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CLIMAT : la frange la plus riche n'agit pas car elle pense qu’elle s’en sortira

Publié le par Notre Terre

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"Nous sommes à l’aube de la barbarie climatique", prévient la journaliste et essayiste Naomi Klein

Le changement climatique constitue un immense défi économique, social mais aussi moral. C'est ce qu'explique Naomi Klein, la journaliste et essayiste engagée canadienne dans son nouveau livre "Plan B pour la planète : le new deal vert" (éd. Actes Sud). Alors que le monde est au bord de la barbarie climatique, exacerbée par la montée des populismes, elle défend un plan de sauvetage qui embrasse toutes les crises, climatique, sociale, migratoire...
Le nouvel essai de la journaliste militante canadienne, Naomi Klein, aborde un sujet jusque-là peu traité : celui du défi lancé par le changement climatique à notre sens moral. "Comment nous comporterons-nous face aux réfugiés climatiques qui débarqueront sur nos rivages dans des embarcations de fortune ? Reconnaîtrons-nous que c’est nous qui avons engendré la crise qu’ils fuient ou érigerons-nous des forteresses toujours plus high-techs tout en adoptant des lois anti-migrations encore plus draconiennes ?", interroge-t-elle dans son livre.  

D’ores et déjà des milliers de migrants se noient en Méditerranée, dans l’indifférence la plus totale, d’autres meurent dans le désert d’Arizona ou sont placés dans des centres de détention, séparés de leurs familles. Des déplacements dans lesquels le facteur climatique joue un rôle important. Elle cite aussi la réaction des Anglais après avoir subi des inondations en 2015. "Oubliez l’aide internationale", pouvait-on lire dans le Daily Mail. "Avec le changement climatique, la laideur morale gagne aussi sacrément du terrain", écrit-elle.

"La frange la plus riche n'agit pas car elle pense qu’elle s’en sortira"

Pour l’auteure, crise climatique et montée des nationalismes et du suprémacisme blanc vont de pair. Naomi Klein s’inquiète ainsi des "théories sur la supériorité raciale à peine voilées" qui reviennent en force dans certaines franges des mouvements climato-sceptiques, "annihilant toute empathie". "La victoire de Trump est celle de la haine de l’autre, les migrants, les musulmans, les Noirs, les femmes" cite-t-elle comme exemple. Elle évoque également l’émergence d’un écofascisme où ce n’est plus la crise climatique qui est niée mais la responsabilité des Etats pollueurs envers les pays pauvres.

Pour elle, c’est cette théorie de l'altérisation qui a permis de justifier pendant des années le sacrifice de nations entières, d’écosystèmes, de peuples. "L’irresponsabilité climatique aurait été impossible sans l’existence d’un racisme institutionnalisé bien que latent, sans tous ces leviers très efficaces qui permettent aux puissants de négliger les vies des plus faibles qu’eux." "Si on laisse faire, c’est que la frange la plus riche des pays les plus riches du monde pense qu’elle va s’en sortir, que quelqu’un d’autre qu’elle supportera les plus gros risques", lance-t-elle.

Un New deal vert qui embrasse toutes les crises

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C’est pour lutter contre ce qu’elle qualifie de "racisme environnemental" qu’est né le mouvement pour la justice climatique. Celui-ci plaide en faveur d’un "nouveau paradigme civilisationnel qui ne repose pas sur la domination de la nature et des plus faibles". "Ce que le changement climatique remet en question de façon si radicale, c’est la mentalité expansionniste, extractiviste, qui a si longtemps gouverné notre relation à la nature et aux autres", écrit-elle. Naomi Klein appelle ainsi à mettre fin à l’économie du gig (petits boulots flexibles) et du dig (extraction).

Le plan de sauvetage qu’elle défend est le New deal vert, porté notamment par la démocrate américaine Alexandria Ocasio-Cortez. Il s’attaque à la fois aux questions environnementales, sociales, économiques, aux injustices raciales et aux inégalités entre les sexes. Le projet s’articule autour de sept axes : des investissements publics massifs dans les infrastructures, une planification qui implique les citoyens, une régulation des entreprises, une relocalisation de la production, la fin du culte du shopping (pour les plus riches) et la taxation du CO2 et de la spéculation financière.

