Covid-19 : Masques, gants, que deviennent les déchets que génère cette crise sanitaire?
Publié le
par Notre Terre
La crise du coronavirus est-elle en train de nous faire oublier la nécessité de réduire nos déchets? Depuis deux mois, le recours aux protections jetables a fait un grand bond en avant. Et seul notre civisme limitera la pollution engendrée.
Les masques, lingettes, gants, films plastiques, suremballages et autres sont tellement demandés en ce moment qu’ils sont mêmes souvent en rupture de stock. Si leur utilisation apporte une certaine sécurité sanitaire, leur élimination pose d’autres problèmes.
Les hôpitaux ont déjà leur filière qui dirige ces déchets vers l’incinération. Ils séparent les déchets en DASRI, Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux, et en DAOM, Déchets Assimilables aux Ordures Ménagères.
Mais le problème va surgir du côté du grand public, peu habitué à l’usage de ces protections.
Des lingettes qui bouchent les stations d'épuration
Le service Cycle de l’eau de la communauté urbaine de Caen a déjà alerté début mai sur une arrivée massive de lingettes de nettoyage dans les stations d’épuration, une accumulation pouvant causer des dommages sur les installations et donc sur la qualité des eaux.
Le Centre d’Information sur l’Eau, organisme piloté par des organismes comme la Fédération des entreprises de l’eau, Veolia ou encore Suez, vient de publier une alerte du même type :
C'est une conséquence de l'épidémie, le recours aux lingettes désinfectantes et aux masques jetables s'est amplifié, avec des effets néfastes sur les réseaux d'assainissement et sur notre environnement. Les masques commencent à joncher nos caniveaux. Quant aux lingettes, si elles participent à l'hygiène domestique, elles restent, encore et toujours, un véritable cauchemar pour les services de dépollution des eaux usées.
-Alerte du Centre d'Information sur l'Eau-
Des employés affectés au ramassage des masques sur les parkings
Dans certaines grandes surfaces commerciales, un employé doit être affecté au ramassage des masques et des gants jetés sur les parkings. Pour le grand public, ces masques, gants et lingettes sont à jeter impérativement dans la poubelle ménagère. Certaines communautés de communes comme Le Havre Seine Métropole demandent même à leurs administrés un double emballage de ces déchets pour protéger au maximum les personnels de collecte et de tri.
Les associations environnementales comme le GRAPE (Groupement Régional des Associations pour la Protection de l’Environnement) ou Manche Nature s’inquiètent très sérieusement pour la suite. Alors que nous commencions à prendre conscience de la nécessité de rompre avec le « tout plastique », la pandémie du Covid-19 vient tout mettre à terre … ou à l’eau.
Un masque chirurgical met 450 ans à se désagréger
Les masques chirurgicaux jetables sont fabriqués avec des « non tissés polypropylènes », des textiles issus du pétrole aux propriétés intéressantes pour la filtration grâce à l’électricité statique, mais qui comme les lingettes, les couches et autres serviettes mettront près de 450 ans pour disparaitre.
Jetés dans les toilettes ou dans la nature, ces ustensiles finiront sur nos plages ou alimenteront le 7ème continent. De plus, les élastiques des masques formant une boucle sont un piège pour de nombreux organismes vivants.
La seule solution pour ne pas ajouter à cette crise sanitaire, une crise environnementale est donc de jeter masques, gants, lingettes et autres non recyclables dans le bac des ordures ménagères, et en aucun cas dans les toilettes ou dans la nature.