Stupeur aux Etats-Unis : 400.000 décès imputés directement au plomb

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Une étude épidémiologique très solide crée la surprise en affirmant que 400 000 décès seraient imputables au plomb chaque année aux Etats-Unis. Des estimations très importantes, aussi importantes que pour les morts dues au tabac. Le plomb serait très toxique, même à des taux extrêmement faibles.

L'usine Metaleurop, à Evin-Malmaison prés de Douai, en 2002. A cette date, certains habitants des communes avoisinantes ont porté plainte contre l'usine pour des taux de plombémie anormaux Crédits : PHILIPPE HUGUEN - AFP

L’étude menée par l'équipe canadienne de Bruce Lanphear parue ce lundi dans The Lancet Journal fait l'effet d'une petite révolution. Aux Etats-Unis, les maladies cardiovasculaires sont en diminution mais demeurent la première cause de mortalité, mais la part attribuable aux expositions au plomb dans les décès aux Etats-Unis n’avait jamais été étudiée méthodiquement.

Le travail, très sérieux méthodologiquement, de l'équipe canadienne qui signe est une première. Entre 1988 et 1994, les chercheurs ont rassemblé un effectif de plus de 14 000 personnes de 20 ans et plus, au sein d’un échantillon représentatif de la population américaine, et l’ont suivi jusqu’à la fin de l’année 2011. Et ont renseigné le taux de plomb présent dans leur sang, y compris quand il était plus faible que 5 microgrammes par décilitre (µg/dL), le taux jugé toxique. Philip J. Landrigan, épidémiologiste à l’école de médecine du Mont Sinai à New York, signe un article paru en complément de cette étude, qu'il considère comme un véritable tournant.  

L'équipe de Bruce a travaillé sur des données de très haute qualité, collectées auprès de 14 000 adultes, pendant plus de 20 ans, par le Centre américain pour le Contrôle et la Prévention des Maladies (le CDC). Ils ont regardé d’une part le taux de plomb dans le sang détecté chez les sujets, et ils l’ont rapporté au risque de développer des maladies cardiovasculaires ou une insuffisance rénale. Et ils ont découvert qu'il y a une corrélation évidente entre le taux de plomb et le risque de développer ces maladies : plus ce taux est important,  plus le risque est élevé. Et le lien est évident, même à des taux très faibles de plomb dans le sang. C’est une découverte très importante, qui va dans le sens des rapports de l’OMS, qui nous dit depuis plusieurs années qu'il n'existe pas de niveau non toxique de plomb dans le sang.  Le seul taux non toxique de plomb dans le sang, c’est zéro !

Et ce qu'il y a de plus surprenant dans ces résultats, c'est l'ampleur du phénomène : nous savions que le plomb est toxique pour le cœur, pour les vaisseaux, pour le cerveau chez les jeunes enfants, mais cette étude confirme que c'est vrai, même à des taux d'exposition très faibles. 

Au total l’étude estime que près de de 400 000 décès seraient imputables  au plomb chaque année aux Etats-Unis. Un chiffre qui décuple les estimations connues jusqu'ici. Par comparaison, l’étude annuelle sur le fardeau mondial des maladies pour 2015 évaluait à 558 000 décès au niveau mondial la mortalité attribuable au plomb, en ne prenant en compte que les morts adultes. La létalité du plomb serait donc aussi importante que celle du tabac, du diabète ou de la sédentarité, selon cette étude. Même si elle confirme des intuitions scientifiques, il faut que ses conclusions soient dormais appuyées par quatre études estime Philip J. Landrigan, et le plus rapidement possible, pour donner du crédit à ces résultats . 

Bien sûr , ce sont des résultats que les gens vont questionner,  en disant « mais comment un phénomène d'une telle ampleur a-t-il pu être ignoré pendant si longtemps ? ». Les sceptiques nous diront que les études de population ne prouvent jamais rien. Mais je pense que c’est une position intenable. C’était d'ailleurs celle de l'industrie du tabac pendant de longues années face aux chiffres sur les cancers du poumon.  Il est évidemment capital que d'autres études examinent cette question, mais si cette découverte devait se confirmer dans les années qui viennent, elle aurait de grandes conséquences sur la manière dont on organise la prévention des maladies cardio-vasculaires.

