«Ecologique», «durable», «recyclable»: Comment le consommateur perçoit les arguments verts

Publié le par Gerome

Une étude révèle que les consommateurs préfèrent des messages simples mais étayés de preuves...

 

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Entre un jus de pomme de Normandie dans une bouteille en verre et un jus d’orange de Floride dans une brique en carton recyclable, lequel est le plus écolo? Le local, le bio, le recyclable? En poussant son caddie, le consommateur soucieux de l’environnement est confronté à des questions aux réponses souvent complexes. Dans le cadre du test de l’affichage environnemental mené par le ministère de l’Ecologie, l’Alliance carton nature, regroupant les fabricants de briques alimentaires, et France nature environnement (FNE) ont mené une étude sur la manière dont les messages verts sont compris, ou pas, par les consommateurs.


«Ecologique» oui, «respectueux de l’environnement» non


Première surprise pour les «pros» de l’écologie: les messages qui pourraient laisser les écolos perplexes sont ceux qui parlent le mieux au grand public. Ainsi, un produit étiqueté «écologique» sera «bien reçu par les personnes les moins sensibilisées», commente Aymeric Schultze, directeur général d’Alliance carton nature. «C’est simple et clair, on sait de quoi on parle», ont ainsi déclaré des personnes interrogées dans le cadre de cette étude qualitative. Même réaction positive sur le terme «recyclable»: «Pas original, mais pour le coup, on sait de quoi on parle», estime un membre du panel.


A l’inverse, certains termes souvent rencontrés dans les rayons ne sont pas du goût des consommateurs. Ainsi, la majorité des personnes interrogées a réagi négativement à la mention «moins d’emballage»: «C’est un peu se foutre de nous, en plus on peut le voir nous-mêmes», a ainsi déclaré une personne interrogée. «On se dit qu’ils font des économies pour eux-mêmes», pense une autre. «Respectueux de l’environnement» reçoit le même accueil: «C’est trop large pour être crédible», «C’est du greenwashing».


Enfin, certains arguments interpellent les consommateurs mais les laissent en attente d’explications: «moins de CO2» est par exemple bien compris pour les voitures, mais quand on l’applique à un kilo de tomates, le consommateur ne comprend pas bien à quel moment ses innocents légumes ont pu émettre du CO2. Les produits «contenant de la matière recyclée» plaisent aux consommateurs, à condition que le pourcentage soit précisé. En revanche, la notion de produit «éco-conçu» est encore très largement incomprise: «Ça veut dire quoi?», «On n’a pas fait hypokhâgne», réagissent les personnes interrogées.


Un affichage labellisé casse-tête


Pour les industriels et les distributeurs, cette étude, réalisée sur un panel de consommateurs sensibles à l’impact de leurs achats sur l’environnement, permet d’affiner la manière dont les critères environnementaux pourraient être affichés sur les produits. «Nous sommes face à deux types de public: les moins sensibilisés veulent des messages simples, les plus informés veulent des données plus complexes, commente Aymeric Schultze. Il nous faut donc simplifier le message sans tomber dans le greenwashing.»


Pour Benoît Hartmann, porte-parole de FNE, ce sera le rôle des associations et des politiques de trouver «des termes simples et compréhensibles par tous, mais en restant vigilants pour qu’ils soient attribués selon des critères sérieux». Restera ensuite à trouver les modalités pratiques de cet affichage, sur les emballages ou en rayons, les critères de mesure de l’impact environnemental selon le type de produits et la manière de les agréger pour obtenir une notation globale… Pour qu’il soit crédible et utile, l’affichage environnemental ne devra pas être un casse-tête pour les consommateurs, mais il le sera sûrement pour ses concepteurs.

 

 


 

 


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Le Sénat adopte l’« amendement Nutella »…

Publié le par Gerome

Et prend ainsi le contrepied de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale, qui l’a rejeté la semaine dernière.

