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La stragégie des compagnies pétrolières pour contrer les écologistes

Publié le par Notre Terre

Dans un document révélé par Wikileaks, un cabinet travaillant pour les grandes compagnies pétrolières dessine les grandes lignes de la stratégie de communication pour endiguer les critiques des écologistes.

 

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 WikiLeaks, la plateforme des lanceurs d’alerte, a dévoilé récemment une série de documents qui révèlent à quel point les compagnies pétrolières se sentent acculées par les activistes. Les experts pensent que l’opposition aux projets dangereux pour l’environnement, notamment l’exploitation des sables bitumeux, pourrait à terme devenir la plus grande campagne pour l’environnement de tous les temps. Ces révélations éclairent les méthodes mises des multinationales pour appréhender la résistance (subdivisée en catégories allant de « réaliste » à « radicale »).

Alors que durant plusieurs décennies, les entreprises pétrolières et gazières ont pu jouir d’une certaine liberté de mouvement, elles doivent depuis quelques années faire face à une contestation toujours plus importante. Les multinationales impliquées dans le très controversé oléoduc Keystone-XL s’estiment d’ailleurs à ce point menacées par les activistes qu’elles encouragent leurs départements de relations publiques et de conseil à s’armer contre la critique.

Rendu public par WikiLeaks, le document Oil Sands Market Campaigns de la société Strategic Forecasting est une présentation destinée à avertir les grands groupes pétroliers qu’en cas de contre-offensive tardive, l’hostilité à l’égard des activités du secteur pourrait se cristalliser dans la plus remarquable campagne pour l’environnement à laquelle ces grands groupes furent jamais confrontés.


Bien qu’elle nie avoir sollicité les services de Strategic Forecasting, la société canadienne Suncor [une des principales compagnies exploitant les sables bitumineux en Alberta] semble bien être le destinataire de cette présentation.

WikiLeaks possède d’ailleurs quelques courriels dans lesquels des collaborateurs de Strategic Forecasting évoquent le payement par Suncor d’un montant de $ 14.890 pour deux projets achevés.

« Radicaux, idéalistes, réalistes et opportunistes »

Strategic Forecasting classe les opposants des compagnies pétrolières en différentes catégories (radicaux, idéalistes, réalistes et opportunistes) avant d’expliquer comment appréhender chacune d’entre elles.

Parmi les radicaux, on retrouvera des organisations militantes populaires telles que Rising Tide North America, Oil Change International et Indigenous Environmental Network.

Greenpeace et Rainforest Action Network sont perçues comme deux entités hybrides, mi-radicales, mi-idéalistes.

Sierra Club – le plus grand groupe environnemental américain -, Amnesty International et Communities for a Better Environment demeurent des « idéalistes » ; et les différentes structures plus conventionnelles telles que le World Wildlife Fund, Natural Resources Defense Council et Ceres (une association du secteur non-marchand qui rassemble des entreprises, des investisseurs et des groupes d’intérêt publics) se rangent dans la classe des réalistes.

La tactique de défense des compagnies fossiles

Selon Strategic Forecasting, bien que les activistes demandent l’arrêt des projets dangereux pour l’environnement, il apparaît que leur « exigence avérée » est l’application d’un code déontologique au secteur pétrolier. C’est pourquoi, la firme conseille aux compagnies concernées de poursuivre leurs activités tout en veillant à se fabriquer une image plus éthique destinée à atténuer la contestation.

Elle préconise en outre de limiter les contacts avec les organisations de défense de l’environnement, de reporter sciemment les négociations, et d’établir des programmes environnementaux propres visant à éclipser les exigences des activistes. Il s’agit ni plus ni moins de museler l’opposition le plus longtemps possible, en tout cas tant que son influence politique est limitée.

Les révélations de WikiLeaks confirment l’ampleur toujours croissante des moyens mis en œuvre pour faire pression sur l’opinion publique afin de pouvoir poursuivre ses projets.

Les travaux tels que le « fracking » et la pose d’oléoducs amènent les entreprises pétrolières toujours plus près des communautés locales – parfois jusqu’à littéralement envahir les jardins privés ! Les citoyens inquiets rejoignent alors les rangs des activistes et donnent davantage de poids aux campagnes de protestation.

