La consommation de viande rouge accroit significativement le risque de cancers multiples

Publié le par Notre Terre

Si l’on sait aujourd’hui que la consommation de viande rouge et de charcuterie est associée à un risque accru de cancer colorectal, qu’en est-il des autres localisations de cancer ? Une nouvelle étude, réalisée grâce aux données des volontaires participant à la cohorte NutriNet-Santé,  met en lumière un effet potentiellement plus global de cette consommation.


A l’issue de méta-analyses, les instances internationales d’expertise collective - notamment le Centre international de recherche sur le cancer (agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la Santé), le World cancer research found, et l’Institut national du cancer en France - ont conclu que le risque de survenue du cancer colorectal est augmenté par la consommation excessive de viande rouge et de charcuterie. C’est en se fondant sur cet état des lieux que le Haut conseil de santé publique recommande, depuis avril dernier, de limiter la consommation de viande rouge (bœuf, veau, porc, agneau, sanglier...) à moins de 500 g par semaine et celle de charcuterie à moins de 150 g par semaine.
Viande rouge et charcuterie impliqués dans d’autres types de cancers ?

L’impact de la consommation de viande rouge et de charcuterie est-il néanmoins limité à la survenue des cancers colorectaux ? Quelques études portant sur d’autres types de cancer permettent d’en douter. En particulier, en s’appuyant sur les données de la cohorte SU.VI.MAX, l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN) a observé, en 2014, un effet significatif de la consommation de charcuterie sur l’incidence du cancer du sein. Cette cohorte de 13 000 personnes était initialement destinée à étudier l’impact d’une supplémentation en vitamines et minéraux antioxydants sur la santé. "Notre étude a porté sur les quelques 4 700 femmes de SU.VI.MAX, précise le Dr Mathilde Touvier*. Nous voulions progresser sur la question, en effectuant des analyses sur une cohorte plus importante qui nous permettrait d’identifier des impacts éventuels sur d’autres types de cancer".

Aujourd’hui, ces chercheurs publient les résultats d’une étude réalisée sur la cohorte NutriNet-Santé, comprenant 61 476 personnes et plus de 1 600 cas de cancers incidents entre 2009 et 2015. Destinée à étudier les effets de l’alimentation sur la santé des Français, NutriNet présente l’avantage de fournir des informations très précises sur les pratiques alimentaires des participants. Ces derniers indiquent en effet tous les 6 mois le détail de leurs consommations alimentaires sur 3 jours (tous les aliments et boissons ingérés ainsi que la taille des portions). Une table de composition permet de convertir ces consommations d’aliments en apports nutritionnels.

Les résultats publiés dans l’International Journal of Cancer montrent que le risque de développer un cancer du sein augmente avec la consommation de viande rouge, et que cette association existe de manière plus générale sur le risque de cancer au global. Ainsi, les 20% de personnes consommant le plus de viande rouge (près de 100g/jour en moyenne) voient leur risque de développer un cancer augmenter de 30% par rapport aux 20% qui en mangent le moins (40g par jour en moyenne).
Une alimentation riche en anti-oxydants comme antidote ?

Un autre enseignement de l’analyse de la cohorte SU.VI.MAX a été que la supplémentation en antioxydants pourrait compenser, au moins en partie, l’impact de la consommation de viande rouge et de charcuterie sur la survenue de cancer. Ainsi, aucun lien n’est trouvé entre la consommation de viande rouge et le cancer du sein chez les femmes ayant reçu une supplémentation en antioxydants. En revanche, dans le groupe ayant reçu un placebo, ce lien est observé et linéaire : plus la consommation est importante, plus le risque est élevé. Ce résultat concorde avec les effets protecteurs des antioxydants obtenus chez la souris par les chercheurs de l’Inra (unité Toxalim à Toulouse).

L’objectif des chercheurs de l’EREN est maintenant de définir si une alimentation naturellement riche en antioxydants offre également cet effet protecteur. Pour cela, les chercheurs entreprennent en premier lieu de construire un indicateur du potentiel antioxydant de l'alimentation, à partir de la description faite par les participants de leurs consommations alimentaires. Cet indicateur permettra ensuite de tester l’impact d’une alimentation riche en antioxydants sur le risque de cancer associé à la consommation de viande.

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Glyphosate : Monsanto attaque la Californie en justice

Publié le par Notre Terre

L’Etat est poursuivi par la multinationale et des fédérations d’agriculteurs pour avoir classé le pesticide Roundup comme cancérigène.

