Voté le 2 juillet 2019 par l’assemblée, ce texte de loi fait entrer l’Autriche dans l’histoire. Aucun pays d’Europe n’avait encore pris une telle mesure.
Par mesure de précaution faut-il interdire le Glyphosate ? Pour l’Autriche oui et c’est ce qu’a décrété son gouvernement qui est le premier pays d’Europe à voter une telle loi. Cela s’est passé le 2 juillet 2019 et le parlement autrichien a pris une décision radicale, l’interdiction complète de l’utilisation de cet herbicide sur tout son territoire.
Ce verdict, écrit Le Monde, a été pris par « principe de précaution». "Nous ne pouvons pas jouer avec la santé", a lancé Erwin Preiner, membre du conseil national. Le doute et les soupçons étaient devenus trop grands et trop nombreux pour continuer l’utilisation de ce produit. Les députés de gauche ont ainsi profité de l’absence provisoire de la majorité au parlement pour faire passer cette loi. Ils ont été soutenus notamment par les écologistes, les libéraux et l’extrême droite.
Le glyphosate est classé comme « cancérogène probable » par le CIRC, l’une des agences de l’OMS. Certaines études pointent également des risques pour la faune et les abeilles. Dans le reste du monde, le Sri Lanka avait été le premier pays à interdire totalement le glyphosate, avant d’ajouter des dérogations pour des cultures comme le thé ou l’hévéa.
Son interdiction en Autriche a été saluée par les organisations écologistes, comme Greenpeace qui parle d’un vote historique.
Mais selon le parti ÖVP, opposé à cette mesure, l’interdiction serait contraire au droit de l’UE. Il s’appuie entre autres sur la décision de 2017 qui avait permis le renouvellement pour 5 ans de la licence autorisant l’herbicide.
Espérons que cette loi ne soit pas révoquée par l’UE (qui avait reconduit la licence d’utilisation du glyphosate jusqu’au 15 décembre 2022) et espérons que d’autres pays prendront le même chemin que l’Autriche.
On n’avait jamais observé une telle évolution végétale sur un laps de temps aussi court : en dix ans, la flore sauvage a déjà changé sous l’effet du dérèglement climatique, « sur toute la France, tous milieux confondus ».
« Depuis 2009, il y a un réarrangement au sein des communautés végétales en France. Les espèces qui préfèrent des températures élevées s’installent [dans de nouveaux territoires] ou augmentent en abondance », explique à l’AFP Gabrielle Martin du Muséum national d’Histoire naturelle, coauteur de l’étude publiée mercredi dans la revue Biology Letters. A l’origine de cette découverte, un programme de sciences participatives : Vigie Flore du Muséum national d’Histoire naturelle.
Plus la température augmente, plus la végétation change
Depuis son lancement en 2009, 321 botanistes amateurs ou professionnels ont noté chaque année la présence (ou l’absence) d’environ 2.500 espèces végétales (les plus communes des 6.000 présentes en France). Des données qui ont permis à une équipe de chercheurs du Centre d’écologie et des sciences de la conservation, de l’ISEM Montpellier et de l’IEES Paris, d’établir l’évolution de 550 espèces. Garrigue, prairie ou encore milieu urbain, chaque « vigie-floriste » a sa ou ses parcelles (de 1 km2 chacune) à explorer, toutes choisies par les chercheurs pour leur représentativité.
« La plupart des parcelles se trouvent dans des milieux ouverts », avec des typologies différentes : terres agricoles pour certaines, surfaces modifiées par l’action humaine pour d’autres, mais aussi forêts, prairies…, précise l’étude. En y consacrant en moyenne 1 à 2 jours par an (d’avril à août), les bénévoles ont permis de « caractériser la flore de 3.118 sites sur une période de neuf ans (2009-2017) », précise un communiqué du Muséum. En parallèle, précipitations et températures étaient récoltées par les chercheurs amateurs. Conclusion : les sites où la température a le plus augmenté sont ceux où la végétation a le plus changé.
Certaines espèces s’épanouissent, d’autres déclinent
« C’est la première fois qu’une réponse de la flore est détectée à l’échelle nationale sur un temps aussi court », note Gabrielle Martin. Une réponse qui diffère selon les espèces : certaines s’épanouissent, d’autres déclinent, certaines se déplacent vers le Nord, d’autres prennent de la hauteur.
Selon la spécialiste, « les espèces annuelles [qui vivent moins d’un an] arriveraient à s’adapter plus rapidement au changement climatique que les espèces pérennes [les arbres, les buissons…] ». Et les espèces tolérant bien les températures élevées, notamment certaines graminées comme l’Avoine barbue ou le Brome de Madrid prendraient le dessus sur celles préférant les climats plus frais comme la Renouée faux-liseron ou le Cerfeuil sauvage.
Bonne ou mauvaise nouvelle ?
« Difficile de répondre », pour Gabrielle Martin. Car si ces travaux prouvent que certaines plantes peuvent rapidement s’adapter au changement climatique, ce n’est pas le cas pour toutes les espèces. La diversité végétale s’en trouve modifiée.
