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Le gaspillage alimentaire

Publié le par Gerome

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Energie : dix solutions méconnues qui peuvent changer le futur

Publié le par Gerome

Le débat national sur la transition énergétique qui s’engage en ce début d’année est l’occasion d’agrandir son champ de vision sur les potentialités des énergies durables. Le futur offre un panel de ressources et de techniques d’énergies encore méconnues et néanmoins prometteuses.

Qui dit énergies durables dit le plus souvent éoliennes, photovoltaïque, hydraulique ou biomasse. Mais le panier de ces énergies est plus grand qu’on ne croit et plein de surprise. L’avenir énergétique de la planète est en effet bien plus riche qu’il n’y paraît.


Voici dix solutions encore peu exploitées, qui d’ici 10, 20 ou 50 ans viendront compléter notre mix énergétique. A condition que les recherches aboutissent, que les moyens financiers suivent et que l’éthique écologique soit associée au développement de certaines d’entre elles.

 

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1. L’huile d’algue


D’aucuns l’affirment : la révolution de l’énergie se trouve dans les plantes. L’une d’elles est particulièrement intéressante, c’est l’huile d’algue. A l’instar des espèces oléagineuses, les algues ont la propriété de contenir jusqu’à 60% de leur masse en lipides. La force des algues : leur quantité. La productivité des végétaux marins est donc une carte maîtresse pour répondre à la menace que font peser les agrocarburants sur la biodiversité. Les algues sont capables de fournir de l’énergie sous 3 formes : biocarburant, biogaz et hydrogène. Leur exploitation est simple à mettre en œuvre. Il suffit, après collecte, de les concentrer et de les presser dans une centrifugeuse pour en extraire l’huile. Produire du carburant vert à partir d’algues microscopiques, tel est l’objectif du projet Shamash coordonné par l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et automatique).


Sept équipes de recherche et un partenaire industriel travaillent sur le projet, dont Jean-Paul Cadoret, chef du laboratoire de physiologie et biotechnologie des algues de l’Ifremer. Pour ce dernier, ces microalgues qui, par photosynthèse, transforment l’énergie solaire en énergie chimique, offrent de gros avantages : « Elles n’entrent pas en conflit avec l’approvisionnement alimentaire comme c’est le cas pour le blé, le maïs ou le colza. Elles se cultivent facilement en bassin ou dans les bioréacteurs avec de l’eau de mer. Cela évite de puiser dans les réserves d’eau douce. Elles prolifèrent rapidement et peuvent fournir une récolte en continu. Leur rendement de production d’huile à l’hectare est bien supérieur à celui de toutes les autres plantes. Ce sont des machines à avaler le CO2. Elles le captent pour restituer de l’oxygène ». Vingt fois plus abondantes que les plantes terrestres, les microalgues peuvent fournir 25 000 litres d’huile par hectare, quand le colza n’en produit que 1 500 litres, le tournesol, 950, et le soja, 446.


La consommation annuelle mondiale de carburant pourrait être assurée si les bassins d’algues étaient déployés sur 400 000 hectares (4000 km2), soit un tiers de l’Ile de France. Elles sont aujourd’hui présentées comme une alternative énergétique au pétrole, pouvant produire l’équivalent d’un quart des carburants fossiles. À l’heure actuelle, le litre de carburant d’algue coûte plus cher que le pétrole. Mais plusieurs éléments permettent d’espérer, à terme, une bien meilleure rentabilité.


2. Le pétrole à base d’air


Transformer l’air en pétrole , telle est la prouesse technologique réalisée par une société britannique qui a mis au point un procédé chimique complexe permettant d’obtenir un pétrole de synthèse à base d’air et d’électricité. Concrètement, « nous avons pris le dioxyde de carbone présent dans l’air et l’hydrogène présent dans l’eau, et nous les avons transformés en carburant, » explique Peter Harris, l’ingénieur responsable de l’innovation. Pour ce dernier, le carburant obtenu est beaucoup plus propre que celui obtenu à partir de pétrole fossile. De plus, il est compatible avec les moteurs existants, comme ceux des avions ou des navires. D’ici 15 ans, ce procédé encore récent et coûteux pourrait connaître un développement commercial.