 

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Les consommateurs et les industriels d’un côté, les parlementaires et les ONG de protection de l’environnement de l’autre. Les deux camps passent actuellement par toutes les émotions et la « saga » Nutella, célèbre pâte à tartiner qui a donné son nom à cet amendement qui prévoit une multiplication par trois du prix de la tonne d’huile de palme, de palmiste et de coprah destinée à l’usage alimentaire, n’est pas encore terminée.


Comme évoqué la semaine dernière dans ces colonnes, le dernier mot revient constitutionnellement à l’Assemblée Nationale, laquelle a examiné ledit amendement (justifié notamment par la contribution de l’huile de palme à la déforestation et par extension à la hausse des émissions de gaz à effet de serre) en séance publique avant-hier et doit procéder à une première lecture dans les semaines à venir. En attendant, le Palais du Luxembourg a aussi validé un autre amendement déposé par le groupe écologiste qui prévoit de taxer davantage les produits contenant de l’aspartame, additif alimentaire accusé par ses détracteurs de favoriser le diabète et l’obésité, mais aussi les cancers et les naissances prématurées.

 

Pas de taxe supplémentaire sur les véhicules diesel


Celui-ci instaure une taxe de trente euros supplémentaires par kilogramme et s’appliquera dès l’an prochain.

Les sénateurs ont en revanche rejeté un autre amendement visant à instaurer une taxe de cinq cents euros sur les véhicules diesel, une façon d’inciter les usagers de la route à investir dans les voitures électriques ou hybrides. Les écologistes ont mis en avant les émanations de particules fines émises par ces carburants et donc leur contribution à la pollution atmosphérique, mais l’argument n’a pas convaincu leurs collègues socialistes, qui ont rejeté cette disposition « au nom du soutien à la filière automobile française ».

Il est vrai que cette dernière est très loin d’être au mieux de sa forme.

 

 


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La Chine continue sans scrupule à piller les forêts tropicales

Publié le par Gerome

La survie des principaux poumons de la planète dépend désormais de la Chine, premier importateur, exportateur et consommateur de bois dans le monde, mais également premier responsable du pillage des forêts tropicales, selon un rapport d'ONG rendu public jeudi à Pékin.

Alors que la décennie passée a vu des grands marchés comme l'Union européenne et les Etats-Unis prendre des mesures pour tenter d'enrayer le déboisement illégal, la Chine achète un volume croissant de bois d'origine douteuse, selon l'Agence d'investigation environnementale (EIA).

 

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Bois tropicaux rares
 


Se faisant passer pour des acquéreurs potentiels de grumes et filmant en caméra cachée, les enquêteurs d'EIA ont remonté ces nouvelles filières du bois abattu de façon sauvage. Ils sont parvenus à montrer comment de puissantes sociétés d'Etat chinoises disposaient de filiales directement implantées dans des pays comme le Mozambique ou la Birmanie, d'où elles parviennent à corrompre jusqu'aux plus hautes autorités locales. Puis à remplir des cargos de troncs vite expédiés.

"De 80 à 90% des arbres coupés au Mozambique finissent en Chine", a expliqué Julian Newman, un responsable d'EIA. Sur ce volume, 44% sont selon lui importés par des entreprises d'Etat chinoises. Selon l'ONG basée à Londres, c'est désormais surtout la demande intérieure en Chine qui alimente la hausse des importations chinoises (multipliées par trois depuis 2000).



Les Chinois ciblent en particulier les bois tropicaux rares (notamment les bois de rose), avec lesquels ils réalisent des reproductions de meubles luxueux, très en vogue. Là où des grands distributeurs occidentaux, sous la pression des écologistes et des opinions publiques, tentent d'obtenir des certifications sur l'origine du bois qu'ils achètent, les Chinois, sans s'embarrasser de préoccupations éthiques, se sont emparés en 2011 de 30% des grumes en vente dans le monde.


