Inquiétant : Bruxelles autorise le retour des farines animales

Publié le par Gerome

Ironie du sort : cette décision vivement souhaitée par les agriculteurs et les industriels a été prise en pleine polémique sanitaire des lasagnes à la viande de cheval…

 

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Une polémique au retentissement continental, dont Findus se serait volontiers passé et que les trois cents salariés du fournisseur Spanghero, au chômage technique depuis la suspension de l’agrément sanitaire de l’entreprise, pourraient payer au prix fort.


La condamnation ferme du gouvernement, prématurée aux yeux de certains, et les premières conclusions à charge de l’enquête de la répression des fraudes présagent en effet du pire pour ces employés. Plus largement, d’aucuns se demandent aujourd’hui, et on peut les comprendre, si les plats cuisinés en vente dans les supermarchés sont fiables. Et les spécialistes de disserter sur les diverses répercussions économiques de l’« affaire » de la viande chevaline – parfaitement comestible en l’occurrence, il faut tout de même le rappeler -, tandis que les pouvoirs publics réfléchissent à des mesures pour renforcer les contrôles, ce qui serait il est vrai la moindre des choses.


C’est dans ce contexte de forte défiance alimentaire qu’est parue au Journal officiel de l’Union Européenne (UE) la décision de Bruxelles (approuvée en fait en juillet) d’autoriser le recours aux farines de porcs et de volailles pour nourrir les poissons. Devant entrer en vigueur dès le 1er juin prochain, l’agrément a suscité de nombreuses critiques, y compris en haut lieu. Le triste souvenir de la vache folle sans doute…

 

« Ce n’est pas dans le logique de la chaîne alimentaire que de donner de la viande à manger à des poissons »

« J’en pense le plus grand mal », a ainsi commenté la ministre de l’Écologie Delphine Batho hier sur la radio RCJ, emboîtant le pas à ses collègues de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire Stéphane Le Foll et Guillaume Garrot. Et d’ajouter, désireuse de voir s’appliquer le principe de précaution ici également : « C’est vrai que ce ne sont pas exactement les mêmes farines animales que dans le passé [NDLR : Il s'agit en fait de Protéines animales transformées (PAT) ], là ce sont des farines animales faites avec des morceaux propres à la consommation […], mais ce n’est pas dans le logique de la chaîne alimentaire que de donner de la viande à manger à des poissons. »


Des propos qu’ont dû apprécier les écologistes et les associations de protection de l’environnement, auxquels il n’a pas non plus échappé que la Commission européenne souhaite étendre l’utilisation de ces farines animales pour les porcs et les volailles à compter de 2014. Totalement interdites depuis 2001, revenues dans le débat public à plusieurs reprises ces dernières années, elles vont donc effectuer leur grand retour, plus de quinze ans après le scandale de la vache folle.


Paris ne peut s’y opposer, mais a tout de même prôné la création d’un label « sans farine animale ». Le meilleur moyen pour rassurer des consommateurs qui ont de quoi être passablement décontenancés.

 

 


Publié dans Nutrition & Santé

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Chine: le gouvernement reconnaît l'existence de "villages du cancer"

Publié le par Gerome

Le ministère chinois de l'Environnement a reconnu l'existence de "villages du cancer", plusieurs années après que des informations ont fait état d'un nombre de cas plus élevé que la moyenne dans certaines régions particulièrement polluées du pays.


"Des matières chimiques toxiques et nocives ont provoqué de nombreuses situations d'urgence pour l'eau et l'atmosphère.. et certains endroits comptent même des +villages du cancer+", admet le ministère dans un rapport publié cette semaine et annexé au plan quinquennal 2011-2015.

L'expression "villages du cancer" n'avait pas été jusque là utilisée par les autorités, souvent confrontées au mécontentement des habitants devant la dégradation de leur cadre de vie par des déchets industriels, la présence de substances toxiques dans l'eau ou un air très chargé en particules fines.


La pollution a fortement augmenté en Chine avec la très rapide industrialisation du pays durant les trois dernières décennies.

Un grand nombre de métropoles chinoises comptent parmi les plus polluées de la planète mais les nuisances ne se limitent pas aux villes.

Il n'existe pas de définition précise des "villages du cancer" mais l'expression s'est répandue dans les médias, notamment après la publication en 2009 par un journaliste chinois d'une carte répertoriant plusieurs dizaines de ces villages.

Le gouvernement reconnaît que "des produits chimiques toxiques et nocifs", en général interdits dans les pays développés, sont utilisés en Chine et "mettent potentiellement en danger la santé humaine et l'environnement sur le long terme".