 

 


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Vidéo : Greenpeace supprime les animaux du “Roi Lion”

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Le braconnage d’animaux reste un problème sérieux en Afrique. Simple exemple, pioché dans l’actualité du jour : selon RFI, le braconnage d’éléphants est reparti de plus belle en Tanzanie. Radio France International explique qu’entre les mois de novembre et de décembre 2013, “au moins 60 éléphants auraient été tués en Tanzanie”.

Greenpeace a commandé une nouvelle campagne publicitaire pour faire réagir à propos du braconnage. L’ONG de défense environnementale s’est adjoint les services de l’agence Studio Smack (…) afin de développer un spot reprenant la première scène du film d’animation culte Le Roi Lion. À un détail près : les animaux disparaissent peu à peu de la savane, laissant un paysage vide de vie… et finalement très loin de l’esprit Disney.

 

 

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Le réchauffement climatique pourrait être plus important qu’annoncé

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De l’ordre de 3 degrés d’ici cinquante ans...

La hausse de la température due au réchauffement climatique pourrait être de 3 degrés d’ici cinquante ans, selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature.

Si la fourchette de la hausse de température évoquée depuis la fin des années 90 est comprise entre 1,5 et 5 degrés, la norme admise communément par la communauté scientifique est un réchauffement d’1,5 degré. Ce serait donc le double si rien n’est fait pour endiguer le phénomène d’ici 2060. Et ce serait + 4 c° à la fin du siècle et +8 c° en 2200…
L’effet des nuages bas

Cette étude a été dirigée par le professeur Steven Sherwood, avec l’appui de deux chercheurs français du laboratoire de météorologie dynamique et de l’Institut Pierre-Simon Laplace, Sandrine Bony et Jean-Louis Dufresne. Elle explique le grand écart de la fourchette de prévision par la mauvaise compréhension des mécanismes de formation des nuages bas.

Et c’est par ce nouveau calcul qu’ils arrivent à ce résultat de 3 degrés supplémentaires. En effet, le doublement du CO2 prévu d’ici cinquante ans aurait pour conséquence d’assécher les couches les plus basses de l’atmosphère et donc de limiter la formation de nuages bas. Or, ces nuages interceptent les rayons solaires et limitent les apports de chaleur, rapporte Le Figaro.

 

 


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Tanzanie : les massacres d'éléphants se multiplient

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Le braconnage des éléphants a repris de plus belle en Tanzanie. Depuis que le gouvernement a été contraint de mettre fin à une campagne controversée antibraconnage il y a deux mois, les tueries se comptent par dizaines.

Durant les mois de novembre et décembre, «au moins 60 éléphants ont été tués à travers le pays», selon le vice-ministre du Tourisme et des Ressources naturelles Lazaro Nyalandu.
Quand la campagne antibraconnage était en place, en octobre, «seulement deux éléphants ont été tués», a-t-il souligné.

Au cours du mois de décembre, le président tanzanien Jakaya Kikwete a limogé quatre ministres, à la suite d'accusations selon lesquelles la campagne avait donné lieu à des meurtres, cas de tortures et viols. La campagne avait été surnommée «Opération Tokomeza» («annihiler» en swahili). Les rangers avaient reçu ordre de «tirer pour tuer» contre les braconniers.

Seul, l'Etat Tanzanien peine à enrayer le phénomène du braconnage. «La population des éléphants est très menacée dans la réserve du Selous. Le gouvernement agit pour vaincre les braconniers. Le monde doit se joindre à nous !», a écrit le vice-ministre du Tourisme sur Twitter.

 

 


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De Varsovie 2013 à Paris 2015, sept cent trente jours pour sauver le climat

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Chaque conférence sur le climat jette une lumière crue sur les antagonismes énergétiques posés sur la table des négociations. Celle de Varsovie, close il y a peu, a même «sublimé» ces tensions, la capitale polonaise hébergeant à la même période un sommet international sur le charbon et mettant en scène ces contradictions, en une belle unité de lieu, de temps et d’action !

