Le taux de CO2 dans l'air au plus haut depuis plus de 2,5 millions d'années

Publié le par Gerome

Un cap symbolique est en passe d'être franchi. Pour la première fois depuis que l'homme est apparu sur Terre. Et même depuis plus de 2,5 millions d'années... Le seuil de 400 parties par million (ppm) de dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique devrait être atteint courant mai, au point de mesure historique de la station de Mauna Loa (Hawaï), où les premières mesures de l'ère moderne ont été menées, dès 1958, par l'Américain Charles David Keeling.

 

La concentration de CO2 dans l'hémisphère Sud, plus faible que celle de l'hémisphère Nord, ne franchira cependant le même palier que dans plusieurs années.


A Mauna Loa, la concentration de CO2 pointait, vendredi 3 mai, à 399,29 ppm. La veille, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) rendait public son bilan climatologique pour 2012, notant l'abondance et l'intensité de phénomènes extrêmes : sécheresses, inondations, cyclones tropicaux, etc.


 2012 AU NEUVIÈME RANG DES ANNÉES LES PLUS CHAUDES


"La variabilité naturelle du climat a toujours donné lieu à ces extrêmes, mais les caractéristiques physiques de ces phénomènes météorologiques et climatiques résultent de plus en plus du changement climatique", analyse Michel Jarraud, secrétaire général de l'OMM.

Celle-ci place l'année 2012 au neuvième rang des années les plus chaudes observées depuis la fin du XIXe siècle. La concentration atmosphérique de CO2 n'excédait pas alors les 300 ppm. Un niveau qui n'a jamais été dépassé au cours du dernier million d'années écoulé.

 

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"Franchir le seuil de 400 ppm de CO2 porte une forte charge symbolique, juge le climatologue Michael Mann, directeur du Earth System Science Center de l'université de Pennsylvanie. Cela vient nous rappeler à quel point la dangereuse expérience que nous menons sur notre planète est hors de contrôle."

Au rythme actuel des émissions de dioxyde de carbone, l'objectif fixé par la communauté internationale de limiter, à l'horizon de la fin du siècle, le réchauffement à deux degrés au-dessus du niveau préindustriel, est désormais quasi intenable.


AUGMENTATION MOYENNE DE LA TEMPÉRATURE DE 2,4 °C À 2,8 °C 


Le franchissement imminent du seuil des 400 ppm de CO2 n'est pas une surprise. En août 1975, dans un article célèbre publié par la revue Science, le géochimiste américain Wallace Broecker non seulement prévoyait l'irruption prochaine du "réchauffement global", mais il estimait aussi la rapidité avec laquelle les activités humaines feraient grimper la concentration atmosphérique de CO2. Voilà près de quarante ans, il avançait que le fameux seuil des 400 ppm serait atteint en 2010...


Pour retrouver de tels niveaux de gaz carbonique, il faut remonter à l'ère du pliocène, il y a 2,6 à 5,3 millions d'années. Les créatures les plus proches du genre humain qui arpentaient alors la surface de la Terre étaient les australopithèques. "Les températures moyennes globales étaient de trois à quatre degrés supérieures à celles d'aujourd'hui et d'environ dix degrés aux pôles", précise la Scripps Institution of Oceanography (université de Californie à San Diego), qui publie quotidiennement les mesures de concentrations de CO2 de Mauna Loa. Et le niveau de la mer, "supérieur de 5 m à 40 m au niveau actuel".

 

"Il est toujours délicat de faire ce genre de comparaison", prévient cependant le climatologue Jean-Pascal van Ypersele (université catholique de Louvain), vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). "Il n'y a pas que la concentration en CO2 qui change, note-t-il. La position des continents, l'orbite terrestre ont, depuis le pliocène, également changé."


Selon les derniers travaux du GIEC, la stabilisation du CO2 entre 400 ppm et 440 ppm conduirait, sur le long terme, à une augmentation moyenne de la température terrestre de 2,4 °C à 2,8 °C. "La dilatation thermique des océans conduirait à une élévation du niveau moyen des océans comprise entre 50 cm et 1,7 m, ajoute M. van Ypersele. Et ce, sans tenir compte de la fonte des glaciers."


ÉLÉVATION DU NIVEAU MARIN COMPRISE ENTRE 20 CM ET 60 CM


Ce nouvel état d'équilibre ne serait toutefois atteint que bien après la fin du siècle en cours. Autour de 2100, vu l'inertie de la machine climatique, l'augmentation du niveau des mers devrait être en deçà de ces niveaux, même en tenant compte de la fonte des glaciers. Le dernier rapport du GIEC prévoit à cet horizon une élévation probable du niveau marin comprise entre 20 cm et 60 cm, une estimation qui devrait cependant être revue à la hausse dans le prochain rapport du groupe d'experts, attendu pour septembre.