C'est la première fois que le terme "village du cancer" apparaît dans un document du ministère, selon l'avocat spécialiste des questions environnementales Wang Canfa, qui dirige un centre d'aide aux victimes de la pollution à Pékin.

"Cela montre que le ministère de l'Environnement a reconnu que la pollution provoque des cancers", a déclaré Me Wang à l'AFP, ajoutant que désormais, les nuisances pour la santé de la dégradation de l'environnement "attirent l'attention".

Un responsable du ministère n'a pas pour sa part voulu confirmer que la mention des "villages du cancer" était une première, soulignant que le gouvernement avait déjà établi par le passé un lien entre l'environnement et la santé.

 

 


Publié dans Nutrition & Santé

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USA: Un fermier doit 84 000 dollars à Monsanto pour violation de brevets

Publié le par Gerome

C'est un fermier aux cheveux blancs de 75 ans. Il cultive du soja, du maïs et du blé dans l'Indiana, dans le Midwest américain, sur près de 120 hectares. Il dit qu'il"n'est même pas assez gros pour recevoir le nom d'agriculteur"relate le New York Times. Depuis 2007, il est poursuivi par Monsanto pour avoir cultivé des graines issues de la technologie de la firme, sans les lui avoir achetées directement. Mardi 19 février, son affaire est passée devant la Cour suprême, à Washington. Les juges ont laissé entendre qu'ils penchaient pour les arguments de Monsanto, qui réclame plus de 84 000 dollars au fermier. Lui a déjà déboursé 31 000 dollars de frais de justice, sans compter le temps qu'il a passé à faire des recherches sur l'ordinateur de la bibliothèque, faute d'en posséder un.

 

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Tout commence en 1999, quand Vernon Hugh Bowman achète des semences de soja de seconde génération (issue d'une récolte, et non achetées directement à Monsanto) dans un silo à grains, pour faire des économies. Il les utilise pour une culture intermédiaire, avant de conserver les graines issues de cette récolte. Pour l'agriculteur, il ne viole donc pas la clause qui le lie à Monsanto, et lui interdit de conserver et replanter les graines issues d'une récolte qui est elle-même directement issue des semences achetées à la firme. Ce contrat l'oblige à mettre la main à la poche pour acheter de nouvelles graines chaque année – ce qu'il continue à faire pour sa récolte principale.

 

Les semences en question contiennent un gène de Roundup Ready, qui rend les plants résistants au Roundup, un herbicide qui, aspergé sur les champs, peut donc tuer à loisir toutes les autres plantes en épargnant le soja. D'après le New York Times, ces semences pèsent désormais pour 90 % des cultures de soja aux Etats-Unis. Pas étonnant, donc, qu'elles se retrouvent dans le silo à grain où M. Bowman achète ses graines. Sauf que Monsanto, qui "a la réputation de protéger vigoureusement sa propriété intellectuelle", comme l'écrit le New York Times, s'est aperçu que le fermier avait une production supérieure à celle que les semences achetées pouvaient générer. Il faut dire que la firme envoie des inspecteurs vérifier leurs produits dans les champs, et a obtenu de fermiers américains plus de 23 millions de dollars de dommages et intérêts en 2012, dans 142 procès pour violation de brevet.

 

 

Dans ce procès, le gouvernement américain est venu défendre Monsanto. La firme peut aussi s'assurer du soutien d'universités, de laboratoires, de l'Association américaine du soja, ou encore de BSA-The Software Alliance, qui représente des sociétés comme Apple et Microsoft, craignant, elles, pour le piratage de leurs logiciels, d'après le New York Times. C'est dire si les forces sont équilibrées. Et si les enjeux du procès dépassent largement le cas particulier de Vernon Hugh Bowman.

 

Au point que Monsanto a créé un site, L'Innovation en jeu, sur sa bataille contre le fermier de l'Indiana. L'enjeu, donc, étant de "savoir si les brevets sur les semences, ou sur toute chose qui peut se répliquer, s'étendent au-delà de la première génération du produit", explique le quotidien américain. C'est donc la loi sur le brevet dans toute sa complexité qui déterminera l'issue de ce procès, avec des applications dans les domaines des biotechnologies, mais aussi de la médecine, de l'informatique, des sciences de l'environnement, etc..