 

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Ne galvaudons pas Varsovie 2013 qui aura eu ce mérite de révéler spectaculairement que la lutte contre le changement climatique se joue face à une profusion d’énergies fossiles : le sous-sol recèle des centaines d’années de charbon et de gaz et de quoi voir venir le siècle prochain pour le pétrole. Contrairement aux craintes nées des chocs des années 70, ce n’est pas un épuisement des hydrocarbures qui nous contraint à changer de modèle. Cette abondance de carbone complique même singulièrement la donne. Comme la pénurie d’énergie ne menace plus, chacun peut considérer qu’il est… urgent d’attendre (le retour de la croissance dans le Nord, l’accès de tous aux richesses essentielles dans le Sud) pour prévenir les dérèglements climatiques.


Ce serait une erreur majeure, car la croissance mondiale, tirée par les économies émergentes (Chine et Inde aux premiers rangs) est largement «assouvie» par des centrales au charbon polluantes, qui dégagent déjà 44% du gaz carbonique émis sur la planète (et pourraient représenter près de 60% de l’électricité produite en 2035). L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prédit que, en alimentant cette addiction au carbone, le réchauffement climatique avoisinerait les 4 °C en 2100, bien au-delà des 2 °C au-delà desquels nous plongerions dans l’inconnu.


L’Europe en crise n’est pas hors de ces tensions et n’échappe pas à la tentation du court terme. Il est vrai que les raisons de modifier le cap ou le rythme de la lutte ne manquent pas : l’absence de politique énergétique européenne, chaque Etat membre jouant sa partition, perturbe gravement les marchés électriques et gaziers (tandis que celui du CO2 délivre des tonnes presque «gratuites»), alors que dans le même temps les Etats-Unis sont dopés par leurs hydrocarbures de schiste. Le poison du doute s’instille logiquement dans nos débats. Pourtant, les Européens doivent rester convaincus qu’ils n’ont pas d’autre voie, pour refonder un modèle de croissance, que d’inventer des sociétés sobres en carbone. Souvent repoussés à l’arrière-plan de la mondialisation, les Etats de l’UE ont comme seul atout maître d’avoir, les premiers, traduits une vision climatique en objectifs politiques contraignants. Si nous devions renoncer ou tergiverser, nous nous condamnerions à un rôle supplétif dans la globalisation faute d’autre ligne stratégique.


Paris 2015 succédant à Varsovie 2013 (via une halte au Pérou en 2014), les Européens ont donc devant eux sept cent trente jours pour faire naître un accord climatique. Pas plus. La responsabilité est écrasante, et le cahier des charges dense. Un accord soutenable à long terme supposera (entre autres prouesses) de faire émerger un prix mondial du carbone (pour rééquilibrer les filières énergétiques en fonction de leur empreinte sur le climat) et que les pays du Nord financent, stoïquement, les efforts des pays du Sud pour limiter leurs émissions, faciliter leur adaptation au changement et compenser les pertes subies par les pays victimes de catastrophes climatiques. Alourdissons la barque, en soulignant que le 1,2 milliard d’habitants n’ayant pas d’accès à l’électricité ne devront pas rester en marge d’un New Deal énergétique.


Ne nous abritons pourtant pas derrière l’Europe. Certes, l’accord de 2015 devra être universel, et chaque pays aura sa part de responsabilité dans le succès ou l’échec de la conférence Climat de Paris. Mais la France, pays hôte en 2015, aura une responsabilité particulière dans le succès nécessaire, par son habileté diplomatique sans doute, mais aussi par sa capacité à tracer elle-même les voies de sa propre transition énergétique.


L’épreuve de vérité, qui nous légitimera pour parler au monde, se jouera devant le Parlement fin 2014, lors du vote de la loi sur la transition énergétique. Les horizons de temps fixés par François Hollande lors des deux dernières conférences environnementales (un mix électrique diversifié en 2025 ; une diminution de la consommation énergétique de 50% en 2050) sont déjà des signaux importants pour réinstaller le politique dans sa capacité à s’abstraire de la tyrannie du court terme. Mais en faisant de Paris 2014 le marchepied de Paris 2015, nous confirmerons notre aptitude à concevoir une économie positive de l’énergie, qui se projette sur le temps long et qualifie notre pays dans le concert des nations.

 

 


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