Nouvel épisode dans la bataille du glyphosate . L’entreprise Monsanto et des fédérations agricoles américaines ont porté plainte contre la Californie mercredi afin que l’Etat n’émette pas d’avertissement sur les risques de cancer associés à des produits contenant le fameux herbicide.

L’Etat américain fait figurer le principal composant de l’herbicide Roundup produit par Monsanto sur sa liste de produits chimiques cancérigènes depuis juillet et exigera que les produits en contenant mentionnent l’avertissement d’ici juillet 2018.

La Californie a pris cette décision après que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), un organisme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a conclu en juillet 2015 que le glyphosate était « probablement cancérigène ». Une conclusion d’autant plus inquiétante qu’une étude a récemment démontré que le taux de glyphosate dans l’organisme avait  doublé en vingt ans chez les Californiens .
Un autre herbicide incriminé

Les autorités sanitaires californiennes, représentées par l’Office of Environmental Health Hazard Assessment (OEHHA), cité dans la plainte, ont dit qu’elles s’en tenaient à leur décision, estimant avoir suivi toutes les procédures légales adaptées.

Monsanto et les fédérations nient que le glyphosate soit cancérigène et arguent que l’avertissement imposé par la Californie obligerait les revendeurs de produits contenant le composant à diffuser une fausse information.

En tout état de cause, la controverse est une nouvelle pierre dans le jardin de Monsanto, qui a déjà quelques problèmes avec un autre herbicide conçu à partir d’un composé chimique appelé dicamba, auquel des agriculteurs imputent les destructions causées à leurs récoltes cet été. Si bien que  l’Arkansas songe à interdire le produit .

Le groupe américain, racheté par l’allemand Bayer pour 63,5 milliards de dollars, a développé ce produit pour remplacer le glyphosate, moins efficace face à de mauvaises herbes devenues plus résistantes.
L’Europe toujours indécise

Certains produits contenant des quantités de glyphosate jugées acceptables, jouissant du label « Pas de risque important » (No Significant Risk Level, NSRL) pourraient éventuellement être vendus sans avertissement, suivant une proposition à l’étude en Californie, a déclaré Sam Delson, un porte-parole de l’Etat.

Les pays de l’Union européenne (UE) ne sont pas parvenus jeudi dernier à s’accorder sur la prolongation de cinq ans de la licence du glyphosate, lequel a déclenché un débat d’experts en Europe à la suite de résultats d’études contradictoires.

La licence actuelle d’utilisation du glyphosate expire le 15 décembre. Faute d’accord entre les gouvernements, la Commission européenne sera amenée à se prononcer.

Source Reuters

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HISTORIQUE : 15 000 scientifiques signent un appel contre la dégradation de la planète

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15 000 scientifiques de 184 pays signent un appel contre la dégradation de l’environnement. Cet appel d'une ampleur sans précédent se base sur l'analyse de 9 indicateurs mondiaux, dont l'évolution est suivie depuis 1960 jusqu'à 2016.

 

Dans la revue Bio Science, ce lundi 13 novembre, 15 000 scientifiques du monde entier alertent sur la dégradation sans précédent de l’environnement. Cet appel se fonde sur l'analyse de neuf indicateurs mondiaux, dont l'évolution est suivie depuis 1960 jusqu'à 2016. Cet appel scientifique fait suite à celui de 1992, dans le contexte du Sommet de la Terre de Rio. Les indicateurs d'aujourd'hui reprennent ceux d'il y a 25 ans en poursuivant leur évolution jusqu'en 2016.  

La suite de cet article sur France Culture avec des témoignages audio :

https://www.franceculture.fr/environnement/alerte-de-15000-scientifiques-leurs-9-indicateurs-de-degradation-de-la-planete-analyses?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Twitter

 

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Les forêts régulent notre climat planétaire

Publié le par Notre Terre

A l'occasion de la 23e Conférence des Nations unies sur le climat, qui a débuté le 6 novembre à Bonn, le journal «Libération» publie une série d'interviews-solutions pour limiter le changement climatique. Voici celle de Deborah Lawrence :

Deborah Lawrence est professeure en sciences environnementales à l’Université de Virginie, aux Etats-Unis. Parcourant le monde, du Costa Rica à l’Indonésie, elle étudie depuis vingt-cinq ans les puissants pouvoirs des arbres dans l’écosystème climatique planétaire.

 

Quels sont les secrets des forêts pour lutter contre le changement climatique ?