"Il s’agit de rompre avec toutes les règles inhérentes au libre-échange", résume en une phrase Naomi Klein, car "le capitalisme n’est qu’une petite anomalie passagère dans le récit collectif de notre espèce", veut-elle croire. Ce chantier de grande ampleur fait référence au New deal de Roosevelt réalisé en une décennie dans les années 30 aux États-Unis. "Plus les gens se sentiront en sécurité (sur l’emploi, la santé, l’éducation, le logement…), moins ils seront vulnérables aux forces de la démagogie raciste qui se nourrit des peurs inhérentes à toute période de changement", assure la journaliste militante. "La foi inébranlable en l’égalité des droits pour tous et notre aptitude profonde seront les seuls remparts de l’humanité face à la barbarie" conclut-elle.

Publié dans Habitat, Nature, Pollution

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3 gros producteurs de viande polluent autant que la France entière

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Les chiffres laissent sans voix. Une étude publiée en novembre dernier par l’organisation internationale GRAIN et la Fondation Heinrich Böll dénonce « l’empreinte climatique démesurée des grandes entreprises du secteur de la viande et des produits laitiers ». Ainsi, les trois plus gros producteurs de viande dans le monde émettent autant de pollution que la France entière. Pour espérer pouvoir atteindre les objectifs climatiques fixés par l’accord de Paris, des efforts importants sont à réaliser dans le secteur sous l’impulsion des États, seuls à pouvoir soutenir les modèles agricoles alternatifs qui peinent à se développer sans une intervention politique.

Chacun le sait aujourd’hui, l’élevage industriel est l’un des secteurs les plus polluants parmi les activités industrielles humaines. Selon l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, toutes filières de production animale confondues, le secteur de l’élevage serait à l’origine de 14,5 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre de source anthropique. Pour que la lutte contre le changement climatique soit efficace, il s’agit donc de l’un des secteurs, au même titre que celui des énergies fossiles ou des transports, dans lequel les efforts à réaliser sont les plus importants. La critique est d’autant plus cruciale qu’il existe d’importants leviers pour faire évoluer la situation de manière positive, non seulement en se détournant de l’élevage intensif, mais également en réduisant la part de viande dans notre alimentation. Pour l’organisation Grain et la Fondation Heinrich Böll, l’engagement politique doit être le moteur de ce changement.

Selon les résultats de leur étude, « la croissance exponentielle de la production de viande et de produits laitiers rend l’accord de Paris impossible et la catastrophe climatique inévitable ». Pour étayer le propos, le document apporte un nouvel éclairage sur un secteur qui n’en fini pas d’être montré du doigt, au même titre que l’industrie fossile.

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Les trois plus gros producteurs de viande polluent autant que la France

Pour cause, les chiffres ont de quoi faire sursauter : « trois producteurs de viande, JBS, Cargill et Tyson, ont émis, l’an dernier [2016. nddl], davantage de gaz à effet de serre que la France toute entière et presque autant que les plus grandes compagnies pétrolières comme Exxon, BP et Shell » apprend-t-on notamment. Le document relève également que « les 20 plus grandes entreprises de viande et de produits laitiers ont émis en 2016 plus de gaz à effet de serre que toute l’Allemagne, pourtant de loin le plus gros pollueur d’Europe. »

Ces chiffres qui ne laissent pas de doute quant à la catastrophe environnementale, et pas juste climatique, de la production industrielle de viande. Ils n’épargnent pas d’autres effets induits par l’élevage, notamment via la déforestation, comme la désertification des sols ou la perte de biodiversité. Une alimentation comprenant une plus grand part végétale dans l’ensemble de nos assiettes permettrait de réduire cette pression sur l’environnement. En effet, selon le type de viande produit, il faut entre 2,5 et 10 kg de protéines végétales pour produire 1 kg de protéine animale seul. Par corrélation, plus l’alimentation de la population mondiale est composée de viande, plus le besoin en espace agricole est important.

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Les États appelés à ne plus éviter la question alimentaire

Les chiffres sont effrayants : non seulement l’industrie de l’élevage doit se transformer profondément, afin de retrouver une dimension humaine, mais en plus nous devons réduire notre consommation de viande de manière générale. Dans les deux cas, nous avons tendance à faire totalement l’inverse, avec une généralisation des logiques agro-industrielles dans le secteur alimentaire européen et une augmentation de la demande en viande à l’échelle mondiale.

Les solutions ne manquent pourtant pas.