Pays à la mauvaise réputation 


Les zones de coupes sauvages se déplacent, privilégiant les régions du globe les plus laxistes. L'Indonésie (qui possède les forêts primaires les plus importantes de la planète après le Brésil et le bassin du Congo) a ainsi longtemps été le mauvais élève, sacrifiant ses forêts pour répondre à l'appétit insatiable de la Chine. Mais Jakarta a durci sa législation depuis 2005. Du coup, les sociétés chinoises se sont tournées vers de nouveaux pays, notamment africains (Madagascar, Sierra Leone, Tanzanie, Gabon, Guinée équatoriale, République démocratique du Congo).

Au total, plus de la moitié des approvisionnements chinois sont originaires de pays à la mauvaise réputation en terme de déforestation illégale: par exemple la Birmanie, la Papouasie Nouvelle-Guinée (PNG) ou le Mozambique, souligne EIA. L'ONG estime que Pékin pourrait remplir plus de six fois son immense stade olympique avec le volume de bois illégal acheté par la Chine en 2011. Soit l'équivalent de 900.000 conteneurs standard de 20 pieds.



"La Chine doit changer"


La Chine continue en parallèle à faire office d'atelier géant de blanchiment, avec une filière du bois en plein essor. Les exportations de produits sylvicoles chinois ont été multipliées par sept en dix ans, avec par ordre décroissant d'importance les meubles, le papier et les planchers. "La Chine exporte la déforestation", a résumé d'une formule EIA.

"Les experts s'accordent pour dire que tous les progrès réalisés grâce aux lois adoptées dans l'Union européenne, aux Etats-Unis ou en Australie ne serviront à rien si la Chine n'agit pas de même", a insisté Jago Wadley, un enquêteur d'EIA. Interrogé jeudi sur les conclusions du rapport, Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré: "La position de la Chine est très claire : nous sommes opposés à la déforestation illégale et au commerce illégal du bois".

 

 


 

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Inde : La catastrophe du coton OGM

Publié le par Gerome

Selon le Daily news & analysis of India, l'Etat indien du Maharashtra a officiellement reconnu que le rendement des cultures de coton Bt OGM continuait inexorablement de chuter. Les pertes globales subies par les agriculteurs s'élèvent cette année à près de 3 milliards d'euros.

 

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Selon DNA India, un rapport publié par le ministère de l'agriculture de l'Etat du Maharashtra évalue la perte économique nette directe (liée à la baisse de rendement uniquement) des producteurs de coton OGM Bt à 840 millions d'euros. Les prix des semences, des engrais et des pesticides ayant nettement augmenté cette année, les pertes totales sont susceptibles d'atteindre les 2,8 milliards d'euros.


C'est la troisième année consécutive que les rendements du coton Bt chutent fortement dans le Mahahrashtra. L'an dernier, l'Etat avait déjà dû verser 280 millions d'euros de compensation aux 4 millions de cultivateurs touchés. C'est coton...

L'Etat du Maharashtra cultive le coton (dont 90% de coton Bt) sur plus de 4 millions d'hectares, soit un tiers de la surface cultivée en Inde. C'est le premier Etat producteur de coton du pays. Selon la dernière estimation officielle, le rendement moyen se rapproche des 3 quintaux par hectare, revenant ainsi aux niveaux de 2002. Sauf qu'à cette époque, les OGM n'avaient pas encore fait leur apparition, les semences étaient donc beaucoup moins chères, et les coûts de production aussi. Tout ça pour ça...


Vers une interdiction pure et simple


Coûts trop élevés, mauvais rendements, pratiques commerciales trompeuses... Début 2012, le ministère indien de l'agriculture a pour la première fois reconnu un "lien" entre la vague de suicides des paysans et l'adoption du coton OGM. En février, le gouvernement du Maharashtra a ordonné à la filiale locale de Bayer de payer 62 000 € de compensation aux 164 paysans dont les semences de coton Bt n'avaient pas donné le rendement promis. Et en aout dernier, suite à de nombreuses plaintes d'agriculteurs, ce même Etat du Maharashtra a suspendu les autorisations de commercialisation de coton OGM de la firme Mahyco-Monsanto, le plus gros pourvoyeur d'OGM du pays.

 

 


Publié dans OGM j'en veux pas!