Ce que beaucoup de gens savent déjà est que les forêts retiennent des tonnes de CO2. Mais ce qu’on ne réalise pas, c’est que ce stockage s’accroît d’année en année. Les arbres accumulent du CO2 tous les ans, dans leurs branches, leur tronc, dans le sol. C’est extrêmement important parce qu’actuellement, les puits de carbone terrestres, y compris les forêts, capturent 30% de ce que nous émettons comme CO2. Elles freinent le changement climatique depuis deux cents ans. Et seront d’une immense importance dans les cinquante prochaines années.

Pourquoi ?

Parce que nous avons besoin maintenant d’«émissions négatives» pour limiter l’emballement climatique. Pour cela, nous devons enlever du CO2 de l’atmosphère. Et c’est justement ce que font les forêts. En réalité, elles sont le seul moyen, vraiment prouvé, de séquestrer du carbone. Et elles le font très bien.

Seulement les forêts tropicales ?

Non, toutes les forêts, mais celles des tropiques ont de très grandes capacités pour le faire. Et elles grandissent toute l’année.

Quels sont leurs autres atouts ?

Elles ont le pouvoir de réguler le climat. Les forêts prennent l’énergie du soleil et l’utilisent pour faire circuler de l’eau : cela semble magique. Il faut considérer les forêts tropicales comme une ceinture autour de l’équateur. C’est l’endroit où la Terre reçoit les radiations solaires les plus puissantes. Les forêts utilisent cette énergie solaire pour transporter d’énormes quantités de pluies – il y en a beaucoup dans ces régions – du sol, à travers les arbres, jusqu’à l’extrémité des feuilles, à travers de petits trous. Cela tombe du ciel, donc sous forme d’eau liquide, et ressort en vapeur. Ce phénomène refroidit l’air au-dessus de la canopée, de la forêt, dans toute la région, et finalement dans toute la planète.

Quel impact aurait une destruction totale des forêts tropicales ?

On verrait automatiquement une hausse des températures mondiales. Cela modifierait aussi les quantités de précipitations. Plus de chaleur et moins d’eau : la production alimentaire en souffrirait beaucoup.

Comme le climat est un écosystème, ce qui se passe dans les tropiques peut affecter d’autres régions du monde. En Asie de l’Est, dans le sud de la Chine, aux Etats-Unis, des endroits où on produit beaucoup de nourriture, on pourrait voir une forte baisse des pluies, si on déforeste les tropiques.

Que faut-il faire pour empêcher cela ?

Tout simplement, couper moins d’arbres, en replanter là où il n’y en a plus depuis longtemps. Nous ne pouvons pas limiter la hausse des températures en dessous de 2°C, comme le prévoit l’accord de Paris, sans protéger nos forêts. Elles sont des outils inestimables dans la lutte contre le changement climatique.

 

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L'Inde étouffe sous la pollution alors que l'écologie passe toujours après les besoins industriels

Publié le par Notre Terre

Le taux de particules ultra-fines (PM2,5), qui avait dépassé 1.000 mercredi, atteignait dimanche 676 microgrammes par mètre cube d’air, selon le site de l’ambassade américaine, soit environ 27 fois le taux maximum préconisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La compagnie aérienne américaine United Airlines a suspendu ses vols de Newark vers Delhi depuis jeudi jusqu’à lundi en raison de la qualité de l’air, selon son site internet. Certains hôpitaux de Delhi ont fait état d’une multiplication par trois du nombre de patients en raison de l’épisode de pollution.

La pollution s’est maintenue à des niveaux élevés depuis six jours dans la mégapole de Delhi, qui compte une vingtaine de millions d’habitants, ainsi que dans d’autres parties du nord de l’Inde. Les autorités de Delhi ont stoppé tous les chantiers de construction, fermé les fours à briques et interdit aux poids-lourds l’entrée dans la ville.

Les hôpitaux débordés

Mais leur volonté d’instaurer une circulation alternée pour les véhicules durant cinq jours à partir de lundi s’est heurtée samedi à un jugement du tribunal fédéral de l’environnement, rejetant des exemptions prévues pour les femmes, certains hauts responsables (juges, hommes politiques, police…) et les deux-roues. Les autorités de la capitale doivent faire appel lundi de cette décision.

Un article publié dans le journal 20 minutes en janvier 2016 nous relatait la décision du gouvernement indien de faire passer l'écologie au second plan, mettant en avant les besoins industriels. Le pays reverra t-il sa position en matière de lutte contre la pollution?

Publié dans Pollution

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