Selon GRAIN, « les solutions existent. Elles demandent juste à être mises en place de toute urgence ». Ainsi, il faudrait notamment « rediriger l’argent public » de manière raisonnable, afin de soutenir un modèle agricole plus respectueux de l’environnement et « soutenir les petits producteurs ». Dans le même temps, diverses mesures pourraient être mises en place afin « d’empêcher les géants de la viande et des produits laitiers de détruire le climat et de réorienter nos mesures de soutien pour renforcer la résilience des petits paysans et des éleveurs. » Globalement, c’est donc un changement structurel que réclament les auteurs de l’étude, afin de mettre fin aux soutiens économiques des activités les plus polluantes, au profit de solutions alternatives comme l’agroécologie.

Faisant le même constat, l’ONG Greenpeace a lancé il y a quelques jours une campagne médiatique remarquée avec des propositions allant dans le même sens, demandant notamment au gouvernement français de mettre en place au moins deux repas végétariens par semaine dans les cantines scolaires. D’ailleurs, certains éléments laissent à penser qu’une partie de la population serait désormais en train de changer sa relation à la viande, et ce malgré le fait que ce type de nourriture représente un élément culturel fortement ancré dans les esprits.

Ainsi, selon un sondage de 2017 IFOP/Lesieurn, près de 30% des Français se décrivent comme flexitariens et 50% déclarent vouloir augmenter leur consommation de produits végétaux. Ces chiffres montrent que les Français sont de plus en plus conscients de la nécessité de réguler leur consommation de viande, en accord avec les études scientifiques les plus récentes. Et vous ?

Source : M.mondialisation.org

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500 millions d’abeilles sont mortes en 3 mois au Brésil et l’avenir de l’alimentation pourrait être remis en question

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Plus de 500 millions d’abeilles sont mortes dans le pays au cours des trois derniers mois.

Dans l’État du Rio Grande do Sul, 400 millions d’abeilles mortes ont été découvertes par des apiculteurs dans quatre États qui ont signalé ces décès en masse. Les chercheurs ont blâmé l’utilisation de pesticides – substances chimiques utilisées pour tuer les parasites.

Les abeilles jouent un rôle très important dans la chaîne alimentaire: environ un tiers des aliments que nous mangeons dépendent principalement de la pollinisation par les abeilles.

Ceux-ci incluent des fruits et des légumes tels que les avocats, le brocoli et les cerises.

En tant qu’importants contributeurs à la reproduction de beaucoup de plantes, les abeilles sont l’un des pollinisateurs les plus empirant de la nature. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (ONUAA), les abeilles sont responsables de la pollinisation de 75 % des cultures dans le monde.

Cependant, elles meurent actuellement à un rythme alarmant. En l’espace de trois mois seulement, le Brésil a perdu plus de 500 millions d’abeilles, pouvant remettre en question l’avenir de notre alimentation.

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Aldo Machado, vice-président de l’association brésilienne d’apiculteurs du Rio Grande do Sul, a indiqué à l'agence de presse Bloomberg que dans les 48 heures qui suivaient l’épandage, des dizaines de milliers d’abeilles mellifères de sa colonie étaient mortes des suites de maladies.

« Dès que les abeilles en bonne santé ont commencé à retirer les abeilles décédées des ruches, elles ont été contaminées. Elles se sont alors mises à mourir en masse », a-t-il déclaré.
Des spécialistes ont imputé cette situation préoccupante à la forte augmentation de l’utilisation de pesticides sur les sols brésiliens. Depuis janvier, le pays a approuvé près de 300 nouveaux pesticides destinés à être utilisés dans l’agriculture au Brésil.

Les chercheurs ont ainsi retrouvé des traces de pesticides, tels que le fipronil, chez certaines abeilles mortes. C’est un insecticide qui est souvent utilisé à des fins vétérinaires pour tuer les puces et des tiques. L’Environmental Protection Agency des USA classe le fipronil parmi les substances potentiellement cancérogènes pour l’homme.
Cela signifie aussi que les pesticides sont certes nocifs pour les abeilles, mais que les effets pour l’humanité sont également alarmants.


Comment aider les abeilles?

La World Wildlife Foundation a déclaré que les terres inutilisées devraient être gérées de manière à mieux protéger les populations d’abeilles. Il ajoute que, avec l’urbanisation croissante, il conviendrait de développer davantage d’espaces verts urbains pour protéger les abeilles.