"Une part de la question est donc de savoir si l'on doit se préoccuper du très long terme ou se limiter à considérer ce qui se produira d'ici cinquante ans à cent ans", interroge le climatologue Edouard Bard, professeur au Collège de France.

En tenant compte du temps très long, "la possibilité est réelle qu'avec les niveaux de CO2 actuels nous ayons déjà dépassé le seuil d'une influence dangereuse sur notre climat", estime pour sa part Michael Mann.


Selon le climatologue américain James Hansen, ancien directeur du Goddard Institute for Space Studies (GISS), la concentration de CO2 à ne pas excéder se situe autour de 350 ppm. Une limite qui a été atteinte peu avant 1990.

 


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La hausse du niveau de la mer devrait être bien plus importante que prévu

Publié le par Gerome

L'élévation du niveau de la mer due au réchauffement climatique pourrait se révéler deux à trois fois plus importante que prévu au cours de ce siècle, indique une étude publiée vendredi 22 juin par le Conseil national de la recherche américain. Les experts se sont penchés sur des estimations des Nations unies et les ont mises à jour avec de nouvelles données concernant l'état de la calotte glaciaire, dont la fonte serait responsable de l'accélération de la montée du niveau des océans.

 

montée des eaux

 

Dans leur étude, ils prévoient une montée des eaux tout autour du globe allant de 8 à 23 cm d'ici 2030, par rapport au niveau de 2000, de 18 à 48 cm d'ici 2050, et de 50 cm à 1,40 m d'ici 2100. Cette dernière estimation est nettement supérieure à celle avancée par le Groupe d'experts des Nations unies sur l'évolution du climat (GIEC) dans leur rapport de 2007. A l'époque, le GIEC avait tablé sur une hausse de 18 à 59 cm d'ici la fin du XXIe siècle. LA CALIFORNIE PARTICULIÈREMENT TOUCHÉE "Avec la montée du niveau des océans, on s'attend à une multiplication des tempêtes de puissance extrême et de plus longue durée, ainsi qu'à des vagues plus grandes, ce qui accroît le risque d'inondation, d'érosion côtière et de perte de zones marécageuses", soulignent Robert Dalrymple, président du comité d'experts, et Willard Hackerman, professeur d'ingénierie civile à l'université Johns-Hopkins (Maryland), co-auteurs de cette étude.

 

La Californie devrait être particulièrement affectée par la montée du niveau de l'océan Pacifique en raison notamment d'une forte érosion. Sur la côte, au sud du cap Mendocino, l'océan devrait ainsi gagner de 42 cm à 1,67 m d'ici 2100. En revanche, le reste de la côte ouest devrait voir une augmentation moindre, avec un gain prévu entre 10 cm et 1,43 m, indiquent les experts. Dans cette région, qui englobe l'extrême nord de la Californie et les Etats de l'Oregon et de Washington, le sol s'élève sous l'effet de la tectonique des plaques. Mais un séisme de magnitude 8 ou davantage pourrait provoquer une montée soudaine de un mètre voire plus dans cette région, sujette à de fréquents tremblements de terre.

 

 


Publié dans Nature

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Jude Law, un ambassadeur de choix pour protéger les phoques

Publié le par Gerome

Pour ceux (et surtout celles) qui ne le savaient pas encore, Jude Law est un acteur qui s’engage pour la protection des espèces animales. Et les phoques ont malheureusement bien besoin de son soutien. La lutte contre la chasse aux phoques s’est organisée depuis plusieurs années déjà au Canada, mais les massacres de bébés phoques continuent.

 

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On peut s’interroger sur les motivations de ces chasseurs qui sont prêts chaque année, à la même période, à tuer des bébés phoques de moins de trois mois, qui n’ont rien demandé à personne et qui ne savent même pas nager, et n’ont donc aucune chance de s’en sortir. L’explication est toute simple : tant qu’ils ont moins de trois mois, ils ont encore leur fourrure et cette dernière sert à la fabrication de vêtements et accessoires. Et se vend très cher.


Il faut espérer que la voix de Jude Law, venant s’ajouter à celle de nombreuses autres célébrités, permettra de mettre fin à cette tradition canadienne qui n’est rien d’autre qu’une barbarie. De nombreux pays, y compris les Etats-Unis, la Russie, Taiwan ou encore le Mexique ont interdit l’importation de produits fabriqués à partir de fourrure de phoques. Espérons que l’Union Européenne en fasse autant. Cela permettrait sans doute de donner un sérieux coup d’arrêt à cette horrible pratique.

