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Le 27 septembre, les Terriens auront consommé toutes les ressources naturelles de l'année

Publié le par Gerome

Les ressources générées par la Terre pendant un an seront épuisées dès la fin septembre...

 

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Une nouvelle fois, les Terriens vont finir l'année à découvert: dans quelques jours, ils auront consommé l'équivalent des ressources naturelles que peut générer la Terre en un an sans compromettre leur renouvellement. La date symbolique a été fixée au 27 septembre par le think tank Global Footprint Network. Pour finir l'année, l'humanité en est donc réduite à vivre écologiquement à «découvert» et à puiser dans des «stocks» chaque année plus maigres. C'est-à-dire à pratiquer une pêche qui va entretenir la baisse des stocks de poissons dans les océans, à détruire plus d'arbres qu'elle n'en replante ou à rejeter plus de CO2 que ce que la planète ne peut absorber. «C'est comme avoir dépensé son salaire annuel trois mois avant la fin de l'année, et grignoter ses économies année après année», explique dans un communiqué le président de Global Footprint Network, Mathis Wackernagel.

L’humanité vit au-dessus de ses moyens depuis 30 ans

Une vie «à découvert» que les bientôt 7 milliards de Terriens -- le cap devrait être franchi fin octobre selon les prévisions onusiennes -- débutent chaque année un peu plus tôt: fin septembre, donc, en 2011, contre début novembre en 2000, en appliquant les calculs utilisés cette année. Le «think tank» basé à Oakland (Californie) s'est fait une spécialité de calculer l'«empreinte écologique» de l'humanité et la comparer avec ce que la Terre est en capacité de générer comme ressources renouvelables -- sans toucher aux stocks -- et d'absorber comme déchets.


Bilan de l'équation posée par l'organisation: si la Terre a été pendant très longtemps à même de répondre aux besoins des hommes sans s'épuiser, on a franchi un seuil «critique» au cours des années 70. Et depuis plus de 30 ans, l'humanité vit au-dessus de ses moyens et il faudrait en fait 1,2 à 1,5 Terre pour assumer aujourd'hui les besoins d'une population toujours croissante. En 2010, un rapport du WWF avait mis en exergue les fortes disparités entre habitants de la Terre, qui consomment en fait 4,5 planètes et demie s'ils vivent aux Etats-Unis ou aux Emirats arabes unis mais moins d'une moitié s'ils vivent en Inde.

Une date symbolique

En arrêtant chaque année une date symbolique où l'humanité commence à puiser dans les ressources, le Global Footprint Network entend d'abord permettre de prendre conscience de cet écart grandissant. «Mais il n'est pas possible, bien sûr, de déterminer avec une précision absolue le moment exact où nous dépassons notre budget. Ce jour où nous dépassons la capacité de la Terre est plus une date estimée qu'une date exacte», précise le think tank.


Même si l'application cette année de nouvelles méthodologies de calcul ne permet pas une comparaison directe avec les années précédentes, la tendance reste la même avec un épuisement croissant des ressources en dépit de la crise économique mondiale, selon l'organisation. «Alors que nous cherchons à reconstruire nos économies, c'est le moment de se présenter avec des solutions qui resteront opérationnelles et pertinentes dans le futur», estime Mathis Wackernagel. «Une reconstruction à long terme ne peut réussir que si elle est conduite avec une réduction systématique à notre dépendance aux ressources.»

 

 


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En Chine, les défenseurs de l'environnement s'unissent sur le Web

Publié le par Gerome

Pour la deuxième fois en à peine plus d'un mois, les autorités chinoises ont été obligées de réagir rapidement en fermant une usine après la mobilisation d'un mouvement de défense de l'environnement de plus en plus fort porté par l'internet.

 

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Plus de 500 personnes habitant près d'une usine de panneaux solaires, à Haining, dans l'est de la Chine, ont manifesté pendant trois jours la semaine dernière et mis à sac l'usine, forçant les autorités à fermer cette unité appartenant à Jinko Solar, cotée à New York. Des analyses ont montré que le site rejetait des niveaux excessifs de fluorure, toxique à haute dose, et les habitants exigeaient une explication sur la mort d'un grand nombre de poissons dans la rivière voisine.


