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En Antarctique, la fonte des glaces dix fois plus rapide

Publié le par Gerome

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Les glaces de l'Antarctique fondent dix fois plus vite qu'il y a 600 ans pendant l'été, la perte de banquise ayant été la plus rapide au cours des 50 dernières années, révèle une étude internationale à laquelle ont participé des laboratoires de Grenoble et Montpellier.


Les chercheurs ont foré à 364 mètres de profondeur sur l'île de James Ross dans le nord de la calotte antarctique afin de mesurer les températures il y a plusieurs centaines d'années.

Les couches successives dans les échantillons carottés révèlent le mouvement de fonte et de regel des glaces.

"Nous avons établi que les conditions les plus froides sur la péninsule antarctique et la plus petite quantité de glace fondue ont prévalu il y a 600 ans", a expliqué Nerilie Abram, de la British Antarctic Survey de Cambridge (Grande-Bretagne).


"A cette époque, les températures se situaient autour de 1,6 degré Celsius au-dessous des températures enregistrées à la fin du 20ème siècle et la quantité de neige tombée chaque année ayant fondu puis regelé était de 0,5%. Aujourd'hui, la quantité de neige tombée fondant chaque année est dix fois plus importante", selon elle.

Les températures ont régulièrement augmenté depuis des centaines d'années mais la fonte ne s'est intensifiée que vers la moitié du 20ème siècle, affirme cette étude parue dans la revue Nature Geoscience.

Cela signifie que le réchauffement dans l'Antarctique a atteint un tel niveau que même de légères augmentations de température peuvent causer une forte accélération de la fonte.


Jack Triest, du Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'Environnement du CNRS de Grenoble et Françoise Vimeux, de l'Institut de Recherche pour le Développement, Laboratoire HydroSciences Montpellier et Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environment de Gif-sur-Yvette ont participé à cette étude.

 

 


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Les chinois pêchent douze fois plus que ce qui est officiellement déclaré

Publié le par Gerome

C’est ce qui ressort d’un récent rapport se basant sur la pêche réalisée par la Chine sur la période 2000-2011, estimée à partir des données sur le nombre de bateaux de pêche chinois sillonnant les mers.

 

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On savait depuis longtemps que la Chine, comme beaucoup de pays d’Asie, ne respectait pas les quotas de pêche. On se rend maintenant compte des proportions dans lesquelles ils vident progressivement les mers et océans de leur population, mettant potentiellement en danger certaines espèces. Pendant la décennie sur laquelle porte l’étude, la Chine a déclaré a l’organisation en charge de l’agriculture aux Nations Unies avoir pêché 368.000 tonnes de poisson. En réalité ce chiffre approcherait les 4,6 millions de tonnes, un chiffre qui donne des vertiges.


Sur ces 4,6 millions de tonnes, environ un million de tonnes seraient pêchées en Asie. Près de 3 millions de tonnes seraient en revanche pêchées au large de l’Afrique de l’Ouest, ce qui est très inquiétant, car ces eaux sont bordées par des pays pauvres, dont les habitants vivent souvent eux-mêmes de la pêche. Dans ces eaux, de nombreuses espèces de poisson ont vu le nombre de leurs représentants fortement diminuer ces dernières années.


Il est plus que jamais temps d’imposer des quotas, et surtout de les faire respecter. Ce qui n’est pas une mince affaire, d’autant que les contrats que la Chine signe avec certains pays africains en matière de pêche sont étonnamment gardés secrets…

 

 


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Des centaines d'otaries retrouvées affamées sur les côtes californiennes

Publié le par Gerome

Depuis le début de l’année, des centaines d’otaries s’échouent, affamées, sur les côtes californiennes. Un phénomène dont l'origine reste mystérieuse.

 

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Il est habituel, en Californie, de retrouver quelque otaries sur les plages. Mais depuis janvier, elles s’y échouent par centaines, affamées. En tout, 1.098 bébés otaries ont été trouvés sur la côte entre Santa Barbara et San Diego entre janvier et mars contre 131 en moyenne. M. Wallertsein, 61 ans, membre d'une association de sauvetage des animaux marins raconte : "je n'étais pas trop inquiet au début. Mais quand on a commencé à recevoir 75 à 100 appels par jour et qu'on a trouvé des animaux près du magasin de Carson [à 11 km de la côte] et sous les voitures, j'ai dû lancer un signal d'alarme".


Si d’habitude les sauveteurs ne voient apparaître des bébés qu'en avril (après avoir été nourris tout l’hiver par leurs mères), "cette année, nous avons commencé à voir des bébés âgés de 6 mois dès janvier", indique Sharon Melin, biologiste au service national des pêches citée par l'AFP. "Et ça a continué à augmenter depuis", ajoute-t-elle. Pour l’heure, l’origine exacte de ce phénomène reste à déterminer, d’autant qu’aucun événement particulier ne permet, à l’échelle régionale, d’expliquer cette migration. Néanmoins, deux hypothèses sont actuellement évoquées : la maladie ou le manque de nourriture. Les spécialistes espèrent en apprendre davantage d’ici quelques mois.


