Hugo Clément au chevet des forêts françaises ravagées sur France 5
Hugo Clément dénonce les champs d’arbres qui se développent au détriment des surfaces forestières naturelles. https://www.france.tv/france-5/sur-le-front/
À première vue, les massifs forestiers français semblent se porter à merveille. La preuve: depuis trente-cinq ans leur superficie est passée de quatorze à plus de 16 millions d’hectares. Soit un retour à une étendue comparable à celle du Moyen Âge. Derrière ce chiffre se cache pourtant une réalité alarmante. Voilà ce qu’explique le documentaire Sur le front des forêts, présenté, dans le cadre de sa collection consacrée à l’écologie, par un Hugo Clément, toujours aussi militant, mais également très convaincant.
Ce qui cloche dans les bois de l’Hexagone? Les coupes rases. Une technique d’abattage industrielle qui existait déjà dans les années 1980 et qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans tout le pays. Des milliers d’hectares de forêts anciennes disparaissent ainsi chaque année. Ils sont ensuite remplacés par des champs de sapins douglas, plantés en rang comme des épis de maïs… De quoi fournir du bois calibré, sans défaut, parfait pour l’industrie.
Chênes centenaires transformés en granulés
Que deviennent les chênes ou encore les hêtres coupés par les énormes abatteuses à scies circulaires? Dans le Morvan, on suit Sylvain, ingénieur forestier qui milite pour l’interdiction des coupes rases. Le voilà, accompagné d’autres militants écologistes, dans une usine où sont traités ces arbres, avec parmi eux de nombreux chênes centenaires. Une réalité particulièrement choquante. D’autant plus qu’on découvre que ce bois est tout simplement transformé en granulés pour alimenter les poêles de particuliers. Et ces consommateurs sont persuadés d’agir pour le bien de la planète! Ces granulés sont en effet labellisés «développement durable» et leur production est subventionnée par l’État…
Outre la destruction de la biodiversité, qui accélère le réchauffement climatique, ces champs d’arbres ont entraîné une spécialisation des scieries, devenues de véritables usines qui ne peuvent plus traiter les essences anciennes. Les petites scieries disparaissent et les menuisiers sont contraints d’importer les chênes faute de pouvoir exploiter ceux de France qui pourraient l’être de façon responsable.
Mieux gérer la forêt, Mathias, bûcheron de 32 ans, le fait avec passion. Il a hérité d’un bois de son grand-père et il témoigne: «Il y a deux manières de voir ce patrimoine, soit comme un tas de fric, soit comme un écosystème.» Pour préserver son massif, il prélève chaque arbre avec le souci de donner plus de place et de lumière aux autres.