abeilles naissantes saines et d'autres contaminées par le champignon Nosema ceranae ont été exposées de façon chronique à de faibles doses d'insecticides, inférieures à celles considérées comme mortelles. Les chercheurs ont alors vu les abeilles infectées succomber. "Cet effet combiné sur la mortalité des abeilles apparaît pour une exposition quotidienne à des doses pourtant très faibles" souligne le communiqué. En outre, le phénomène ne dépend pas de la famille d'insecticides, note le CNRS, puisque les deux molécules utilisées au cours de l'étude, le fipronil et le thiaclopride, appartiennent à des familles différentes, celle des phénylpyrazoles et celle des néonicotinoïdes.


Une interaction fatale


Si le mode d'action de cette synergie n'a pas encore été identifié, cette découverte "montre donc que l'interaction entre nosémose et insecticides constitue un risque significatif supplémentaire pour les populations d'abeilles et pourrait expliquer certains cas de surmortalité". L'étude prouve que des doses d'insecticides considérées comme ne pouvant pas entraîner la mort peuvent être fatales à des abeilles déjà fragilisées. Elle révèle selon le CNRS, "la nécessité d'améliorer la gestion et la protection du cheptel apicol face au danger que représentent les pollutions environnementales et les pathogènes (seuls ou en combinaison) sur la santé de l'abeille".

 

 


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Climat: les forêts absorbent un tiers du CO2 émis

Publié le par Gerome

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Les auteurs de l'étude alertent contre la déforestation, qui pourrait avoir de graves conséquences sur le climat...

Le parc forestier mondial absorbe un tiers du CO2 émis par les combustibles fossiles dans l'atmosphère, selon une étude internationale qui alerte, en parallèle, sur les conséquences dramatiques de la déforestation dans le contexte du réchauffement climatique. «Si demain on arrêtait la déforestation, les forêts existantes et celles au stade de la reconstitution absorberaient alors la moitié des émissions des combustibles fossiles», a souligné Pep Canadell, coauteur de l'étude publiée par la revue américaine Science.


Les forêts de la planète absorbent 2,4 milliards de tonnes de carbone par an, selon cette première étude chiffrée de la contribution des forêts boréales, tropicales et des régions tempérées au cycle du carbone. La déforestation, elle, est responsable de l'émission de 2,9 milliards de tonnes par an, soit environ 26% du total des émissions. Les émissions des combustibles fossiles se chiffrent, elles, à plus de 8 milliards de tonnes par an. Les données, portant sur la période 1990 à 2007, ont été compilées pendant deux ans par une équipe internationale de chercheurs experts du réchauffement climatique.


La lutte contre la déforestation permet des bénéfices financiers


L'étude a montré pour la première fois que dans les régions tropicales le volume de carbone émis du fait de la déforestation a été contrebalancé par celui absorbé par les forêts primaires intactes avec, au final, un bilan carbone presque nul. Les chercheurs ont mis en évidence que les rejets de CO2 lors de la déforestation ont été compensés par l'absorption de CO2 par la repousse des forêts secondaires dans les zones où l'agriculture a été abandonnée.


Selon Pep Canadell, deux leçons principales sont à tirer de cette étude. «Les forêts ne sont pas seulement de très importants réservoirs de carbone mais elles absorbent également très activement le CO2 produit par les activités humaines, aussi les forêts prennent de plus en plus le devant de la scène dans une stratégie pour protéger notre climat», selon lui. La seconde leçon est que les économies rendues possibles par une meilleure gestion de la forêt, en exploitant notamment les bénéfices de la réduction de la déforestation seront bien «plus importantes que ce que l'on pensait».

 

Il a notamment souligné l'aspect financier dans le cadre du marché du carbone et des compensations prévues dans le mécanisme REDD+ (Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts). Ce mécanisme a été adopté formellement à la conférence de l'ONU sur le climat à Cancun (Mexique) fin 2010. Il vise à pousser les pays ayant des forêts tropicales à éviter de les couper ou à les gérer de manière durable, en leur versant des compensations financières.

 

 


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