« Les changements observés ont forcement un impact sur ceux qui vivent de ce milieu, les pollinisateurs, les oiseaux… », note la spécialiste. Et même si ces modifications ne sont pas forcément synonyme de baisse de diversité, elles auront forcément des conséquences sur les interactions entre espèces.
« Quand de nouvelles espèces [à la recherche de conditions plus favorables] s’installent dans une communauté déjà en place, elle change les interactions entre les espèces et notamment les interactions de compétitions », explique Gabrielle Martin. Des bouleversements qui, à leur tour, ne seront pas anodins sur l’évolution de ces espèces.
La nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre entraîne régulièrement des débats houleux. Le point sur les secteurs polluants en France.
« Arrêtez de taper sur l’avion », stop au « matraquage des automobilistes », halte au « viande bashing »… Chaque fois qu’une mesure est proposée pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du changement climatique, la levée de boucliers est immédiate, avec toujours le même argument : la « vraie » pollution viendrait d’ailleurs.
Mais quelles activités émettent le plus de gaz à effet de serre en France, et dans quelles proportions ? Pour nourrir ce débat, nous nous sommes penchés sur les contributions des principaux secteurs.
Les transports, première source de gaz à effet de serre
Le dioxyde de carbone (CO2) est le principal gaz à effet de serre, mais pas le seul. Pour mesurer l’effet des différents polluants (méthane, dioxyde d’azote…), les spécialistes calculent un pouvoir de réchauffement global en « équivalent CO2 ». C’est cette méthodologie que le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa) utilise pour étudier les émissions françaises dans son rapport Secten.
Selon cet inventaire, les transports sont la première source de gaz à effet de serre en France métropolitaine (29,7 % des émissions en équivalent CO2 en 2017), devant l’industrie et le secteur tertiaire (25,8 %) ou l’agriculture (18,9 %). On comprend donc pourquoi le débat se concentre en grande partie sur ce sujet.
Précision utile : ces chiffres ne concernent que les émissions de GES sur le territoire national. Ils sont donc à distinguer de l’empreinte carbone, qui tient compte des importations.
Les voitures polluent bien plus que les poids lourds
Deuxième constat : les voitures des particuliers sont responsables de près d’un sixième de la contribution française au changement climatique (15,7 %). A elles seules, elles polluent plus que l’ensemble des poids lourds (6,3 %) et des véhicules utilitaires qui sillonnent les routes de France (5,8 %).
Toujours selon ces données, les autres modes de transports ne totalisent que 1,9 % des émissions en France. Certains polluent plus que d’autres à distance parcourue et nombre de voyageurs équivalents. Les vols intérieurs en avion (0,8 % des GES) émettent ainsi environ 60 fois plus que le train (0,1 %). C’est pour cela que des députés proposaient récemment d’en interdire une partie.
Le transport aérien international depuis la France n’apparaît pas dans cet inventaire, mais le Citepa estime qu’il représente l’équivalent de 3,8 % d’émissions de GES supplémentaires, à quoi s’ajoutent 1,2 % d’émissions liées au transport maritime international. Deux données qui accentuent un peu plus encore le poids des transports dans le bilan carbone français.
La consommation de viande, un enjeu loin d’être anecdotique
Si l’agriculture est une source majeure de gaz à effet de serre (18,9 % des émissions françaises), l’élevage représente plus de la moitié de ce total à lui seul (9,0 %), principalement celui des bovins.
A l’échelle mondiale, l’élevage de bétail est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre selon un rapport de 2013 de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Cette proportion est supérieure aux calculs du Citepa, car elle tient compte des émissions du début à la fin de la chaîne de production, transports compris.
La viande bovine pèse pour 41 % des émissions liées à l’élevage, alors qu’elle ne représente que 22 % de la consommation mondiale de viande.
L’agneau et le bœuf sont les viandes les plus émettrices
Une responsabilité partagée entre ménages et entreprises
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, particuliers et entreprises ont tendance à se renvoyer la balle, chacun estimant l’autre responsable de l’essentiel de la pollution.
Mais, lorsque l’on étudie les principales contributions au changement climatique en France, on s’aperçoit que les responsabilités sont partagées. Sur le transport routier, les voitures particulières font jeu égal avec les camions et véhicules utilitaires. Le secteur résidentiel est responsable à lui seul de 11,7 % des émissions. Ce chiffre englobe l’utilisation domestique de peinture, les feux, l’utilisation de solvants et de peintures… Les mêmes types de sources de pollution, mais venant cette fois du secteur tertiaire, pèsent pour 8 % du total.
Entreprises et ménages se partagent la responsabilité de la pollution
Voici les dix principales sources de gaz à effet de serre en proportion en France selon le Citepa (en équivalent CO2)
Difficile, en revanche, d’atteindre la « neutralité carbone » sans demander des efforts drastiques aux entreprises. A commencer par l’industrie, qui pèse pour 17,8 % des émissions de GES (dont 4,7 % pour la seule chimie), et les poids lourds, pour 6,3 %.