3. L’énergie osmotique


L’énergie osmotique repose sur un phénomène physique : l’osmose. Le principe de l’osmose veut que, quand on met en présence deux liquides de concentrations en sel différentes, le liquide le moins salé va avoir tendance à se fondre dans le liquide le plus salé. La différence de salinité va donc créer un flux de l’eau douce vers l’eau salée. En faisant passer le flux du liquide concentré vers un liquide moins concentré à travers une membrane semi-perméable, cela provoque une surpression hydrostatique. Le volume d’eau contenu dans la membrane devient plus important. Cela accentue la pression sur les parois du contenant. Et cette pression peut être récupérée pour actionner une turbine qui va générer de l’électricité. Il existe un endroit où l’on trouve en permanence une ressource gratuite d’eau salée et d’eau douce : l’estuaire des fleuves. La question centrale de cette technologie, c’est la fabrication de membranes de grande taille, alliant des qualités de robustesse et de porosité. En dehors de ce problème technique, l’énergie osmotique représente une énergie renouvelable et permanente, ce qui est un avantage essentiel comparé au solaire ou à l’éolien. Les coûts d’exploitation seraient d’ailleurs minimes. Cette forme d’énergie offre de belles perspectives.


Une production de 4W/m2 est nécessaire pour viabiliser la construction de centrales électriques. Actuellement, les Norvégiens atteignent 1,5 W/m2, mais planifient les premières applications industrielles d’ici à 2015, avec en moyenne 8000h/an de fonctionnement, soit deux fois plus qu’une éolienne. Le potentiel technique mondial de l’énergie osmotique est estimé à 1600 TWh. En Europe, il est de l’ordre de 200 TW.
C’est la société norvégienne Statkraft, connue pour ses fermes éoliennes, qui a lancé la construction de la première centrale osmotique. 2.000 m2 de surface de membrane pourront générer environ 10 KW. Les ingénieurs de l’entreprise Statkraft, à l’origine du projet, travaillent actuellement sur une usine d’un à deux MW, ce qui nécessiterait une membrane de 200 000 m2. Si le procédé répond aux espérances des chercheurs, cette usine pourrait assurer 10% de la consommation énergétique norvégienne. Une autre centrale a été crée au Japon, et une troisième est en cours de construction aux Etats-Unis. Au plan mondial, le potentiel de l’énergie osmotique est estimé à 1 600 TWh par an, soit l’équivalent d’environ la moitié de la production électrique européenne en 2009. »


4. Le thorium ou l’atome vert


Le thorium est un métal, qui se trouve naturellement dans des minerais divers, dont la monazite, la bastnaésite et l’uranothorianite. Bien qu’il ne soit pas fissible lui-même, le thorium-232 est un isotope fertile comme l’uranium-238. Bombardé par les neutrons, il se transforme en uranium 233, matière fissile. Le thorium constitue une importante réserve d’énergie nucléaire, en raison de son abondance dans la croute terrestre ; il pourrait ainsi fournir trois à quatre fois plus d’énergie que l’uranium-238. Son utilisation nécessite la mise au point d’une nouvelle filière de réacteurs nucléaires surgénérateurs.


Les chercheurs qui défendent ce minerai aux qualités particulières estiment qu’il représente la possibilité d’un nucléaire propre. Bien plus abondant dans la nature que l’uranium, il est difficilement utilisable pour fabriquer des bombes atomiques. Il est aussi économe en déchets, la plupart d’entre eux pouvant être remis dans le circuit du réacteur.
Depuis plusieurs années déjà, des chercheurs du CNRS planchent théoriquement sur un réacteur sûr, très stable et facilement pilotable. Avec ce surgénérateur rapide à sels fondus (MSFR), qui utiliserait le thorium comme combustible liquide, 100% de la ressource utilisée comme combustible est consommée, Pour l’heure, il n’existe pas encore de prototype concret du MSFR en France. Cette solution se heurte à la réticence des industriels de la filière nucléaire.

