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Pour 3.600 scientifiques, la politique agricole européenne est « la cause centrale » de l’effondrement de la biodiversité

Publié le par Notre Terre

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Plus de 3.600 scientifiques originaires de 63 pays affirment que la Politique Agricole Commune (PAC) actuelle est « la cause centrale » de l’effondrement de la biodiversité et de l’urgence climatique au sein de l’Union Européenne. Elle serait également incapable de résoudre les défis socio-économiques en zones rurales. Ils dénoncent notamment une distribution injuste entre agriculteurs, avec son corollaire : le financement de pratiques « qui contribuent à la dégradation des sols et des terres ». Leur constat est sans appel, pour eux, la PAC « sert les intérêts d’une oligarchie agro-industrielle ».

Cette déclaration intervient au moment même où le budget européen 2021-2027 est en cours de négociation, avec notamment la part qui devrait être allouée à la PAC. Les signataires demandent aux institutions européennes d’améliorer « drastiquement » cette politique afin qu’elle « cesse de nuire à l’environnement ». Ils proposent dix actions urgentes pour « inverser les processus destructeurs en cours et permettre de dépenser l’argent des contribuables dans une agriculture respectueuse de la planète ».

Les scientifiques imaginent éliminer immédiatement les aides liées à la production, dédier 10 % de la surface agricole aux habitats naturels et semi-naturels comme les haies, les bandes fleuries, fossés, talus et mares. Ils proposent aussi des financements spécifiques accordés aux fermiers pour des activités de protection de la nature.

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Albi vise l'autosuffisance alimentaire grâce au bio et au gratuit !

Publié le par Notre Terre

Albi

Garantir à tous une alimentation saine et écolo : jamais une aussi grande ville n'avait eu une telle ambition ! Gros plan sur un pari génial et futuriste.

Quand la politique fait preuve de volonté, tout est possible. La preuve à Albi où les élus de la ville viennent de se fixer un objectif aussi concret qu’utile et ambitieux : parvenir à l’auto-suffisance alimentaire de toute la commune à l’horizon 2020 !

Concrètement, cette ville de 51 000 habitants veut réorganiser sa production agricole pour que 100% de ce dont elle a besoin soit disponible dans un rayon de 60km seulement !
Avec à la mise en place de circuits-courts, la ville d’Albi vise trois objectifs : réduire l’impact carbone lié aux transports de marchandise, sécuriser les approvisionnement en cas de crise alimentaire et s’assurer une meilleure qualité des produits consommés !

Mais attention, l’autosuffisance alimentaire ne se décrète pas : elle se construit à force de décisions nouvelles et pragmatiques. Ainsi, la ville d’Albi a déjà préempté 73 ha de friche à deux pas du centre-ville. A mesure qu’elle en deviendra propriétaire, elle les mettra à disposition des nouveaux maraîchers à qui il ne manque qu’une terre pour exprimer le savoir-faire !

Ces terrains seront mis en location pour la modique somme de 70€ par an et par hectare. En échange, leurs exploitants devront juste s’engager à faire du bio et à réserver leur production au marché local.

Depuis le début de l’année, 8ha ont déjà été cédés, et 7 emplois créés !

En marge de cette politique d’acquisition de terres agricoles, la ville d’Albi a aussi décidé de donner un coup de pouce aux "Incroyables comestibles", ce mouvement révolutionnaire qui encourage la culture et la cueillette de fruits et de légumes bio partout, tout le temps et gratuitement !

Dans cette optique, les espaces verts communaux sont là aussi mis à disposition de tous ceux qui ont des graines à semer. Adieu géraniums, bonjour poireaux ! Et tant pis pour les vieilles habitudes, d’autant que ce qui est bon peut aussi être beau !

