Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé ce lundi 10 juin que le Canada allait interdire plusieurs articles en plastiques à usage unique dès 2021.
Bouteilles, pailles, sacs : le Canada va interdire plusieurs articles en plastique à usage unique dès 2021, a annoncé lundi le Premier ministre Justin Trudeau.
Liste précise établie après des évaluations scientifiques
« La pollution par le plastique est un fléau mondial », a dit à la presse le dirigeant libéral en annonçant que la liste de produits bannis sera établie après des évaluations scientifiques.
« Comme parents, on amène nos enfants à la plage et il faut chercher du sable qui n'est pas rempli de plastique, de bouteilles, de styromousses ou de pailles », a déclaré Justin Trudeau en illustrant ce problème majeur de pollution.
Chaque année, un million d'oiseaux et plus de 100 000 mammifères marins dans le monde subissent des blessures ou meurent en s'empêtrant dans des déchets plastiques ou en les confondant avec de la nourriture, indique un communiqué du Premier ministre.
Dans l'Union européenne, 10 produits en plastique à usage unique doivent également être interdits pour 2021, tels que les touillettes, les cotons-tiges, les pailles...
Pressé par le parlement et les médias de préciser la position du gouvernement sur Montagne d'or en Guyane, François de Rugy a affirmé que le projet « ne se fera pas ». Finis le « en l’état actuel » et les autres formulations floues d’avant les élections européennes. L'association "Sauvons la forêt" salue cette grande victoire fruit de trois ans de mobilisation citoyenne.
Emmanuel Macron avait déjà revu, avec le temps, sa position publique sur la mine industrielle de Montagne d’or, passant d’une volonté de « tout faire pour qu’un projet de cette envergure puisse voir le jour » (août 2015), à un « projet qui peut être bon pour la Guyane » (octobre 2017), pour finir par un projet « pas compatible avec une ambition écologique » en l'état actuel début mai 2019.
L’annonce du Conseil de défense écologique le jeudi 23 mai 2019 a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase. En reprenant quasi textuellement les mots du président, à savoir que « le projet actuel “Montagne d’or” est incompatible avec les exigences de protection environnementale », l’annonce a fait l’unanimité contre elle pour son manque de clarté.
Associations, politiques, parlementaires et journalistes ont pressé le gouvernement, et en premier lieu le ministère de la Transition écologique et solidaire, de clarifier une bonne fois pour toutes la situation. Le ministre François de Rugy et les secrétaires d’état Emmanuelle Wargon et Brune Poirson ont finalement répondu de concert que Montagne d’or « ne se fera pas ».
Le projet n’est certes pas définitivement enterré. La réforme du code minier prévue pour décembre 2019 pourrait contenir son lot de (mauvaises) surprises. La visite en Guyane du ministre de Rugy à partir du 13 juin prochain est dans ce sens très attendue.
Mais nous n’allons pas bouder cette importante victoire dans la bataille de l’opinion. Car elle est essentielle et encourageante.
L'association "Sauvons la forêt" remercie les plus de 410.000 signataires de la pétition du Collectif "Or de question" contre la mine d’or industrielle en Guyane. Nous tenons aussi à féliciter les différents individus et groupes qui, de près ou de loin, ont contribué à matérialiser cette grande mobilisation internationale pour la préservation de la forêt amazonienne et de sa biodiversité.
"Or de Question" continue le combat en réclamant le rejet du renouvellement de la concession de la Cie Montagne d’or, le gel des 360.000 ha de permis de recherche (PER) accordés à ce jour par l’Etat, l’arrêt de l’utilisation du cyanure dans l’industrie minière, et enfin la structuration véritable des 25 filières d’emplois endogènes et durables dans le cadre du respect des accords de Guyane.
C'est un sage qui jusque là avait plutôt la tête dans les étoiles. Aujourd'hui, il nous revient avec un cri d'alarme très terre à terre:
Hubert Reeves, le célèbre astrophysicien, continue à 85 ans son combat pour sauver la planète: "Nous sommes en train de vivre un anéantissement biologique" alerte-t-il, en passage au museum de sciences naturelles de Bruxelles, "une extinction de masse des animaux".
Il continue donc à parcourir le monde avec des livres et des conférences pour faire passer un message: il faut sauver notre biodiversité, il est urgent de sauver toutes ces espèces en train de disparaître.
"La diminution des vers de terre, ça ne fait pas la une des journaux. Cependant, c'est tout aussi grave que le réchauffement climatique. Il faut alerter sur l'importance de préserver la nature sous cette forme qui est proche de nous mais que la plupart du temps nous ignorons, parce que ça marche tout seul"
Notre civilisation est en train de surexploiter toutes les ressources de la nature au détriment des animaux ou des insectes qui peuplent la terre et ses océans, prévient-il.
