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Les deux tiers des glaciers de l'Himalaya pourraient fondre d'ici la fin du siècle, selon un rapport international

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himalaya

Qualifiée de "troisième pôle", cette région glaciaire alimente dix cours d'eau majeurs d'Asie. La fonte de ces glaces mettra en danger au moins 2 milliards de personnes.


Une fonte dramatique. Les deux tiers des glaciers de l'Himalaya et de l'Hindou Kouch pourraient fondre d'ici à la fin du siècle si la planète restait sur la même trajectoire d'émissions de gaz à effet de serre, selon une étude dirigée par l'International Centre for Integrated Moutain Development (ICIMOD), publiée lundi 4 février. Cette étude est le fruit de cinq ans de travail et a mobilisé plus de 350 chercheurs et experts.

S'étendant sur 3 500 kilomètres de l'Afghanistan à la Birmanie, la région montagneuse de l'Hindou-Kouch-Himalaya (HKH) est qualifiée de "troisième pôle" (en plus du pôle Sud et du pôle Nord) par les scientifiques pour ses gigantesques réserves de glace. Celles-ci alimentent dix cours d'eau majeurs d'Asie, comme le Gange et le Mékong.
"Des événements climatiques extrêmes"

Même si les nations de la planète parvenaient à contenir le réchauffement climatique du globe à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle d'ici à 2100, la cible basse de l'accord de Paris sur le climat de 2015, l'Hindou-Kouch-Himalaya perdrait tout de même un tiers de ses glaciers. Une fonte qui ne sera pas sans conséquences pour les 250 millions d'habitants de ces montagnes. Et surtout pour les 1,65 milliard d'autres qui vivent dans les bassins fluviaux en aval.

Une fonte dramatique. Les deux tiers des glaciers de l'Himalaya et de l'Hindou Kouch pourraient fondre d'ici à la fin du siècle si la planète restait sur la même trajectoire d'émissions de gaz à effet de serre, selon une étude dirigée par l'International Centre for Integrated Moutain Development (ICIMOD), publiée lundi 4 février. Cette étude est le fruit de cinq ans de travail et a mobilisé plus de 350 chercheurs et experts.

S'étendant sur 3 500 kilomètres de l'Afghanistan à la Birmanie, la région montagneuse de l'Hindou-Kouch-Himalaya (HKH) est qualifiée de "troisième pôle" (en plus du pôle Sud et du pôle Nord) par les scientifiques pour ses gigantesques réserves de glace. Celles-ci alimentent dix cours d'eau majeurs d'Asie, comme le Gange et le Mékong.

"Des événements climatiques extrêmes"

Même si les nations de la planète parvenaient à contenir le réchauffement climatique du globe à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle d'ici à 2100, la cible basse de l'accord de Paris sur le climat de 2015, l'Hindou-Kouch-Himalaya perdrait tout de même un tiers de ses glaciers. Une fonte qui ne sera pas sans conséquences pour les 250 millions d'habitants de ces montagnes. Et surtout pour les 1,65 milliard d'autres qui vivent dans les bassins fluviaux en aval.

"Le réchauffement climatique est en passe de transformer les pics montagneux couverts de glaciers de la HKH à travers huit pays en roches nues en moins d'un siècle. Les conséquences pour les peuples de la région, déjà l'une des régions de montagnes les plus fragiles et à risques du monde, iront d'une aggravation de la pollution de l'air à une augmentation des événements climatiques extrêmes", a mis en garde Philippus Wester, le responsable du rapport.

Selon le rapport, la région aura besoin de 3,2 à 4,6 milliards de dollars par an d'ici à 2030 pour s'adapter au changement climatique, puis de 5,5 à 7,8 milliards de dollars par an d'ici à 2050.

Publié dans Nature, Pollution

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Le nouveau président brésilien s'apprête à vendre la forêt amazonienne à l'agrobusiness

Publié le par Notre Terre

Protection-Amazonie

LE REMEDE CONTRE LE CANCER SE TROUVE SANS DOUTE DANS LA FORET AMAZONIENNE ET ELLE DISPARAIT A UN RYTHME EFFRENE.


