Une bactérie et un champignon pour fabriquer du gasoil

Publié le par Gerome

Les scientifiques continuent de chercher le moyen de fabriquer des agrocarburants qui n'entreraient pas en conflit avec la filière alimentaire. Des chercheurs américains explorent une piste prometteuse : faire travailler une bactérie et une levure pour leur faire synthétiser un substitut du gasoil.



Alors que les agrocarburants sont vivement critiqués, l’enjeu des scientifiques est désormais de produire de l’énergie sans empiéter sur la filière agricole, ni altérer la santé des écosystèmes car on reproche même aux bioéthanol et au biodiesel de ne pas être verts. Un récent rapport de l’Agence européenne pour l’environnement a en effet jugé très sévèrement ces agrocarburants : ils entrent en concurrence avec la filière alimentaire et globalement, il se pourrait bien qu’ils ne soient finalement pas bénéfiques pour l’environnement.



D’où la nécessité de trouver des agrocarburants qui n’utilisent que des déchets végétaux ne servant à rien en utilisant par exemple, la capacité de certains êtres vivants, bactérie et champignon, à transformer de simples sucres en une molécule à potentiel fort pour servir de carburant.

Des terpènes pour faire du gasoil

Dans cette optique, il se pourrait qu’une équipe de scientifiques américains du Joint BioEnergy Institute ait trouvé une solution. En modifiant un champignon et une bactérie, ces chercheurs réussissent à produire des quantités importantes de bisabolane, un composé qui peut remplacer le gasoil. Leurs résultats sont présentés dans Nature Communications.



Ils ont d’abord identifié le bisabolane comme alternative au gasoil. Cette molécule (C15H30), un alcane, est formée par son précurseur, le bisabolène, un terpène de la famille des sesquiterpènes (C15H24), via une hydrogénation (gain d’atomes d’hydrogènes). Ces terpènes sont également synthétisés par les plantes, mais avec des rendements beaucoup plus faibles. Selon les auteurs de l’article, utiliser des organismes modifiés est le moyen le plus efficace et le moins coûteux pour en produire en grande quantité.



Les scientifiques ont ainsi transformé une bactérie (la célèbre Escherichia coli) et un champignon (Saccharomyces cerevisiae, la levure de bière) afin qu’ils produisent en abondance des molécules de bisabolène. Pour cela, les biologistes ont sélectionné une enzyme permettant la production à haut rendement de bisabolène à partir de farnésyl diphosphate (FPP).

Augmentation de l'expression des gènes

Puis ils ont modifié génétiquement la bactérie et le champignon, afin d’induire un renforcement de l’expression des gènes codant pour les enzymes impliquées dans la synthèse de FFP. Ils sont ainsi parvenus à augmenter le rendement de chacune des étapes de transformation, menant à la synthèse des terpènes.


Il en résulte un substitut du gasoil... Pour les auteurs, il est particulièrement important de travailler sur du biodiesel plutôt que sur du bioéthanol. En effet, le biodiesel est un substitut direct des autres carburants non verts et ne nécessite pas la création, en parallèle, de nouveaux moteurs adaptés.

Le prochain objectif des chercheurs est de remplacer l'hydrogénation chimique par une transformation enzymatique, en dotant S. cerevisiae et E. coli d'une alkène réductase.

 

 

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Environnement: Une position européenne ambitieuse pour le sommet de Rio

Publié le par Gerome

Les députés européens ont adopté ce jeudi une position commune pour le sommet Rio+20, qui se tiendra au Brésil en juin prochain...

 

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Vingt ans après le premier Sommet de la Terre des Nations unies, Rio va redevenir la capitale mondiale de l’environnement pendant quelques jours en Juin prochain. Lors du sommet Rio+20, les délégations du monde entier viendront partager leurs positions et leurs ambitions pour une «économie verte». Ce sommet-anniversaire sera l’occasion pour l’Union européenne de présenter des résolutions ambitieuses, adoptées jeudi au Parlement. «Seules des mesures énergiques permettront à la population croissante mondiale de partager ses ressources naturelles limitées de manière équitable et durable à l'avenir», a déclaré Jo Leinen, président de la commission de l'environnement au Parlement européen.


