Marseille: Une école de commerce rase 300 arbres, au moment même de «l'appel de la forêt»

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pins d'Alep coupés Marseille

Comme un décalage. A l’heure où les députés en charge de la filière bois lancent « l’appel de la forêt », l’école de commerce Kedge, à Marseille, vient de couper près de 300 arbres pour son extension. Pas n’importe où, puisque l’établissement se situe sur le campus de  Luminy, aux portes des calanques.

Depuis l’annonce de ce projet d’extension, beaucoup d'opposants grincent des dents. La colère est encore montée d’un cran lorsque, le 22 mai, les machines sont venues couper 292 pins d’Alep. « Il s’agissait d’arbres en parfait état, qui n’avaient aucune trace d’incendie et dont certains pouvaient atteindre 140 ans », dénonce Georges Aillaud, fervent opposant au projet d’extension.
« Ces études sont bidon »

Selon lui, les études d’impacts réalisées en amont n’ont pas été correctement menées. « Ils sont venus une fois sur place en mai, et une fois en novembre. Vous pensez vraiment qu’une journée sur place est suffisante pour se rendre compte de l’importance de la faune et de la flore ? Pour moi ces études sont nulles et non avenues, elles sont bidon », peste-t-il férocement.
En guise de bonne foi, Kedge, qui à chaque fois renvoie vers le site du projet pour avoir des informations, s’est engagé à replanter des arbres. « Les 292 pins d’Alep coupés, qui sont une espèce commune, seront compensés par la plantation de 292 chênes verts, une espèce endémique qui réduit le risque d’incendie », explique le site. Mais Georges Aillaud ne l’entend pas de cette oreille. « Il s’agit d’arbres issus de pépinière, ils vont les arroser pendant deux ans, puis ils crèveront. On trouve ces chênes à Luminy, mais au fond de la cuvette, pas sur les collines », explique-t-il.
Parc national des calanques

Sans compter l’installation d’espèces n’appartenant pas à la garrigue provençale. « Ils vont recouvrir l’endroit où étaient ces pins de terrasses qu’ils arboreront de sauge des Canaries, ou de rose de Chine et c’est comme ça qu’ils pensent restaurer la biodiversité ? », s’étonne Georges Alliaud, qui considère les dirigeant de Kedge comme des éco-cide.
Une stratégie d’autant plus étonnante que le campus de Luminy se trouve à proximité immédiate du Parc national des calanques. « On est dans une aire d’adhésion, qui correspond en réalité au cœur géographique du Parc, et pourtant ils construisent un mur de béton aux portes des calanques. A croire que la CCI, la préfecture et la mairie n’ont pas du tout conscience des enjeux liés au patrimoine végétal », se désole Stéphane Coppey, président de France Nature Environnement dans les Bouches-du-Rhône.
« L’appel de la forêt »

Ces enjeux sont rappelés par les députés en charge de la filière bois, et l’association Reforest’Action. Si des arbres ne sont pas replantés massivement à court terme la filière pourrait disparaître, et ce n’est pas la seule conséquence. « Planter un arbre, ça purifie l’air, ça stocke du CO2, ça renforce la biodiversité, ça filtre l’eau, ça procure de l’emploi. Il y a 440 000 emplois en France qui dépendent de l’exploitation durable des forêts », confiait Stéphane Hallaire, à Franceinfo.
Quant à l’utilisation des 292 pins d’Alep coupés, mystère. « On attend de connaître le tonnage exact pour savoir ce que l’on va en faire », explique Kedge, qui doit verser 5.500 euros de compensation au fonds forestier national. Insuffisant, considère Georges Aillaud : « On se moque de nous sur tous les aspects ! »

appel national reboisement

 

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Pesticides : la France bat des records en matière de dérogations

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pesticides

Avec 58 demandes de dérogations aux restrictions d’usage des pesticides, en 2016, la France dépasse de loin les autres pays de l’Union Européenne.

Le député européen Eric Andrieu, président de la commission parlementaire spéciale sur la procédure d’autorisation des pesticides dans l’Union Européenne fustige la France. Selon lui, le pays dépasse les autres Etats de l’UE en matière de dérogations aux restrictions d’usage des pesticides.

« Avec 58 demandes, contre une moyenne de moins de 10 dans l’UE, la France est championne des dérogations en Europe », a tweeté l’élu socialiste, se basant sur des chiffres européens de 2016, les derniers disponibles, communiqués selon lui par la Commission européenne. Selon ce même tableau, l’Espagne, désormais premier consommateur de pesticides en Europe, était à 30 dérogations en 2016 et l’Allemagne à 25.