Jair Bolsonaro commence son règne de terreur, le nouveau président brésilien d’extrême droite, lié à l’agrobusiness a jugé la démarcation des terres indigènes surdimensionnées, elles seront dorénavant sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, dirigé par une représentante du puissant lobby de l’agronégoce, Tereza Cristina da Costa.
L’Amazonie est un trésor, elle est un cadeau fait à l’humanité. On trouve plus de biodiversité dans un hectare de forêt amazonienne que dans toute la superficie de l’Europe.

Dans un rapport publié en août 2017, des chercheurs ont présenté près de 400 nouvelles espèces animales et végétales qui à peine découvertes périront sous les flammes et les tronçonneuses des agriculteurs brésiliens plus préoccupés à leurs profits qu’au devenir de l’humanité.
Car toucher à l’Amazonie revient à toucher à toute l’humanité.

Outre les dégâts environnementaux causés par la déforestation, les gouvernements brésiliens successifs ont permis le saccage de la plus grande pharmacopée naturelle de la planète, en effet la Forêt Amazonienne compterait jusqu’à 390 milliards de végétaux parmi lesquelles le très fameux Graviola : depuis les années 1990 de nombreuses études ont été réalisées sur cet arbre, ses feuilles et ses fruits et elles ont démontré une action anti-tumorale, à la fois in vitro sur des lignes de cellules cancéreuses, et in vivo, sur des souris. Cette propriété concerne plusieurs types de cancers, du poumon, du sein, du pancréas, du foie ou encore de la prostate. De plus, il a été montré en laboratoire que les acétogénines sont sélectives, et ne s’attaquent qu’aux cellules cancéreuses, épargnant les cellules saines.


42.510.000.000 m2 de forêt sont rasées chaque année, soit 1.350 m2 à chaque seconde, ce qui correspond à la surface d’un terrain de football toutes les 7 secondes. Cet écocide doit cesser car la déforestation de la forêt amazonienne aura des conséquences sur le réchauffement climatique de la planète. NOUS DEVONS NOUS SAUVER DE NOUS-MEMES.


Puisque le nouveau gouvernement de Jair Bolsonaro compte accélérer la déforestation et renforcer l’agrobusiness, il faut dorénavant taper là où ça fait mal : au portefeuille ! Organisons un boycott massif et à durée indéterminée de tous les produits brésiliens tant que Jair Bolsonaro n’aura pas donné des gages de respect et de protection de la plus grande forêt du monde.


Le Brésil exporte majoritairement du soja, des minerais de fer et de cuivre, de la viande de bœuf, de porc, de poulet, du pétrole, du maïs, du tabac et du café. Demandons à la France un acte fort, le boycott total de tous les produits brésiliens, demandons aux pays de l’union européenne un acte fort, demandons à tous les pays du monde un acte fort ! Isolons le Brésil sur la scène internationale, frappons l’économie brésilienne tant que le pays n’aura pas engagé une transition majeure en faveur de la protection de la forêt amazonienne.

SIGNER LA PETITION :

toucan

 

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Pour les fêtes, ayez du cœur, dites NON au foie gras !

Publié le par Notre Terre

canard gavé

Il y a quelques jours, l’association Animal Cross a lancé la campagne « Ayez du coeur, dites non au foie gras« . Vous vous en doutez, cette campagne vise à dénoncer le gavage et les atrocités qu’il engendre. L’association a décidé de demander à quelques personnalités et artistes de servir de porte-paroles de ce mouvement, c’est pourquoi on a pu voir récemment ce genre de photos sur les réseaux sociaux :

campagne non au foie gras

 

Aujourd’hui, le foie gras est assez controversé. La consommation de foie gras reste une tradition, notamment pendant les fêtes de fin d’année et, pourtant, beaucoup reconnaissent le gavage comme étant une pratique contraire à l’éthique. Les chiffres sont d’ailleurs un parfait exemple de ce paradoxe. En 2012, 72% des français ont déclaré aimer le foie gras (source : TNS 2012). En 2009 (veuillez m’excuser, je n’ai pas trouvé des chiffres de la même année, mais vous le verrez par la suite, l’ordre d’idée aurait été le même), d’après un sondage CSA/SNDA (Société nationale pour la défense des animaux), 44% des français étaient contre le gavage des oies et des canards et 63,2% pensaient que cette pratique était/est cause de souffrance pour les animaux concernés. On se retrouve donc avec beaucoup de personnes qui apprécient le goût du foie gras et également beaucoup de personnes qui sont contre l’élevage et qui reconnaissent que le gavage est une source de souffrance.

