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La mort est dans le pré

Publié le par Gerome

A l'occasion de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, nous nous sommes intéressés au dernier documentaire d'Eric Guéret, «La mort est dans le pré». Montré en avant-première vendredi 23 mars à l'Hôtel de Ville de Paris, le film se penche sur la vie des agriculteurs français victimes de leur utilisation massive de pesticides. Rencontre...

 

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Parlez-nous de votre film…


C’est un documentaire qui aborde un sujet très douloureux: les problèmes de santé des agriculteurs à cause de l’utilisation de pesticides. Avant de me lancer dans ce projet, j’avais fait une enquête sur l’alimentation, dans laquelle j’avais déjà abordé le sujet des pesticides. Je trouvais intéressant de faire un film sur l’agriculture en voyant les producteurs comme les premières victimes de leurs pratiques. Je suis parti d’un constat assez incompréhensible : ces personnes tombent malades et meurent parfois à cause de leur utilisation de pesticides, pourtant, ils changent très peu leurs pratiques.


Avez-vous réussi à comprendre pourquoi?


Oui, et c’est un peu l’objet du film. J’y fais un constat de l’état de santé des exploitants, mais je m’interroge aussi sur leurs pratiques paradoxales. J’ai découvert le piège dans lequel ils sont tous pris: celui de l’utilisation intensive de la chimie qui a révolutionné leur métier. En même temps, il existe un contrecoup énorme puisque beaucoup d’entre eux développent des pathologies graves. Pourtant aujourd’hui, arrêter l’utilisation massive de pesticides, c’est extrêmement compliqué.


Pourquoi?


Le système est tenu par les firmes qui fabriquent ces pesticides, comme BASF ou Monsanto. Elles font du lobbying pour que rien ne change, et elles ont une grande influence sur la FNSEA, le syndicat majoritaire de l’agriculture. En 50 ans, elles ont réussi à imposer une idée simple: il n’y a pas d’autre modèle possible. Et quand on est persuadé que si on veut nourrir la planète correctement il n’y a pas d’autre modèle possible, on est piégé. Pour sortir du modèle chimique, il faudrait passer au bio, mais ça demande des moyens que les producteurs n’ont pas. Ils sont surendettés, ce qui permet aux banques et aux firmes de les tenir. Et puis en 50 ans, ils ont oublié les pratiques de l’agriculture traditionnelle. Aujourd’hui ils ne savent plus faire autrement.


Comment avez-vous rencontré les agriculteurs que vous avez choisi de suivre?


Je suis allé filmer la constitution de la première association des victimes des pesticides, Phyto Victimes. Enfin des personnes qui osent braver la loi du silence! C’est là que j’ai choisi mes personnages. Je voulais qu’il y ait une forme de cohérence dans leur combat, mais j’ai quand même choisi trois profils très différents, qui incarnaient aussi des combats différents.

Le film commence avec un quatrième personnage, qui reste absent du cadre: c’est Caroline, la femme de Yannick Chenet, le premier agriculteur décédé en étant reconnu victime des pesticides. C’est elle qui narre le film, en s’adressant aux autres producteurs. Ensuite, il y a Frédéric, qui a un cancer de la vessie et de la prostate et se bat pour faire reconnaître sa maladie par la Mutuelle sociale agricole, qui refuse la plupart des demandes des agriculteurs. Malheureusement, Frédéric meurt avant la fin du film.


Le deuxième personnage, c’est Paul,  qui a été intoxiqué par un produit de Monsanto, et qui a commencé un procès contre eux. Le film raconte donc aussi la préparation de son procès, qu’il gagne à la fin du film. Et enfin il y a Denis, dont la tumeur a attaqué la moelle épinière. Il est en fauteuil roulant, mais il continue d’exploiter sa ferme. On le voit tout au long du film se demander s’il peut changer ses pratiques ou non. Mais pour les agriculteurs, c’est un mur souvent infranchissable : ils ont une peur incroyable du regard des autres. Dans ce milieu, celui qui veut sortir du rang est montré du doigt. Les réactions peuvent être très brutales.


Pensez-vous quand même que les choses sont en train de changer?


Oui. Des substances dangereuses ont été retirées, les produits évoluent et il y a une prise de conscience citoyenne. Mais il reste tant à faire et je pense que bientôt on n’aura plus le choix. Aujourd’hui, on voit les premières conséquences de 50 ans de pratiques folles: si cette épidémie se confirme, on sera obligé de réagir, et les grandes firmes devront participer.