"C'est une situation d'alerte. Il faut prendre conscience que les décisions qui se prennent aujourd'hui vont influencer l'humanité pendant des milliers d'années."
En attendant, de nombreux scientifiques l'ont déjà constaté, une extinction majeure des espèces est en cours. La dernière avait conduit à la disparition des dinosaures ...il y a 66 millions d'années.
"Nous avons déjà éliminé la moitié des espèces vivantes. Ça correspond à ce qu'on appelle une extinction de masse. La sixième depuis un milliard d'années, mais la plus grave car la plus rapide. Auparavant, cela prenait des milliers d'années, maintenant, c'est des décennies. La vie peut s'adapter, mais pas à cette vitesse"
Un message d'urgence qu'il veut à tout prix faire passer aux plus jeunes, en expliquant la biodiversité dans une BD. On y parle des vers de terre, ces véritables ingénieurs des mines, ou encore du nécessaire retour du loup. Un message reçu 5 sur 5 par tous les enfants, scotchés ce matin pendant une bonne heure à leur chaise...
"Aux Pays-Bas, j’ai déposé une proposition pour la suppression des vols de Amsterdam à Bruxelles. Cette proposition de l’opposition a été soutenue par la majorité. Il s’agit du premier vol du monde qui sera banni pour des raisons climatiques."
Mesdames et messieurs,
S’il y a un sujet qui ne pourra avancer sans coopération internationale, c’est le changement climatique. Tout seul on ne pourra jamais gagner la lutte contre le réchauffement climatique. Mais ensemble, nous la gagnerons. C’est pour cette raison que je suis très heureuse d’être parmi vous aujourd’hui.
Aux Pays-Bas, j’ai déposé une proposition pour la suppression des vols de Amsterdam à Bruxelles. Cette proposition de l’opposition a été soutenue par la majorité. Il s’agit du premier vol du monde qui sera banni pour des raisons climatiques.
C’est le premier pas, le début, d’un plus grand mouvement, plus vert. Un mouvement vert la diminution des voyages en avion, et l’augmentation des voyages en train. Aujourd’hui nous faisons un autre pas en avant. Mon collègue, le parlementaire François Ruffin présente une proposition de loi visant à limiter les vols à courte distance.
Pendant longtemps, la croissance dans le secteur de l’aviation était pratiquement sans limites : the sky was the limit. L’aviation avait une position d’exception. Il n’y a toujours pas d’impôts sur la kérosène ni de TVA sur les billets et l’aviation n’est pas incluse dans les objectifs climatiques précis de l’accord de Paris.
Cette position d’exception trouve son origine dans la convention de Chicago. Après la deuxième guerre mondiale, il était considéré d’une grande importance pour la paix universelle que le plus grand nombre de personnes ait la possibilité de voyager. En effet, voyager est important et les voyages nous unissent.
Mais, maintenant la crise climatique exige que nous changeons d’approche vis-à-vis de l’aviation. Les impôts dans le secteur de l’aviation devront être équitables. Cela signifie qu’il nous faut, dans les plus brefs délais, des taxes sur la kérosène ainsi que des objectifs précis définissant la réduction des émissions de dioxyde de carbone pour l’aviation. Les voyages en train en Europe devront devenir une alternative plus attrayante. Nous avons besoin de plus de connexion de train entre les cités européennes et de plus de trains de nuit pour parcourir de plus longues distances.
Amsterdam-Bruxelles : c'est le premier vol supprimé pour des raisons climatiques. Et on le doit à la députée néerlandaise écologiste Suzanne Kröger, qui est venue (en train) nous soutenir à l'Assemblée...
Nous ne pourrons achever nos objectifs qu’à travers une coopération étroite. Les résultats des élections de la semaine dernière font preuve d’une vague verte. La politique climatique est victorieuse dans de plus en plus de pays. Parmi les jeunes, le climat est une des raisons les plus importante pour aller voter. La politique fossile perd de plus en plus de terrain.
C’est pour toutes ces raisons que c’est un grand honneur pour moi de m’adresser à vous, lors de la présentation d’une nouvelle proposition de loi qui limitera les vols à courtes distances. Nous avons besoin de politiciens audacieux qui osent renverser les intérêts établis en proposant de vraies alternatives.
Le mouvement vers plus de trains et moins d’avions gagne vite en importance. Le nombre de personnes qui ne veulent plus prendre l’avion pour les courtes distances augmente et ils demandent une bonne alternative. C’est à nous de nous engager, ensemble, pour la leur offrir.
Je vous remercie de m’avoir offert la possibilité d’assister au lancement d’une loi qui devra limiter les vols à courte distance. Encore un pas en avant pour le mouvement climatique. Merci beaucoup.