 

Pour Monsanto, une victoire de M. Bowman "dévasterait l'innovation en biotechnologies""Il est peu probable que les investisseurs réalisent de tels investissements s'ils ne peuvent empêcher les acquéreurs d'organismes vivants contenant leurs inventions de les utiliser pour en produire des copies illimitées", argumente la firme. Qui reproche donc à M. Bowman d'en avoir produit"des copies", en ayant fait pousser les graines achetées dans le silo. Sauf qu'en matière de plantes, on peut difficilement parler de "copie", car derrière ce terme repose tout simplement le principe de la reproduction du vivant.

 

Les critiques des biotechnologies pensent de leur côté qu'une victoire de M. Bowman affaiblirait la mainmise de Monsanto et des autres firmes agrochimiques sur les agriculteurs. Mainmise qui a eu pour conséquence la hausse des prix des semences et la disparition des variétés à haut rendement non créées génétiquement, rapporte le NYT. L'avocat de M. Bowman assure aussi que son client est dans "une situation désespérée", quand la défaite de Monsanto ne déstabiliserait pas outre-mesure ses affaires mondiales.

 


Publié dans OGM j'en veux pas!

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Mangerons-nous du saumon transgénique ?

Publié le par Gerome

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C'est un de ces télescopages dont l'actualité a le secret. Au moment où l'Europe de la nourriture est secouée tant par le scandale de la viande de cheval que par la réintroduction des farines animales comme nourriture pour les poissons d'élevage, le secteur de l'agro-alimentaire aux Etats-Unis se pose une question d'un tout autre ordre, qui semblerait pour le moment impensable en France : va-t-on bientôt, et pour la première fois, trouver dans les assiettes un animal génétiquement modifié ?

Depuis la fin du mois de décembre 2012, les Américains sont en effet appelés à participer à un débat public au sujet de l'introduction sur le marché d'un saumon transgénique. Censé se terminer à la fin du mois de février, ce débat public vient, le 14 février, d'être prolongé de deux mois supplémentaires par la Food and Drug Administration (FDA), l'administration américaine qui réglemente les denrées alimentaires et les médicaments.

 

De quoi parle-t-on ? Son nom officiel est AquAdvantage mais on le connaît aussi sous son sobriquet de "Frankenfish" (littéralement le "Frankenpoisson"). En évoquant le monstre créé de bric et de broc par le chercheur de fiction Victor Frankenstein, ce surnom peu flatteur souligne que le saumon développé par la société américaine AquaBounty Technologies est un assemblage. Sur une base de saumon atlantique, des chercheurs ont, en 1989, introduit deux éléments génétiques provenant de deux espèces différentes. Le premier est un gène qui code pour une hormone de croissance présente chez le saumon royal, un saumon de l'océan Pacifique.

Le second élément, issu de la loquette d'Amérique, est une sorte d'interrupteur issu d'un poisson vivant dans les eaux très froides de l'Atlantique nord, qui permettra au saumon de continuer à grandir lors de la saison froide alors que sa croissance se met d'ordinaire en pause. Une fois intégré dans le saumon, ce cocktail génétique doit provoquer une croissance deux fois plus rapide que la normale : au lieu d'atteindre la taille de commercialisation en trois ans, ces animaux transgéniques y parviendraient en dix-huit mois, ce qui constitue un bénéfice substantiel pour les pisciculteurs.

 

AquaBounty Technologies ferraille depuis 1996 avec les autorités américaines pour que l'AquAdvantage puisse atterrir sur l'étal du poissonnier et la table du consommateur. La première étape a été franchie en 2010 lorsqu'un comité vétérinaire a conclu que ce saumon,en mangeraient. Notons au passage que, comme c'est le cas pour les plantes OGM, ce comité s'est essentiellement appuyé sur des travaux scientifiques qu'AquaBounty Technologies a réalisés ou commandés.

 

Puis, c'est le risque environnemental qui a été évalué, l'idée étant de s'assurer que des saumons OGM ne puissent pas se retrouver dans la nature où ils pourraient disséminer leurs gènes ou bien mettre en péril les populations sauvages. Pour réduire au maximum ces risques, AquaBounty Technologies a mis sur pied deux sécurités. La première est un confinement physique des poissons, élevés dans des bassins à terre (et non dans des enclos en mer) : sur l'île du Prince Edouard, au Canada, non loin de Saint-Pierre et Miquelon, pour les alevins puis au Panama une fois que les saumons ont grandi.

La seconde est un confinement biologique puisque tous les poissons produits sont censés être des femelles stérilisées. La technique de stérilisation employée n'est cependant pas sûre à 100 %, concède la FDA. Cela ne l'a pas empêché d'écrire, dans l'avis préliminaire qu'elle a rendu en 2012, que, dans les deux cas, le risque que la sécurité soit prise en défaut est "extrêmement éloigné".