NB: le documentaire «La mort est dans le pré» sera prochainement diffusé pour la case Infrarouge de France 2.


*Pesticides et présidentielles*


Malgré des initiatives comme le plan Ecophyto 18 dont l’ambition est de réduire de 50% l’utilisation de produits phytosanitaires, les choses ne s’arrangent pas: entre 2008 et 2010, on observe au contraire une augmentation de 2,6% dans l’utilisation de pesticides pour les traitements foliaires, et de 7% pour les traitements de semences, selon la FNE (France Nature Environnement).

L’association appelle les candidats aux élections présidentielles à s’engager contre l’utilisation massive de pesticides, en évaluant les différents produits et en faisant un travail de prévention auprès des agriculteurs.

 

 


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Deux millions de Français boivent de l'eau du robinet polluée

Publié le par Gerome

L'UFC Que Choisir publie une enquête dans laquelle elle pointe du doigt l'agriculture, en grande partie responsable de cette pollution.

Près de deux millions de personnes en France reçoivent une eau non conforme aux réglementations car trop polluée, a alerté mardi l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, mettant en cause l'agriculture, «à l'origine de près de 70% des pollutions».

«Il y a près de deux millions de consommateurs qui paient pour de l'eau significativement polluée», a affirmé lors d'une conférence de presse Sylvie Pradelle, administratrice nationale de l'association, même si pour 97,5% de la population «globalement, l'eau est de bonne qualité grâce à la réglementation».

Si quasiment aucune pollution n'est relevée dans les grandes villes ou les villes de taille moyenne, 2 750 communes reçoivent de l'eau non conforme en France métropolitaine, essentiellement dans des zones d'agriculture intensive, selon l'UFC.


L'association base sa mise en garde sur une enquête qu'elle a menée à partir des résultats d'analyses du ministère de la Santé, commune par commune, sur deux ans. Elle a passé ses résultats au crible de six critères «traduisant les principales contaminations».

Les pesticides sont responsables de l'essentiel des pollutions d'origine agricole (60%) et leur utilisation dans l'agriculture «n'a pas diminué en 10 ans», dénonce l'association.

Elle rappelle que si aucun des risques suspectés n'a pu être démontré, une exposition sur le long terme et les interactions entre les différents pesticides pourraient causer cancers et troubles de la reproduction.


Les zones les plus touchées sont le Bassin parisien, le Nord, la Vallée du Rhône et le Sud-Ouest, et les communes les plus peuplées recevant de l'eau polluée sont Sens (Yonne) et Lisieux (Calvados).

Pesticides et nitrates

 

Deuxième source de pollution agricole et principale cause de fermeture des captages (points d'extraction d'eau), les nitrates contaminent l'eau principalement dans le nord du pays, souligne l'association.

La France fait actuellement l'objet de poursuites de Bruxelles pour son incapacité à lutter contre cette pollution, qui fait l'objet d'une directive.

Plus généralement, si les grandes villes ou une région comme la Bretagne distribuent une eau non polluée, c'est en appliquant des «solutions essentiellement palliatives (dilution de l'eau, dépollutions ou abandon de captages)», regrette l'UFC.


Ces solutions, largement supportées par les consommateurs (à 90%), entraînent un surcoût de 7 à 12% de la facture d'eau, soit entre 640 millions et 1 milliard d'euros, déplore l'association.

«Pour nous, il y a urgence à agir» car «l'avenir ne peut pas être l'eau en bouteille», qui coûte 133 fois plus cher que l'eau du robinet, estime Alain Bazot, son président.

L'UFC-Que choisir réclame donc «une protection efficace de tous les captages», «une application du principe pollueur-payeur dans le domaine des pollutions agricoles» et que «les aides de la politique agricole commune (PAC) soient réservées aux modes de production s'inspirant des agricultures intégrées et biologiques».

«On ne stigmatise pas les agriculteurs mais la politique agricole», précise Alain Bazot, pour qui «une façon de sauver la PAC est d'y ajouter une logique environnementale».


En dehors de l'agriculture, les autres sources de contamination de l'eau sont liées «au défaut de traitement (qualité bactériologique, aluminium) et aux contaminations naturelles (radioactivité)» et touchent «1 500 communes et 500.000 consommateurs».