La réglementation européenne permet des dérogations à des interdictions de produits phytosanitaires, pour une période maximum de 120 jours. Selon Eric Andrieu « la diversité agricole (française) explique mais ne justifie pas un tel niveau ».
La France doit être plus vigilante

De passage à Paris, M. Andrieu a rencontré le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, avec qui il a notamment évoqué les travaux de la commission parlementaire qu’il préside ainsi que la réforme de la PAC. « J’ai aussi voulu l’informer du niveau de dérogation sur les pesticides (en France). Il faut que la France soit vigilante pour que les dérogations ne soient pas la règle mais l’exception, a-t-il expliqué à l’AFP. La France doit donner l’exemple, pas seulement en parole. »

PEST créée par le Parlement européen en janvier 2018, à la suite de la saga de la ré-autorisation du glyphosate. Forte de 30 membres, cette « commission spéciale sur la procédure d’autorisation des pesticides » dans l’Union doit déterminer notamment s’il y a eu des failles dans le processus ayant conduit à ré-autoriser pour cinq ans le célèbre herbicide. Son rapport est attendu en décembre 2018. Elle doit notamment entendre mardi 15 mai 2018 à Bruxelles les représentants de l’industrie chimique.

 

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Glyphosate: Une pétition appelle la France à respecter son engagement

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glyphosate

Le texte, adressé à Emmanuel Macron, Edouard Philippe et à des ministres, a déjà été signé par plus de 43.000 personnes…

La France va-t-elle interdire le glyphosate ? Alors que le sujet est en débat à l’Assemblée ce mercredi, une pétition lancée par une trentaine d’ONG, syndicats agricoles et associations de consommateurs réclame l’inscription de l’interdiction dans la loi. « La France doit respecter son engagement de sortir du glyphosate en trois ans », réclame le texte, signé par plus de 43.000 personnes mercredi.

« Nous, signataires de cette pétition, demandons que le principe de précaution soit respecté et que la France sorte effectivement du glyphosate dès que possible, avec un plan d’accompagnement adapté pour les agriculteurs », dit le texte, adressé à Emmanuel Macron, Edouard Philippe, aux ministres de l’Agriculture Stéphane Travert, de la Transition écologique Nicolas Hulot et de la Santé Agnès Buzyn, ainsi qu’aux rapporteurs du projet de loi.
Jugeant que « les arguments ne manquent pas, sanitaires, éthiques, environnementaux, agronomiques », ils « exhortent » ces responsables à « interdire ce produit nocif d’ici 2020 ».
Un engagement de campagne de Macron

Après la décision de l’UE cet automne de prolonger pour cinq ans l’autorisation du fameux herbicide, « Emmanuel Macron s’était engagé à l’interdire « au plus tard dans trois ans » », rappellent les organisations à l’origine de la pétition (Générations futures, Union de l’apiculture française, Réseau Environnement Santé, WWF, Bloom, UFC-Que choisir, Ligue contre le cancer, Foodwatch, LPO, Fondation pour la nature et l’homme, etc).

« Or le gouvernement semble rétropédaler » puisque plusieurs propositions d’amendement [à la loi] pour interdire le glyphosate, ont été retirées, « suivant ainsi l’avis défavorable du ministre de l’Agriculture », s’alarment-elles. Ces associations estiment qu'« il n’est pas trop tard : l’engagement d’interdire le glyphosate en France au plus tard dans trois ans peut encore être intégré à cette loi ».
Apostrophé, le ministre de l’Agriculture a tenu à réagir ce mercredi sur le site internet de son ministère. L’interdiction de l’herbicide glyphosate dans les cultures « n’a jamais figuré dans le projet de loi. Il existe un amendement, déposé par un député, qui n’a pas été adopté en Commission », a-t-il indiqué dans une courte déclaration écrite.


« Pas d’interdiction sans solution »

Pour le ministre de l’Agriculture, ce que les signataires qualifient « d’engagement » du président de la République à interdire le glyphosate au plus tard dans trois ans (avant 2020) n’est qu’une « mobilisation ». « La ligne du président de la République est claire et tient en deux phrases : mobilisation pour se passer du glyphosate d’ici trois ans, mais pas d’interdiction sans solution pour les agriculteurs », a déclaré le ministre dans son texte.

Les députés ont entamé mardi huit jours de débats sur cette vaste loi qui doit couvrir aussi bien la rémunération des agriculteurs que les questions d’alimentation.

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Enfin! Les bonbons au dioxyde de titane bientôt interdits

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dioxyde de titane
C'est une grande victoire ! Le gouvernement va  enfin bannir d’ici à la fin de l’année les nanoparticules de dioxyde de titane, très présentes, notamment, dans les confiseries dont raffolent nos enfants.