 

Mais les Chinois, eux, investissent massivement dans cette technologie nouvelle. Les Indiens qui disposent du quart des réserves mondiales de thorium l’utilisent déjà depuis quelques années, dans des réacteurs de troisième génération.
Le thorium se désintègre plus lentement que la plupart des autres matières radioactives mais sa radioactivité est de 14 milliards d’années. Les applications industrielles du thorium sont développées dans les alliages de magnésium utilisés pour les moteurs d’aéronefs.


5. L’énergie thermique des mers


L’idée de l’énergie thermique des océans est toute simple : tabler sur la différence de température entre les eaux chaudes de surface (+ 25° C dans les régions tropicales) et les eaux profondes (+5°C à 1000 mètres) pour produire de l’électricité et/ou de l’eau douce. Les océans représentent un gigantesque capteur d’énergie solaire contenue sous forme de chaleur dans la couche d’eau de surface. Ils reçoivent chaque année une quantité d’énergie équivalente à plus de mille fois la demande mondiale en énergie primaire. Un potentiel estimé à cent fois celui de la marée et cinq à dix fois celui du vent. L’exploitation de l’énergie thermique des mers (ETM) redevient d’actualité dans le contexte de la recherche d’énergies nouvelles, non polluantes, susceptibles de suppléer l’usage des combustibles fossiles qui renchérissent (pétrole, charbon, gaz,…). Bien que cela soit difficile, il est possible d’utiliser cet écart entre l’eau chaude et l’eau froide en installant des méga-pompes à chaleur capables de récupérer par « évapotranspiration » la vapeur qui va alimenter une turbine.


Les atouts d’une centrale reposant sur l’énergie thermique des océans sont non négligeables : énergie stable, peu de frais de fonctionnement, gratuité de l’eau de mer, exploitable gratuitement 24h sur 24 tous les jours de l’année, pas de confinement ou de stockage de l’eau.


6. Les bactéries carburants


Tout le monde connaît aujourd’hui les défauts des biocarburants : leur impact environnemental. Produits à partir de canne à sucre, de betterave ou de maïs, ils nécessitent l’utilisation d’importantes surfaces de terres arables et sont très forts consommateurs d’eau. En outre, ils nuisent à la biodiversité. Une entreprise Joule unlimited affirme avoir réussi à surmonter cette contrainte majeure en produisant un bio carburant inépuisable et abordable. Le e-éthanol qu’elle a mis au point est en effet issu de bactéries génétiquement modifiées.

 

Explication : les bactéries sont entreposées dans des tubes de trois centimètres de diamètre qui servent de réacteur, remplis d’eau non potable et de CO2 issu d’activités industrielles ; exposées au soleil, elles exploitent la photosynthèse pour produire de l’éthanol ou du gazole. Les rendements sont bien supérieurs aux biocarburants existants : 75 000 l/ha/an pour le e-éthanol, à comparer aux 7 000 l/ha/an de bioéthanol produit à partir de la betterave. Mais cela nécessiterait des installations énormes et l’efficacité de bactéries qui transforment le soleil en énergie, n’est pas aussi grande que celle des panneaux photovoltaïques.


7. Les bouées de récupération de l’énergie des vagues


L’énergie des vagues est liée au déplacement de la surface de la mer sous l’action de la houle. Le principe est simple. Lorsque les vagues arrivent sur un obstacle flottant ou côtier, elles cèdent une partie de leur énergie qui peut être convertie en courant électrique. L’intérêt de l’houlomotricité : les vagues se déploient de façon très économe. L’inconvénient : l’énergie perd en puissance lors de son acheminement vers les cotes. Pour que le dispositif soit rentable, il vaut mieux que les capteurs soient posés près du littoral, afin de récupérer le maximum d’énergie créée, soit 20 kW par mètre de côte. Selon la Commission Européenne, l’houlomotricité occuperait en 2020 la quatrième place des énergies renouvelables utilisées pour produire de l’électricité, derrière l’éolien on-shore et off-shore et l’hydraulique.

 

Il existe aujourd’hui différentes technologies pour récupérer l’énergie des vagues : les bouées sous-marines en mouvement, les colonnes oscillantes, les débordements de chenal, les plates-formes à déferlement. Une cinquantaine de projets sont en cours dans le monde.