Ces chiffres sont malgré tout logiques. Beaucoup de gens savent que le gavage provoque de la souffrance mais il n’y en a pas autant qui sont contre le gavage justement parce que beaucoup apprécie le goût. La question est donc la suivante : le plaisir gustatif vaut-il la souffrance engendrée ?

Inutile de préciser que l’on parle d’un plaisir gustatif de quelques minutes seulement et d’une souffrance de plusieurs jours. Je n’ai pas envie de dire que la question précédente reviendrait à la suivante : « à quel point suis-je égoïste?« … mais presque.

Le goût serait alors l’argument principal qui nous pousserait à continuer à manger du foie gras. Cependant, il n’est pas le seul. D’autres arguments sont avancés :

  • la tradition : le foie gras serait une tradition en France. Déjà, pour ceux qui assimileraient le foie gras à la France, sachez qu’on y est pour rien du tout dans l’invention du foie gras puisque la pratique du gavage des oies remonterait à l’Egypte Ancienne. Ensuite, et quand bien même le foie gras serait une tradition, on peut légitimement se demander si toutes les traditions doivent être conservées. Faut-il rendre l’excision légitime dans les sociétés où elle est considérée comme traditionnelle ? Et oui, on parle bien de tradition et non de religion quand cette pratique précède les religions. Aurait-on dû garder les traditions françaises de torture sur la place publique et ainsi continuer à punir les gens en leur coupant les mains, la tête, la langue et en exhibant, bien évidemment, ces pratiques devant un public ? Parce qu’il me semble que ces pratiques existent toujours et qu’elles nous choquent particulièrement quand on en découvre les vidéos sur Internet…

 

  • l’économie : la France est le premier producteur mondial de foie gras. En effet, 75% du foie gras mondial est produit par la France. Evidemment, cette production engendre des revenus, pour les producteurs évidemment mais pas que. On peut facilement penser aux effets positifs sur le PIB. Cependant, la notion de richesse et de revenus liée au PIB est de plus en plus controversée quand on sait que la guerre, les catastrophes naturelles, la pollution (etc…) ont un effet positif sur le PIB et sont créateurs de richesse, tout comme le foie gras… En effet, ce qui est assimilée comme une richesse au niveau du PIB ne l’est pas forcément pour une société donnée. Le PIB n’a absolument rien à voir avec le bien être, l’éducation, la liberté… qui sont maintenant des éléments très importants pour analyser la vraie richesse d’un pays.

 

  • la nature : certains avancent un argument qui peut tout d’abord être séduisant pour défendre la production de foie gras et le gavage des oies mais qui se laisse vite démonter dès lors que l’on réfléchit 2 secondes. Pour ces personnes, les oies se gaveraient elles-même, naturellement, notamment juste avant la période de migration. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus sur leur argumentation car elle n’est généralement pas plus développée que ça. En plus d’être peu développé, cet argument est facilement contestable. Il est vrai que lorsque l’on pense au gavage, on pense souvent aux oies. Cependant, pour produire le foie gras, ce sont presque exclusivement des canards mâles (appelés « mulards« ) et non des oies qui sont utilisés car leur gavage est plus rapide. Et, ces mulards sont des croisements entre une cane domestique et un canard de Barbarie qui est un animal non migrateur. Le canard que l’on gave pour le foie gras n’a donc pas du tout le besoin de se gaver comme le prétende certains. Et encore une fois, quand bien même on accorderait une once de crédibilité à cette thèse, rappelons que les canards gavés pour le foie gras finissent dans un si mauvais état physique qu’ils ont des difficultés respiratoires (car les poumons sont compressés par un foie 10 fois trop gros) et ont de grosses difficultés pour marcher. Donc, les canards migrateurs ne se gaveraient de toute façon pas de cette manière naturellement puisque sinon ils ne pourraient pas faire d’efforts, pourraient à peine bouger et donc ne pourraient pas migrer…