Et puis il faut rappeler qu’au cours du siècle dernier,  l'utilisation du plomb a augmenté de manière exponentielle : il est présent absolument partout dans la biosphère ! La principale source de plomb a pendant longtemps été l'essence ;  ce n'est plus le cas, mais on trouve aujourd'hui du plomb partout : dans les batteries de voiture, dans les cosmétiques... Et cette étude nous rappelle que nous ne sommes pas biologiquement équipés pour supporter une telle exposition. Nous devons trouver des alternatives non toxiques au plomb, et amorcer une politique très agressive pour diminuer drastiquement cette pollution partout dans le monde. 

Source : france culture

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Climat : la moitié des animaux et des plantes pourraient disparaître

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animaux en danger

Si rien n'est entrepris pour lutter contre le réchauffement climatique, la hausse des températures pourrait atteindre 4,5°C en 2080, entraînant la disparition de près de la moitié des espèces.

Si les hommes sont concernés au premier chef par le réchauffement climatique, ils ne sont pas les seuls. Les plantes et les animaux, qu'ils nagent volent ou rampent, sont également sous la menace de la hausse du thermomètre. C'est pour essayer d'imaginer ce qui pourrait leur arriver dans les différentes régions du monde que le WWF, des chercheurs de l'université d'East Anglia (Grande-Bretagne) et du centre pour la biodiversité tropicale et le changement climatique de l'université de Townsville en Australie ont effectué des projections d'ici la fin du siècle, publiées dans la revue Climatic change.

Et les résultats sont plutôt impressionnants. Même si l'on respecte les engagements de l'accord de Paris à savoir une hausse maximale des températures de 2°C, «le nombre d'espèces qui vivent dans les régions les plus riches en biodiversité diminuerait de 25% d'ici 2080», précise le WWF. Et dans le cas où l'on ne ferait rien pour lutter contre le changement climatique, la hausse moyenne des températures pourrait atteindre 4,5°C, «et près de 50% des espèces seraient menacées d'extinction» (voir diaporama ci-dessus)


Les risques varient en fonction des régions

Pour effectuer leurs travaux qui sont synthétisés par l'ONG dans un document (La nature face au choc climatique ), les chercheurs se sont appuyés sur des modélisations concernant les plantes, les oiseaux, les mammifères, les amphibiens et les reptiles et leurs habitats dans 35 régions caractéristiques à travers le monde. «De l'Amazonie au désert de Namibie, de l'Himalaya à la Méditerranée, chacune de ces régions est unique tandis qu'ensemble elles offrent le reflet même de l'étendue et de la diversité de la vie sur Terre», souligne le document.

Suivant les régions et les espèces, les risques liés au climat varient énormément. Si des mammifères ou des oiseaux peuvent éventuellement s'adapter en gagnant en altitude, ce sera beaucoup plus difficile pour des reptiles et pire, pour des amphibiens. «On a identifié des zones que l'on considère comme des refuges dès lors qu'elles peuvent abriter 75% des espèces d'un groupe», explique Pierre Canet responsable du programme Climat au WWF.

Cependant «disposer de la possibilité de se déplacer vers une nouvelle zone n'est pas la même chose que de la rejoindre de manière effective. Cela dépend de l'existence de corridors écologiques», rappelle l'étude. Il faut également que les habitats soient capables de résister tant au changement du climat qu'à la pression qui peut être exercée par les hommes: création d'infrastructures, extension des zones agricoles, augmentation de la population.

En regardant plus en détail les régions présentées dans l'étude, la Méditerranée «est vulnérable même à un changement climatique de faible niveau: si l'augmentation reste dans la limite des 2°C, près de 30% de la plupart des groupes d'espèces sont en danger et plus d'un tiers de l'ensemble des espèces de plantes». Si l'on prend l'exemple des tortues marines, espèces emblématiques de cette région, les changements climatiques peuvent les affecter de deux façons.

«La température du sable où les tortues pondent leurs œufs détermine le sexe des petites tortues. Ainsi les mâles proviennent d'œufs venant de la partie du nid la plus profonde et la plus fraîche, des températures plus élevées pourraient conduire à la naissance uniquement de femelles» explique le rapport. «De plus le changement climatique provoque l'augmentation du niveau des mers, des marées plus hautes des phénomènes météorologiques extrêmes» ce qui à terme peut conduire à la destruction des sites de nidifications «déjà rares et fragiles».

