Comment les multinationales transforment l’eau en argent

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Les groupes français Veolia et Suez sont les leaders incontestés du marché mondial de l’eau privatisée. Dès qu’une commune cherche à remanier sa gestion de l’eau, les deux plus importants groupes mondiaux se disputent le marché. Ils sont présents sur tous les continents et constituent un oligopole qui pèse sur toute la surface du globe. En France, ils approvisionnent près de 80 % de la population en eau.


Extrait 1 : François Carlier parle du coût de l’eau

Water makes Money retrace le processus qui a conduit à l’abandon des régies publiques, encouragé par « le droit d’entrée » : une pratique consistant, pour les opérateurs privés, à mettre à disposition des communes une confortable somme d’argent afin de s’assurer la conversion au modèle du partenariat public-privé (PPP). Ces mariages d’intérêt ne sont pas restés sans conséquences pour les usagers : factures en constante augmentation, canalisations non entretenues… La longue liste de doléances a incité certaines municipalités, à l’instar de Paris et Grenoble, à choisir la « recommunalisation » pour protéger la ressource en amont et offrir aux habitants un service de qualité.

Extrait 2 : Gérard Chaussetparle de la nécessité d’économiserde l’eau

En France, mais aussi en Allemagne, au Kenya ou au Guatemala, par la voix d’experts tels que Maude Barlow, lauréate du prix Nobel alternatif, d’élus locaux dont Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris chargée de l’eau, et de représentants d’associations de consommateurs, Water makes Money alerte sur les dangers liés à l’hégémonie de Veolia et Suez, qui se traduit par une présence grandissante des multinationales dans les médias, les partis politiques, les ONG et les universités… En éclaircissant les pratiques obscures des grands groupes privés et en montrant l’importance des décisions publiques, le documentaire Water makes Money cherche à alimenter le nécessaire débat sur la gestion de l’eau, ressource vitale universelle et objet des prochains troubles mondiaux…

 

 

 

 



Documentaire de Leslie Franke et Herdolor Lorenz
Coproduction : Kernfilm, La Mare aux Canards, Achille du Genestoux, ZDF/ARTE

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Petit Âge glaciaire : le puissant volcan en cause a été identifié

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Plusieurs indices le soulignent, le Petit Âge glaciaire aurait été provoqué par une éruption volcanique. Le volcan en cause vient d'être identifié en Indonésie, sur l'île de Lombok. Il s'agit du Samalas, dont l'explosion qualifiée de mégacolossale serait survenue entre mai et octobre de l'année 1257. L'enquête est passionnante... 

 

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Entre le XIIIe et le XIXe siècle, l'hémisphère nord a connu une période de refroidissement communément appelée Petit Âge glaciaire. Elle s'est traduite par une importante avancée des glaciers (notamment dans les Alpes), par des étés plus froids, des précipitations incessantes, des inondations plus régulières et par de mauvaises récoltes ayant causé des épisodes de famines. Nous connaissons ces conséquences grâce à divers écrits médiévaux ou à des œuvres d'art (les peintures de Brueghel l'Ancien et Brueghel le Jeune, par exemple). 

La fin de cette période a été datée avec précision depuis quelques années (1850-1860). En revanche, son début est longtemps resté flou, jusqu'à la parution de nouveaux résultats en 2012. Ainsi, l'hémisphère nord se serait abruptement refroidi entre 1275 et 1300, au point que seule une origine volcanique puisse expliquer cet événement. Or, fait intéressant, des dépôts hors normes de sulfates et de microparticules de verre ont été trouvés dans des carottes de glaces issues des pôles. Ils se seraient formés en 1258 ou 1259 et trahiraient la survenue d'une importante éruption volcanique qui pourrait tout expliquer. Elle aurait eu lieu sous les tropiques, mais le mystère depuis plus de 30 ans demeure quant au volcan responsable, car plusieurs candidats se bousculent. 