Parmi eux, le « Searev » ; il s’agit d’une sorte de ferme sur mer, conçue par Alain Clément, chercheur au Laboratoire de mécanique des fluides (LMF) : constituée d’une bouée, elle génère du courant électrique pour récupérer l’énergie de la houle.

 

A l’intérieur de ce « système électrique autonome de récupération de l’énergie des vagues », un pendule de 400 tonnes, en oscillant sur les vagues, actionne tout un système de pistons et de pompes à huile. Le mécanisme fait tourner un arbre métallique entraînant vers un alternateur. Le tout est relié au continent par câble. L’objectif est de générer une puissance maximale comprise entre 500 et 700 kilowatts par bouée. De quoi alimenter jusqu’à 200 foyers en moyenne par an.


8. Les éoliennes entonnoirs


Même s’il fait partie des énergies renouvelables d’avenir, l’éolien, on le sait, présente bien des inconvénients : stockage, caprice du vent, raccordement au réseau… une petite entreprise américaine, Sheerwind, pense avoir trouvé la solution à ces difficultés : des éoliennes en forme d’entonnoir pour augmenter la vitesse du vent. D’où son nom Invelox (Increasing the velocity of the wind. Le principe est simple : l’air est aspiré dans un conduit où sa vitesse est multipliée par dix, avant de passer dans une turbine ou un générateur. Le rendement énergétique serait ainsi trois fois plus important qu’avec une éolienne classique, d’un coût 40% inférieur et d’une taille plus petite.


9. Les aérogénérateurs volants


De nombreux scientifiques ont les yeux rivés sur le « jet stream ». Pas le Gulf stream qui traverse l’océan. Non… le jet stream, juste à quelques 10 000 mètres au dessus de nos têtes, une source d’énergie qui souffle jour et nuit, 365 jours par an. A cette altitude, la force de ces vents représente une énergie pouvant produire cent fois plus d’énergie qu’une éolienne sur terre, capable de produire un kilowatt/heure pour deux centimes d’euros, soit la moitié du coût usuel d’énergie. Leur souffle est régulier et non capricieux comme sur terre. Ces puissants courants aériens qui ceinturent la planète sous la forme de deux anneaux atteignent parfois des vitesses surprenantes comprises entre 300 et 400 km par heure. Cette puissance résulte du contraste thermique existant à cette altitude entre la troposphère et la stratosphère. De l’air froid et de l’air chaud se rencontrent à des altitudes de 5 000 à 10 000 m, où les différences de température et de pression atmosphérique sont cependant beaucoup plus prononcées que dans les couches inférieures de l’atmosphère. Cette énergie des vents d’altitude suscite nombre de projets d’aérogénérateurs aussi originaux les uns que les autres.


Une nouvelle génération d’ingénieurs soucieux de l’environnement juge la technique des éoliennes déjà dépassée. Au lieu de gâcher les paysages en alignant des éoliennes terrestres, pourquoi ne pas installer des aérogénérateurs volants ? C’est fait avec le Sky WindPower. Plusieurs projets très imaginatifs de cerfs-volants, de ballons spatiaux ou de « kites » installés dans l’espace à dix mille mètres au dessus de nos têtes permettent de capter, au dessus des nuages, des vents puissants réguliers et non capricieux comme sur terre. Exemple : le prototype développé par Dave Sheppard, responsable d’une société établie à San Diego, Californie. Le prototype de Sky WindPower possède quatre rotors qui lui permettent de rester en suspension dans l’air et de faire tourner des dynamos générant de l’électricité. Dans son version commerciale, il serait relié à la terre par un long câble en aluminium conduisant l’énergie.


Un autre projet du même genre est mis au point par une entreprise italienne dans le cadre d’un partenariat européen. Le Manège KiWiGen, c’est son nom, est une sorte de manège de plusieurs centaines de mètres de diamètre, composé d’ un rotor et de bras pivotants sur lesquels sont tirés des câbles très résistants reliés à des cerfs-volants de quelques dizaines de mètres carrés, réalisées en polyéthylène alvéolaire. Disposés en batteries, ils peuvent atteindre 700 mètres de haut. Mis au point par une entreprise italienne et soutenu par des experts et des chercheurs européens, ce manège baptisé KiWiGen, (Kite Wind generator) produit des dizaines de mégawatts, via une turbine. Chaque cerf-volant est équipé de deux capteurs intelligents à même de détecter les accélérations du vent. Un programme électronique de contrôle calcule les variations d’orientation nécessaires pour lui faire suivre, toujours avec une portance maximale, un parcours circulaire. Les cerf-volants utilisés auront une envergure de quelques dizaines de mètres carrés.