Les messages environnementaux passent par les réseaux sociaux


La fermeture provisoire de Jinko Solar suit de près celle d'un complexe pétrochimique à Dalian (nord-est), où 12.000 personnes avaient manifesté à la mi-août, et obtenu la promesse d'un déménagement de l'usine. La réaction des autorités dans les deux cas a été rapide, à l'heure où la mobilisation contre la pollution, dramatique en Chine, se renforce nettement et inquiète le gouvernement. «Les Chinois, en particulier les classes moyennes émergentes, sont devenus plus conscients de la profondeur de l'impact de l'environnement sur leur santé», dit Phelim Kine, du groupe de défense des droits de l'Homme dont le siège est à New York, Human Rights Watch. «Ils ne sont plus disposés à accepter les choses de manière passive».


Les mouvements de protestation contre la pollution ne sont pas nouveaux en Chine où la croissance frénétique des 30 dernières années a provoqué une dramatique détérioration de la qualité de l'air, de la terre et de l'eau. Mais l'engouement des Chinois pour les réseaux sociaux, en particulier les sites de microblogging comme Sina Weibo, a largement permis de diffuser les messages sur les questions environnementales et de mobiliser les manifestants contre les pollueurs.


Une communauté de 500 millions d’internautes étroitement surveillée


Pour Wong Yiu-chung, professeur de sciences politiques à l'Université Lingnan de Hong Kong, les fermetures des deux usines de Haining et de Dalian sont directement liées au pouvoir croissant de l'internet. «Le gouvernement a vite réagi en ordonnant l'arrêt de la production par peur que les informations sur les manifestations se répandent encore davantage sur Weibo, étant donné le contrôle sur les médias traditionnels», a-t-il dit à l'AFP. Pour Zhang Zhi'an, enseignant en communication à l'Université Zhongshan de Canton, les microblogs «ont joué un rôle important en fédérant les opinions du public», dit-il.


La communauté des près de 500 millions d'internautes en Chine est étroitement surveillée, mais l'explosion des sites de microblogging rend la censure de moins en moins efficace, ou la ralentit. Un blogueur habitant près du site de la catastrophe ferroviaire du Zhejiang en juillet avait été le premier apparemment à révéler la collision mortelle de deux TGV. Dans les heures et les jours suivants, des millions de messages critiques s'étaient déversés dans les microblogs.


La puissance croissante du Net inquiète les autorités


Des blogueurs ont aussi apparemment été à l'origine des manifestations de quelque 12.000 personnes à Dalian, même si les censeurs sont entrés en action rapidement. A Haining, les habitants vivant près de l'usine ont expliqué qu'ils avaient exprimé leur inquiétude depuis six mois, sans effet. Quand tous les poissons sont morts, un message sur l'internet a accusé l'usine. Il a été rapidement effacé. Puis les manifestations ont démarré jeudi dernier, la nouvelle a envahi les blogs et microblogs. Dimanche, l'agence officielle Chine nouvelle en parlait. Lundi les autorités annonçaient la fermeture provisoire du site. Un homme a été arrêté pour avoir propagé des «rumeurs» sur l'internet concernant les maux des riverains. Un geste qui marque la reconnaissance de la puissance croissante du Net.

 

 


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En Ouganda, les écologistes bataillent pour sauver une forêt tropicale

Publié le par Gerome

Sans la forêt tropicale de Mabira, Godfrey Ojambo ne pourrait pas nourrir son bétail, n'aurait pas de bois pour cuire ses repas. Il se demande comment sa famille survivrait si les imposants arbres qui l'entourent étaient abattus, comme le prévoit le président ougandais.

 

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Ici, la forêt, c'est la vie, explique l'agriculteur, qui est aussi vice-président d'un groupe local qui aide à la préservation de cette forêt protégée au sud du pays, la Conserve for Future Sustainable Development Association.

