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L'insecticide Cruiser contre-attaque

Publié le par Gerome

Nouvel insecticide Cruiser : les restrictions préconisées par l’AFSSA sont significatives d’un haut niveau de risque pour les abeilles et d’autres insectes pollinisateurs, pour l’environnement et la santé humaine :

Communiqué Ministère :

Résultats des évaluations du PONCHO et du CRUISER

L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) a été saisie début septembre pour évaluer deux préparations phytopharmaceutiques, le PONCHO et le CRUISER. Ces préparations autorisées en Allemagne et utilisés en traitement de semences de Mais, contiennent des substances actives autorisées au niveau communautaire.

Sur la base d’une analyse scientifique approfondie notamment des effets sur les abeilles, l’AFSSA a donné un avis défavorable pour le PONCHO, et favorable pour le CRUISER en l’assortissant de mesures de précaution sur son utilisation.


En suivant ces avis, le Gouvernement a décidé de ne pas autoriser la préparation PONCHO et d’autoriser la préparation CRUISER dans les conditions de précaution maximales, prévoyant notamment : une autorisation limitée à 1 an suivie d’une nouvelle évaluation, une limitation de la période avant le 15 mai afin de réduire la période de floraison une utilisation autorisée uniquement sur le mais ensilage, le mais grain et le mais porte-graine femelle [1]




Michel Barnier, Ministre de l’agriculture et de la Pêche, a par ailleurs imposé la mise en place d’un suivi et d’une surveillance des ruchers portant sur 3 régions minimum. Les modalités de ce suivi seront définies en concertation avec les représentants des apiculteurs et avec les associations protectrices de l’environnement. Une première réunion du comité scientifique et technique est ainsi prévue le 30 janvier.

La décision d’autorisation a été présentée aux associations de protection de l’environnement et aux représentants de la profession apicole. A la demande de certains d’entre eux une audition de scientifiques va être réalisée par l’AFSSA à l’occasion du comité d’experts spécialisé du 16 janvier prochain.

Cette autorisation permettra aux agriculteurs d’utiliser en toute sécurité des préparations dont l’évaluation a été effectuée conformément aux procédures communautaires et nationales.


Par ailleurs, une mission sur la filière apicole sera prochainement confiée à un parlementaire. Son objectif, est la mise en place d’un plan d’action apicole portant sur l’organisation de la surveillance de l’état des ruchers, l’aménagement du territoire et sur l’accompagnement technique, scientifique et économique durable de la filière.

[1] Par manque de données, pour le Mais doux et le mais porte-graine mâle l’AFSSA recommande de maintenir une distance de 3 km entre les ruches et les parcelles traitées. Compte tenu de la difficulté de mise en œuvre concrète de cette mesure et de son contrôle le gouvernement a choisi de ne pas autoriser cet usage

Contacts presse :
Service de presse du Cabinet de Michel BARNIER : 01 49 55 59 74
Service de presse du ministère : Hélène BRIAL : 01 49 55 60 11

Communiqué Confédération paysanne


Autorisation prochaine d’un nouvel insecticide de destruction massive d’abeilles
Au mépris des décisions prises lors du Grenelle de l’environnement en matière de réduction de l’usage des pesticides, la France s’apprête à autoriser le traitement des semences de maïs par un insecticide systémique très dangereux, le « Cruiser ».

Cette autorisation serait accompagnée de restrictions préconisées par l’AFSSA qui sont significatives du haut niveau de risque pour les abeilles et d’autres insectes pollinisateurs, pour l’environnement et la santé humaine :

* interdiction d’utilisation sur du maïs destiné à la consommation humaine et aux lignées mâles de maïs semence,

* un seul traitement tous les trois ans sur la même parcelle,

* interdiction de toute culture présentant un intérêt apicole, pendant un an, sur toute parcelle traitée…

Le Ministre de l’Agriculture ne dit pas comment leur application sera garantie, alors que nous avons constaté en 2007, l’impossibilité de vérifier le respect des préconisations comparables concernant les cultures OGM. De plus, une des principales restrictions proposées par l’AFSSA - pas de parcelle traitée à moins de trois Kms de ruches- semble oubliée.

 

Si des maïsiculteurs ont des problèmes de gestion des parasites, cela est dû à leurs méthodes de travail : culture de maïs, année après année, sur les mêmes parcelles au mépris des règles agronomiques les plus élémentaires. Ce comportement est dicté par la facilité et par l’appât du gain, la culture du maïs étant une des productions les plus subventionnées par l’Europe.