AquaBounty Technologies semble avoir franchi les plus gros obstacles. Au terme du débat public, la FDA devrait, selon le New York Times, prendre quelques semaines ou quelques mois pour étudier les remarques qui auront été faites. Si aucune objection majeure n'est retenue, il ne restera plus qu'à donner l'autorisation d'introduction des saumons transgéniques sur le marché. Peut-être les foyers américains verront-ils ces produits dès la fin de l'année.

 

Au-delà du cas particulier qu'il représente, AquAdvantage est un test. Jusqu'à présent, les Etats-Unis n'ont en effet autorisé aucune mise sur le marché d'animaux génétiquement modifiés – alors que les plantes transgéniques ne posent pas de problème majeur d'acceptabilité au sein de la société américaine (par exemple, l'étiquetage des aliments contenant des OGM n'est obligatoire dans aucun Etat). Si, cette fois-ci, la FDA donne son accord, ce sera un signal très clair envoyé aux firmes spécialisées dans les biotechnologies. De la même manière qu'il existe des plantes génétiquement modifiées pour améliorer leur résistance aux maladies ou aux conditions climatiques ou bien pour augmenter leurs qualités nutritives, on peut imaginer l'apparition future d'animaux de boucherie présentant des améliorations génétiques analogues.

 

L'acceptation des biotechnologies n'est pas du tout la même en France qu'aux Etats-Unis, comme on a encore pu récemment le constater avec l'étude controversée de Gilles-Eric Séralini sur un maïs transgénique. Et si l'on vous demande "Mangerez-vous du saumon, du porc, du bœuf ou de l'agneau transgéniques ?",  il vous serait facile de répondre que la question ne se pose pas de ce côté-ci de l'Atlantique et risque de ne pas se poser avant très longtemps. Ce serait oublier dans quel monde nous vivons, un monde où de la viande de cheval achetée en un point A de l'Europe et traitée en un point B est ensuite revendue sur tout le continent.

Un monde de traders, de revendeurs, d'intermédiaires et de distributeurs où l'agro-alimentaire s'apparente à un jeu de Monopoly planétaire. AquaBounty Technologies reconnaît que ses installations panaméennes ne lui offrent pas une grande capacité de production. Mais la société est prête à vendre ses alevins transgéniques aux pisciculteurs capables d'offrir les mêmes conditions de confinement. Mais qui ira vérifier ensuite que les alevins ou les poissons ne seront pas rachetés, élevés et revendus ailleurs ?


Publié dans OGM j'en veux pas!

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Afrique: des milliers d’éléphants braconnés

Publié le par Gerome

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Le nombre d’éléphants d’Afrique tués par des braconniers en 2012 sera certainement plus élevé que les 25 000 braconnés l’année précédente, a annoncé aujourd’hui le secrétaire général de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (Cites).


« Sur l’ensemble du territoire où vit l’éléphant d’Afrique, en 2011, 25 000 éléphants ont été tués illégalement, et selon notre analyse menée jusqu’ici, il semble qu’en 2012 la situation se soit plus détériorée qu’améliorée », a déclaré John Scanlon, secrétaire général de la Cites, en marge d’une réunion au niveau ministériel du Programme de l’ONU pour l’environnement (PNUE).

Bien que le nombre d’éléphants tués chaque années dans les années 1970 et 1980 était bien plus important en valeur absolue, ces chiffres figurent parmi les pires de ces dernières années.
La situation actuelle est celle « d’une crise très importante » et est « à d’autres égards bien pire » qu’alors, a souligné le fondateur de l’ONG Save the Elephants, car aujourd’hui, « il y a moins d’éléphants et la demande d’ivoire semble encore plus importante ».

En juin dernier, la Cites estimait dans un rapport que le braconnage des éléphants était à son pire niveau depuis une décennie et que le volume des saisies d’ivoire enregistrées avait atteint celui de 1989, date d’interdiction du commerce mondial de l’ivoire.

Le nombre d’éléphants d’Afrique était tombée à environ 600 000 à la fin des années 1980, contre plusieurs millions d’individus au milieu du XXe siècle.

Le trafic très lucratif de l’ivoire est alimenté par l’augmentation de la demande en Asie, où elle est utilisée dans la médecine traditionnelle et dans la fabrication d’objets décoratifs.

 

 


Publié dans Nature

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