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Le Figaro rapporte que les habitants n’osent pas encore se servir gratuitement dans ces potagers sauvages encouragés par la mairie. « Ils ont l’impression que c’est du vol ». Il faudra donc un peu de temps pour que la population se réapproprie la terre et ses richesses, mais le mouvement est lancé ! Dernière étape pour parvenir à l’autosuffisance : convaincre la grande distribution de s’approvisionner auprès des producteurs locaux. Et, là aussi, c’est en bon chemin. Il faut dire que les clients consommateurs se détournent de plus en plus des produits venus de loin. Les grandes surfaces n’ont donc plus d’autre choix que de s’adapter !

Ne manger que des aliments sains, bons et produits par ses voisins : l’auto-suffisance alimentaire, c’est ça ! Aujourd’hui, l’idée ressemble encore à une utopie. Mais demain, si les consommateurs et les politiques se donnent la main comme à Albi, alors ce sera la norme !

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200 000 morts à cause des pesticides, mais les gens préfèrent encore le beau au sain

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L'ONU a estimé les décès causés par l'utilisation massive de pesticides qui soutient l'agriculture de masse, et on compte ainsi 200.000 victimes par an de ce choix. Les envoyés spéciaux de l'Onu, Hilal Elver et Baskut Tuncak soutiennent dans leur rapport qu'une utilisation aussi massive de ces produits n'est pas nécessaire pour le développement agricole et les moyens de subsistance de la population croissante. Le rapport a été présenté à Genève, au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies.

Selon le rapport de l'ONU, il est faux de penser que « l'agriculture industrielle intensive, qui repose en grande partie sur les pesticides, est nécessaire pour augmenter le rendement des cultures pour nourrir une population mondiale croissante » Et surtout, les 200.000 décès par an montrent que ces pesticides sont hautement toxiques.

Pendant ce temps, les grandes multinationales du secteur...


Les multinationales du secteur nient jusqu'à la mort. Bien que les dommages causés par l'utilisation massive des pesticides sont scientifiquement prouvés (pollution de l'environnement, des écosystèmes et tout ce qui en découle), ces géants commerciaux se protégent derrière l'absence d'un règlementation qui, d'ailleurs, leur permet d'utiliser des techniques de marketing agressives et tout à fait contraires à l'éthique.

Sur le rapport, nous lisons: « sans ou avec une utilisation minimale de produits chimiques toxiques, il est possible de produire des aliments nutritifs et plus sains, sans polluer ou épuiser les ressources naturelles. »

 

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Pesticides : Bayer et BASF condamnés à verser 244 millions d’euros à un agriculteur

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Sale temps pour les pesticides qui enchainent scandales et procès en tout genre! Le monde se réveille et prend soudain acte de leur dangerosité!

Les groupes allemands ont été condamnés par un tribunal américain à verser un très lourd dédommagement à un cultivateur reprochant à leur pesticide dicamba d’avoir détruit ses vergers de pêches. 

Les groupes allemands Bayer et BASF ont été condamnés par un tribunal américain à verser un dédommagement de 265 millions de dollars, soit 244 millions d’euros, à un cultivateur reprochant à leur pesticide dicamba d’avoir détruit ses vergers de pêches. 

La décision a été rendue samedi par le jury du tribunal fédéral de Cape Girardeau, dans le Missouri, à la suite d’une requête de Bill Bader affirmant que les deux sociétés encourageaient les cultivateurs à utiliser le dicamba de manière irresponsable.

Le dicamba est un pesticide populaire mais controversé pour sa tendance à tuer les cultures dans les champs des voisins. Il se répand facilement et tue les plantes qui ne sont pas adaptées.

Un pesticide controversé 

Selon l’agence Bloomberg, il s’agit du premier procès aux États-Unis concernant le pesticide dicamba. Comme le RoundUp, un autre pesticide controversé commercialisé par Monsanto, le dicamba est sur le marché depuis de nombreuses années. Un peu partout aux États-Unis, des agriculteurs ont porté plainte contre Bayer pour les pertes subies à cause du dicamba.