Des moyens insuffisants pour sauver toutes les otaries

 

Reste que pour les autorités, il s'agit d'un événement inhabituel de mortalité. Inhabituel car l'âge, le type d'animaux et le fait que ça ait commencé si tôt sont atypiques, souligne Mme Melin. Les bébés qui ont été recueillis pesaient la moitié de leur poids normal (qui est de 20 à 25 kg) affirme le directeur du centre de soins pour mammifères marins de San Pedro, David Bard. Il ajoute : "D'habitude au cours des premiers mois de l'année, nous voyons entre 50 et 80 animaux. Cette année, à la fin mars, nous en avions accueilli 400".


Maintenant, "notre objectif est d'en soigner autant que possible et de les renvoyer dans leur milieu naturel, ce qui prend entre un et trois mois", explique M. Bard, toujours cité par l'AFP. Au cours de cette période, les otaries vivent dans des enclos qui comportent un bassin tandis que les plus petites et les plus fragiles sont placées à part, dans des unités séparées, et constamment surveillées. Mais M. Bard est réaliste. Il affirme que "des otaries mourront. Et certaines seront euthanasiées quand un animal souffre toujours et que nous ne pouvons pas le soigner".


Parfois, il n’y a pas suffisamment de place pour toutes les accueillir. "Nous étions comme des médecins sans hôpitaux. C'était dur, nous devions renvoyer des animaux qui n'étaient pas bien vers des plages moins exposées, mais sans soins. Nous n'avions pas d'autres choix", se désole M. Wallerstein.

 

 


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Les océans témoins du réchauffement

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Ces dix dernières années, l'atmosphère ne s'est pas réchauffée autant que ce que prévoyaient les climatologues. Le changement climatique n'est pas remis en cause pour autant, et les océans sont les principaux témoins de cette évolution du climat.

 

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Pour la revue Scientific American, les océans observent un changement climatique important, atteignant dans certaines régions un réchauffement de 2°C. Dans une infographie réalisée par des chercheurs de MarineExplore, un institut de recherche américain spécialisé dans les données océanographiques, les changements de températures sont observés depuis 1900.

Si l'océan Austral s'en tire plutôt bien, l'état des températures de l'océan Arctique est plus mitigé. En effet, on y observe une augmentation de 2°C dans certaines zones.


L'autre constat -pas vraiment rassurant non plus- porte sur l'impact du réchauffement climatique par rapport à la profondeur des eaux. Et là, les conclusions sont assez éloquentes: le changement de température se répercute jusqu'à 700 mètres de profondeur. La revue avait, à ce titre, consacré une enquête permettant d'observer l'évolution des profondeurs marines.

Le réchauffement des océans n'est pas une nouveauté. Une récente étude a montré les phénomènes d'évolution climatique dans les océans depuis 2004.

«L'océan absorbe la quasi-totalité du rayonnement solaire, et le réémet essentiellement sous forme de chaleur», souligne le site Futura Sciences. Aujourd'hui, près de 90% du réchauffement climatique concernerait les océans.


Les perspectives d'avenir pour nos océans sont assez critiques, donc. Il y a quelques mois de ça, on apprenait, par exemple, que les océans devenaient de plus en plus acides et que le niveau des mers monterait plus vite que prévu. La Californie devrait être particulièrement touchée par la montée du niveau de l'océan Pacifique, évaluée entre 42cm et 1,67m d'ici 2100.

 

 

 

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Comment les géants de l'agrochimie contrôlent les agriculteurs américains

Publié le par Gerome

Une étude publiée en février par l'ONG américaine Center For Food Safety détaille les pratiques agressives des compagnies semencières pour imposer leurs règles. Restriction des droits des agriculteurs, enquêtes et procès font partie du contrat lors de l'achat de semences brevetées. 

 

PESTICIDES

 


Les juges de la Cour suprême américaine ont balayé la plaidoirie de l'avocat d'un agriculteur de l'Indiana, venu défendre son droit à replanter des graines. Le Président de la Cour suprême a donné le ton en début de séance : « Pourquoi quelqu'un dépenserait-il de l'argent pour essayer d'améliorer des semences si, aussitôt qu'il a vendu la première, quiconque peut en cultiver plus et multiplier les graines autant qu'il le veut ? ». Cette audition du 27 février n'est qu'une étape dans le procès en appel qui oppose Hugh Bowman à Monsanto. Le jugement sera rendu en juin. Mais, à la lecture du compte-rendu de séance, tout conforte déjà Monsanto dans son droit d'exiger des royalties sur l'ensemble des semences possédant ses caractères GM brevetés, même s'il s'agit de la deuxième ou troisième génération de graines. 