Une pollution « moyenne », mais en grande partie délocalisée
Pour relativiser le rôle de la France dans le changement climatique, certains rappellent que le pays ne représente qu’environ 1 % des émissions mondiales de GES. Un constat étayé par les faits : les émissions françaises ne sont qu’une paille en comparaison de celles de la Chine, des Etats-Unis ou de l’Inde, qui émettaient à eux trois plus de CO2 que le reste de la planète en 2017, selon les chiffres compilés sur le site globalcarbonatlas.org.
La France est responsable d'environ 1 % des émissions mondiales de CO2
Cela ne signifie pas que la France serait exemplaire. Compte tenu du fait qu’ils forment 1 % de la population mondiale, les Français revêtent plutôt le profil d’un pollueur « moyen ».
Avec 5,5 tonnes d’équivalent CO2 émises par habitant en moyenne en 2017, la France fait mieux que certains pays développés comme les Etats-Unis (16 tonnes) ou l’Australie (17 tonnes). Encore faut-il rappeler qu’il ne s’agit là que des émissions territoriales : si la France ne s’en sort pas si mal au jeu de comparaisons, c’est aussi parce qu’elle importe beaucoup de biens qui sont consommés en France, mais qui ont engendré des émissions dans le pays où ils ont été fabriqués, et lors de leur transport.
Selon les chiffres de l’Insee, l’empreinte carbone réelle des Français était environ 1,7 fois plus élevée que les seules émissions nationales en 2017. La lutte contre le réchauffement climatique passe donc aussi par la réduction de ces émissions « cachées ».
Le visage du mal : Jair Bolsonaro. Le président brésilien accusé d'avoir accentué la déforestation en Amazonie, aura de nouveaux prétextes pour détruire le bijou de l'humanité en fournissant encore plus de viande de boeuf aux européens et donc plus de terres agricoles pour produitre cette industrie de la mort.
L’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) ont annoncé vendredi s’être entendu sur un texte commercial qu’ils négociaient depuis 20 ans.
L’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) ont annoncé vendredi s’être entendu sur un vaste traité de libre-échange, qu’ils négociaient depuis 20 ans. «Je mesure mes paroles avec soin quand je dis que c’est un moment historique. Au milieu des tensions commerciales internationales, nous envoyons aujourd’hui un signal fort avec nos partenaires du Mercosur», s’est réjoui le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans un communiqué. Le Brésil s’est aussi félicité de cet accord, qualifié d'«historique». L’Argentine a, pour sa part, évoqué un accord «sans précédent».
Les négociateurs européens et sud-américains étaient entrés mercredi soir à Bruxelles dans la toute dernière ligne droite des discussions, avec l’objectif de s’entendre enfin sur ce traité, dans un contexte mondial déstabilisé par la politique commerciale offensive du président américain, Donald Trump. L’annonce de l’accord intervient d’ailleurs au moment où les dirigeants des plus puissantes économies du monde sont réunis à Osaka, au Japon, pour un sommet du G20. L’accord, un des plus vastes jamais conclu par l’UE avec plus de 770 millions de consommateurs concernés et 18 000 milliards d’euros de PIB, suscite cependant la profonde inquiétude des agriculteurs européens, qui craignent une concurrence jugée déloyale, ainsi que des ONG, préoccupées par ses conséquences pour le climat.
emmanuel macron : le visage de la traitrise. Derrière ses beaux discours et ses belles leçons de morale concernant la protection de la planète, cet homme vient d'officialiser avec ses homologues européens le pire traité de l'histoire, la pire des infamies qui intervient au moment le plus critique pour l'humanité.
«Profonde préoccupation»
Le compromis négocié par la Commission doit maintenant être approuvé par les 28 Etats membres. Si tel est le cas, le texte devra alors être validé par un vote en plénière du Parlement européen. De sources concordantes, les Européens attendaient des avancées du côté du Mercosur en matière d’indications géographiques protégées et surtout sur l’ouverture de leur secteur automobile. A l’inverse, les Sud-Américains espéraient un plus grand accès au marché européen pour leur production agricole, en particulier leur bœuf.
Les agriculteurs européens n’ont cessé de protester ces derniers mois contre ces discussions. La semaine passée, le président français, Emmanuel Macron, et ses homologues irlandais, polonais et belge ont d’ailleurs exprimé à la Commission leur «profonde préoccupation» sur les conséquences de cet accord sur leur agriculture. Quelques jours plus tard, un autre groupe de pays – Allemagne, Pays-Bas, Espagne, République tchèque, Portugal, Lettonie et Suède – ont exhorté Bruxelles à conclure cet «accord historique».
Les négociations ont aussi été attaquées récemment dans une lettre ouverte par 340 ONG européennes et sud-américaines, dont Greenpeace ou Friends of the Earth, sur deux autres fronts : l’environnement et les droits de l’Homme. Ces organisations, déjà opposées pour certaines aux précédentes négociations commerciales de l’UE avec les Etats-Unis ou le Canada, condamnent «la détérioration des droits humains et de la situation écologique au Brésil» depuis l’investiture en janvier du président d’extrême droite, Jair Bolsonaro.