 

 

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Le Roundup de Monsanto détruit les cellules rénales humaines

Publié le par Gerome

Le « biopesticide » de Monsanto connu sous le nom de Bt ne fait pas seulement sedévelopper des insectes mutants nécessitant un recours immodéré aux pesticides. De nouvelles découvertes montrent qu'il détruit aussi les cellules rénales humaines - même à dose minime. Étonnamment, le Roundup de Monsanto, qui fait naître des supers mauvaises herbes, a aussi le même effet. Dans une nouvelle étude, des scientifiques ont démontré que le pesticide Bt, en plus du Roundup, l'herbicide best-seller de Monsanto, manifeste une toxicité directe pour les cellules humaines. Ces conclusions s'ajoutent à la longue liste d'effets redoutables présentés par les innovations génétiquement modifiées de Monsanto.

 

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Les dangereuses cultures Bt absorbent actuellement 39% de la totalité des OGM cultivées, et Monsanto ne semble guère ralentir sa campagne visant à étendre leur adoption. Dirigée par Gilles-Eric Séralini, une équipe de scientifiques français de l'université de Caen connaît bien les effets toxiques à la fois du Bt et du glyphosate - le principal composant du Roundup. Avec un autre groupe de scientifiques, Séralini avait déjà découvert qu'en tuant les cellules testiculaires chez les rats, le Roundup est liée à l'infertilité. Le rapport indique qu'après une à quarante-huit heures d'exposition, les cellules testiculaires des rats adultes sont endommagées ou détruites.



À seulement 100 parties par million (ppm), le biopesticide de Monsanto entraîne la mort des cellules. Ils ont découvert par ailleurs que le Roundup à 57,2ppm, soit 200 fois plus dilué que pour l'usage agricole, détruit la moitié des cellules. C'est inquiétant car, auparavant, les chercheurs avaient trouvé que dans 41% des 140échantillons prélevés dans la nappe phréatique de Catalogne, en Espagne, le Roundup était en fait au-dessus de la limite autorisée. Selon l'étude, même en doses extrêmement faibles, le Roundup se montre agressif pour notre organisme.



Il a aussi été divulgué que, sans parler de l'Homme, le Roundup est dommageable pour la vie. Il ressort qu'il diminue la population de papillons monarques, en allant jusqu'à tuer les plantes servant d'habitat et de nourriture à ces papillons. Publiée dans la revue Conservation and Diversity, une étude de 2011 constate que l'utilisation croissante de maïs et soja génétiquement modifiés Roundup Ready, contribue significativement au déclin des populations de papillons monarque en Amérique du Nord, à cause de la destruction de l'asclépias.



La preuve que le biopesticide et le Roundup de Monsanto perturbent de la même façon à la fois la nature et la sécurité humaine est évidente, encore que peu soit fait à ce sujet. Même l'Agence de Protection Environnementale (EPA) est bombardée d'appels pour agir, avec 22 universitaires experts du maïs alertant maintenant l'EPA du fait que les cultures d'OGM anéantissent l'avenir de la production agricole. Quand est-ce que la compagnie géante Monsanto sera tenue pour responsables de la dévastation produite par ses créations ?

 

 


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Les pesticides au banc des accusés avec Monsanto

Publié le par Gerome

La première condamnation judiciaire de Monsanto en France pourrait être prononcée lundi mais, au-delà de l'affaire qui oppose le géant américain à un agriculteur, c'est l'impact des pesticides sur la santé des agriculteurs qui est visé.

"Le tout chimique" en agriculture est de plus en plus critiqué en France, où les autorités cherchent à établir le lien entre l'usage répété des produits phytosanitaires et certaines pathologies des agriculteurs, les cancers en particulier.

 

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Le tribunal de grande instance de Lyon doit décider ce lundi s'il juge Monsanto responsable de l'intoxication au Lasso de Paul François, un agriculteur charentais qui a connu de graves troubles neurologiques après avoir inhalé en 2004 ce pesticide aujourd'hui interdit . Il se bat désormais pour faire reconnaître en France la toxicité de ces produits.

"Moi je suis vivant aujourd'hui mais il y a une partie de la population agricole qui va être sacrifiée, qui va en crever", estime Paul François, invalide à 50% en raison d'une maladie neurologique qui provoque notamment fatigue et fortes douleurs.