Et puis, il est inutile de comparer un canard dont le foie se retrouvera dans une assiette et un canard migrateur tant les conditions de vie sont différentes. Pendant la période du gavage, la période qui précède donc la mise à mort, « la majorité des canards (87%) sont maintenus dans une cage en plastique ou métallique de 20 cm de large, 50 cm de long et d’une trentaine de centimètres de hauteur, soit un peu moins de la surface d’une feuille A3. Les canards ne peuvent pas se retourner, ni étendre leurs ailes. Leur tête dépasse de la cage pour permettre le gavage. Les 13% de canards restants sont maintenus dans des enclos généralement de 3 m2 pour une quinzaine d’animaux. Les oies sont enfermées dans des cages collectives de 1 m par 1 m pour 3 animaux ou bien en enclos de 3 m par 1 m pour 9 animaux. » (source : Rapport du comité scientifique sur la santé le bien-être). Si vous n’arrivez pas à visualiser, voici un petit aperçu :

gavage canard

(Je vous épargne les vidéos car je comprends très bien que l’on ait pas envie de voir de telles horreurs, même si ca aide parfois à ouvrir les yeux…)

Evidemment, les conditions sont telles que le taux de mortalité explose. En période de gavage, il est multiplié par un nombre compris entre 10 et 20… D’ailleurs, c’est pour cette raison que la période de gavage ne dure pas plus de 15 jours, sinon il y aurait beaucoup trop d’animaux morts et donc de pertes. Parce que oui, les canards gavés sont malades.

Enfin, pour les personnes qui penseraient que les canards/oies aimeraient être gavé(e)s (parce que oui, certains semblent le penser), sachez qu’on en sait désormais un petit peu plus à ce sujet et que les études ne vous donnent pas raison (ca parait logique d’un côté…). Selon le Rapport du Comité scientifique de la Commission Européenne sur la santé et le bien-être des animaux, « les membres du Comité ont observé qu’avant une séance de gavage, les canards et les oies font preuve d’un comportement d’évitement qui indique de l’aversion envers la personne qui les nourrit et la procédure de gavage. Après une courte période, les oiseaux qui peuvent le faire [c’est-à-dire ceux qui ne sont pas cloîtrés dans une cage] s’éloignent de la personne qui les a gavés ». Voilà…

Après les longues heures de recherche que j’ai pu effectuer pour en savoir plus sur le foie gras, les conditions de gavage et les conditions de vie des canards et oies gavés, il ne me reste plus qu’un seul argument qui tienne debout : le plaisir gustatif. Tous les autres arguments sont facilement réfutables. J’en reviens donc à la question : A quel point suis-je égoïste ? Maintenant, je laisse chacun répondre à cette question…

Je voudrais juste préciser qu’on peut totalement commencer par arrêter le foie gras sans arrêter la viande (dans un premier temps, ou pas). Je peux comprendre qu’arrêter la viande soit un peu plus compliqué car cela entraîne de changer un peu ses habitudes mais, honnêtement, pensez-vous vraiment qu’arrêter le foie gras change les habitudes ? Non. Ca ne coûte donc pas grand chose d’arrêter. Ca ne changera pas les habitudes alimentaires puisque l’on en consomme finalement assez peu souvent. Par contre soyez sûrs que chaque fois que vous direz non au foie gras c’est à au moins un animal que vous accorderez le droit de vivre. C’est donc un tout petit geste mais un grand pas. Si vous décidez alors d’arrêter de consommer du foie gras, vous pouvez vous aussi participer à la campagne « Ayez du coeur, dites non au foie gras ». Pour cela, c’est très simple, il suffit de se prendre en photo et faire un coeur avec ses doigts, au niveau du foie. Ensuite, vous n’avez plus qu’à partager votre photo sur les réseaux sociaux avec le #nonaufoiegras ! 🙂 Voilà un petit exemple de ma soeur qui a rejoins la campagne.

Source : laparenthèsebeauté

Publié dans Nature, Nutrition & Santé

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Victoire contre l'huile de palme!

Publié le par Notre Terre

huile de palme

Un vote historique sur l'huile de palme a eu lieu la nuit dernière à l'Assemblée nationale contre l'avis du gouvernement !

Un vote à 4 voix près !