Le PIB est dépassé, la taxe Tobin revient à la mode


L’«économie verte», thème de Rio+20, ne doit pas faire oublier «la nécessité de découpler croissance économique et épuisement des ressources naturelles», précisent les eurodéputés. «Je me félicite du signal envoyé sur le concept d’économie verte, réagit l’eurodéputée écologiste Sandrine Bélier. Non à la marchandisation et privatisation des biens communs, non à la reproduction des modèles qui nous ont conduits là où nous en sommes aujourd’hui; et oui à une économie moins consommatrice des ressources, plus équitable.»


Inclure la biodiversité et le respect de l’environnement dans les comptabilités privées et publiques serait une des solutions envisagée par le Parlement européen, qui appelle à trouver de nouveaux indicateurs de richesse et de bien-être pour remplacer le PIB. Les eurodéputés se déclarent également favorables à une «taxe Tobin» sur les transactions financières afin de financer les investissements publics, notamment dans les énergies renouvelables.


Au chapitre énergie, l’Europe souhaite profiter du sommet de Rio pour rappeler les dangers liés aux puits de pétrole dans les environnements fragiles, à l’image de l’Arctique, et afficher son opposition à l’exploitation des sables bitumineux et des gaz et huiles de schiste. Les eurodéputés demandent un contrôle des conditions de production des biocarburants et rappelle que la plus haute sécurité nucléaire est requise après la catastrophe de Fukushima.


Revenir à une agriculture vivrière et une pêche raisonnée

Au-delà de l’économie verte, le Parlement européen a également précisé ses attentes en matière de protection des océans, de lutte contre la déforestation ou de promotion d’une agriculture biologique, locale et vivrière, qui permettrait de réduire la faim dans le monde. L’Europe insiste également sur la nécessité d’un contrôle plus strict des pollutions marines et un meilleur encadrement  des zones maritimes protégées, accompagné d’une politique de «pêche durable» qui assure le renouvellement des espèces.


Une position très claire a été adoptée contre tout projet de «géo- engineering»: les députés européens ne veulent pas de parasol géant ou de nuages fabriqués au-dessus de l’Europe, mais appellent à une réelle mobilisation mondiale contre le réchauffement climatique avec des objectifs chiffrés, mesurés et vérifiés. Une ambition qui devra être confirmée par la Commission européenne en octobre puis portée devant le monde réuni à Rio en juin prochain.

 

 


Publié dans Nature

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La spiritualité et la protection de l'environnement font-ils bon ménage?

Publié le par Gerome

La religion est un sujet qui soulève bien des polémiques. Et pourtant, sans langue de bois, les représentants des cinq plus grandes religions de France (catholique, musulmane, juive, protestante, bouddhiste) ont échangé le lundi 26 septembre à la Global Conference des Ateliers de la Terre sur le thème «Spiritualité et développement durable»...

 

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Guides spirituels et experts en développement durable, même combat?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, le Grand rabbin de Strasbourg René Gutman rappelle qu’il est important de distinguer la religion de la spiritualité. «Alors que la première est délimitée par des frontières dogmatiques, la seconde est universelle et tente de résoudre les problèmes d’altérité.» Dit autrement par Mohammed Moussaoui, président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), «l’essence même de la spiritualité sont des valeurs qui ont permis à des hommes de lutter ensemble pour la liberté, l’égalité et la fraternité.»


Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la question de la spiritualité et du développement durable est abordée lors de rencontres internationales. En novembre 2009, près de 200 représentants de communautés religieuses et des experts environnementaux se sont réunis au Château de Windsor pour apporter des solutions concrètes au changement climatique. L’évènement était parrainé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l'Alliance des Religions et de la Conservation (ARC), une organisation fondée en 1995 par le Prince Philip, mari de la reine Elizabeth II. Et pas plus tard que le 25 juillet dernier, plusieurs responsables religieux se sont rassemblés à l’American Colony Hotel de Jérusalem pour déterminer, face à l’urgence du changement climatique,  des meilleures solutions de collaboration.         