Nous ne savons pas comment nous pourrions vivre sans elle, mais ils veulent tout de même la céder, poursuit-il en montrant de la main la forêt, qui abrite toute une série de plantes rares et d'espèces animales.

Le mois dernier, le président ougandais, Yoweri Museveni, a déclenché un tollé de militants écologistes et de membres de l'opposition, en annonçant vouloir céder près d'un quart des 29.000 hectares de la forêt de Mabira à un magnat local indien de l'industrie du sucre de canne.

En 2007, M. Museveni avait déjà dû renoncer à la cession de 7.000 hectares de cette forêt à la même compagnie, la Sugar Corporation of Uganda Ltd (Scoul). Son projet avait déclenché des émeutes meurtrières à Kampala.

Mabira, située à une cinquantaine de kilomètres à l'est de la capitale et l'une des dernières forêts tropicales d'Ouganda, avait été protégée et classée réserve nationale en 1932.

En accédant au pouvoir en 1986, le président Museveni avait contribué à sa sauvegarde. Mais il justifie désormais l'abattage des arbres par une pénurie de sucre dans le pays.

Nous avons un problème de pénurie de sucre (...) et le président est d'accord avec la population qui dit que nous avons besoin de plus de sucre, explique à l'AFP son porte-parole, Tamale Mirundi.

Dans la zone que la présidence ougandaise réserve à la Scoul, il n'y a pas d'arbres, assure M. Mirundi. Selon lui, cette partie de la forêt ne s'est jamais remise de précédents actes de déforestation.

Cette partie de Mabira est abîmée, elle ne contribue plus du tout à l'environnement, poursuit-il.

Un écosystème menacé, selon les écologistes

Les écologistes démentent pourtant fermement. Et pour eux, abattre des arbres aura des conséquences majeures sur l'écosystème de la région.

Mabira constitue un important bassin hydrographique pour les rivières, dont le Nil, affirme Onesmus Mugyenyi, directeur-adjoint de l'Advocates coalition for development and environment.

Tout ce qui pourrait réduire la forêt affecterait l'écosystème dans son ensemble, le bassin hydrographique de l'Ouganda et de toute la région, poursuit-il.

Les écologistes entendent bloquer toute tentative de cession de Mabira, prévient encore M. Mugyenyi.

La cession, même partielle de la forêt, pourrait déclencher une émeute majeure ou un soulèvement contre le gouvernement, estime-t-il. Selon lui, le ressentiment est palpable dans plusieurs cercles de la population, il y a une réelle colère.

Peu après la première tentative de cession de la forêt, Washington avait fustigé l'incapacité de Kampala à prendre en compte le sentiment, parmi la population, que de super-riches hommes d'affaires indiens profitaient de contrats d'amis en échange d'un soutien financier pendant les élections, selon des câbles diplomatiques récemment publiés par Wikileaks.

Cette fois-ci, devant la levée de boucliers qu'ont provoquée ses nouveaux plans, le président Museveni a un peu assoupli sa position, promettant de consulter le Parlement.

Mais autour de Mabira, la population regrette toujours qu'il n'ait pas expliqué son choix. Selon elle, d'autres terrains seraient disponibles pour la production de sucre de canne.

Il y a un consensus de la population qui vit ici et des écologistes pour dire que Mabira ne doit pas être abattue, affirme M. Ojambo. Alors pourquoi le gouvernement insiste-t-il tant pour la céder?

 

 


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4 600 tortues de mer seraient tuées chaque année au large des côtes américaines

Publié le par Gerome

Ce chiffre à première vue inquiétant est en réalité encourageant, toutes proportions gardées bien entendu. 4 600 tortues de mer retrouvées mortes dans les filets, c’est beaucoup trop certes mais c’est tout de même 65 000 de moins qu’il y a vingt ans.