A quelques voix près vers 4h du matin, les députés ont supprimé un avantage fiscal accordé à l'huile de palme. Pourtant, le gouvernement et le groupe La République en Marche auront tout fait pour s'opposer à ce vote pour protéger les intérêts de Total.

Résultats vote huile de palme
L'huile de palme est une catastrophe écologique

En Asie du Sud-Est pour les forêts : en 15 ans c'est l'équivalent de la superficie du Royaume-Uni qui a été détruit.
 
La fin de cette niche fiscale devrait progressivement mettre un terme à l'importation massive d'huile de palme en France puisque 75% (soit 700 000 tonnes) étaient utilisés comme agro-carburant.

Et maintenant ? 

Le gouvernement étant encore déterminé à préserver la multinationale Total, nous resterons vigilants sur la suite de ce vote et nous poursuivrons, avec vous, le combat si nécessaire.
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CO2 et virus oubliés : le permafrost est "une boîte de Pandore"

Publié le par Notre Terre

permafrost

Tandis que les règles d'application de l'accord de Paris ont été adoptées lors de la COP24 en Pologne, en Sibérie ou au Canada le pergélisol (permafrost en anglais) poursuit son dégel. Cette couche de sol renferme d'énormes quantités de carbone et des virus potentiellement dangereux pour l'Homme.

Les effets du réchauffement climatique sont multiples : hausse des températures, fontes des glaciers, hausse du niveau des mers, sécheresse, changements de la biodiversité, migrations humaines, etc. Parmi toutes ces catastrophes en cours ou à venir, il en est une majeure, qui se déroule en ce moment en Alaska, au Canada et en Russie. Selon les scénarios les plus optimistes, d'ici 2100, 30% du pergélisol pourraient disparaître. Entamé depuis plusieurs années, le dégel de cette couche géologique, composée de glace et de matières organiques, menace de libérer des quantités astronomiques de CO2, entraînant potentiellement un réchauffement climatique encore plus important et rapide que prévu. Le pergélisol préserve également de nombreux virus, oubliés ou inconnus. En 2016, un enfant a ainsi été tué par de l'anthrax. Le virus de la maladie du charbon avait été libéré suite au dégel d'un cadavre de renne vieux de 70 ans ! 

Pour étudier les risques liés au dégel du pergélisol, nous avons sollicité l'éclairage de deux spécialistes. Florent Dominé, d'une part, est chercheur, directeur de recherche au CNRS. Il travaille à l’Unité Mixte Internationale Takuvik, issue d'un partenariat entre l'Université Laval à Québec (Canada) et le Centre National de la Recherche Scientifique. Ses activités se concentrent essentiellement dans l’Arctique canadien où il travaille sur les problématiques climatiques et en particulier sur la transformation et le dégel du pergélisol. Sur place, il étudie également l’évolution de la végétation et de la biodiversité. Par ailleurs, concernant la question des virus, nous avons fait appel à Jean-Michel Claverie, professeur de médecine de l’Université Aix-Marseille, directeur de l’institut de Microbiologie de la Méditerranée et du laboratoire Information Génomique et Structurale. En 2014, lui et son équipe ont découvert deux nouveaux virus, des virus géants, datés de 30 000 ans, dans le pergélisol sibérien.

carte-permafrost

Un réservoir de gaz à effet de serre

Le pergélisol est un vaste territoire. Sa superficie est estimée entre 10 et 15 millions de mètres carrés (entre 20 et 30 fois la superficie de la France). On trouve du pergélisol au nord du Canada et de l'Alaska, ainsi qu'au nord de la Sibérie. Selon les zones, la profondeur de cette couche varie : de quelques mètres à environ un kilomètre dans certains points de la Sibérie où le pergélisol se maintient alors depuis des millions d'années. Selon certaines études, ces couches du sol renfermeraient des milliards de tonnes de carbone. Une analyse confirmée par le chercheur Florent Dominé : 

Le pergélisol contient de la glace et de la matière organique issue essentiellement de la décomposition partielle des végétaux. Cette matière organique est formée en grande partie de carbone. Il y a environ deux fois plus de carbone dans le pergélisol que dans l’atmosphère. Ce carbone, quand il est gelé, est peu accessible à la minéralisation bactérienne. Les bactéries peuvent se nourrir de cette matière organique dès lors qu’elle est dégelée. Et là, les bactéries vont pouvoir la métaboliser et la transformer en CO2. Ce dioxyde de carbone va alors s’échapper dans l’atmosphère et potentiellement faire augmenter les teneurs de ce gaz à effet de serre.