Au terme d'une minutieuse enquête, une équipe française dirigée par Franck Lavigne (université de Paris 1) a identifié le coupable. Il s'agit du Samalas, un volcan indonésien situé sur l'île de Lombok, à proximité du mont Rinjani. Selon les divers indices, son éruption aurait été l'une des plus fortes de l'Holocène, donc de ces 10.000 dernières années. L'information a été dévoilée dans la revue Pnas

Une éruption volcanique mégacolossale 

Les premiers éléments de preuve ont été trouvés dans le Babad Lombok, un ancien manuscrit en feuilles de palmier lontar. Il y est rapporté que le Samalas est entré en éruption à la fin du XIIIe siècle, avec de lourdes conséquences tant l'événement a été catastrophique. Plusieurs villages ont notamment été détruits par des coulées pyroclastiques, parmi lesquels figure la capitale de l'île à l'époque, Pamatan. À ce jour, le volcan présente une caldeira de huit kilomètres sur six kilomètres, dont la formation causée par l'effondrement de la chambre magmatique a également été rapportée dans l'écrit historique. 

Les indices suivants ont été obtenus en étudiant 130 affleurements sur les flancs de l'ancien volcan, où des ponces déposées en 3 phases successives et d'autres matériaux pyroclastiques sont visibles. Selon les estimations, près de 40 kmde téphras (ensemble des produits volcaniques, à l'exception de la lave) auraient été expulsés lors de l'éruption, dont le panache de cendres serait monté jusqu'à 43 km d'altitude (par rapport au niveau de la mer). Par ailleurs, des dépôts pyroclastiques ont également été trouvés à 25 km de volcan, sur la côte. 

À partir de ces éléments, l'indice d'explosivité volcanique a été évalué à 7 (mégacolossal) sur une échelle de 8. À titre de comparaison, l'éruption du Vésuve en l'an 79 se caractérise par un indice de 5, et celle du Krakatoa en 1883 par une valeur de 6. 

La stratosphère enrichie en aérosols soufrés 

Reste à savoir quand le Samalas est précisément entré en éruption. Pour le déterminer, des datations au carbone 14 ont été réalisées sur des branches et des troncs d'arbres calcinés. Ainsi, il serait emprisonné dans les dépôts pyroclastiques depuis le milieu du XIIIe siècle. L'équipe est cependant parvenue en se basant sur le document historique, mais aussi sur la dispersion des téphras, à préciser ce résultat : entre mai et octobre 1257, ce qui coïncide avec les observations faites sur les carottes de glace. Des correspondances chimiques ont finalement été étudiées pour valider l'origine des dépôts aux pôles. Elles se sont montrées positives. Le Samalas serait donc bien leur source. 

Ainsi, en 1257, une éruption volcanique mégacolossale est survenue sur l'île de Lombok. Elle a enrichi la stratosphère en aérosols soufrés, qui ont alors réfléchi une plus grande partie du rayonnement solaire vers l'espace, ce qui a contribué au refroidissement progressif de l'hémisphère nord. Les particules en suspension se sont rapidement déposées, mais d'autres mécanismes (nouvelles éruptions moins importantes, rétroactions diverses, etc.) ont pris le relais et ont donc maintenu le Petit Âge glaciaire durant encore plusieurs siècles.

 

 


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«Des frelons tueurs» font 42 morts en Chine

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Au moins 42 personnes sont mortes en Chine ces derniers mois suite à des piqûres de frelons géants qui prolifèrent en raison des températures anormalement élevées cet été.

 

 

 

 

 

Des nuées de frelons ont tué 42 personnes au cours des derniers mois dans le nord-ouest de la Chine où ils prolifèrent faute de prédateurs naturels, ont annoncé jeudi les médias officiels.


Les attaques ont commencé en juillet et ont fait 1.640 victimes dont 206 sont actuellement hospitalisées, a indiqué la Commission nationale de la Santé et du Planning familial, citée par l'agence de presse Chine nouvelle.

Selon Huang Rongyao, un responsable de la gestion des espèces nuisibles dans la ville d'Ankang qui a déclaré le plus grande nombre de piqûres, le phénomène est dû aux températures anormalement élevées enregistrées depuis le début de l'été dans la région. «En outre, les frelons sont sensibles aux couleurs vives, à l'odeur de transpiration, à l'alcool, au parfum et à toute chose odorante», a-t-il souligné.


Pas de prédateurs naturels


Hua Baozhen, entomologue à l'université agricole et forestière du Nord-Ouest, précise que la raréfaction des prédateurs naturels du frelon, tels que les araignées et les oiseaux, imputée aux bouleversements écologiques, favorise la prolifération du frelon.