Cette décision de justice intervient après une autre affaire dans laquelle Bayer a été condamné par un jury californien à verser 290 millions de dollars (267 millions d’euros) à un jardinier atteint d’un cancer incurable, pour ne pas avoir suffisamment informé de la dangerosité du RoundUp.

Bayer, qui a fait valoir que le dicamba était sans danger pour les cultures tant que les utilisateurs suivaient les instructions, a annoncé dans un communiqué lundi son intention de faire appel « dans les plus brefs délais ». BASF n’était pas joignable dans l’immédiat pour réagir. Bayer a racheté en 2018 le mastodonte américain des OGM et des semences, Monsanto, et a dû céder à BASF une partie de ses activités agrochimiques pour satisfaire les autorités de la concurrence.

 

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Le gouvernement a créé une cellule militaire pour surveiller les opposants à l’agro-industrie

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Bienvenue dans la France de Pétain

Démocratie? Où es tu? Liberté? Où vas tu?

L'intouchable lobby de l'agro-business a maintenant son service de renseignement et sa police d'état, armée, et capable d'emprisonner quiconque a l'indécence de défendre la vie sur terre avec un peu trop de véhémence.

Le gouvernement veut « faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle », dénoncent de multiples défenseurs de l’agriculture paysanne et biologique, réunis dans cette tribune. Ils s’inquiètent fortement de la création de la cellule de renseignement Demeter, lancée fin octobre, soi-disant destinée à lutter contre l’« agribashing ».

Il y aura un avant et un après Demeter. Le 13 décembre, le ministre de l’Intérieur de la République française Christophe Castaner s’est rendu dans le Finistère en compagnie de la présidente de la FNSEA Christiane Lambert. Dans le cadre d’une convention signée entre son ministère et ce syndicat agricole. Cette première anomalie démocratique — depuis quand la police républicaine est-elle aux ordres d’une structure privée ? — n’est pas la dernière, de loin.

En effet, ce voyage avait pour but principal de lancer une cellule de la gendarmerie nationale appelée Demeter, la déesse grecque des moissons. Et marque reconnue, depuis des lustres, de l’agriculture sans pesticides. Quel en est le but affiché ? La lutte contre « l’agribashing ». Ce terme est une invention des communicants de la FNSEA, qui prétend sans en apporter la moindre preuve qu’on assisterait en France à une entreprise concertée de dénigrement du monde agricole. Elle permet à ce syndicat de maintenir ce qu’elle fait depuis des dizaines d’années : une pression lobbyiste pour obtenir en retour des avantages économiques.

Le ministre, confronté avec son gouvernement à une situation politique difficile, a donc décidé de jouer ce rôle dangereux, affirmant par exemple : « Depuis quelques années, un phénomène grandit, inacceptable. De plus en plus, nos agriculteurs sont visés par des intimidations, des dégradations, des insultes. »

Empêtré dans cette imprudente déclaration, le ministre démontre dans le même texte qu’il est incapable de prouver par le moindre fait la réalité de ce phénomène. Les chiffres qu’il cite pour 2019 parlent d’eux-mêmes : sur la base de 440.000 exploitations agricoles, les plaintes portent sur 314 tracteurs volés, 24 vols avec violence, 657 voitures dérobées.

Encore faut-il préciser que les vols avec violences ont diminué en un an de 31,4 %. La plupart des centres urbains se damneraient pour de telles statistiques. Il est visiblement plus simple de mobiliser la police que de régler la situation dramatique de la paysannerie française.

Il y a encore plus grave. Volontairement, n’en doutons pas, M. Castaner mélange dans un stupéfiant gloubi-boulga la délinquance vile — cambriolages, vols de matériel, incendies, dégradations —, les occupations de terres agricoles par des gens du voyage, les actions antifourrure ou antichasse. C’est mettre sur le même plan criminel le vol, le droit des populations nomades, celui de la critique sociale et politique.