En somme, le CO2 qui s'échappe dans l'atmosphère participerait au réchauffement climatique, qui lui-même accélère la fonte du pergélisol. Toutefois, difficile de prévoir exactement quelle sera la quantité réelle de ces émissions, comme le rappelle Florent Dominé : "La fourchette serait comprise entre 50 et 250 milliards de tonnes de CO2. Mais il y a tellement de rétroactions qui n'ont pas encore été découvertes et qui n’ont pas été incluses dans les modèles, que toutes ces projections sont soumises à d’énormes incertitudes. Et puis il y a des incertitudes sur le processus inverse qui est celui de la fixation de matière organique, de carbone, par la végétation. Imaginons : s’il fait plus chaud, la végétation pousse. La toundra herbacée est remplacée par de la toundra arbustive. Il y a plus de biomasse dans les arbustes que dans les herbes. Donc les sols arctiques vont servir de puits de carbone quand le pergélisol servira de source de carbone. Bref, il y a encore trop d’incertitudes. Mais quoiqu’il en soit, au nom de principe de précaution, il y a lieu de faire très attention à cette libération du carbone."

De plus, le CO2 n'est pas le seul gaz à effet de serre que peut produire le pergélisol dégelé. "Quand la matière organique du pergélisol dégèle, détaille le chercheur, et qu’il n’y a pas d’oxygène disponible parce que la zone est saturée en eau, alors à ce moment-là, on va avoir une fermentation bactérienne et donc une émission de méthane par le pergélisol. _Le méthane est un gaz à effet de serre trente fois plus puissant que le CO2_. Toutefois, dans le pergélisol, il y a 100 fois moins de méthane que de CO2." Du mercure a également été découvert dans certaines zones de l'Alaska mais d'après Florent Dominé, "le principal danger climatique reste le dioxyde de carbone".  

Biodiversité modifiée, infrastructures menacées

L'impact du dégel du pergélisol est donc potentiellement planétaire. Mais avant cela, les retombées négatives de ce réchauffement global se mesurent aussi localement. Dans les zones qui voient leur pergélisol dégeler, la biodiversité se modifie profondément. C'est ce qu'a constaté sur place Florent Dominé : "On a des changements phénoménaux dans les assemblages végétaux et dans les migrations d’espèces animales. Je travaille notamment près d’un village inuit, Umiujaq, au nord du Québec. Il y a 50 ans, la végétation était essentiellement composée de lichen à caribou. Désormais, c’est envahi par les bouleaux glanduleux, des bouleaux nains. Les renards arctiques ont disparu et ont été remplacés par des renards roux. Des orignaux commencent à arriver alors qu’avant ils étaient cantonnés plus au sud.

Ces changements d’écosystèmes fondamentaux peuvent également s'accompagner de la disparation pure et simple d'espèces végétales. "Il y a également le danger, poursuit le chercheur, que des espèces cantonnées beaucoup plus au nord, au désert polaire - certains types d’herbes ou de lichens – deviennent de plus en plus rares, voire même disparaissent avec le réchauffement climatique." 

Localement, le dégel du pergélisol a également de lourdes conséquences sur les Hommes. Quand la glace du sol fond, cela peut conduire à un affaiblissement, voire à une destruction, des infrastructures bâties à une époque où le pergélisol était encore stable. "A Umiujaq, la route qui mène à l’aéroport s’est effondrée, se souvient Florent Dominé. A Iqaluit, la plus grande ville du territoire du Nunavut, la piste de l’aéroport a dû être refaite. A Salluit, à l’extrême nord du Québec, la caserne de pompier s’est effondrée. Et dans ce village construit quasiment entièrement sur une zone riche en glace et qui existe depuis des dizaines d’années, on parle de déménager tous les habitants. On en arrive à ces situations qui peuvent être dramatiques pour les populations locales." L'une des missions du chercheur Florent Dominé est donc notamment d'encourager les populations locales à construire sur des zones rocheuses, parfaitement stables et sans risque. 