CNWEST, le portail d'information du gouvernement du Shaanxi, a indiqué que les services forestiers de la province avaient dépêché trois équipes pour sensibiliser la population locale aux dangers de l'insecte.Ces frelons, les plus grands connus dans le monde, font à peu près la taille d'un pouce humain et un seul essaim peut abriter des milliers d'individus, selon China News.

Ils s'attaquent en groupe de préférence aux personnes ou aux animaux qui courent, ont rapporté des témoins, piquant à de nombreuses reprises une même cible. Chine nouvelle a diffusé des images de victimes présentant de gros hématomes ayant l'aspect d'une blessure par balle.

 

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« Un taux de leucémie infantile anormalement élevé autour de 10 centrales nucléaires françaises »

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Suite à la publication d’un rapport de l’INSERM mettant en évidence un taux de leucémie infantile anormalement élevé autour des centrales nucléaires françaises, le Journal de la Science a rencontré Jacqueline Clavel, qui a dirigé cette étude.

 

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Comment avez-vous procédé pour obtenir ce résultat ?

 

Jacqueline Clavel (1) : Nous avons pris les 2 753 cas de leucémies survenus entre 2002 et 2007 chez des enfants de moins de 15 ans. Puis nous les avons géolocalisés, afin de repérer ceux qui résidaient à moins de 5 km d’une centrale. Résultat ? Nous avons découvert que sur les 2 753 cas répertoriés en France de 2002 à 2007, 14 concernaient des enfants habitant à moins de 5 km d’une centrale.

Or, si l’on se fie au risque attendu, c’est-à-dire la valeur calculée sur la base de l’incidence nationale de cette maladie, nous aurions du trouver seulement 7,4 cas. Sur la période 2002-2007, il y a donc un doublement significatif de l’incidence des leucémies chez les enfants habitant à proximité des centrales nucléaires par rapport à l’incidence nationale.


Ce doublement de l’incidence des leucémies est-il présent à proximité de toutes les centrales nucléaires françaises ?

 

Jacqueline Clavel : Non. Les 14 cas de leucémie survenus à proximité d’une centrale concernent 10 centrales, sur les 19 que nous avons étudiées. Ceci est d’ailleurs intéressant. Car cela montre que les cas de leucémies ne se concentrent pas sur une ou deux centrales, ce qui aurait alors posé la question d’un dysfonctionnement chez ces centrales. Ici, nous voyons bien que ces cas se répartissent sur un grand nombre de centrales – plus de la moitié du total étudié. Ce qui exclut la possibilité d’un dysfonctionnement affectant une ou deux centrales nucléaires en particulier


Les centrales nucléaires sont-elles les responsables de l’augmentation de ces leucémies ?

Jacqueline Clavel : A l’heure actuelle, rien ne permet de l’affirmer, et cela pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, il se trouve que de 2002 à 2007, soit la période que nous avons étudiée, l’exposition des personnes habitant à proximité des centrales nucléaires aux rejets de gaz radioactifs issus ces centrales a baissé par rapport à la période 1990-2001. Pourquoi cela est-il intéressant ? Car les études menées sur la période 1990-2001 montrent qu’il n’y a pas eu d’augmentation de l’incidence des leucémies chez les enfants habitant à proximité des centrales, alors que les rejets radioactifs étaient pourtant plus importants. Ceci réduit donc fortement la possibilité que les rejets gazeux des centrales nucléaires soit à l’origine de la forte incidence de leucémies mise en lumière par notre dernière étude.

Ensuite, il faut bien voir qu’il existe en France des lieux où la radioactivité naturelle est jusqu’à 1000 fois plus forte que celle présente autour des centrales nucléaires. Pourtant, cela ne se traduit pas forcément par une incidence plus élevée des cas de leucémie.

Enfin, il faut noter que le nombre de cas dont nous parlons ici est très faible : il s’agit de 14 cas. Il est donc difficile de tirer des conclusions définitives sur base aussi réduite.


