Le Portugal a fonctionné à l'énergie renouvelable pendant plus de 4 jours

Publié le par Notre Terre

Le Portugal a fonctionné à l'énergie renouvelable pendant plus de 4 jours

La semaine dernière, le Portugal a passé un cap important en matière d'énergie renouvelable : le pays entier a fonctionné pendant 4 jours sans avoir recours à des énergies fossiles.

 

( Je rigole bien lorsque sarkozy prétend que la France ne peut se passer du nucléaire! Cet homme essaye pathétiquement de soutenir un business ainsi qu'un fleuron national sous perfusion... Portugal, Allemagne, Danemark, ces pays montrent au monde que les énergies fossiles et le nucléaire sont issus d'une autre époque!).

 

C'est une première au Portugal, mais c'est aussi une première mondiale. Du 7 mai à 6h45 du matin au 11 mai aux environs de 17h45, la consommation électrique du Portugal a été entièrement couverte par des énergies renouvelables. « Cela correspond à un total de 107 heures durant lesquelles il n'y a pas eu besoin de recourir à une source de production d'électricité non renouvelable, en particulier issue de centrales thermiques au charbon ou au gaz naturel » explique le site Zero.

C'est l'association portugaise APREN, qui s'intéresse de près aux énergies renouvelables, qui en est arrivée à ces conclusions en épluchant le rapport du Réseau national de l'énergie. La progression du Portugal en matière d'énergie renouvelable a été particulièrement importante ces dernières années : durant le premier trimestre de l'année 2013, 70% de l'électricité consommée par le pays était issue d'énergie renouvelable. Sur toute l'année 2014, le pourcentage était de l'ordre de 63%. Le pays a donc désormais atteint 100%, sur une petite durée certes, mais l'avancée reste fulgurante.

 

Ce record a été principalement possible en raison du vent et de la pluie, puisque les éoliennes et l'énergie hydroélectrique comptent parmi les sources d'énergies renouvelables les plus exploitées par le Portugal. Les conditions climatiques sont donc déterminantes : en 2015, "seulement" 50,4% de l'électricité consommée par le pays était issue d'énergie renouvelable, en grande partie en raison d'une sécheresse excessive. La bonne nouvelle, c'est qu'avec le développement progressif de l'énergie solaire et de la géothermie, il reste une marge de manœuvre encore confortable au pays pour s'améliorer.



Le Portugal intègre la liste des pays qui font de plus en plus d'efforts en matière d'énergie renouvelable. La semaine dernière également, l'Allemagne a atteint 100% de consommation d'énergie renouvelable durant quelques heures grâce au vent et au soleil tandis que l'année dernière, le Danemark a produit 140% de ses besoins en électricité sur une journée, uniquement avec l'énergie éolienne. En France, les énergies renouvelables représentaient 19,3% de la consommation électrique du pays en octobre 2015.

 

 

Partager cet article

Une pomme de 1950 équivaut à 100 pommes d’aujourd’hui

Publié le par Notre Terre

Une pomme de 1950 équivaut à 100 pommes d’aujourd’hui

 

 

Mordre à pleines dents dans une pêche et avaler… de l’eau sucrée. Manger toujours plus, pour se nourrir de moins en moins. Tandis que, dans les pays développés, nos apports en calories augmentent, la plupart des aliments non transformés que nous consommons – fruits, légumes et céréales – deviennent des coquilles vides sur le plan nutritionnel.

Une dizaine d’études d’universités canadiennes, américaines et britanniques, publiées entre 1997 et aujourd’hui, font état d’une dégringolade de la concentration en nutriments dans nos aliments.

 

Ces travaux, résumés dans l’étude «  Still No Free Lunch  » de Brian Halweil, chercheur au Worldwatch Institute, confirment l’essor de la «  calorie vide  »  : grasse, sucrée, mais inutile pour la santé.

Même dans les aliments réputés sains, vitamines A et C, protéines, phosphore, calcium, fer et autres minéraux ou oligo-éléments ont été divisés par deux, par 25, voire par 100, en un demi-siècle.

Pour retrouver les qualités nutritionnelles d’un fruit ou d’un légume des années 50, il faudrait aujourd’hui en manger une demi-cagette  !

 

Vitamine C : une pomme hier = 100 pommes aujourd’hui

 

Hier, quand nos grand-parents croquaient dans une transparente de Croncels, ils avalaient 400 mg de vitamine C, indispensable à la fabrication et à la réparation de la peau et des os. Aujourd’hui, les supermarchés nous proposent des bacs de Golden standardisées, qui ne nous apportent que 4 mg de vitamine C chacune. Soit cent fois moins.