10. Les films solaires de 3ème génération


Les cellules solaires organiques font actuellement l’objet d’une attention particulière. Très simples, elles sont compatibles avec des films et des textiles. Leur mise en forme, par exemple à partir d’encres ou de peintures, offre l’avantage de couvrir de grandes superficies. Cette flexibilité permet d’ouvrir à de nombreuses applications : emballages, vêtements, écrans, recharge de téléphones cellulaires ou d’ordinateurs portables. Des chercheurs du CNRS et de l’Université d’Angers ont développé une approche avec des cellules solaires à base de molécules organiques et ont obtenu des rendements très élevés. Contrairement au silicium cristallin dont la production nécessite de très hautes températures, leur fabrication implique un faible coût énergétique et un faible impact environnemental.


A plus long terme, on peut imaginer une contribution décisive de leur potentiel à la conversion photovoltaïque de l’énergie solaire. Les tests montrent que les taux d’efficacité des molécules solaires organiques développées et synthétisés en laboratoire sont de 15% à 25% plus élevés que les cellules en silicium cristallin et les films solaires en couches minces, soulignent les ingénieurs de la société allemande Heliatek, la seule entreprise solaire au monde qui utilise le dépôt de molécules organiques à basse température. Ces dernières sont composées de fines couches nanométriques ultra-pures et d’une grande homogénéité. Cela permet de concevoir une architecture capable d’améliorer systématiquement l’efficacité et la durée de vie des cellules.

 

 


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Pomper l'eau de la Mer Rouge pour sauver la Mer Morte ? La Banque Mondiale valide le projet

Publié le par Gerome

Amener l'eau de la mer Rouge pour sauver la mer Morte, voilà le projet un peu fou qui est envisagé depuis un siècle. Si cette idée de canal suscite l'inquiétude des associations de protection de l'environnement, elle a pourtant été validée par la Banque Mondiale dans un rapport publié début janvier, après avoir mené une large étude de faisabilité. 

L'assèchement de la mer Morte : une urgence absolue

 

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La mer Morte (qui techniquement est en fait un lac) est unique au monde : située à 417 m sous le niveau de la mer, elle est le point le plus bas du globe. C'est le lac le plus dense et le plus salé : il n'est habité que par des organismes microscopiques.

 

Voilà plus d'un siècle que la baisse du niveau du lac inquiète. Toutefois, cette baisse a pris une autre tournure dans la période récente. Le niveau descend désormais de plus d'un mètre par an, de sorte que la surface de la mer Morte est passée de 950 km² à 637 km² en cinquante ans, selon la Banque Mondiale.

 

De plus, le lac est nettement moins abondé qu'avant : irrigué par le Jourdain à hauteur de 1250 millions m3 d'eau en 1950, il ne l'est plus aujourd'hui que par 260 millions de m3 par an, c'est six fois moins ! La faute au détournement du fleuve et au pompage intensif de la mer Morte pour l'agriculture (les cultures étant complètement inadaptées à ce milieu désertique), ainsi qu'aux activités d'industries extractives à outrance d'Israël et de Jordanie. Résultat : le littoral de la mer Morte a diminué de plus en plus vite, pour laisser derrière lui une plage rocailleuse et désertique, criblée de trous dangereux.

 

Si rien n'est fait, la mer Morte continuera de s'assécher dramatiquement, ruinant l'environnement unique créé par ce bassin hypersalé. Elle pourrait même disparaître complètement d'ici 2050. 

 

 

Ramener l'eau de la mer Rouge : une solution miracle ?