Pourtant, des études menées en Allemagne et en Grande-Bretagne ont, elles aussi, noté une augmentation de l’incidence des leucémies infantiles à proximité des centrales nucléaires…

 
Jacqueline Clavel : C’est vrai. Mais concernant l’Allemagne, l’augmentation de l’incidence des leucémies infantiles concerne essentiellement la centrale de nucléaire de Krümmel. Les autres centrales ne sont pas concernée. Autour de la centrale de Krümmel, les cas de leucémie infantile ont effectivement fortement augmenté à partir du début des années 90, générant une grande inquiétude dans la population [NDR : Lire par exemple "D'inexplicables leucémies près d'une centrale nucléaire allemande"]. Mais les études menées pour essayer de comprendre l’origine de ce phénomène n’ont pas permis d’élucider le mystère [NDLR : Lire l'étude "Childhood Leukemia in the Vicinity of the Geesthacht Nuclear Establishments near Hamburg, Germany"].

Quant à la Grande-Bretagne, il est vrai que dans les années 1980 et 90, quelques centrales comme celle de Sellafield ont elles aussi concentré un phénomène analogue à celui de Krümmel en Allemagne, en générant un taux de leucémie infantile anormalement élevé dans leur entourage. Mais là encore, les problèmes se concernaient une ou deux centrales, et non sur l’ensemble du parc britannique. Qui plus est, en mai 2011, une étude très détaillée publiée par le COMARE (Committee on Medical Aspects of Radiation in the Environment) a conclu qu’en Grande-Bretagne, le risque de leucémie infantile n’est pas renforcé par la proximité de centrales nucléaires [NDLR : lire sur le site de Nature "Nuclear power plants cleared of leukaemia ].


Mais alors, quelle serait la cause de ce taux de leucémie infantile anormalement élevé à proximité des centrales ?

 

Jacqueline Clavel : Nous pensons que cela provient d’autres facteurs indépendants de la présence des centrales, même si cela doit bien entendu être exploré plus en détail. Ces leucémies pourraient être ainsi causées par la présence de lignes à haute tension, par l’usage de pesticides, par l’existence de foyers infectieux causés par des brassages de population, ou encore par la proximité de sites industriels classés SEVESO.

Toutes ces hypothèses sont d’ailleurs explorées depuis plusieurs années par le projet Geocap [NDLR : lire un descriptif du projet Geocap sur le site de l'INSERM] dont l’objectif est d’analyser le rôle de l’environnement dans les cancers de l’enfant. Les résultats que nous venons de publier sur le taux de leucémie infantile anormalement élevé autour des centrales nucléaires françaises sont d’ailleurs issus du projet Geocap.

 

(1) Jacqueline Clavel est directrice de recherche INSERM. Elle dirige l’Unité INSERM U754.

 

 


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Fukushima: ça ne fuit plus, ça dégueule...

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La compagnie gérante de la centrale accidentée de Fukushima a annoncé jeudi avoir découvert une nouvelle fuite d'eau radioactive d'un réservoir et n'exclut pas qu'une partie de l'eau se soit déversée dans l'océan Pacifique voisin.


Des gouttes avaient été découvertes mercredi en toute fin de journée sur la partie supérieure d'un réservoir par un ouvrier de Tokyo Electric Power (Tepco) alors qu'étaient effectuées des opérations de nettoyage d'eau de pluie.

Quelques heures plus tard, après minuit (17H belge), Tepco a confirmé dans un courriel puis lors d'une conférence de presse qu'il s'agissait d'une fuite, indiquant "on ne peut pas écarter l'hypothèse d'un écoulement au-delà de la zone des réservoirs (entourée d'un muret) vers la mer".


Une fuite de 300 m3 d'eau très radioactive s'était déjà produite en août d'un gros réservoir de 1000 m3, incident qualifié de "grave" par les autorités. Il avait dégénéré en crise, obligeant Tepco à affecter des moyens supplémentaires pour contrôler le millier de réservoirs de stockage disséminés sur le site.

Un typhon a en outre frôlé mercredi le Japon et provoqué de fortes pluies dans l'est mercredi, averses auxquelles n'a pas échappé le complexe atomique ravagé par le tsunami du 11 mars 2011.

Cette eau de pluie s'est accumulée dans les zones où sont installés des réservoirs.La quantité d'eau était telle qu'elle a franchi cette petite barrière et a pénétré dans le sol alentour, selon Tokyo Electric Power (Tepco).


La centrale accidentée Fukushima Daiichi regorge d'eau radioactive en partie stockée dans un millier de réservoirs ou accumulée dans les sous-sols du site.

Tepco se débat depuis plus de deux ans avec ce liquide dont la quantité augmente de jour en jour, une partie s'écoulant aussi régulièrement dans l'océan Pacifique.

 

 


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