 

Philippe Desbrosses, docteur en sciences de l’environnement à l’université Paris-VII et militant pour la préservation des semences anciennes, déplore :

«  Après des décennies de croisements, l’industrie agroalimentaire a sélectionné les légumes les plus beaux et les plus résistants, mais rarement les plus riches sur le plan nutritif. »

Vitamine A : une orange d’hier = 21 oranges d’aujourd’hui

 

Précieuse pour notre vue et nos défenses immunitaires, la vitamine A est en chute libre dans 17 des 25 fruits et légumes scrutés par des chercheurs canadiens dans une étude synthétisée pour CTV News.

Le déclin est total pour la pomme de terre et l’oignon qui, aujourd’hui, n’en contiennent plus le moindre gramme. Il y a un demi-siècle, une seule orange couvrait la quasi-totalité de nos besoins quotidiens – les fameux AJR (apports journaliers recommandés) – en vitamine A.

Aujourd’hui, il faudrait en manger 21 pour ingurgiter la même quantité de la précieuse vitamine. De même, une pêche des années 50 équivaut à 26 pêches aujourd’hui.

 

Fer : la viande en contient deux fois moins

Au début de la chaîne, il y a la céréale. Blé, maïs et soja sont aujourd’hui plus pauvres en zinc, en cuivre et en fer qu’il y a cinquante ans. Appauvries par des décennies d’agriculture intensive et de sélections variétales, ces céréales réapparaissent dans l’auge de nos bêtes, qui, par répercussion, se trouvent moins bien nourries que leurs ancêtres.

 

En bout de chaîne, l’animal devenu steak apportera moins de micronutriments dans nos assiettes. Tel est l’effet domino identifié par le chercheur américain David Thomas. Dans son étude publiée dans la revue Nutrition & Health, il constate qu’à poids égal, un même morceau de viande apporte deux fois moins de fer qu’un demi-siècle auparavant.

Autre dommage collatéral  : le lait «  a perdu ses acides gras essentiels  », déplore Philippe Desbrosses. Des acides essentiels à nos membranes cellulaires, notre système nerveux et notre cerveau. Naturellement présents dans l’organisme en très petite quantité, ils doivent nous être apportés par l’alimentation.

 

Calcium : quatre fois moins dans le brocoli

 

Mauvaise nouvelle. Si le brocoli figure sur la liste de ces légumes que vous ne consentez à avaler qu’en pensant à votre santé, vous n’avez pas fini de grimacer. Alors que ce chou venu du sud de l’Italie contenait 12,9 mg de calcium – allié de la construction osseuse et de la coagulation du sang – par gramme en 1950, ils n’en renfermait plus que 4,4 en 2003, selon une étude de l’université du Texas, soit quatre fois moins.

Si vous comptiez sur lui pour compenser la carence en fer de votre steak, c’est également loupé. Il vous faudrait en mettre six fois plus dans la soupe pour obtenir les mêmes bienfaits que par le passé. Sur les 25 légumes étudiés par l’équipe de recherche canadienne, 80% ont vu leur teneur en calcium et en fer décliner.

 

Le bio est-il une solution  ?

 

Les facteurs de ce déclin sont multiples. Des sols plus pauvres, des végétaux cueillis trop tôt, des traitements de conservation plus fréquents, des croissances plus rapides dopées par les engrais et une réduction du nombre de variétés, sélectionnées pour leur résistance aux parasites et leur rapidité de croissance…

 

Autant d’éléments imputables à une quête de meilleurs rendements. Résultat, «  pour le maïs, le blé et le soja, plus le rendement est important, plus le contenu en protéines est faible  », note Brian Halweil, dans son étude. Même schéma pour les concentrations de vitamine C, d’antioxydants et de bêtacarotène dans la tomate  : plus les rendements augmentent, plus la concentration de nutriments diminue.

A contrario, «  l’agriculture biologique peut contribuer à inverser la tendance  », indique Brian Halweil dans son étude. De fait, à conditions climatiques équivalentes :

« Les aliments bios contiennent significativement plus de vitamine C, de fer, de magnésium et de phosphore que les autres. »

Choisir des aliments mûrs

 

Le chercheur met pourtant en garde  :

«  Si les agriculteurs bios développent un système riche en intrants avec des rendements comparables aux exploitations conventionnelles, le bio verra son avantage nutritionnel s’éroder.  »

De même, si les produits bios sont cueillis avant maturité, ils sont finalement moins riches en nutriments que des produits mûrs de l’agriculture traditionnelle. Seule stratégie pour remettre de la vie dans son assiette  : choisir des aliments mûrs, produits de manière non intensive et partir à la chasse aux variétés oubliées. Une épopée.