L'accusé avait pourtant acheté légalement un mélange de graines à un revendeur. N'ayant signé d'engagement avec aucune compagnie semencière, Bowman s'estimait libre de disposer de ces graines, même si, parmi-elles, certaines étaient des OGM. L'agriculteur a donc conservé les graines de sa récolte pour les replanter par la suite. Bien mal lui en a pris. Le principe d'épuisement du droit de brevet, selon lequel le détenteur d'un brevet ne peut plus revendiquer le contrôle d'un article après l'avoir vendu, ne s'applique pas pour les nouvelles générations de graines. L'agriculteur est donc passible des 85 000 dollars de dommages et intérêts réclamés par Monsanto. 

Dupont a engagé une centaine « d'enquêteurs agricoles » pour contrôler les cultures 

Pour les organisations paysannes et écologistes opposées aux OGM, ce jugement est emblématique de la mainmise des géants de l'industrie semencière sur l'agriculture. Dans une étude publiée en février dernier, l'ONG américaine Center for food safety (CFS) détaille les pratiques agressives des multinationales de l'agrochimie pour garantir leur contrôle de l'utilisation des semences. Monsanto reste la multinationale la mieux connue pour son acharnement juridique contre les agriculteurs américains. Fin 2012, la firme aurait reçu 23,5 millions de dollars suite à des procès pour violation de ses brevets. Le montant réellement perçu par la compagnie serait de quatre à huit fois supérieur, en tenant compte de tous les contentieux réglés à l'amiable, selon le CFS. Monsanto enquêterait ainsi environ 500 agriculteurs chaque année pour s'assurer qu'ils respectent ses conditions d'utilisation des semences. 

D'autres firmes suivent le même chemin. Dupont, la deuxième compagnie semencière après Monsanto, a engagé en 2012 près d'une centaine « d'enquêteurs agricoles » au Canada et aux États-Unis. « Souvent des anciens officiers de police », selon l'enquête. Leur rôle, prélever des échantillons de récolte dans les champs et les envoyer aux laboratoires de Dupont pour pister d'éventuelles graines brevetées. Syngenta, BASF et Pioneer multiplient aussi les plaintes contre des agriculteurs pour une utilisation illégale de leurs semences brevetées, OGM ou non. Les compagnies signent également des accords entre elles afin de mutualiser leurs traquent des fraudeurs. Ainsi, Syngenta peut agir au nom de Dow ou Monsanto pour protéger leurs brevets. Pour le CFS, l'oligarchie des semences organise ainsi sa domination. Monsanto, Dupont, Syngenta, Dow et Bayer représentent près de 60 % du marché mondial des semences. 

Des États légifèrent pour protéger les agriculteurs contre les industriels

Pour les firmes, l'enjeu est d'obliger les agriculteurs à acheter de nouvelles semences chaque année. Ils utilisent pour cela un arsenal réglementaire : avec l'achat de graines, l'agriculture s'engage systématiquement à respecter « l'accord d'utilisation de la technologie » de la compagnie semencière. Ces contrats interdisent certaines pratiques agricoles, comme conserver des semences ou les redistribuer. Dans ces règlements, les industriels balisent aussi les responsabilités. Une firme ne peut ainsi être tenue responsable des contaminations de semences OGM dans des champs voisins. En revanche, elle peut poursuivre un fermier qui cultive des semences brevetées involontairement, à cause de contamination ou de repousse de l'année précédente. 

En achetant des graines, les agriculteurs s'engagent aussi à ouvrir leur porte aux enquêteurs. Ces derniers sont autorisés à puiser dans les registres de l'entreprise agricole, à prélever des cultures et à accéder aux informations fournies aux administrations publiques, comme la Farm Service Agency. Si la firme suspecte une fraude, l'agriculteur a quelques jours pour prouver sa bonne foi. Pour infléchir la puissance des industriels, certains États ont passé des lois de « protection des agriculteurs » qui obligent notamment leur accord préalable avant chaque prélèvement sur leurs cultures. Ces lois imposent également que les contentieux soient réglés dans la juridiction dans l'État de résidence du cultivateur, et nom dans l'État accueillant le siège social de la compagnie comme le réclament certaines firmes. 

Pour le Center for Food Safety, les préjudices ne se limitent pas aux procès et aux pertes de droits des agriculteurs. L'ONG épingle aussi le renchérissement du coût des graines, la perte de biodiversité et l'entrave à la recherche. Des scientifiques ont écrit à l'Environmental Protection Agency (EPA) en s'alarmant des nombreuses restrictions sur la recherche liées aux brevets et aux contrats encadrant l'utilisation des semences.

 

 


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