Parallèlement, des figures emblématiques pour la protection de la planète sensibilisent l’opinion publique à la place de la spiritualité dans le développement durable. Dans un article du Monde du 15 avril 2011, Nicolas Hulot explique que «la spiritualité est le chemin que l’on cherche pour nous relier, parce que l’homme n’est pas le Tout, il est la fraction d’un Tout.» Même son de cloche chez Daniel Richard, ancien président de WWF-France, selon qui «en travaillant avec les traditions religieuses, c’est la nature même de la relation de l’homme à la nature que nous pouvons revisiter, afin de restaurer un équilibre plus harmonieux entre l’homme et l’écosystème dont il est partie intégrante


Crises économiques et environnementales: symptômes de la crise spirituelle

Autant de déclarations et d’actions qui incitent à se questionner sur les motifs expliquant un tel regain de spiritualité. Car «si elle était très présente en 1972 lors du Sommet mondial pour le développement durable à Stockholm, ce n’était pas le cas aux Sommets de Johannesburg en 2002 et de Rio en 1992», rappelle lors d’une conférence de presse Bettina Lavigne, directrice du comité d’orientation des Ateliers de la terre.


Pour l’évêque de Troyes, Mgr. Marc Stenger, l’engouement pour la spiritualité n’est pas anodin: «il s’explique par le fait que le monde va mal.» Raison pour laquelle Tampalawela Dhammaratana, vice-président de l'Organisation Mondiale des Bouddhistes, invite chacun d’entre nous à se mobiliser pour la planète: «Nous sommes tous responsables des catastrophes environnementales. Nous devons donc tous contribuer à préserver la nature.»


Aussi grave et pénible que soit la crise, cette période est positive pour Mohammed Moussaoui «car elle permet d’extraire le beurre du lait.» L’enseignement principal se lit donc dans la crise elle-même: «elle nous aide à nous secouer et à réfléchir sur ce que nous allons laisser à nos enfant.» Pour Jacques Varet,  membre de la Commission Eglise et Société de la Fédération Protestante de France, «cette période est l’occasion de promouvoir de nouvelles valeurs morales.»


Entre entreprenariat et solidarité faut-il choisir? 


Dans un monde où les crises environnementales, économiques et sociales se succèdent, une solution pour Mgr. Stenger serait de «développer une spiritualité de la frugalité». Pour lui, «l’enjeu de la spiritualité est de faire découvrir à l’humain sa vocation de solidarité et de responsabilité». Le rabbin René Gutman pousse plus loin le raisonnement en expliquant que «si l’homme est un être solidaire, il est aussi un entrepreneur. Rejeter l’une ou l’autre de ces facettes c’est rejeter une partie de nous-mêmes. Il faut savoir osciller entre la solidarité et le sentiment d’entreprise et d’exploration.»

 

 


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Plus de 2 millions de morts par an à cause de la pollution de l'air

Publié le par Gerome

Une étude de l'OMS estime que les maladies causées par la pollution de l'air serait responsable de deux millions de morts par an, dont 1,3 million dans les villes...

 

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Plus de 2 millions de personnes meurent chaque année dans le monde, du fait de maladies causées par la pollution de l'air, selon une étude publiée lundi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).


Sur ces 2 millions, 1,3 million meurent suite à la pollution dans les villes, qui touche autant les pays développés que les pays en développement. En outre, indique l'OMS, 1,1 million de décès auraient pu être évités, si les normes avaient été respectées. L'air pollué peut «pénétrer dans les poumons, entrer dans la circulation sanguine et provoquer des cardiopathies, des cancers du poumon, des cas d'asthme et des infections respiratoires», indique l'OMS, qui a compilé les données sur la qualité de l'air, fournies par 1.100 villes dans 91 pays.


Selon ces données, 80 des 91 pays ayant transmis des informations à l'OMS, ne respectent pas les valeurs de référence de l'organisation internationale, en matière de pollution de l'air. Dans de nombreuses villes, a indiqué lundi devant la presse le Dr Maria Neira, directrice du département santé publique et environnement de l'OMS, «la pollution atmosphérique atteint des niveaux dangereux pour la santé».


La concentration des particules jusqu'à 15 fois supérieure au seuil maximum


Les zones les plus dangereuses sont situées dans les pays à croissance rapide, comme l'Inde et la Chine. Dans certaines villes, indique l'OMS, qui se refuse à dresser un classement des villes les plus touchées, la concentration des particules fines est jusqu'à 15 fois supérieure au seuil maximum fixé par l'OMS. Cette pollution provient surtout de sources de combustion, comme les centrales électriques et les véhicules à moteur.


Pour le Dr Neira, si les pays «contrôlent et gèrent l'environnement correctement, nous pouvons réduire considérablement le nombre de gens qui souffrent d'affections respiratoires et cardiaques et de cancer du poumon». «De nombreux pays sont dépourvus de réglementation sur la qualité de l'air, et lorsqu'il y en a une, les normes nationales et leur application varient considérablement», a-t-elle ajouté.


