Effrayant! Le palmier à huile menace désormais le bassin du Congo

Publié le par Gerome

Jusqu’à présent épargnées par les plantations de palmier à huile, les forêts du bassin du Congo voient s’ouvrir les premières exploitations. Et ça n’est pas fini.

 

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Retour au bercail pour Elaeis guineensis. Après avoir dévasté les forêts primaires d’Indonésie et de Malaisie, le palmier à huile revient dans l’une des régions qui l’a vu naître: le bassin du Congo.

Originellement, cet arécacée poussait naturellement dans les pays du golfe de Guinée et du bassin du Congo. Faute de débouchés, pas plus les pays africains que les ex-puissances coloniales n’exploitèrent cette ressource industriellement. En 2010, la surface plantée en palmier à huile au Cameroun, dans les deux Congo, au Gabon, en Guinée équatoriale et en République centrafricaine n’excède pas 100.000 hectares (dont plus de la moitié au Cameroun): 100 fois moins qu’en Indonésie et en Malaisie, les deux premiers producteurs mondiaux d’huile de palme.


La situation est pourtant en train d’évoluer. Dans un rapport publié en fin de semaine, Rainforest Foundation UK dénonce le développement massif en cours des plantations de palmier à huile dans les 6 pays du bassin du Congo. Selon l’ONG, qui s’appuie sur une enquête de Earthsight Investigation, pas moins de 500.000 ha ont déjà été plantés, comme à Kango (Gabon), ou sont en cours de défrichage ou d’aménagement. Soit 5 fois la superficie déjà plantée dans ces pays de l’Afrique tropicale.


Plus inquiétant: des études estiment à 115 millions d’hectares la superficie des terres de la région favorable à la culture du palmier. D’ores et déjà, estime l’ONG britannique, de nouveaux projets prévoient de porter à 1,6 Mha la surface des plantations. S’ils sont menés à bien, ils permettront l’émergence de gigantesques forêts industrielles, à l’instar des plantations d’Atama (470.000 ha en République du Congo) ou de celles que Sime Darby (300.000 ha) et Siva (200.000 ha) comptent prochainement inaugurer au Cameroun.


En faisant reculer la forêt naturelle, ces champs de palmier contribueront à diminuer la biodiversité et à réduire les habitats des habitants de la forêt et des espèces sauvages menacées. Des dégâts collatéraux régulièrement dénoncés en Indonésie et en Malaisie. Sans surprise, ce sont d’ailleurs des entreprises issues d’Asie du Sud-est qui sont souvent derrière ces investissements. Sime Darby est malaise.


Très active au Congo, Atama Plantations appartient, avec d’autres actionnaires fantômes, à l’énergéticien malais Wah Seong. La Singapourienne Olam prévoit de planter 130.000 ha au Gabon. Siva, elle, est d’origine indienne. Bien évidemment, ces multinationales ne visent pas les marchés locaux de l’huile de palme. Rainforest Foundation UK rappelle que les plantations existantes produisent un peu plus de 300.000 tonnes d’huile par an, dont moins de 9.000 sont exportées dans les pays de la région, et quelques dizaines de tonnes vers l’Europe.


Pour autant, c’est essentiellement la satisfaction des besoins des pays développés et émergents en huile de palme et en agrocarburants qui est indirectement responsable du recul annoncé des forêts tropicales africaines. Certaines études estiment que la demande mondiale en huile de palme va progresser de 60% entre 2010 et 2020. Ce qui ne doit pas masquer l’appétit croissant de l’Afrique pour cette huile bon marché: +15% par an.


Conséquence: l’Afrique importe 3 millions de tonnes d’huile par an, en moyenne. Paradoxe: les pays du bassin du Congo se battent depuis des années pour faire avancer le dossier Redd+. Derrière ce barbarisme se cache un mécanisme permettant aux pays forestiers des tropiques protégeant leurs massifs (qui stockent d’importantes quantités de carbone) d’émettre des crédits carbone, achetables par les pays industrialisés.


Or, en déforestant pour laisser la place au palmier à huile, les pays du Congo vont alourdir leur bilan carbone et laisser passer une chance de monétariser leur patrimoine vert. En détruisant 73.000 ha de forêt gabonaise, la compagnie américaine Herakles Farm devrait contribuer, estime un rapport de Greenpeace USA, à relâcher 9,5 millions de tonnes équivalent carbone: plus de 2 années d’émissions nationales de gaz à effet de serre!