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Un terrible massacre de faucons de l'amour découvert en Inde

Publié le par Gerome

L’organisation Conservation India a récemment mis à jour le plus grand massacre de faucon au monde dans une région au nord-est de l’Inde. 

 

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Nichant au sud-est de la Sibérie et dans le nord de la Chine, les faucons de l’amour  (Falco amurensis) migrent chaque année pour hiverner en Afrique Australe. Un voyage long et éprouvant qui nécessite un certain nombre d’étapes. Une d’entre elles se situe dans le Nagaland, une zone montagneuse du nord-est de l'Inde . Deux semaines par an, des colonies de dizaines de milliers d’oiseaux viennent ainsi se reposer et se nourrir des insectes que recèle la région. Mais après des jours de vol, les petits rapaces représentent des proies faciles pour les chasseurs locaux qui n’hésitent pas à les capturer en masse dans de terribles conditions.


Le massacre a été mis au jour par Conservation India. L’organisation a envoyé au Nagaland en octobre 2012, quelques biologistes assistés par une équipe de tournage afin de documenter la migration des faucons. Une fois sur place, "nous avons commencé à voir les oiseaux morts" témoigne au National Geographic Bien Sreenivasan, une des membres du groupe. Jusqu’à présent, la chasse au faucon est restée une réalité peu connue des spécialistes en charge de la protection des espèces. "La différence est l'échelle. Ce qui contribue à cette échelle est la manière dont ils sont chassés. Les chasseurs utilisent des filets", explique le biologiste.


120.000 à 140.000 faucons seraient capturés chaque année


Dans un nouveau rapport, Conservation India révèle l’existence de 60 à 70 groupes de chasseurs se rassemblant chaque automne dans les forêts de Nagaland. Chacune des troupes utilisent au moins dix filets tendus verticalement près du lieu où les faucons se reposent. Un filet peut attraper près d’une vingtaine d’oiseaux. "Il n'y a aucun effort à obtenir quelques milliers d'oiseaux par jour" souligne Bien Sreenivasan. Selon les spécialistes, 120.000 à 140.000 faucons de l’amour seraient capturés chaque année.


Les chasseurs installent généralement leurs filets puis viennent chercher leurs proies le jour suivant. Ils rassemblent les oiseaux vivants sous de grandes moustiquaires puis attachés à des bâtons de bois pour être transportés jusqu’aux villages. Les ailes cassées, stressés et épuisés, de nombreux oiseaux meurent au cours du voyage. "C'est tellement cruel" se révolte le scientifique. Il ajoute : "je les supplie presque de les tuer pour ne pas les voir à moitié morts".


Les faucons sont vendus aux locaux et à des marchés


Une fois morts, les faucons sont vendus pour une petite partie directement sur les marchés locaux ou au porte-à-porte. Les habitants de Nagaland comptent en effet encore sur la viande chassée dans leur région pour compléter leur alimentation. Le reste des oiseaux est fumé pour être vendu plus tard à des marchés encore non identifiés. "Où va le reste ? C’est un mystère", indique le biologiste.


Les faucons de l’amour ne sont pas une espèce en voie de disparition même si l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) les répertorie comme une espèce de "préoccupation mineure", à l’instar du moineau commun. Toutefois, ces oiseaux sont actuellement protégés par la loi en Inde, le pays étant signataire de la convention sur les espèces migratrices. "Cela indique que non seulement nous devons protéger les oiseaux migrateurs qui viennent dans notre pays, mais nous devons également leur offrir un refuge sûr. Ces chasses sont une violation de ces lois" explique Bien Sreenivasan.



Conservation India s’attèle actuellement à sensibiliser les autorités locales sur les problèmes liés au massacre des faucons. L’initiative semble être en bon chemin : "Ils l'ont pris très bien et n’ont pas été défensif" témoigne le chercheur. Il reste toutefois encore du chemin à faire avant que la chasse ne puisse être éradiquée. Le gouvernement du pays planifie actuellement une enquête plus approfondie pour l’année prochaine, comprenant la présence de représentants et de patrouilles pour faire respecter la loi.

 

 


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