Mines d'or et virus oubliés 

En découvrant dans une revue scientifique que des chercheurs russes étaient parvenus à faire ressusciter une espèce végétale prisonnière du pergélisol pendant 30.000 ans que le Professeur Jean-Michel Claverie s'est posé cette question : "Est-il possible de faire la même chose pour un virus ?" En 2014, le Pr Claverie et son équipe ont découvert deux virus géants, inoffensifs pour l'Homme, qu'ils ont réussi à réactiver : "Cette découverte démontre que si on est capable de ressusciter des virus âgés de 30.000 ans, il n’y a aucune raison pour que certains virus beaucoup plus embêtants pour l’Homme, les animaux ou les plantes ne survivent pas également plus de 30.000 ans.

Pour autant, nul besoin de replonger aussi loin dans le temps pour trouver des virus dangereux pour les espèces vivantes. En 2016 en Sibérie, des spores d'anthrax vieilles de 70 ans se sont libérées du cadavre d'un renne après le dégel d'une couche de permafrost. Cet épisode a causé la mort d'un enfant ; des milliers de rennes ont également été infectés. Un drame imputable au changement climatique selon le Pr Claverie : "On a beau dire que l’on a cloîtré un certain nombre d’agents bioterroristes comme la maladie du charbon (l'anthrax), mais l’on voit bien que chaque année, quand il y a un hiver un peu chaud en Sibérie, vous avez des épidémies gigantesques dans les troupeaux de rennes. Cela est lié au réchauffement climatique puisque ces étés chauds sont de plus en plus fréquents. Chaque été une couche du permafrost dégèle. Et cet été, en 2016, la couche dégelée a été plus profonde que les années précédentes."

Toutefois, aussi dramatiques que puissent être ces épidémies d'anthrax, les virus libérés par le réchauffement climatique sont ceux présents dans les couches superficielles du pergélisol. Ces agents infectieux sont donc les plus récents et ils sont par conséquence connus de la médecine moderne. C'est ce qui fait dire au Pr Claverie qu'en matière de virologie, ce dégel lent des couches superficielles n'est pas le danger le plus imminent : "A cause du réchauffement climatique, des routes maritimes sont désormais ouvertes six mois par an. Vous pouvez donc accéder assez facilement en bateau jusqu’à la Sibérie. Ces côtes et ces régions, auparavant désertiques, sont connus pour receler d’importants gisements de gaz et de pétrole ; il y a également beaucoup de métaux précieux comme l'or ou les diamants. Désormais ces zones peuvent être exploitées. Là est le danger ! Prenons les Russes. Ils installent des mines à ciel ouvert. Et ils retirent le pergélisol, parce que les minerais ne sont pas dans cette couche d’humus. Ces mines font 3 à 4 kilomètres de diamètre et jusqu’à un kilomètre de profondeur. On exhume alors du permafrost qui peut être âgé d’un million d’années. Et là on tripote des choses avec lesquelles on n’a jamais été mis en contact. C’est un peu la boîte de pandore. Et connaissant les Russes, ils ne prennent aucune précaution bactériologique, il n'y a aucun encadrement pour sécuriser au mieux ces mines. Les industriels n’extraient pas des minerais en situation de confinement biologique.

Qui plus est, le danger est potentiellement partout dans le permafrost, car "même si l’on se limite à creuser jusqu’à 30 mètres de profondeur, ce qui équivaut à 30.000 ans et donc à la disparition de Neandertal, cela peut être dangereux." Le professeur Claverie argue du fait que la cause de la disparition de Neandertal est inconnue : "Imaginons qu’il ait été tué par un virus particulier. On sait désormais que les virus peuvent survivre au moins 30.000 ans. Sauf que les médecins actuels n’ont jamais vu le type d’infections auxquelles devait faire face Neandertal. Il y a là un véritable danger, qui reste toutefois difficile à évaluer." De plus, ce danger est renforcé par la volonté politique du président russe Vladimir Poutine d'exploiter industriellement cette région du globe. "Le changement climatique fournit des conditions plus favorables pour développer le potentiel économique de cette région" avait-il déclaré en mars 2017 à propos du nord de la Russie.  

Source : franceculture

 

 

 

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