Exit les nanoparticules de dioxyde de titane dans les bonbons et les plats préparés ! Le gouvernement veut retirer du marché ce colorant très commun au plus vite. « Nous souhaitons suspendre avant la fin de l’année l’utilisation de cette substance comme additif alimentaire en France, nous annonce la secrétaire d’Etat au Développement durable, Brune Poirson. La France a d’ores et déjà saisi la Commission européenne afin de demander aussi des mesures à ce niveau, dès lors que le dioxyde de titane est susceptible de constituer un risque sérieux pour la santé humaine. »

Brune Poirson sera ce vendredi chez Verquin pour « mettre en lumière les initiatives des entreprises vertueuses ». Le confiseur qui produit à Tourcoing (Nord) les Têtes brûlées, best-seller des cours de récré, n’utilise plus cet additif depuis décembre. Dans le monde des sucreries, les français Lutti et Carambar & Cie ont déjà retiré cette poudre blanche, respectivement des Arlequins et des Malabars.

Presque tous les plats préparés concernés

De fait, les confiseurs ont pris les devants début 2017 et se sont engagés collectivement à se passer de dioxyde de titane mais chacun à son rythme. « C’est plus facile à faire pour les grands groupes que pour les petits, pour les bonbons gélifiés type Crocos, que pour les dragéifiés type Smarties », assure Florence Pradier, présidente du Syndicat national de la confiserie.

Au-delà de l’industrie des friandises, l’interdiction va faire grand bruit dans tout l’agroalimentaire. « Parce qu’on en trouve à peu près dans tous les plats préparés », souligne Stéphen Kerckhove, d’Agir pour l’environnement. Son association avait tiré la sonnette d’alarme dès 2016, après en avoir détecté dans 150 aliments depuis les gâteaux Napolitain de Lu jusqu’aux épices pour guacamole de Carrefour, en passant par la blanquette de veau en conserve de William Saurin.


Un additif peu utile

Invisibles à l’œil nu, les nanoparticules réussissent par leur taille à passer les barrières de protections de nos intestins, poumons, foie… où elles peuvent ensuite avoir une action toxique. Dans le cas des nanoparticules de dioxyde de titane, une récente étude sur des rats de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) a montré qu’elles étaient non seulement dangereuses pour le système immunitaire, mais aussi possiblement cancérogènes. Or cet additif ne sert à rien… ou presque. Il n’a aucune vertu nutritive et il n’améliore pas non plus la conservation. Il permet simplement de donner un beau blanc ou de modifier d’autres couleurs.


Surveillez la mention E171

En attendant la disparition du dioxyde de titane, surveillez de près la mention « E171 », son nom de code sur les étiquettes. « Nous réclamons interdiction la plus large possible qui ne concerne pas que notre alimentation mais tout ce qui peut nuire à la santé », plaide Stéphen Kerckhove. Dans son viseur notamment : les produits pharmaceutiques dans lesquels ce colorant controversé se cache très souvent. Selon l’association UFC-Que choisir, plus de 4000 médicaments, souvent très courants, sont concernés comme le Doliprane, l’Advil ou le Spasfon.

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Une route solaire dans l'agglomération de Toulouse alimente en énergie un bâtiment

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route solaire toulouse

Le Sicoval et l’entreprise Colas expérimentent une chaussée équipée de panneaux photovoltaïques qui produisent de l’électricité…

C’est la première route solaire testée dans l'agglomération toulousaine. L' entreprise Colas et le Sicoval viennent d’installer dans la rue l’Occitane, près du cinéma Gaumont Labège, une route solaire d’environ 30 mètres permettant de produire de l’électricité pour alimenter un bâtiment voisin.

Le dispositif, baptisé Wattway, est actuellement en phase de test avant de l’étendre à de plus grandes surfaces de routes si l’expérimentation est concluante. Grâce aux panneaux photovoltaïques posés sur la chaussée, près de 5.000 kWh sont produits par an, soit l’équivalent de la consommation d’électricité et de chauffage nécessaire à une maison. Une borne, installée près de cette route, indique le nombre de kwH produits depuis sa mise en service et même le nombre d’ordinateurs alimentés par jour.


Cinq ans de recherches

Le projet Wattway a été récompensé à la COP 21 puisque cette innovation française est le résultat de cinq années de recherches en partenariat avec l’Institut national de l’énergie solaire. Cet aménagement innovant, d’un montant de 160.000 euros, est financé à 70 % par des aides de l’Etat dans le cadre du programme « Territoire à énergie positive pour la croissance verte » du Sicoval en faveur de l’innovation, de la rénovation du patrimoine, des énergies renouvelables ou de la mobilité.

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