 

Le projet pharaonique qui consiste à creuser un canal de la mer Rouge à la mer Morte est étudié depuis plus d'un siècle ! L'accélération de l'assèchement du lac salé a conduit Israël, la Jordanie et la Palestine à solliciter la Banque Mondiale pour que celle-ci mène une étude de faisabilité. C'était en 2005.

 

Après de longues et coûteuses études techniques qui ont duré plusieurs années, le verdict est tombé début janvier 2013 sur le site de la Banque Mondiale : l'idée de relier par un pipeline[1] de 180 kilomètres de long la mer Rouge au grand lac salé a été approuvée.

 

Ce projet ambitieux a un coût : la Banque Mondiale évalue les fonds nécessaires à 10 milliards de dollars. Ceci permettra d'acheminer jusqu'à 2 milliards de m3 d'eau par an. Une partie sera déversée dans la mer Morte et une autre sera traitée par une gigantesque usine de désalinisation, bâtie en même temps que le pipeline, afin d'améliorer l'approvisionnement en eau de la région, assez médiocre (et au cœur de nombreux conflits, nous y reviendrons).

Les 400 mètres de dénivelé entre l'entrée et la sortie du pipeline pourraient également servir à faire tourner des turbines et donc à produire de l'énergie.

 

 

Et pourtant, les écologistes s'inquiètent du projet

 

La solution miracle semble être toute trouvée, seulement un problème de taille se pose : convoyer toute cette eau de mer vers un lac salé pourrait avoir des conséquences sur le plan environnemental, de l'aveu-même de la Banque Mondiale. Au-delà de 300 millions de m3 par an, des algues rouges[2] et du gypse blanc[3] risquent de proliférer et de changer totalement la chimie de la mer Morte, avec les conséquences que l'on imagine sur la biodiversité si rare du lac. De plus, l'eau salée de la mer Rouge pourrait infiltrer les nappes phréatiques (remplies d'eau douce) et donc polluer celles-ci.

Selon la Banque Mondiale, ces impacts pourraient être contrôlés pour rester à un seuil acceptable. De leur côté, Les Amis de la Terre au Proche-Orient[4] accusent l'institution de Washington d'être irresponsable et de négliger les conséquences graves que pourraient engendrer une telle réalisation.

 

La mer Morte abrite un capital géologique unique : son eau contient 32% de minéraux contre 3% en moyenne dans les autres mers de la planète. On y répertorie 21 minéraux dans des concentrations absolument extraordinaires.

De plus, l'eau issue de la gigantesque usine de désalinisation serait vendue à un prix inabordable pour les habitants de la région, toujours selon les Amis de la Terre. 

 

 

Le canal va-t-il être réalisé ?

 

Israël a déjà manifesté publiquement sa volonté de voir aboutir le projet. Toutefois, celui-ci ne verra le jour qu'à la condition de réunir les fonds nécessaires : prêts internationaux, aides étrangères, investissements publics, etc. sont indispensables pour intéresser le secteur privé.

 

La Jordanie a annoncé en novembre 2012 qu'elle allait revoir à la baisse sa participation au projet, ce qui n'est pas de bon augure, d'autant plus que l'étude de faisabilité a coûté 16 millions de dollars. Cette somme a été financée notamment par la France, le Japon et les États-Unis.

 

Le canal ne sera pas réalisé sans négociations supplémentaires entre Israël, la Jordanie et l'Autorité Palestinienne, les trois territoires qui bordent la mer Morte. Selon la Banque Mondiale, si le projet était définitivement approuvé, il faudrait sans doute dix ans avant que les travaux ne commencent. 

 

 

Des intérêts économiques considérables

 

Plus qu'un enjeu de biodiversité, la mer Morte constitue un enjeu économique. Le tourisme, l'agriculture et les industries extractives se partagent le gâteau. Si le niveau du lac continuait de baisser, beaucoup d'entreprises d'extraction seraient obligées de fermer. Or, c'est bien l'exploitation excessive des ressources de la mer Morte qui la met en danger, notamment le détournement du fleuve Jourdain, seule source d'eau (douce) de la mer Morte.