Contrairement à ce que nous font croire le lobby des maïsiculteurs de l’AGPM-FNSEA et les fabricants de pesticides, d’autres modes de protection efficaces contre les insectes, sans recours systématique aux insecticides chimiques, existent.


La Confédération paysanne exige l’interdiction des traitements de semences insecticides systémiques, ceux-ci étant néfastes pour l’apiculture, l’environnement et la santé publique.

La Confédération paysanne s’opposera fermement à toute décision autorisant la mise sur le marché d’un produit aussi dangereux que le « Cruiser ».



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Les pesticides affecteraient le développement cérébral

Publié le par Gerome

De nombreux pesticides utilisés par les agriculteurs européens pourraient affecter le développement cérébral des foetus et des jeunes enfants, selon une étude menée par David Granjean, chercheur à Harvard et à l'université du Sud-Danemark, qui invite Bruxelles à en réduire l'usage.

"La toxicité pour le cerveau ne fait pas partie des tests de routine pour les pesticides. Dans la mesure où beaucoup d'entre eux sont toxiques pour le cerveau des insectes, il est très probable qu'ils le soient également pour le cerveau humain", a déclaré le scientifique, qui a passé en revue près de 200 rapports de recherches sur le sujet.

"Les études expérimentales qui recourent à des modèles complexes suggèrent que les pesticides utilisés actuellement en Europe (...) peuvent s'avérer toxiques pour le développement du système nerveux", écrivent Granjean et deux de ses collègues danois dans le journal Environnemental Health.

"Le cerveau en développement des foetus et des jeunes enfants est beaucoup plus sensible que celui des adultes aux perturbations chimiques", ajoutent-ils, recommandant davantage de tests et de précautions dans la délivrance des autorisations.

Leur étude porte sur les pesticides utilisés dans les 27 Etats membres de l'Union, qui procède actuellement à une réforme de la législation en la matière.

Plus 140.000 tonnes sont déversées chaque année sur les cultures alimentaires de l'UE, ce qui représente 280 grammes par habitant. Un quart des fruits, des légumes et des céréales contiennent au moins deux pesticides.

Reuters


 


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Halte à la fraise d'espagne!

Publié le par Gerome


(Voici un texte qui a un an mais qui est hélàs toujours d'actualité.)

D'ici à la mi-juin, la France aura importé d'Espagne plus de 83 000 tonnes de fraises. Enfin, si on peut appeler «fraises» ces gros trucs rouges, encore verts près de la queue car cueillis avant d'être mûrs, et ressemblant à des tomates. Avec d'ailleurs à peu près le goût des tomates...


Si le seul problème posé par ces fruits était leur fadeur, après tout, seuls les consommateurs piégés pourraient se plaindre d'avoir acheté un produit qui se brade actuellement entre deux et trois euros le kilo sur les marchés et dans les grandes surfaces, après avoir parcouru 1 500 km en camion. À dix tonnes en moyenne par véhicule, ils sont 16 000 par an à faire un parcours valant son pesant de fraises en CO2 et autres gaz d'échappement. Car la quasi-totalité de ces fruits poussent dans le sud de l'Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir, l'une des plus fabuleuses réserves d'oiseaux migrateurs et nicheurs d'Europe.

Il aura fallu qu'une équipe d'enquêteurs du WWF-France s'intéresse à la marée montante de cette fraise hors saison pour que  soit révélée l'aberration écologique de cette production qui étouffe la fraise française (dont une partie, d'ailleurs, ne pousse pas dans de meilleures conditions écologiques). Ce qu'ont découvert les envoyés spéciaux du WWF, et que confirment les écologistes espagnols, illustre la mondialisation bon marché.

Cette agriculture couvre près de six mille hectares, dont une bonne centaine empiètent déjà en toute illégalité (tolérée) sur le parc national. Officiellement, 60% de ces cultures seulement sont autorisées; les autres sont des extensions «sauvages» sur lesquelles le pouvoir régional ferme les yeux en dépit des protestations des écologistes.