Ailleurs dans le monde, les travaux des chercheurs montrent par exemple qu'avec seulement une hausse de 2°C, quatre plantes sur dix pourraient disparaître en Amazonie et le double si l'on passait à 4,5°C. En Australie, avec le pire des scénarios (4,5°C), ce sont 80% des espèces de mammifères qui sont menacées, Dans les forêts du Miombo qui s'étendent dans une grande partie du centre et du sud de l'Afrique, les projections hautes «s'avèrent désastreuses pour tous les groupes d'espèces» avec un point clé qui concernera la gestion de l'eau.

Quoiqu'il arrive, le changement climatique affectera la biodiversité souligne le WWF, «ce qui est moins certain c'est l'ampleur des préjudices». L'organisme plaide, au-delà de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour des actions au niveau régional (mise en place de corridors écologiques, de zones protégées...) et pour et un développement de la recherche. «Qu'attendons-nous pour cesser de détruire les espèces et les espaces qui composent la nature alors que nous savons pertinemment que nous ne pourrons pas vivre sur une planète morte?» interroge Pascal Canfin, directeur général du WWF France.

Source : lefigaro.fr

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L'image du jour : Macron, Go Back!

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Macron en Inde : tout le monde en parle.

Derrière les images de propagande dont nous abreuve son service de communication se cache un projet de nucléarisation de l'Inde totalement insensé.

Macron, tel qu'il voudrait qu'on le voit

Macron, tel qu'il voudrait qu'on le voit

 

Comme est perçue la venue de Macron en Inde, par le peuple (et non par les élites)

Comment est perçue la venue de Macron en Inde, par le peuple (et non par les élites)

Même en Inde le jeune prétentieux ne fait pas l’unanimité: Macron vient de vendre 6 réacteurs nucléaires afin que soit construit la plus grande centrale du monde à Jaitapur, "en zone SISMIQUE" et ce malgré l'opposition de la population locale ! Une catastrophe pour notre terre !

(Propos repris à Hélène Jacquelyne sur twitter)&

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Crimes contre l'environnement : la justice chinoise met les bouchées doubles

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Selon la plus haute juridiction du pays, alors que la Chine n'épargne aucun effort pour lutter contre la pollution ces dernières années, les tribunaux du pays ont géré un nombre croissant de procès liés à l'environnement au cours des cinq dernières années.

Dans son rapport de travail publié vendredi, la Cour populaire suprême a annoncé que le nombre d'affaires pénales en matière d'environnement entendues par les tribunaux à l'échelle nationale entre 2013 et 2017 a été multiplié par 65,6 par rapport à la période de 2008 à 2012. Le rapport a été remis par Zhou Qiang, président de la Cour populaire suprême, et soumis pour discussion à la première session de la 13e Assemblée populaire nationale. Bien que le chiffre exact n'ait pas été dévoilé, les données antérieures de la Cour supérieure indiquent également cette forte hausse. En 2014, par exemple, les tribunaux avaient déposé 1 188 affaires pénales liées à l'environnement, alors qu'en 2016, elles ont conclu 19 000 affaires pénales liées aux dommages environnementaux et écologiques, en hausse de 18,8% d’une année sur l’autre.

« Nous avons fait de plus gros efforts pour protéger l'environnement et l'écologie, contribuant à la construction d'une belle Chine », a déclaré M. Zhou.Par ailleurs, selon le rapport de travail du Parquet populaire suprême, qui a également été délivré vendredi, le nombre de personnes ayant fait l’objet d’enquêtes pour crimes liés à l'environnement a aussi augmenté.

Ainsi, a précisé Cao Jianming, procureur général du Parquet populaire suprême, quelque 137 000 personnes ont été accusées au cours des cinq dernières années d'infractions liées à la pollution de l'air, de l'eau ou du sol et d'importation de déchets étrangers ainsi que d'occupation illégale de terres agricoles, d'exploitations minières destructrices et d'abattage illégal.

Les experts estiment quant à eux qu'une législation plus forte et l'application de la loi dans le secteur de l'environnement sont derrière cette forte augmentation des chiffres. Par exemple, la loi révisée sur la protection de l'environnement, entrée en vigueur en 2015, dispose que les pollueurs encourent une amende pouvant aller jusqu'à 100 000 yuans (12 820 euros) par jour s'ils n'arrêtent pas leurs émissions.