Partager cet article

L’« Atlas de la France toxique » dresse l’inventaire des sites les plus pollués

Publié le par Notre Terre

L’« Atlas de la France toxique » dresse l’inventaire des sites les plus pollués

Des pesticides à la pollution de l’air, en passant par les déchets de marées noires, les boues de dragage ou encore les PCB : à travers 36 cartes, Atlas de la France toxique, publié le 4 mai par l’association Robin des bois aux Editions Arthaud, dresse un inventaire des pollutions et des risques qui menacent l’environnement et la santé sur notre territoire.

L’association se défend de seulement dénoncer les pollueurs et veut avant tout faire réagir : « C’est un atlas violent mais réaliste, pédagogique, explique Jacky Bonnemains, son président. Il s’agit d’informer et d’inciter le public, les riverains, les victimes à s’organiser pour interpeller les responsables. »

Cette compilation, réalisée à partir des enquêtes de l’association et des données institutionnelles et publiques, ressemble néanmoins quelque peu à un pot-pourri dont l’odeur donne le tournis : le résultat en devient presque indigeste. Toutefois, ce livre a le mérite de rappeler que toute activité humaine génère des risques et des pollutions, dont on prend trop souvent tardivement la pleine mesure.

 

  • Usage massif de pesticides

Ainsi, la conscience des risques que représentent les pesticides pour la santé et l’environnement a beau grandir, leur usage dans les campagnes françaises ne cesse de croître. Bien que nombre de ces substances chimiques soient classées CMR – cancérogènes, mutagènes (toxique pour l’ADN) ou reprotoxiques (nocifs pour la fertilité) –, le secteur agricole en consomme de plus en plus, avec une hausse annuelle de 5,8 % entre 2011 et 2014, qui s’est même accélérée ces dernières années (+ 9,4 % entre 2013 et 2014), selon les derniers chiffres officiels publiés début mars. La carte des CMR, dressée par Robin des bois à partir des données de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, vient ainsi rappeler les volumes toujours plus importants vendus annuellement dans chaque département français.

 

  • Une amiante toujours présente

Autre exemple de produit toxique, l’amiante, qui a envahi hôpitaux, écoles, usines... Très tôt déclaré cancérogène mais interdit seulement en 1997, l’amiante a été si longtemps exploité en France qu’on est loin encore d’en être libéré. « Vingt millions de tonnes de produits amiantés sont encore en place sur le territoire national », selon Charlotte Nithart, de Robin des bois, qui regrette le manque de communication sur ce matériau. Selon l’atlas, il tuera entre 100 000 et 200 000 personnes en France dans les quarante prochaines années. Le percement du tunnel Lyon-Turin dans les Alpes risquerait même de révéler des gisements jusque-là inconnus. Il faudra alors traiter les déblais comme des déchets toxiques et protéger les ouvriers.

 

  • Une pollution cachée : les déchets de guerre

L’ouvrage évoque également les pollutions que l’on a oubliées, comme les munitions tirées lors des trois grandes guerres qu’a connues la France (1870, 1914-1918, 1939-1945), mais non explosées, qui dorment dans les forêts, les champs et autres lacs, grottes et gouffres. Ou les perchlorates utilisés comme propulseur et comme explosif dans les bombes et les munitions d’artillerie, et qui se sont répandus dans les sols, sous-sols et eaux souterraines et refont surface. Sur plus d’un milliard d’obus tirés lors de la première guerre mondiale, 25 % n’ont pas explosé.

 

En 2012, dans plusieurs communes du Nord et du Pas-de-Calais, des sels de perchlorate ont été découverts dans l’eau potable, à des niveaux supérieurs aux seuils réglementaires. Depuis, plus de 500 communes du nord et de l’est de la France recommandent aux femmes enceintes de ne pas boire l’eau du robinet, rappelle l’Atlas. Car, affectant la glande thyroïde, ces perturbateurs endocriniens retardent le développement des enfants.

 

Les côtes françaises ne sont pas épargnées. Des millions d’armes chimiques et conventionnelles ont été, après chacune des deux guerres mondiales, immergées dans l’océan. La vitesse de corrosion de ces munitions est d’environ 1 mm par an. A ce rythme, les poisons qu’elles dégagent ont le temps de contaminer sans entrave la faune et la flore des fonds marins.