Il y a encore plus grave. M.Castaner entend s’attaquer dans le cadre de Demeter, ainsi qu’il l’écrit, aux « actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques ». Cette fois, on aura compris : il s’agit de faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle, dont la FNSEA est le principal soutien.

La démocratie, ce n’est pas pactiser avec les lobbies dans le dos de la société

Qui mène « des actions symboliques » contre ce système ? Le mouvement des Coquelicots, qui réclame la fin des pesticides, soutenu par un million de citoyens. Les maires qui prennent des arrêtés contre ces poisons chimiques. Des dizaines de milliers de paysans qui ont déjà choisi l’agriculture biologique. Beaucoup d’autres, qui défendent le modèle de l’agriculture paysanne contre les projets délirants d’usines à vaches, à cochons ou à poulets. Et au total des centaines de milliers de citoyens engagés contre l’importation massive de soja transgénique et donc l’élevage industriel, contre la mort des oiseaux et des insectes, pour des rivières débarrassées de la pollution et des rivages sans algues vertes, enfin pour une alimentation de haute qualité.

Il ne fait aucun doute, à nos yeux, qu’une ligne a été franchie. La démocratie, ce n’est pas pactiser avec les lobbies dans le dos de la société. Et quand le ministre parle « d’améliorer [la] coopération avec le monde agricole et de recueillir des renseignements », chacun comprend ce que cela veut dire. Cela signifie l’intimidation accrue de tous les adversaires décidés de la FNSEA, qui passe nécessairement par la surveillance électronique et informatique, d’éventuelles écoutes téléphoniques, voire des filatures, des infiltrations, ou pire encore, la délation. Bienvenue dans la France pétainiste!

Nous prévenons solennellement le gouvernement que nous refusons cette criminalisation et que nous demandons le démantèlement de la cellule Demeter. Notre contestation de l’agriculture industrielle, non-violente, se fait et se fera au grand jour, dans la conviction d’exprimer la volonté majoritaire de la société française. Nous voulons beaucoup de paysans, beaucoup plus de paysans, heureux et fiers de leur métier, enfin payés au prix convenable pour leur participation au bien commun. C’est en effet un autre monde que celui de la FNSEA.

  • Liste des signataires :

- Valérie Murat, porte-parole de l’association Alerte Aux Toxiques !
- Pierre-Michel Périnaud, président d’Alerte des médecins sur les pesticides
- Sylvie Nony, secrétaire d’Alerte Pesticides Haute Gironde
- Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre
- Jean-francois Lyphout, président de l’Aspro-Pnpp
- Pierrick De Ronne, président de Biocoop
- Gwenola Kervingant, présidente de Bretagne Vivante
- Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes de Canopée
- Michel Besnard, du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest
- Marie-Lys Bibeyran, du Collectif Info Médoc Pesticides
- Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
- Joël Spiroux de Vendômois, président du Criigen
- Alain Bonnec, président d’Eau et rivières de Bretagne
- Jean-Luc Toullec, président de la Fédération Bretagne Nature Environnement
- Guillaume Riou, président de la FNAB
- Eric Feraille, directeur de FNE Aura
- François Veillerette, directeur de Générations futures
- Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France
- Arnaud Apoteker, délégué général de Justice Pesticides
- Daniel Cueff, maire de Langouët (35)
- Patrick Lespagnol, président du Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique
- Eliane Anglaret, présidente de la fédération Nature & Progrès
- Fabrice Nicolino, président de Nous voulons des coquelicots
- Jean-Yves Bohic, président de Ragster
- Carole Le Bechec, présidente du Réseau Cohérence
- Jean-François Baudin, président du Réseau Amap Auvergne-Rhône-Alpes
- Florent Mercier, co-président du Réseau Semences Paysannes
- Jacky Bonnemains, directeur de Robin des bois
- Thierry Thévenin, porte-parole du syndicat Simples
- Gilles Lanio, président de l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF)
- Benjamin Sourice, co-président de Combat Monsanto

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