 

 


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La pile du futur est née, ultra-puissante et biodégradable

Publié le par Gerome

Charger un téléphone en 30 secondes, une voiture électrique en l’espace de quelques minutes ne relève plus de la science fiction. Deux chercheurs américains ont mis au point un super-condensateur révolutionnaire à base de graphène. Ultra-puissant, super résistant, flexible et biodégradable, cette pile du futur offre des opportunités de développement très prometteuses.


Mines de crayon et prix Nobel

On côtoie le graphène depuis notre plus jeune âge sans le connaître vraiment. C’est un cristal de carbone que l’on retrouve notamment sous forme de graphite dans les mines de nos crayons à papier. Sa découverte par deux chercheurs de l’université de Californie remonte à 2004. Le duo de scientifiques s’est vu remettre le Nobel de physique pour leurs travaux en 2010.

Découverte inattendue

Les plus grandes découvertes sont souvent le fruit du hasard, de l’erreur ou de l’accident. L’idée s’est vérifiée pour notre pile du futur. Après avoir déposé de l’oxyde de graphite liquide sur un CD, les chercheurs l’ont solidifié grâce au laser d’un graveur d’ordinateur. Ils s’aperçoivent alors en le testant avec un appareil électronique et une LED que celle-ci reste allumée plusieurs minutes après avoir chargé le graphène seulement quelques secondes. Eurêka !

Ultra-puissant et biodégradable

Sitôt branché, sitôt chargé. A peine 30 secondes pour un smartphone, quelques minutes tout au plus pour une voiture électrique, c’est le temps, ou l’instant, qu’il faudra pour recharger nos appareils électriques demain. Non content d’être le meilleur conducteur d’électricité connu à ce jour, le graphène recèle d’atouts multiples : il est ultra-puissant, super résistant et flexible. Et cerise sur le gâteau, il est aussi biodégradable. Constitué d’atomes de carbone, il est donc possible d’en faire du compost au côté de déchets végétaux.

 

 

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OGM : le maïs transgénique Bt affecterait la faune aquatique

Publié le par Gerome

Selon une étude américaine, l’insecticide produit par le maïs génétiquement modifié Bt, abondamment utilisé aux Etats-Unis, agirait aussi sur les insectes des cours d’eau, notamment via le pollen.

 

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Dans la saga des OGM, voilà un nouvel épisode où des scientifiques apportent des pièces à charge. Un groupe de chercheurs mené par Todd V. Royer, de l’université d’Indiana, a étudié les effets du maïs Bt sur les écosystèmes aquatiques. Génétiquement modifiée, cette céréale possède un gène issu de la bactérie Bacillus thuringiensis, qui provoque la production par le maïs d’une substance toxique pour les insectes, permettant de réduire la quantité d’insecticides épandus dans les champs.

 

Entre 2005 et 2006, l’équipe a passé au peigne fin douze rivières de l'Etat d’Indiana pour comprendre ce que devenaient les apports en produits végétaux émis par les champs de maïs : le pollen mais aussi les débris de feuilles et d’épis. Leurs résultats sont publiés cette semaine dans les comptes-rendus de l’académie des sciences des Etats-Unis (Pnas, Proceedings of the National Academies of Sciences).

 

Un insectide efficace

 

Le premier constat est que ces produits parviennent bien dans les cours d’eau avoisinant les champs de maïs. Le deuxième est que des insectes vivant dans ces eaux, des trichoptères, ingèrent ces débris végétaux, que l’on retrouve dans leur système digestif. Le troisième est plus inquiétant. Au laboratoire, des trichoptères nourris avec des matériaux végétaux tirés du maïs Bt affichent un taux de croissance de moitié inférieur à celui d’animaux nourris uniquement avec du maïs normal.

 

A condition de monter les proportions de maïs Bt à deux ou trois fois celles rencontrées dans les cours d’eau étudiés par l’équipe, la mortalité des trichoptères augmente beaucoup. Les chercheurs précisent que, d’une rivière à l’autre, les quantités de maïs Bt varient énormément. Or, dans d’autres Etats, comme l’Iowa et l’Illinois, ce maïs OGM est davantage présent et les auteurs estiment tout à fait possible que de telles doses se rencontrent dans les rivières de ces régions.

 

Pourquoi ces conséquences n’ont-elles pas été déjà observées ? Avant la mise sur le marché du maïs Bt, en 1996, expliquent les chercheurs, des tests ont bien été effectués pour estimer l’effet sur la faune aquatique mais ils ont été conduits sur des daphnies. Ces animaux sont des crustacés, et donc assez éloignés des insectes. Il n’est pas surprenant que la toxine du Bt ait davantage d’effets sur les trichoptères. L’impact des vastes étendues de cultures de ce maïs producteur d’insecticide pourrait donc être plus important que prévu sur les écosystèmes aquatiques.

 

 


Publié dans OGM j'en veux pas!

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