 

 


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Bassin d'Arcachon : une trentaine de dauphins et marsouins échoués...

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Près d'une trentaine de mammifères marins ont été trouvés sur les plages. Les photos qui ont circulé, hier, sur Internet, avaient de quoi intriguer et même révolter les défenseurs des animaux. On y voyait un tas de cadavres de dauphins et de marsouins, des traces rouges sur leur peau, entreposés à même le sol, dans la cour d'un local technique, au cœur de la zone artisanale de La Teste-de-Buch. Certains commentaires parlaient même de charnier. La réalité est moins cruelle, même si elle nécessite des explications. 

 

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Lundi, quinze dauphins et marsouins ont été trouvés sur les plages océanes de La Teste-de-Buch. Les services techniques de la ville les ont effectivement enlevés et transportés dans ce local technique. 


Examinés mardi 

Le Centre de recherches sur les mammifères marins (CRMM) de La Rochelle a bien été immédiatement alerté, comme le veut la procédure lorsqu'on trouve des mammifères échoués (1). 

Le CRMM a alors demandé à ses correspondants sur le Bassin, en l'espèce les agents de la Sepanso qui gèrent la réserve du banc d'Arguin, d'effectuer des prélèvements, dans la journée de mardi. Les traces rouges sur la peau des mammifères ont été faites à ce moment-là. Mercredi matin, l'équarrisseur est venu récupérer les carcasses. 

La mairie de La Teste-de-Buch, régulièrement confrontée à l'échouage d'animaux marins, reconnaît qu'elle devrait trouver un local plus adapté pour entreposer ces cadavres. 

Car cet échouage, s'il surprend par le nombre, n'est pas exceptionnel.« C'est une caractéristique de la saison. Nous constatons, chaque année, des pics hivernaux, de début janvier à fin mars », explique un chercheur du CRMM de La Rochelle. 

Les plages du Médoc 

Ainsi, le 16 février, 38 dauphins et marsouins ont été retrouvés sur la plage toute proche de Biscarrosse, dans les Landes. La veille, cinq mammifères avaient été ramassés sur les plages du Cap-Ferret où six autres ont également été retrouvés, hier. D'ailleurs, aujourd'hui, des correspondants du CRMM vont procéder à une reconnaissance sur les plages médocaines de Montalivet, du Porge et de Carcans. 

L'origine de la mort des dauphins et marsouins retrouvés à La Teste-de-Buch est encore inconnue. Les prélèvements sont en cours d'analyse. « Nous pouvons avoir des présomptions. Souvent, nous observons des traces de filets qui témoignent que ces animaux ont été victimes d'accidents de capture. Ils sont rejetés à la mer par les pêcheurs et poussés vers les plages par les fortes marées et la houle », ajoute-t-on à La Rochelle. 

Avec le début des vacances de février et le beau temps revenu, les promenades vont être plus nombreuses ces jours prochains sur les plages océanes et d'autres cadavres de mammifères marins pourraient être retrouvés sur le sable. 

(1) Centre de recherche sur les mammifères marins de La Rochelle, Tél. : 05 56 44 99 10.

 

 


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Equateur: la réserve Yasuni reçoit un don allemand de 34,5 millions d'euros

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L'Allemagne va offrir à l'Equateur 34,5 millions d'euros (environ 44,8 millions de dollars) pour la conservation de la réserve naturelle de Yasuni, une région abritant des réserves pétrolières auxquelles le président équatorien Rafael Correa est prêt à renoncer pour lutter contre le réchauffement climatique.

 

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"L'Allemagne est plus satisfaite que jamais de la coopération avec l'Equateur", a souligné le vice-ministre allemand de la Coopération économique, Hans-Jürgen Beerfeltz, au cours d'une visite à Quito, organisée après la réélection de M. Correa à la présidentielle de dimanche dernier.

M. Jurgen a qualifié ce pays latino-américain de "partenaire politique fiable", dont il a salué la "stabilité, surtout depuis la grande victoire du président Correa", selon ses déclarations reproduites dans un communiqué de la vice-présidence équatorienne


Située en pleine Amazonie, la réserve de Yasuni, un paradis de 982.000 hectares, possède dans son sous-sol l'équivalent de 846 millions de barils de brut, le cinquième des réserves de l'Equateur.