 

 

Partager cet article

WayCap: une capsule de café rechargeable à l’infini

Publié le par Notre Terre

WayCap: une capsule de café rechargeable à l’infini

La consommation de café dans le monde est très importante, cette capsule durable est donc une révolution pour les nombreux consommateurs....

 

Le café est une boisson très consommée sur la planète: 400 milliards de tasses sont bues chaque année à travers le monde. Les capsules de café ont révolutionné notre consommation de cette boisson aux vertus énergisantes, mais elles ont un impact néfaste sur l’environnement. En effet, elles finissent la plupart du temps à la poubelle, sans être recyclées et augmentent donc l’empreinte écologique. Pour faire face à cela, une équipe d’italiens a mis en place un système alternatif pour boire le café.

 

Une méthode aussi rapide qu’un café ordinaire

 

WayCap, c’est le nom de cette capsule rechargeable à l’infini qui risque de faire l’apparition sur le marché d’ici quelques temps. Ce projet a vu le jour dans le pays des espressos, puisque ce sont des italiens qui ont imaginé cette innovation. Elle dispose des mêmes avantages que les célèbres capsules Nespresso, mais possède des caractéristiques supplémentaires, et pas des moindres ! Il suffit de 30 secondes pour la remplir et il n’y a plus qu’à l’insérer dans une machine, comme les petites dosettes traditionnelles. Ce procédé est écologique, mais également économique, puisqu’il est possible de préparer une centaine de tasses avec une boîte à café contrairement aux capsules qui ne peuvent en fournir qu’une dizaine.

 

Les capsules ne finissent plus à la poubelle

 

WayCap permet aux consommateurs de ne plus jeter les capsules en plastique à la poubelle, ce qui réduit considérablement le nombre de déchets que l’on peut retrouver dans la nature. Si vous souhaitez soutenir cette éco-révolution, et être l’un(e) des premier(e)s à posséder cette capsule, sachez que le projet est mis en avant sur la plateforme de financement KickStarter.

Partager cet article

5 milliards de Terriens ne tolèrent pas le lactose.

Publié le par Notre Terre

5 milliards de Terriens ne tolèrent pas le lactose.

 

 

Voici un article très éclairé de Thierry Souccar, grand spécialiste de la nutrition, concernant le lait et l'intolérance au lactose de la majorité de la population terrestre :

 

5 milliards de Terriens ne tolèrent pas le lactose. Faut-il leur faire manger du reblochon et avaler des comprimés de calcium ? On pourrait le croire en lisant la presse.

Alors que je rédige une introduction au livre (à paraître) de Rabia Combet qui propose des recettes gourmandes sans lait, voilà que je découvre un article dans l’Express sur l’intolérance au lactose.

 

Un petit rappel : l’intolérance au lactose, c’est l’incapacité ou la difficulté à digérer le sucre du lait. Tous les bébés sont équipés d’une enzyme, la lactase, qui leur permet de digérer le lactose du lait maternel. Mais à partir de 3-5 ans, l’expression de cette enzyme chute : nos ancêtres n’en avaient aucune utilité puisqu’ils ne consommaient plus de lait après le sevrage. Donc l’écrasante majorité de la population terrestre n’exprime plus de lactase après l’enfance. Seule une minorité de la population (Europe du Nord, Caucase, peuples d’éleveurs… et leurs descendants) a connu une mutation qui rend l’activité de la lactase persistante à l’âge adulte. Voilà pour le contexte. Maintenant, l’article.

 

Mon avis : la journaliste a voulu s’entourer de sources réputées fiables, la démarche est bonne, mais la lecture de Lait, mensonges et Propagande lui aurait épargné quelques mauvaises pioches et une certaine confusion. Je m’explique.

Elle cite par exemple un article paru dans la revue scientifique Hépato-Gastro & Oncologie Digestive : « Chez l'adulte sain, la perte d'expression de l'activité lactasique n'est pas une maladie, mais plutôt une évolution normale ». Bien vu : c’est la règle chez tous les mammifères comme je l'ai dit plus haut.

 

Mais alors pourquoi parler comme le font les auteurs (et la journaliste) « d’hypolactasie », un vocable qui, à l’instar de l’hypothyroïdie, a sa petite consonance maladive, alors que la perte d’activité de la lactase est la norme dans l’espèce humaine ? Tenez : la norme chez un enfant, c’est de distinguer nettement les objets éloignés, pas d’être myope. Faut-il pour évoquer ces enfants qui voient parfaitement bien, parler d’ « hypomyopie » ?