 

Construire un canal reviendrait finalement à ne pas poser la bonne question, qui est celle de l'exploitation du Jourdain. Le sauvetage de la mer Morte n'empêchera pas l'assèchement de celui-ci, d'après l'ONG palestinienne Water and environmental development organization (WEDO) [5] . Pour l'heure, il n'est pas envisagé de réhabiliter le Jourdain.

La construction du canal permettrait la création d'emplois pour les populations locales, d'attractions touristiques (casinos, parcs d'attraction, etc.), un meilleur accès à l'eau, la production d'électricité, etc. Il semblerait une fois de plus que les intérêts économiques prévalent sur les arguments écologiques. Un sondage réalisé par la Royal Science Societyen 2008 montre que 81% des riverains de la zone approuvent l'idée de bâtir un canal. 

 

 

L'eau potable, au cœur des conflits du Proche-Orient 

 

L'explosion démographique et le réchauffement climatique ont entraîné une incroyable pression sur la ressource en eau. Le Proche-Orient est une région aride, d'où des relations très complexes entre les pays qui possèdent des ressources en eau et ceux qui n'en possèdent pas. Les prélèvements sur le Jourdain et la mer Morte pour l'agriculture et l'industrie ont été tels que la disponibilité en eau douce est désormais inférieure au seuil de rareté de 500 m3 disponibles par habitant et par an. De fait, plusieurs experts qualifient la zone de « triangle de la soif ». 

 

Rappelons que le projet de canal est porté par Israël, la Jordanie, mais aussi en partie par les territoires palestiniens. Est-ce un premier pas vers l'apaisement dans cette zone où le conflit israélo-arabe fait rage depuis 1948 ? C'est en tout cas ce que beaucoup espèrent, c'est pourquoi ce canal a été baptisé « le canal de la paix ». Toutefois, la coopération entre les gouvernements ne garantit en aucun cas celle des populations...

 

 


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L'avenir de l'ours blanc "pour le moins incertain"

Publié le par Gerome

L'avenir de l'ours blanc est "pour le moins incertain" à cause du "réchauffement accéléré de l'Arctique", a mis en garde jeudi la branche canadienne de l'organisation écologique mondiale WWF.

 

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Le changement climatique "est bien sûr une menace de taille pour cet ours dont la survie est indissociable des glaces", affirme Geoff York, expert de la conservation des espèces du WWF, et l'année 2013 sera "déterminante". 

L'organisation proclame 2013 "Année internationale de l'ours polaire", rappelant qu'elle marque le 40e anniversaire de l'Accord sur la conservation des ours blancs, signé par les cinq pays abritant des populations d'ours polaires, dont le Canada. 

Au cours des quatre dernières décennies, ces pays ont, entre autres, financé des évaluations scientifiques afin d'identifier les populations d'ours blancs les plus vulnérables. Des zones d'habitats protégés ont également été mises en places. 

Geoff York estime que les Etats concernés doivent redoubler d'efforts, protéger l'habitat de l'ours, limiter le développement industriel de l'Arctique et financer la recherche, pour que "les populations d'ours blancs se maintiennent, et en bonne santé, pendant 40 années encore, et bien au-delà." 

Le Canada abrite 60% des 20.000 à 25.000 ours blancs de la planète. Les autres pays signataires de l'accord sont le Danemark, les Etats-Unis, la Norvège et la Russie. 

En 2011, le gouvernement canadien a ajouté le grand mammifère carnivore, dont le poids se situe - pour les mâles - entre 400 et 600 kilos, à sa liste des espèces vulnérables ou menacées, jugeant sa situation "préoccupante".

 

 


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Imprimer responsable avec les encres végétales

Publié le par Gerome

Accusés de favoriser la pollution urbaine, les imprimeurs sont désormais de plus en plus nombreux à adopter une démarche écologique et responsable. Pour garantir une production verte, les professionnels choisissent des écolabels garantissant l’utilisation de papier vert, mais également d’encres végétales, en remplacement des encres minérales à base d’hydrocarbures.

 

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Au banc des accusés depuis quelques années, le flyer et autres supports publicitaires papier avaient beaucoup à se faire pardonner. L’ayant bien compris, beaucoup d’imprimeurs se sont engagés dans une imprimerie écologique et responsable, intégrant une démarche respectueuse de l’environnement.