Zhou Guangquan, député à l'APN, s'est félicité des progrès réalisés, se déclarant heureux de voir la loi sur l’environnement appliquée de façon plus stricte ces dernières années.

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NUCLEAIRE : en visite en Inde, Macron fait le commercial d'EDF

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Le développement du solaire était présenté comme le premier objectif de la visite d’Etat d’Emmanuel Macron en Inde, ce week-end. Mais samedi, à la veille du sommet de l’Alliance solaire internationale, c’est l’atome qui a tenu la vedette dans la villa Hyberabad, le Matignon indien. Tout sourire, le Premier ministre Narendra Modi et son invité ont annoncé, au milieu d’une petite cinquantaine de partenariats commerciaux et non-commerciaux, la signature d’un accord industriel par EDF pour la livraison de six réacteurs nucléaires EPR à Jaitapur, petite ville côtière connue pour ses vergers de mangues et de noix de coco, et située entre les plages de Goa et Bombay, dans le sud-ouest de l’Inde.

Neuf ans après le premier protocole d’accord, signé à l’époque par Areva, le dossier a fait «une avancée très significative», selon les mots d’un conseiller de l’Elysée, qui affirme qu’il n’y a «pas de retour en arrière possible» et que l’objectif est de signer «un accord définitif d’ici la fin 2018». Si le projet aboutit, le site de Jaitapur deviendra «la plus grande centrale nucléaire du monde avec une capacité totale de 9,6 GW, et devra permettre à l’Inde d’atteindre son objectif de 40% d’énergie non fossile d’ici à 2030», s’enthousiasme le communiqué conjoint.

Un quart d’habitants sans électricité

Alors que toute la journée, la délégation française s’est félicitée des initiatives de l’Inde en matière de solaire, comme la signature pour la construction d’une centrale flottante par une PME française, voilà donc le nucléaire propulsé dans les rangs des énergies renouvelables dans un pays qui dépend encore très largement des énergies fossiles polluantes. En juillet, un think tank proche du gouvernement indien affirmait que l’Inde, déjà quatrième émettrice mondiale de CO2, serait dans l’obligation de construire une centaine de nouvelles centrales à charbon, contrairement à ses promesses, et ce pour répondre aux besoins de développement des 1,3 milliard d’habitants, dont près d’un quart n’a toujours pas accès à l’électricité. Alors que chaque matin, New Delhi, comme beaucoup de villes du pays, est noyé dans une brume de pollution, que les activités commerciales et de service sont handicapées par des coupures de courant à répétition, la construction des EPR pourrait changer la donne.

Les deux parties semblent s’être entendues sur la mise en œuvre de la loi indienne sur la responsabilité nucléaire qui expose le fournisseur au paiement de dommages et intérêts en cas d’accident, ce qui a longtemps freiné les constructeurs. Mais le dossier est encore loin d’être abouti. Depuis le premier achat de mille hectares de terres en 2008, les paysans et pêcheurs locaux enchaînent manifestations et pétitions, dénoncent des pressions pour la vente de leurs terrains et les futures atteintes à l’environnement. Et même si les protestations des habitants semblent s’essouffler avec le versement d’indemnisations, le projet devra être encore validé par la Cour suprême, véritable instance de pouvoir en Inde.

Une énergie chère et risquée

Par ailleurs, le montant de la transaction reste encore à négocier, et les Indiens voient avec inquiétude les années de retard et les surcoûts phénoménaux des premiers chantiers, comme à Flamanville et en Finlande. Le nucléaire ne représente pour l’instant que 2% du mix énergétique indien, et le coût de revient de cette énergie n’est plus si compétitif par rapport au solaire, dont les prix ont baissé spectaculairement durant les deux dernières décennies. Emmanuel Macron inaugurera d’ailleurs lundi la plus grande centrale solaire de l’Uttar Pradesh construite par Engie à Mirzapur, près de Bénarès.

Enfin, la technologie EPR à eau pressurisée n’a toujours pas été testée en conditions réelles, ce qui alarme particulièrement les associations antinucléaires. Nul ne sait comment la future centrale de fabrication française, posée sur les bords de la mer d’Arabie, résisterait à un tremblement de terre ou un tsunami. Comme celui qui a frappé la centrale de Fukushima, au Japon, il y a sept ans, jour pour jour.

 

Source : libération.fr

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