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Sécheresse : vers une pénurie de lait l'automne prochain ?

Publié le par Notre Terre

En raison de la sécheresse qui touche l'ensemble de l'hexagone, les différentes cultures affichent un rendement moindre et les stocks de fourrage, qui servent à nourrir les vaches, sont déjà entamés. De quoi soulever des questions autour de la présence ou non de lait dans les supermarchés en automne.

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Y'aura-t-il du lait dans nos supermarchés en automne ? La question est loin d'être fantaisiste. La sécheresse qui frappe de plein fouet le pays affecte considérablement le rendement des cultures et réduit les stocks de fourrage qui permettent de nourrir le bétail. Si la situation se poursuit, une pénurie de lait n'est pas à exclure.

Bruno Martel produit du lait bio en Bretagne depuis un mois. Impossible pour lui de nourrir ses vaches dans son pré asséché et la météo est devenue une véritable obsession. "Aujourd'hui, au quotidien, on est en train de scruter les températures, la pluviométrie, le ciel, en se disant 'il faut absolument qu'il y ait de l'eau'. Et du coup, ça devient angoissant à la fin d'être complètement tributaire de l'eau puisque là, on va vraiment l'attendre", expose-t-il au micro d'Europe 1.

La solidarité des consommateurs

Et pour cause, la sécheresse lui fait déjà perdre entre 7.000 et 8.000 € de production par mois. Comme lui, la FNSEA, la Fédération des syndicats d'exploitants agricoles, prévoit une pénurie de lait dans les prochains mois à cause de cette sécheresse. Les stocks de fourrage de l'hiver sont déjà en train d'être consommés. Certains agriculteurs vont même devoir vendre leurs animaux, faute de moyens pour les nourrir. Pour Bruno Martel, les consommateurs doivent se montrer solidaires.

"Ce que je demanderai, c'est surtout la bienveillance de la société. Nos modes de consommation influencent nos modes de production. Si on veut continuer à avoir une agriculture respectueuse de l'environnement, qui s'engage pour la planète, et bien il faut aussi l'accompagner par l'acte d'achat pour pouvoir tenir, même dans les périodes compliquées", soutient-il.

De son côté, la FNSEA demande la mise en place d'un fonds d'urgence et une revalorisation des prix payés aux éleveurs.

Publié dans Nature, Nutrition & Santé

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Les étudiants berlinois banissent la viande dans leur restaurant universitaire

Publié le par Notre Terre

La décision répond à une demande des étudiants, motivée par le bien-être animal et la sauvegarde du climat. En 2013, une proposition similaire émanant des écologistes avait fait polémique.

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Il n’y aura (presque) plus de viande à la cantine. La décision ne vient pas «d’en haut». Ce sont les étudiantes et les étudiants berlinois eux-mêmes qui ont demandé à ne plus voir d’escalopes ou de saucisses de porc dans leurs restos universitaires (Mensa, en allemand). Et s’ils ont exigé du vegan et du végétarien, ce n’est pas pour leur santé, mais pour le bien-être des animaux et la sauvegarde du climat. Le «Studentenwerk», l’équivalent du Crous français, a donc annoncé qu’il réduirait la viande et le poisson à la portion congrue (de l’ordre de 2 % chacun) dans les 34 cafétérias de la capitale. Cet hiver, la part de véganes passera à 68 %, celle du végétarien à 28 %.

Il y a dix ans, une telle décision aurait fait scandale. Aux élections législatives de 2013, les écologistes avaient proposé d’introduire un «jour sans viande» dans les cantines du pays. Une vague de protestation avait été déclenchée et a précipité leur défaite électorale. «Le besoin de changements chez les jeunes universitaires précède souvent ceux de la société tout entière», remarque Petra Mai-Hartung, présidente du Studentenwerk de Berlin.

«Tu es ce que tu manges»

Berlin est la première ville d’Allemagne par le nombre d’étudiants : 160 000. C’est également la pionnière concernant dans le domaine de la nutrition : la Freie Universität était la première université d’Allemagne à avoir supprimé la viande en 2010, en renommant son resto U «Veggie N° 1». La cantine de l’Université technique a renchéri quelques années plus tard en se convertissant au vegan à 100 %. Son nom : «Mensa TU Veggie 2.0». «La fréquentation à la TU a été deux fois plus importante que prévu, ce qui nous a encouragés à généraliser l’offre», insiste Petra Mai-Hartung.