En nettoyant le fond d'une cuve contenant du Lasso, ce céréalier de 47 ans a subi une intoxication aiguë lui permettant d'impliquer directement ce produit. Un cas presque inédit, dit-il : la grande majorité des agriculteurs ont été exposés à différents pesticides, parfois pendant des dizaines d'années.

"Nous n'avions pas idée que l'accumulation de ces produits allait avoir des effets vingt, trente ans après. Dans cette génération qui a commencé à travailler avec des pesticides dans les années 80, beaucoup sont en train de souffrir dans leur coin."


Avec d'autres malades, il a créé en 2011 Phyto'Victimes qui aide les agriculteurs à faire reconnaître leur pathologie comme une maladie professionnelle. Les demandes affluent à l'association qui traite selon lui une centaine de dossiers et recense déjà quatre décès parmi ses membres.

SEULEMENT 47 CAS RECONNUS

La Mutualité sociale agricole (MSA), la sécurité sociale des agriculteurs, a mis en place un réseau de vigilance à partir de 1996. Anonymement, les agriculteurs peuvent témoigner des incidents qu'ils ont pu constater en utilisant des pesticides.


"Depuis la mise en place de ce réseau, 2.700 signalements ont été enregistrés, soit près de 200 par an en moyenne", explique Yves Cosset, médecin en chef de la santé et de la sécurité au travail à la MSA. "Ils concernent surtout des irritations cutanées, les troubles digestifs comme les diarrhées ou les problèmes neurologiques."

Au-delà de la veille et de la prévention, la MSA est également chargée d'accorder ou non le statut de maladie professionnelle. Pour l'association Phyto'Victimes, près de neuf demandes sur dix sont rejetées, faute de figurer dans la grille des pathologies liées aux pesticides.

"Le taux de refus est inférieur à 10%", rétorque Yves Cosset, qui juge que le nombre de dossiers déposés est stable.


Au cours des dix dernières années, seulement 47 cas ont été reconnus. Principalement des cancers du sang, de la vessie ou des troubles respiratoires, explique le médecin.

En 2012, la maladie de Parkinson doit être ajoutée aux tableaux et des réflexions sont en cours concernant d'autres pathologies, dit Yves Cosset sans pouvoir préciser lesquelles.


UNE AIGUILLE DANS UNE BOTTE DE FOIN


Face aux difficultés administratives, certains agriculteurs malades disent faire le choix de ne pas entamer une procédure longue et coûteuse en énergie, notamment parce qu'ils utilisent plusieurs produits et ce depuis de nombreuses années.

"C'est comme être couché sur un tas d'épines et tenter de savoir laquelle vous a piqué", témoigne un agriculteur d'une cinquantaine d'années qui a soigné un cancer de la prostate.

Il reconnaît pourtant que les pesticides ont aussi permis d'augmenter fortement les rendements dans tous les secteurs.

Un argument repris par les fabricants de phytosanitaires de l'Union de l'Industrie de Protection des Plantes (UIPP).


Ce syndicat se retranche derrière l'autorisation de mise sur le marché (AMM) que lui délivre pour chaque produit le ministère de l'Agriculture. Mais il assure que dès qu'un produit est reconnu cancérigène pour l'homme, il est retiré du marché.

"Je pense que si on avait un problème fort sur la santé avec les pesticides on l'aurait déjà vu", estime Jean-Marie Bocquet, directeur général de l'UIPP, précisant que 75% environ des substances, parmi les plus toxiques, ont été retirées en application de la réglementation européenne.


"CRIMINEL"


"Aujourd'hui les études ne sont pas suffisamment spécifiques pour pointer une, deux ou trois molécules. Ce n'est pas satisfaisant pour nous", ajoute-t-il.

En complément des études partielles déjà menées en France, l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses) a décidé de s'autosaisir pour mener une enquête globale sur la santé des agriculteurs, dont les conclusions sont attendues d'ici 2013.


Le ministère de l'Agriculture n'a pas été en mesure de fournir une position sur le sujet. Le ministre Bruno Le Maire a cependant fait ajouter la prévention des risques liés à l'utilisation des pesticides au plan Ecophyto 2018, d'abord censé réduire leur utilisation dans un but environnemental.

En attendant la reconnaissance des autorités, un deuxième agriculteur s'est lancé dans une bataille judiciaire contre Monsanto, qui n'a pas donné suite aux demandes d'interview.