Certains chercheurs affirment que l’agriculture et le jardinage respectueux de la vie sauvage , tels que la création de parcelles de plantes sauvages et de mauvaises herbes pour soutenir les insectes pollinisateurs, peuvent avoir un impact positif. Votre jardin peut aussi les aider, car la culture de plantes encourage les abeilles à polliniser, laissez la pelouse se développer, laissez la nature s'exprimer afin qu'elle donne le meilleur d'elle même.

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La justice valide deux arrêtés anti-pesticides au nom du « danger grave » pour la population

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Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a rejeté vendredi la demande de suspension de deux arrêtés anti-pesticides pris par les mairies de Gennevilliers et Sceaux, au nom du « danger grave pour les populations exposées » à ces produits.

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«Il ne saurait être sérieusement contesté que les produits dont l'utilisation est interdite par l'arrêté en litige (...) constituent un danger grave pour les populations exposées», peut-on lire dans l'ordonnance du tribunal. Si les décisions concernant l'utilisation des produits phytopharmaceutiques relèvent du ministère de l'Agriculture, le maire a pu en l'espèce «à bon droit» y déroger et prendre cet arrêté, selon la décision.

Une «première» en France

Il s'agit d'une «première» en France, s'est félicité auprès de l'AFP le maire de Gennevilliers, Patrice Leclerc. «C'est un encouragement pour celles et ceux qui luttent pour la santé des agriculteurs et de la population», a-t-il réagi, ajoutant cependant que «le combat n'est pas fini».

Se réjouissant de cette décision, Florence Presson, adjointe au maire de Sceaux, a estimé que cette décision «permet de faire jurisprudence, cela veut dire que toutes les villes qui ont pris ces arrêtés vont en bénéficier».

Le 25 octobre, le tribunal administratif de Rennes a annoncé l'annulation de l'arrêté du 18 mai pris par le maire de Langouët, qui interdisait l'usage des pesticides de synthèse à moins de 150 m des habitations de cette commune bretonne.

Pour justifier sa décision, le juge avait rappelé que le «ministre de l'Agriculture est chargé de la police administrative des produits phytopharmaceutiques» et que «le maire d'une commune ne peut en aucun cas s'immiscer dans l'exercice de cette police spéciale par l'édiction d'une réglementation locale».
Débat sur l'usage des pesticides

L'arrêté du maire breton a lancé un vaste débat sur l'usage des pesticides près des habitations. Selon l'association Ragster  qui épaule les communes, 104 d'entre elles, ont pris des arrêtés similaires, dont Paris, Nantes et Lille.

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"Chrysalis" : la machine qui transforme le plastique en diesel léger est enfin prête

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L’an dernier, il n’avait présenté qu’un prototype. Il fallait alors une demi-heure pour fabriquer 650 g de diesel, 250 g d’essence et du gaz. « Avec cette nouvelle version de la machine, le rendement peut aller jusqu’à 120 l de diesel produit avec 160 kg de plastique en une seule journée ».
L’ingénieur azuréen Christopher Costes était à Nice ce week-end pour présenter sa « Chrysalis », dans une version bien plus aboutie. « On pourrait imaginer qu’elle puisse être utilisée en conditions réelles dans les deux prochaines années, notamment sur le continent africain », a-t-il expliqué à l’occasion du World cleanup day.

Dans des pays émergents

Cette solution, « protégée juridiquement », fait l’objet de brevets. Elle est portée par l’association Earthwake, présidée par Samuel Le Bihan et pourrait être exportée en premier en Tunisie, en Angola, au Sénégal et en Afrique du Sud notamment.

« L’idée est de pouvoir valoriser les déchets plastiques au lieu qu’ils soient envoyés en mer. On estime que huit millions de tonnes sont déversées chaque année, déplore l’acteur. Cette invention pourrait permettre de créer des emplois dans les pays émergents et de lancer une véritable microéconomie autour de la dépollution. »

La machine est directement alimentée par le processus

Concrètement, le procédé est aujourd’hui complètement au point. Christopher Costes utilise « le principe de la pyrolyse du plastique qui consiste à chauffer ce dernier à 450°C en l’absence d’oxygène, pour le ramener à l’état liquide et casser ses molécules », note l’association.

« Elles se transforment en des hydrocarbures plus légers, dont du gaz qui sert à alimenter directement la machine », précise l’inventeur.

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