 

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Reprenant les statistiques couvrant la période 1990-2007 du National Marine Fisheries Service (NMFS), l’agence gouvernementale chargée de la pêche, des chercheurs de l’université de Duke (Caroline du Nord) et du groupe Conservation International (CI) ont en effet constaté une nette amélioration en ce qui concerne la protection des tortues de mer dans les eaux territoriales américaines.


Il faut dire que plusieurs mesures capitales ont été instaurées durant cette période pour réduire les captures involontaires, notamment des systèmes d’exclusion rendus obligatoires dans les chaluts de pêche aux crevettes, ce qui a permis à de nombreux spécimens qui se sont retrouvés prisonniers de passer entre les mailles du filet au sens propre, et des dispositions interdisant la pêche dans certaines zones au moment où les tortues marines sont le plus susceptibles d’être présentes.

 

Le renforcement de la législation s’est traduit par une réduction de 55 % du nombre de captures depuis 1990. Il y a vingt ans, près de 300 000 tortues de mer étaient ainsi pêchées chaque année. Elles ne seraient plus aujourd’hui « que » 138 000 dont l’immense majorité peuvent être remises à l’eau saines et sauves. Un chiffre qui demeure toutefois bien trop important aux yeux des chercheurs, lesquels considèrent que malgré ses efforts le NMFS n’en fait toujours pas assez pour protéger l’espèce.


Précisons en outre que ces statistiques ne sont qu’une estimation puisqu’elles sont basées sur des observations que les scientifiques jugent « insuffisantes ». Ces derniers déplorent également que les limites autorisées de prises accessoires pour les tortues soient définies par zones de pêche et non à l’échelle nationale comme c’est le cas pour les dauphins et les baleines, ce qui empêche une évaluation globale des populations.


Rappelons enfin que la pêche n’est pas la seule menace auxquelles doivent faire face les tortues de mer. Pollution marine, dégradation de leurs plages de ponte, catastrophes naturelles : autant de maux qui fragilisent gravement les six espèces de tortues marines présentes aux Etats-Unis, toutes classées « menacées » ou « en danger ». Une triste réalité dont les côtes américaines n’ont malheureusement pas l’apanage…

 

 


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La tourbière : un réservoir de carbone et un atout économique

Publié le par Gerome

Située dans la région de Minsk, au Bélarus (ou Biélorussie), la tourbière de Bartenikha a pratiquement été réduite à l’état de désert il y a 15 ans. Dévastée par une décennie d’extraction de la tourbe (1) dans les années 1990, elle ne représentait plus qu’une étendue de terres asséchées, parsemées de touffes et d’herbes sèches.
En 2006, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) lancent un projet visant à rétablir les tourbières de l’ensemble du Bélarus, mises à mal par l’exploitation commerciale et agricole. En l’espace de 4 ans, 28 200 hectares de tourbières, soit 6,4 % des terres du pays, ont pu être restaurées.

A Bartenikha, la réhabilitation du marais a débuté par la construction de quelques barrages afin de contrer l’assèchement du sol qui avait détruit l’écosystème. D’un coût variant de 50 à 100 dollars par hectare, le projet initié à Bartenikha a été reproduit dans d’autres terres humides du Bélarus. Les techniques d’aménagement hydraulique, employées pour la remise en eau des tourbières dégradées, offrent de multiples bienfaits environnementaux et socioéconomiques.


Les terres ainsi réhabilitées redeviennent propices à la chasse, à la pêche, à la cueillette de baies et à la collecte d’herbes médicinales pour les communautés locales. De plus, les régions affectées trouvent un nouvel attrait touristique.

Comptant comme l’un des grands réservoirs de carbone de la planète, les tourbières contiennent un tiers du carbone du sol. Or, leur drainage assèche le sol, générant des formations qui deviennent des foyers d’incendies naturels. Ces derniers rejettent, par une combustion lente, jusqu’à 235 000 tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère. Or, grâce au programme de réhabilitation des tourbières, les feux de tourbe, qui coûtaient au Bélarus 1,5 million de dollars par an, ont ainsi été pratiquement éliminés.

 

 


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