Les premières causes de la pollution de l'air sont les moyens de transport, l'industrie, l'utilisation de biomasse ou de charbon dans les cuisines et pour le chauffage, ainsi que les centrales électriques au charbon. Selon l'OMS, les effets les plus graves de la pollution de l'air s'observent chez les personnes déjà malades, les enfants et les personnes âgées.


Pour lutter contre la pollution de l'air, l'OMS recommande le développement des transports publics, la promotion de la marche et du vélo, ainsi que la construction de centrales utilisant des combustibles autres que le charbon. La compilation de données publiée lundi par l'OMS est cependant incomplète, a relevé l'organisation internationale, car il manque les chiffres de nombreux pays, comme la Russie et certains pays africains.

 

 


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Le Français émet toujours plus de CO2

Publié le par Gerome

Les émissions du français moyen ont augmenté ces dernières années assure le cabinet Carbone 4. Qui appelle à un changement radical de notre mode de consommation...


Plus 13% de CO2 en 20 ans: un Français émet toujours plus de gaz à effet de serre pour s'équiper, se déplacer, se soigner, selon un cabinet d'experts qui rappelle que la lutte contre le réchauffement passera nécessairement par un changement de nos modes de consommation. «On croit, quand on regarde simplement nos émissions nationales, qu'on est sur la bonne voie et qu'on pourra réduire nos émissions sans violemment contraindre le consommateur. Nous, on constate que ce n'est pas vrai», explique à l'AFP l'ingénieur Jean-Marc Jancovici, co-fondateur du cabinet Carbone 4.


La question «combien un Français émet-il de gaz à effet de serre (GES)?» appelle en effet deux réponses bien différentes. Selon l'inventaire officiel des émissions françaises, établi par le réseau Citepa, la quantité de GES rejetées depuis le sol français est «restée stationnaire voire a légèrement diminué» depuis 20 ans alors que la population a augmenté. Par habitant, les émissions ont donc diminué, d'environ 25%.


Diminution de la part de la viande rouge

Un paradoxe dû à une différence de méthodologie: le cabinet a comptabilisé non pas le CO2 émis depuis la France mais celui généré par la production de tous les biens et services consommés en un an par un «Français moyen». «La philosophie de notre calcul est donc de chiffrer les émissions qui correspondent non pas à la production française mais à notre confort de vie», résume Jean-Marc Jancovici.


En résulte un véritable «bilan carbone» de la «sphère privée» d'un Français: nombre de kilomètres parcourus hors travail, surface des logements, kilos de viande mangés, achat et usages des téléviseurs, portables, etc. Bilan: en 20 ans, les émissions dues à l'alimentation - premier poste émetteur - ont baissé en raison d'une diminution de la part de viande rouge et celles liées aux logements restées quasi-stables.


Ecrans plat et ordinateurs expliquent la hausse des émissions


Mais c'est loin d'être le cas partout. La principale cause de la hausse des émissions du Français identifiée par cette étude serait ainsi l'apparition en masse des joujoux high-tech comme les téléviseurs à écran plat et les ordinateurs familiaux, qui, loin d'être «verts», réclament «un très lourd parc industriel en amont». Et génèrent des émissions de CO2 en grande partie hors de nos frontières, notamment en Asie où beaucoup sont fabriqués, et n'apparaissent donc quasiment pas dans l'inventaire national français.


Le Français émet également de plus en plus de CO2 pour se déplacer - hors travail - non pas tant à cause de sa voiture, dont les émissions restent plutôt stables, que de l'avion, dont l'accès s'est largement démocratisé. Une autre source non négligeable de la hausse des émissions tient au développement des «services» utilisés par le Français, au premier rang desquels les dépenses de santé, souligne Carbone 4.


«Tout ça nous rappelle, certains ont parfois tendance à l'oublier, qu'on ne pourra rien faire pour lutter contre le changement climatique sans toucher à la consommation», souligne Jean-Marc Jancovici. Même si, nuance Jean-Pierre Fontelle, directeur général du Citepa, «le consommateur n'a pas toujours les moyens de savoir où est fabriqué le produit qu'il achète». «On peut essayer d'acheter ses fruits et légumes en local, mais ce n'est pas toujours aussi facile pour d'autres produits».

 

 


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