M. Correa, un dirigeant socialiste au pouvoir depuis 2007, propose de ne pas les exploiter, en échange d'une indemnisation internationale de 3,6 milliards de dollars étalée sur douze ans, une somme qui représenterait la moitié du manque à gagner.


Les sommes collectées pour ce projet sont versées sur un fonds géré par le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) qui n'a jusqu'ici recueilli qu'environ 200 millions de dollars.

Le don de l'Allemagne ne sera pas versé à ce fonds, mais s'inscrit dans le cadre de sa politique de coopération directe, selon la responsable gouvernementale du projet de protection de la réserve de Yasuni, Ivonne Baki. La somme, qui sera déboursée en trois ans, sera investie dans des programmes de conservation de la région et de soutien aux populations autochtones.

 

 


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L’industrie de la viande consomme quatre cinquième des antibiotiques

Publié le par Gerome

En compilant plusieurs données, une entreprise américaine révèle que l’utilisation d’antibiotiques est sur-utilisée dans le secteur de l’élevage. Une situation qui apporte son lot de polémiques et de questionnements. Gros plan.

 

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Toujours plus d’antibiotiques

L’an dernier, la Food and Drug Administration (FDA) a établi un ensemble de «lignes directrices», sur la base du volontariat visant à freiner l’utilisation des antibiotiques par l’industrie de la viande. Depuis, l’agence piétine pour savoir comment mettre en œuvre le nouveau programme.

Pendant ce temps, l’industrie de l’élevage se repaît  joyeusement des antibiotiques – continuant de produire une viande truffée de pathogènes résistants aux antibiotiques, si l’on en croit les dernières données de la FDA elle-même.


The Pew Charitable Trusts a pris les chiffres de l’agence sur l’utilisation des antibiotiques dans les élevages et les a comparés à des données sur l’utilisation des antibiotiques pour les êtres humains – le tout rassemblé dans le graphique ci-dessous. Il est remarquable de constater que, tandis que l’utilisation d’antibiotiques chez l’Homme s’est stabilisée au-dessous de 9,3 milliards d’euros par an, les fermes d’élevage ont utilisé de plus en plus de médicaments chaque année et leur consommation atteint un niveau record de près de 34 milliards d’euros en 2011. En résumé, l’industrie de l’élevage consomme désormais près des quatre cinquième des antibiotiques utilisés aux États-Unis, et son appétit pour ces derniers n’est pas éteint.

 

 

Dans un email, un porte-parole du Pew a ajouté que si l’American Meat Institute a constaté une augmentation de 0,2% de production de viande et de volaille en 2011 comparativement à l’année précédente, les données de la FDA montrent que la consommation d’antibiotiques a bondi de 2% au cours de la même période. Ce qui laisse penser que la production de viande demanderait encore plus d’antibiotiques.


Des bactéries de plus en plus fortes

Il n’est pas étonnant que, lorsque l’on entasse des centaines et des dizaines d’animaux ensemble et qu’on leur injecte des doses quotidiennes élevées d’antibiotiques, les bactéries qui vivent sur et à l’intérieur de ces animaux s’adaptent et développent une résistance face à ces derniers. Pewa a compilé d’autres données, les derniers résultats de la FDA issu du National Antimicrobial Resistance Monitoring System (système national de surveillance de la résistance aux microbes). Ce dernier achète des échantillons de produits issus de viande et les soumet à un test de bactériologique. Encore une fois, les résultats donnent à réfléchir. En voici quelques faits marquants :


• Environ 78% de la salmonelle retrouvée sur la dinde hachée a résisté à au moins un antibiotique et 50% ont résisté à trois ou plus. Des chiffres en hausse par rapport à 2010.

• Près des trois quarts de la Salmonella trouvée sur la poitrine de poulet vendue au détail étaient résistantes à au moins un antibiotique. Environ 12% des poitrines de poulet et de dinde étaient contaminés par la bactérie Salmonella.


• La résistance à la tétracycline [un antibiotique] est en hausse chez les Campylobacter retrouvés sur le poulet. Environ 95% des morceaux de poulet étaient contaminés par la Campylobacter, et près de la moitié de ces bactéries étaient résistantes à la tétracycline. Une augmentation par rapport à l’année précédente et à celle de 2002.

 

 


Publié dans Nutrition & Santé

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