Dans les autres villes d’Allemagne – 400 restos U et 500 cafétérias dans le pays –, la part des plats vegans et végétariens tourne autour de 30 à 50 %. «Dans une ville comme Freiburg [sud de l’Allemagne, ndlr], pourtant très écolo, les étudiants tiennent à leurs schnitzels (escalopes) et à leurs frites, pointe Stefan Grob, porte-parole de la Confédération des Crous allemands (Deutsches Studentenwerk). Mais plus il y a de femmes et d’étudiants en sciences sociales et politiques, plus les restos U sont véganes et végétariens. Aujourd’hui, l’alimentation fait partie de l’identité des jeunes. Tu es ce que tu manges…»

La décision du Crous berlinois n’est pas appréciée de tous. Les étudiants conservateurs dénoncent une «mise sous tutelle» et une «atteinte à la liberté». «C’est de la politique symbole qui n’aura aucun effet sur le climat», critique Jannik Abt, 20 ans, membre du Cercle des étudiants chrétiens-démocrates (RCDS).
Les cantines des universités ne sont pas les seules à se convertir au véganisme en Allemagne. La tendance vient d’entrer à l’usine, chez Volkswagen, qui a fait sensation en annonçant cet été en supprimant la traditionnelle «Currywurst» (saucisse arrosée de ketchup au curry) et la viande en général, dans une cantine de Wolfsburg, au siège du constructeur. La direction a justifié cette décision par une demande du personnel.

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Un nouveau rapport vient renforcer les liens entre l’exposition aux pesticides et six maladies

Publié le par Notre Terre

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Une vaste analyse de 5 200 études établit une « présomption forte » de lien entre six maladies, dont deux nouvelles, et l’exposition des professionnels.

Pendant trois ans, une douzaine d’experts de l’Inserm a épluché 5 200 études internationales traitant des liens entre les pesticides et la santé humaine. En 2013, une première expertise collective du même type avait conclu à une "«" présomption forte » de lien entre l’exposition professionnelle à certains pesticides et quatre maladies : Parkinson et trois cancers (prostate, lymphomes non hodgkiniens, myélomes multiples).

Troubles cognitifs et maladies respiratoires

La nouvelle analyse, présentée mercredi 30 juin, confirme ces présomptions et en alourdit d’autres. Ainsi, l’épidémiologiste Isabelle Baldi (Inserm Bordeaux) confirme « un lien renforcé pour les troubles cognitifs chez les adultes professionnels (agriculteurs) ». En 2013, l’analyse évoquait une « présomption moyenne ».

Les maladies respiratoires n’avaient pas été étudiées en 2013, toujours chez les agriculteurs, il y a présomption forte de lien entre la broncho-pneumopathie chronique (BPCO) et certains pesticides, particulièrement les organophosphorés. Dans de nombreux cas, souligne la chercheuse, on peut évoquer des liens avec les pesticides en général, mais « il est difficile de descendre dans les familles de pesticides et encore plus dans les molécules. »
Focus sur le glyphosate et les fongicides SDHI

Se focaliser uniquement sur les pesticides les plus décriés, « le glyphosate et les SDHI, serait une erreur », prévient le toxicologue Xavier Coumoul. Le rapport fait cependant un focus sur ces produits. Concernant le glyphosate, l’expertise conclut à une présomption moyenne de lien avec les lymphomes non hodgkiniens, mais seulement avec eux dans l’état actuel de la recherche.

Pour les fongicides SHDI, « il n’existe à ce jour pratiquement aucune donnée épidémiologique portant sur les effets de ces substances sur la santé des agriculteurs ou de la population générale », constatent les chercheurs. Selon eux, les effets cancérogènes trouvés chez des rats et souris ne sont pas extrapolables.

Le chlordécone aux Antilles

Hors exposition professionnelle, forte et directe, les indices de liens sont moins solides. Sauf pour le chlordécone, le pesticide interdit mais encore persistant dans les sols antillais, pour qui le lien avec l’augmentation des cancers de la prostate « est vraisemblable ».
Cependant il y a « présomption de lien fort » entre une exposition « domestique » de mères et les leucémies aiguës de leur enfant. Et une exposition professionnelle du père, avant conception, pourrait avoir un lien avec la leucémie aiguë lymphoblastique pédiatrique…

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Madagascar est le premier pays à subir une famine à cause du réchauffement climatique

Publié le par Notre Terre

Selon un responsable de l’ONU, Madagascar est le premier pays au monde à expérimenter une famine à cause du réchauffement climatique.

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Des enfants tentent de labourer une plantation avec du bétail à Maroalomainty à Madagascar

La famine à Madagascar fait des ravages, contraignant des habitants à manger des criquets, des feuilles de cactus et même de la boue, a alerté vendredi 25 juin un responsable de l’ONU, en soulignant qu’il s’agit du premier pays au monde à expérimenter la faim à cause de la crise du réchauffement de la planète.

La situation actuelle, provoquée par plusieurs années de sécheresse, fait dire au patron du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, qui s’est récemment rendu sur place que « cela ressemblait à ce que vous voyez dans un film d’horreur ».