Jean-Marie Desdions veut prouver que c'est une exposition sur le long terme au Lasso qui a provoqué son myélome, un cancer des os. Les analyses ont retrouvé le même principe actif, le monochlorobenzène, dans son organisme.

"Quand une firme écrit noir sur blanc qu'il ne faut pas de protection vu les faibles doses de monochlorobenzène, c'est criminel", estime ce céréalier du Cher qui a subi huit ans de chimiothérapie et trois greffes de moelle.

 

 


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Cancer : 9 cas sur 10 sont liés à l'environnement

Publié le par Gerome

Le nombre de nouveaux cancers est en très forte augmentation. Dans 90 à 95 % des cas le cancer est lié à des causes exogènes, c'est-à-dire, à l'environnement.

 

En 2011, 365 000 les nouveaux cas de cancers ont été enregistrés en France. Chez l'homme c'est surtout le cancer de la prostate qui a frappé (71 000 cas).Chez la femme le cancer du sein a été le plus fréquent (53 000 cas). Viennent ensuite chez l'homme, les cancers du poumon (27 500 cas) et du côlon-rectum (21 500 cas) et chez la femme, les cancers du côlon-rectum (19 000 cas) et du poumon (12 000 cas).

Dans l'Union Européenne, en 2008, le nombre de nouveaux cas de cancers a été estimé à environ 2,4 millions dont 1,3 million (54 %) d'hommes et 1,1 million (46 %) de femmes.
L'augmentation de l'incidence des cancers est observée partout dans le monde et le nombre de nouveaux cas de augmente de manière très significative, notamment dans les pays en voie de développement.


Cette augmentation du nombre de nouveaux cas de cancer en France et en Europe est bien sûr liée en partie à l'allongement de la durée de vie et à un meilleur dépistage.
" Mais ces deux facteurs ne suffisent pas à eux seuls à expliquer cette évolution ", viennent de conclure les chercheurs et des professionnels de santé réunis à Paris dans un Colloque international organisé dans le cadre du plan cancer 2009-2013 par L'Anses ( Agence nationale de sécurité sanitaire), l'INCa (Institut national du Cancer) et l'alliance Aviesan (Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé).


Invités à dresser un état des lieux des connaissances sur les liens entre expositions environnementales et cancers les participants ont ainsi constaté qu'une altération génétique (cause endogène) n'est identifiée que dans 5 à 10% des cas. Et que donc 90 à 95 % des cancers, sont liés à des causes exogènes, c'est-à-dire, à l'environnement au sens large. L'environnement inclut les modes de vie (tabac, alcool, sédentarité, habitudes de consommation alimentaire, exposition solaire...) et les expositions à des facteurs environnementaux naturels (radon...), aux agents chimiques, physiques et infectieux de l'environnement général et professionnel.


Prendre en compte l'effet cocktail et revoir l'approche dose/effet


Pour les chercheurs, " le rôle de certains facteurs environnementaux comme l'amiante, l'arsenic, les émissions de four à coke, la fumée de tabac ou encore les virus HPV est clairement établi ".

En revanche, si " les effets cancérogènes de nombreux autres agents chimiques et physiques sont aujourd'hui suspectés ou possibles, la mise en évidence des risques éventuels encourus soulève des difficultés méthodologiques : expositions à de faibles doses difficiles à quantifier, périodes de latence très longues entre l'exposition et l'apparition de la maladie, etc... ". En outre l'évaluation des risques liés à des expositions combinées à plusieurs produits chimiques (effet cocktail) et à des doses différentes, ne fait que commencer, et elle est malheureusement très difficile à réaliser.


Les grandes études menées sur de larges effectifs de population depuis quelques décennies fournissent des réponses sur certains facteurs environnementaux (expositions à des radiations ionisantes durant l'enfance, travail de nuit, radon, etc.). Mais pour les chercheurs la progression de l'incidence des cancers les plus fréquents (sein, prostate, colorectal...) reste en partie inexpliquée.

Il va donc leur falloir travailler avec des équipes pluridisciplinaires élargies, trouver de nouvelles méthodes d'évaluation des expositions, revoir complètement les doses journalières admissibles actuellement en vigueur, revoir la notion de dose/effet, mettre au point de nouveaux protocoles pour évaluer les effets combinés de différents produits, et à des âges différents, trouver de nouveaux biomarqueurs...
Un travail considérable mais indispensable pour réduire l'incidence des cancers.

 

 


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