Ce terme d’« hypolactasie » est loin d’être anodin. Il influence le regard que portent les médecins sur la place du lait dans notre alimentation. L’hypolactasie évoquant une anomalie génétique, ce serait bien le signe qu’il est naturel de boire du lait toute sa vie et qu’il est anormal de ne pas en consommer - c'est-à-dire précisément le contraire de la réalité.

 

Mesdames et messieurs les journalistes, médecins et auteurs d’articles dits scientifiques, n’employez plus le terme d’hypolactasie !

 

C’est ici d’autant plus ennuyeux que les auteurs de l’article cité par la journaliste de L’Express, notent très justement que l’incapacité à digérer le lactose « touche environ 75 % de la population mondiale adulte. » Mais aussitôt après, la confusion est totale. Les auteurs, toujours cités par la journaliste, assurent en effet qu’en France, 10 à 30 % de la population est « hypolactasique » (sic).

 

Ce chiffre est faux. D’où vient-il ? En suivant les sources de ces auteurs, on tombe sur une étude… norvégienne. Normal : en Scandinavie, en effet, environ 80% de la population tolère le lactose à l’âge adulte. Mais en France, ce n’est pas le cas. On trouve une prévalence d’intolérance au lactose faible dans le nord du pays, mais pas dans le sud, où il n’y avait pas de tradition d’élevage bovin et de consommation de lait. Chez nous, au total, c’est environ 40% de la population qui ne digère pas le lait à l’âge adulte.

 

Passons aux symptômes de l’intolérance au lactose. Cette fois, la journaliste a pris ses informations auprès d’une diététicienne et d’un médecin gastro-entérologue. Et là encore, le compte n’y est pas. Les seuls symptômes retenus par ces spécialistes sont ceux de la sphère digestive : douleurs, ballonnements, troubles du transit. Mais si ces symptômes sont bien présents chez tous les intolérants, ils sont loin d'être isolés.

Par exemple, les maux de tête, les vertiges se rencontrent dans plus de 80% des cas, les douleurs articulaires dans plus de 70% des cas, les rhinites, sinusites dans 40% des cas, les ulcères de la bouche dans 30% des cas etc… Ce que je veux dire, c’est qu’une intolérance au lactose peut être facilement confondue avec un côlon irritable sauf si le médecin et le patient connaissent les autres manifestations et y sont attentifs. Cet article ne les renseignera pas.

 

Enfin, le point d’orgue est atteint lorsque le médecin et la diététicienne entonnent de concert le sempiternel aria sur les produits laitiers, le calcium et l’ostéoporose. Il n'y manque que la musique de "Nos amis pour la vie".

Loin de moi l'idée d'accabler des spécialistes qui par ailleurs font probablement bien leur travail, mais, à moins d'avoir passé les vingt dernières années reclus dans le gouffre de Padirac, comment des professionnels de santé peuvent-ils croire et faire croire encore qu'il faut manger des laitages pour prévenir les fractures ?

 

Pour le médecin, « limiter certains fromages réduira les apports en calcium et augmentera les risques d'ostéoporose ». Ce médecin s’est-il seulement demandé par quel miracle les deux tiers de la population terrestre qui ne consomment pas de fromage n’ont pas d’ostéoporose ?

La diététicienne n'est pas en reste : « Si on a une intolérance sévère, dit-elle, (…) on peut mettre en place une supplémentation en calcium et en vitamine D, voire en phosphore et en vitamine A. » Et pourquoi pas, tant qu’on y est, en estrogènes et en progestérone, deux hormones présentes dans le lait de vache ? 

 

Mais revoilà le calcium : « Si l'intolérance est plus modérée, poursuit-elle, je conseille de conserver au moins un yaourt ou un morceau de fromage par jour, pour les apports en calcium. Ce dernier est présent dans les fruits et légumes - mais dans des quantités moindres - ou dans les amandes, qui sont très caloriques ».

Moins de calcium dans les végétaux (voir ici la réalité), des amandes trop caloriques (voir la réalité ici), des produits laitiers anti-ostéoporose (voir ici la réalité) et les intolérants au lactose, soit 5 milliards de Terriens, contraints d’avaler du comté ou des comprimés de calcium et phosphore… Hum, comment dire ?

 

 

Partager cet article