Une « situation très dramatique »

Vendredi, la directrice régionale du PAM pour le sud de l’Afrique, Lola Castro, qui a accompagné David Beasley dans son voyage, a évoqué une « situation très dramatique », lors d’un entretien vidéo. « Le pire est à venir », a-t-elle prédit.
« Nous avons des gens au bord de la famine et il n’y a pas de conflit. Il y a juste le changement climatique avec ses pires effets qui les affecte gravement », a-t-elle ajouté, jugeant une « action rapide plus que nécessaire » de la communauté internationale.
« Ces gens n’ont contribué en rien au changement climatique et ils en prennent l’entier fardeau à l’heure actuelle », s’est-elle insurgée, en citant David Beasley.
L’emprise de la famine est particulièrement importante dans le sud du pays. Il y a plus d’un mois, l’ONU avait déjà alerté sur une famine en progression mettant à risque plus d’un million de personnes. L’île de l’océan Indien reste difficilement accessible à l’aide comme aux médias, en raison de la pandémie de Covid-19 et des restrictions qui l’accompagnent. Les agences humanitaires peinent aussi à sensibiliser sur la tragédie, alors que les fonds manquent pour apporter suffisamment d’aide.

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Le Mexique bannit le maïs OGM et le glyphosate

Publié le par Notre Terre

Une excellente nouvelle venu d'Amérique du Nord et de surcroit d'un partenaire commercial des Etats-Unis.

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Le gouvernement mexicain s'est engagé à bannir de son sol en trois ans le maïs génétiquement modifié ainsi que le très contesté herbicide glyphosate, des décisions saluées par les organisations environnementales et décriées par le secteur agro-industriel.

Dans un décret entré en vigueur le 1er janvier, le gouvernement du président de gauche Andres Manuel Lopez Obrador a annoncé que les autorités "révoqueront et s'abstiendront d'accorder des permis pour la dissémination dans l'environnement de semences de maïs génétiquement modifié".

Les importations de maïs transgénique seront graduellement réduites jusqu'à ce que plus aucun permis d'importation ne soit délivré d'ici trois ans.

Selon le gouvernement, cette mesure vise à contribuer à la souveraineté alimentaire et à protéger le maïs indigène du Mexique.

Le pays est pourtant un grand importateur de la céréale et en a acheté 714.900 tonnes sur le marché mondial, le maïs étant un ingrédient de base de l'alimentation et est consommé quotidiennement dans les célèbres tortillas.

L'herbicide glyphosate, classé depuis mars 2015 comme "cancérigène probable" par le Centre national de recherche contre le cancer (CIRC), organe dépendant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sera progressivement éradiqué avec une interdiction totale au 31 janvier 2024.

Le décret indique que les organismes gouvernementaux doivent s'abstenir d'acquérir ou d'utiliser le glyphosate et que des alternatives durables doivent être recherchées par l'industrie agro-alimentaire.

Ainsi, "les produits agrochimiques, biologiques ou organiques de faible toxicité, les pratiques agro-écologiques ou celles nécessitant une utilisation intensive de main-d'œuvre" sont favorisées, note le décret.

- Précurseur -

L'organisation environnementale Greenpeace s'est félicitée "de l'interdiction du maïs génétiquement modifié et de l'interdiction progressive du glyphosate d'ici 2024, car ce sont des étapes importantes vers une production écologique qui préserve la biodiversité", a déclaré l'ONG dans un communiqué.

Selon Greenpeace, OGM et glyphosate mettent en danger "la diversité des variétés agricoles conservées dans les champs qui sont fondamentales pour la production alimentaire".

Herbicide controversé à travers le monde, le glyphosate est commercialisé par la firme américaine Monsanto, filiale de la division agrochimie du groupe allemand Bayer qui a annoncé fin juin un accord de plus de dix milliards de dollars pour solder plus de cent mille litiges rien qu'aux Etats-Unis concernant le Round'Up, son herbicide à base de glyphosate accusé de provoquer le cancer.

Contrairement aux défenseurs de l'environnement, Proccyt, organisation représentative de l'industrie agro-alimentaire, a estimé que cette décision gouvernementale était un "pas en arrière".

"C'est un affront, manifeste et opportuniste, qui affecte toute la campagne mexicaine et met en danger la stabilité des prix et la disponibilité d'aliments stratégiques comme le maïs", a déclaré l'organisation dans un communiqué.

Proccyt a en outre averti que les agriculteurs mexicains allaient perdre en compétitivité face aux agriculteurs qui utilisent l'herbicide, notamment Américains.

Avec ces engagements fermes, le Mexique s'impose en précurseur en Amérique latine et au-delà.
En octobre dernier, l'Argentine est devenue le premier pays au monde à approuver la commercialisation de blé génétiquement modifié, tandis qu'en Colombie la pulvérisation en masse de glyphosate par le gouvernement pour détruire les cultures de coca clandestines commence à être remise en question.

En Europe, seul le Luxembourg s'est pour l'instant engagé à se passer du glyphosate dont l'autorisation de commercialisation dans l'Union européenne court jusqu'à fin 2022.

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