L’agriculture bio prend son essor en France, couvrant désormais 7,5% de la surface agricole utile du pays, ce qui permet de contenir les importations de produits bio pour répondre à l’appétit grandissant des consommateurs.
Avec deux millions d’hectares cultivés en bio en 2018 en France, il y a vraiment « un cap franchi » côté production, « en ligne avec l’objectif de parvenir à 15% de la surface agricole en bio fin 2022 », a déclaré mardi Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio, organisme public qui suit l’évolution du bio en France.
Avec 5 000 nouvelles exploitations en bio en 2018, 9,5% des agriculteurs français travaillent en bio, et le secteur fournit 14% de l’emploi agricole, indique l’Agence dans son bilan annuel. Le reste de la chaîne accompagne l’envolée : hausse de 12% du nombre d’entreprises de transformation de produits bio en 2018 et surtout hausse de 41% chez les distributeurs.
Les nouveautés de 2018, « année record » pour le bio, portent surtout sur les grandes cultures (céréales, oléagineux, et légumes secs) qui rattrapent leur retard, avec un bond de 31% de ces surfaces agricoles en bio par rapport à 2017, à 513 000 hectares.
« Il y a eu un phénomène psychologique essentiel chez les agriculteurs pour expliquer ce bond, car il y a encore 15 ans, il n’était pas de bon ton d’être en bio » estime Philippe Henry, le nouveau président de l’Agence bio, lui-même producteur et éleveur bio depuis 22 ans, près de Nancy.
L’envol a aussi été permis par l’augmentation importante des capacités de traitement et de stockage dédiées, l’ouverture de silos et de moulins spécialisés dans les blés bio.
Pour parvenir à 15% de la surface utile agricole en bio fin 2022, l’agence estime que 8% des grandes cultures devront être en bio. Dans le domaine des légumes secs, 40% le sont déjà.
En viticulture aussi, le bond est très important (+20% sur un an), avec 12% du vignoble en bio (94 020 hectares) en 2018. Pour encourager les vignerons à franchir le pas, un label CAB (conversion agriculture biologique), une étiquette blanche sur fond bleu, a été créé.
Le logo permet au viticulteur de vendre son vin un peu plus cher que du non bio pendant le temps de transition de trois ans.
« Gros impact sur les régions »
L’Agence Bio a également souligné le « grand succès » des fruits et légumes biologiques, encouragés par l’objectif affiché dans la loi Alimentation (Egalim) de parvenir à 20% de produits bio ou en conversion en restauration collective d’ici à 2022.
En élevage, les effectifs de poules pondeuses bio ont progressé de 31% entre 2017 et 2018, mais elles ne représentent encore que 13% du total du cheptel.
La filière se dispute actuellement sur le droit ou non de chauffer les serres pour élargir la période de production des fruits et légumes bio, et l’explosion de la consommation a pour l’instant permis de contenir les deux fléaux redoutés par les historiques du secteur : une importation massive de produits bio pour satisfaire la demande, ou au contraire une industrialisation de la production française.
Mais le débat « est primordial » a estimé M. Guhl, « il faut qu’il ait lieu maintenant, car le bio est sorti d’une niche de consommation et il faut regarder comment on va le développer en gardant des valeurs » a-t-il dit, tandis que M. Henry se déclarait « confiant » sur la capacité de trouver des « consensus » entre les différents acteurs de la filière, qui doivent trancher le 11 juillet sur la question du chauffage ou non des serres.
Coté consommation, le bio représente désormais 5% des achats alimentaires des Français avec près de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
L’Agence bio note le renforcement du poids de la grande distribution qui commercialise désormais la moitié des produits bio, alors que jusqu’à l’an passé, les commerces spécialisés menaient la danse. La vente directe conserve 12% de parts de marché en 2018 (+12,8%).
Tout comme en 2017, 69% des produits bio consommés dans l’Hexagone sont produits en France. Relativement les importations stagnent grâce à la montée en puissance de la production française, note l’Agence, même si en valeur, elles augmentent.
L’Agence bio souligne aussi le « gros impact sur les régions » du développement du bio et le « fort dynamisme » du secteur. Les quatre régions qui se distinguent sont l’Occitanie (9 403 fermes), la Nouvelle Aquitaine (6 157), Auvergne-Rhône-Alpes (5 858) et les Pays de Loire (3 270).
Mais c’est Provence-Alpes Côte d’Azur qui consacre le plus de ses surfaces agricoles au bio (25%). Côté départements, les trois premiers sont le Gers, l’Aveyron et la Loire Atlantique qui dépassent chacun plus de 60 000 hectares cultivés en bio.