En la matière, certains écolabels se sont imposés pour devenir incontournables. C’est par exemple le cas du label Imprim’Vert, attribué aux entreprises du secteur de l’imprimerie qui mettent en place une démarche volontaire de gestion de l’environnement, intégrant des moyens matériels et organisationnels visant à maîtriser les impacts de leur activité dans le milieu naturel.


Imprim'Vert, FSC, PEFC


Concrètement, le cahier des charges Imprim’Vert est fondé autour de 4 grands critères. Pour bénéficier de cet écolabel reconnu, l’imprimer doit s’engager dans une bonne gestion des déchets dangereux, la sécurisation de stockage des liquides dangereux, la non utilisation des produits toxiques et enfin la sensibilisation environnementale auprès de la clientèle.

En parallèle, l'écolabel Forest Stewardship Council (FSC) est un autre écolabel destiné à garantir une production de bois écologique. Cette certification assure que le bois et les produits issus de ce bois ont respecté les procédures censées garantir une gestion durable des forêts.


S’agissant du bois et de ses dérivés comme le papier, un autre écolabel s’impose. La certification PEFC du papier apporte en effet la garantie que les bois utilisés pour la production de fibres papetières ne participent pas à la déforestation, et respectent les fonctions environnementales, économiques et sociales de la forêt.


Remplacer l'encre minérale par l'encre végétale


Enfin, les imprimeurs peuvent aujourd’hui remplacer les encres minérales traditionnelles à base d’hydrocarbures par de l’encre végétale. Cette alternative écologique permet aux professionnels du papier de compléter leur démarche environnementale en abandonnant les encres offset traditionnelles très toxiques.


Au même titre que le papier recyclé ou certifié responsable, les encres végétales s’inscrivent dans une démarche globale de développement durable. Si toutes les encres sont constituées de différents composants, la différence entre l’encre végétale et minérale se situe au niveau du véhicule, qui compose 70% de l’encre en général.

On parle d’encres offset végétales lorsque les encres ne contiennent pas d’huiles minérales comme diluants, mais uniquement des huiles végétales comme de l’huile de bois de Chine, huile de soja ou encore de l’huile de lin. Si les pigments sont des produits de synthèse non renouvelables, ils restent néanmoins biodégradables.


Impact positif pour l'environnement et la santé


L’utilisation des encres minérales traditionnelles à base d’hydrocarbures ont un impact non négligeable sur l’environnement et la santé humaine. Ces encres toxiques utilisent en effet des pigments qui contiennent des métaux lourds comme le barium, le cuivre et le zinc, des solvants à base de pétrole utilisés comme liants ou accélérateurs de séchage hautement volatils.

Les métaux lourds contenus dans les pigments peuvent contaminer le sol et les eaux souterraines lorsqu’ils sont rejetés dans la nature par enfouissement ou via les systèmes de traitement des eaux qui ne sont pas conçus pour traiter ce type de déchets industriels. Enfin, les encres traditionnelles contiennent également des déchets suspects générés par la fabrication et l’utilisation des encres mais aussi des produits incolores utilisées pour augmenter la brillance, fluidifier et accroitre la résistance chimique.


Au final, l’utilisation d' encre végétale permet donc aux imprimeurs de minimiser l’impact de leur production sur l’environnement. Elles favorisent en effet la réduction de la consommation d’encre, la réduction de la consommation de papier, le recyclage du papier, et enfin la réduction des composés organiques volatiles (COV) présents dans les encres.


Qualité optimisée


Et ces encres végétales ont également d’autres atouts. Car elles optimisent également la qualité de l’impression des flyers, affiches et autres cartes de visite. Grâce à leur composition, les encres végétales assurent un meilleur transfert de la couleur, favorisant un meilleur rendu des couleurs, plus brillantes et plus intenses.


Dans le même temps, la stabilité entre l’eau et l’encre est améliorée. Les machines peuvent ainsi travailler plus rapidement, en réduisant parallèlement la gâche, la perte de papier due aux réglages des machines. Enfin, le temps de séchage est considérablement accru sur certains types de papier, accélérant ainsi le process de production.

 

 


Publié dans Nature

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