Les fraisiers destinés à cette production, bien qu'il s'agisse d'une plante vivace productive plusieurs années, sont détruits chaque année. Pour donner des fraises hors saison, les plants produits in  vitro sont placés en plein été dans des frigos qui simulent l'hiver, pour avancer leur production. À l'automne, la terre sableuse est nettoyée et stérilisée, et la microfaune détruite avec du bromure de méthyl et  de la chloropicrine. Le premier est un poison violent interdit par le protocole de Montréal sur les gaz attaquant la couche d'ozone, signé en 1987 (dernier délai en 2005); le second, composé de chlore et d'ammoniaque, est aussi un poison dangereux: il bloque les alvéoles pulmonaires.

Qui s'en soucie? La plupart des producteurs de fraises andalouses  emploient une main-d'oeuvre marocaine, des saisonniers ou des sans-papiers sous-payés et logés dans des conditions précaires, qui se réchauffent le soir en brûlant les résidus des serres en plastique recouvrant les fraisiers au coeur de l'hiver.
Un écologiste de la région raconte l'explosion de maladies pulmonaires et d'affections de la peau.

Les plants poussent sur un plastique noir et reçoivent une irrigation qui transporte des engrais, des pesticides et des fongicides. Les cultures sont alimentées en eau par des forages dont la moitié ont été installés de façon illégale. Ce qui transforme en savane sèche une partie de cette région d'Andalousie, entraîne l'exode des oiseaux migrateurs et la disparition des derniers lynx pardel, petits carnivores dont il ne reste plus qu'une trentaine dans la région, leur seule nourriture, les lapins, étant en voie de disparition. Comme la forêt, dont 2 000 hectares ont été rasés pour faire place aux fraisiers.

La saison est terminée au début du mois de juin. Les cinq mille tonnes de plastique sont soit emportées par le vent, soit enfouies n'importe où, soit brûlées sur place.

Et les ouvriers agricoles  sont priés de retourner chez eux ou de s'exiler ailleurs en Espagne. Remarquez: ils ont le droit de se faire soigner à leurs frais au cas ou les produits nocifs qu'ils ont respiré ...

La production et l'exportation de la fraise espagnole, l'essentiel étant vendu dès avant la fin de l'hiver et jusqu'en avril, représente ce qu'il y a de moins durable comme agriculture, et bouleverse ce qui demeure dans l'esprit du public comme notion de saison. Quand la région sera ravagée et la production trop onéreuse, elle sera transférée au Maroc, où les industriels espagnols de la fraise commencent à s'installer. Avant de venir de Chine, d'où sont déjà importées des pommes  encore plus traitées que les pommes françaises...

Claude-Marie Vadrot
Politis jeudi 12 avril 2007



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La production de viande en quelques chiffres

Publié le par Gerome

Il faut 16 kilos de protéines végétales pour obtenir 1 kilo de protéines de bœuf. Il faut 7 kilos de protéines végétales pour obtenir 1 kilo de protéines de porc. Il faut 5 kilos de protéines végétales pour obtenir 1 kilo de protéines de poulet. Il faut 5 kilos de protéines végétales pour obtenir 1 kilo de protéines d’œuf.

56% de la production mondiale des protéines végétales est utilisée pour le bétail
Aux Etats-Unis, les animaux mangent 70% des céréales pour produire du lait, des œufs et de la viande. En Europe, ils en mangent environ 60%. En Inde, seulement 2%.



En France, au moins la moitié des terres agricoles est utilisée à grand renfort de produits chimiques de synthèse dans le but de produire des végétaux pour les élevages. 80% des productions de soja, maïs, pois sont destinées à nourrir le bétail.

Lorsqu’on abat un bœuf, il fournit juste 200 kilos de viande pour la consommation des humains, soit 1500 repas, mais avec les céréales qu’on lui a donné, on aurait pu servir 18000 repas.

Si l’on voulait satisfaire les 6 milliards d’humains sur terre avec une alimentation à l’américaine (ou à l’européenne), il faudrait 2 à 2,5 fois plus de céréales que le monde entier n’en produit actuellement. Et toutes les réserves actuelles de pétrole seraient épuisées en moins de 50 années.

L’agriculture est le secteur d’activité qui utilise le plus d’eau de captage. Ainsi, la production d’un kilo de viande nécessite entre 10 000 et 24 000 litres d’eau, tandis que la production d’un kilo de céréales, par exemple, n’en demande que 250 à 1 200 litres. Cette contribution peut donc devenir des dizaines de fois moins lourde si on arrête le gaspillage consistant à transformer de la nourriture végétale en produit animal.


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