Etats-Unis : Joe Biden ordonne la protection des forêts anciennes américaines

Publié le par Notre Terre

Le président américain a exigé des responsables fédéraux un inventaire des forêts anciennes d'ici un an, ainsi que l'identification des menaces portées à ces arbres.

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La forêt de l'Oregon, aux Etats-Unis, le 21 septembre 2013.

Décision forte pour la Journée de la Terre. Joe Biden a marqué le vendredi 22 avril en ordonnant la protection des forêts anciennes des Etats-Unis. Son décret, signé lors d'une visite à Seattle dans l'Etat de Washington, très boisé et aux paysages souvent spectaculairement sauvages, reconnaît l'importance des forêts anciennes américaines dans la lutte contre le changement climatique, mais aussi leur vulnérabilité aux incendies toujours plus intenses.

Volonté d'agir pour l'Amazonie

Joe Biden a exigé des responsables fédéraux un inventaire des forêts anciennes d'ici un an, ainsi que l'identification des menaces portées à ces arbres. "Nous devons agir rapidement, et avec ce décret lors de la Journée de la Terre, nous montrons que ce moment de menace maximale et d'urgence peut aussi être un moment d'immense espoir", a déclaré le président américain. Le démocrate a fait campagne pour la protection de l'environnement et le leadership américain dans l'action face au réchauffement climatique, mais s'est régulièrement heurté à un manque de soutien du Congrès.

Les forêts américaines absorbent une quantité de dioxyde de carbone équivalant à 10% des émissions américaines annuelles de gaz à effet de serre, a rappelé la Maison Blanche dans un communiqué. Le président américain a aussi suggéré que Washington s'implique davantage dans la lutte pour la survie de la forêt amazonienne au Brésil. "Nous devrions payer les Brésiliens pour qu'ils ne rasent pas leur forêt", a-t-il évoqué.

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Scientist Rebellion : des scientifiques passent à l'action pour sauver le climat

Publié le par Notre Terre

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Des actions non violentes ont été annoncées contre des universités, des centres de recherche et des revues scientifiques de premier plan, pour encourager tout leur personnel à s'exprimer plus fortement et à se battre contre la menace du réchauffement climatique. 

Tirer la sonnette d'alarme ne leur suffit plus. Depuis début avril, des scientifiques d'une vingtaine de pays réunis au sein de Scientist Rebellion, inspiré par Extinction Rebellion, lancent des actions de désobéissance civile afin de souligner l'urgence à agir pour le climat. 

Samedi, des scientifiques du mouvement étaient présents au Muséum nationale d'Histoire naturelle à Paris. 

Le début de leur campagne s'est calé sur la publication du rapport des experts climat de l'ONU (Giec), sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Des actions non violentes ont été annoncées contre des universités, des centres de recherche et des revues scientifiques de premier plan, pour encourager tout leur personnel à s'exprimer plus fortement et à se battre contre ce que le groupe décrit comme une menace existentielle pour l'humanité. "Si nous disons que c'est une urgence, nous devons agir en conséquence", plaide Charlie Gardner, spécialiste en biodiversité tropicale à l'Université britannique du Kent. Scientist Rebellion espère voir "des niveaux élevés de désobéissance civile" de la part d'un millier de scientifiques à travers le monde.

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Un groupe créé en 2020

Mercredi, des scientifiques ont ainsi bloqué l'entrée d'un bâtiment de la banque JP Morgan Chase à Los Angeles (Etats-Unis). "Nous avons choisi JP Morgan Chase car parmi toutes les banques d'investissement dans le monde, JP Morgan Chase finance le plus grand nombre de nouveaux projets liés aux énergies fossiles", justifie l'un des scientifiques, Peter Kalmus, auprès du Guardian (lien en anglais). Le climatologue explique avoir été arrêté pour son action. 

Le groupe Scientist Rebellion a été créé en 2020 par deux doctorants en physique du St Andrews College, en Ecosse. Lors de leur première action d'ampleur il y a un an, une centaine de scientifiques s'en étaient pris notamment au géant de la publication scientifique Springer Nature et à la British Royal Society. Lors de la COP26 en novembre 2021, plusieurs de leurs membres avaient été arrêtés.

Avec un réchauffement d'environ +1,1 °C depuis l'ère pré-industrielle, le monde est déjà victime d'une multiplication des événements extrêmes, canicules, sécheresses, inondations ou tempêtes. Et ce n'est qu'un début, comme l'ont montré les deux premiers volets du Giec sur la physique du climat et les impacts publiés récemment.

Publié dans Nature

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Dérèglement climatique : "On a tous les signaux et pourtant on va droit dans le mur", Thibault, 21 ans, souffre d'éco-anxiété

Publié le par Notre Terre

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"Quand le Giec a publié son dernier rapport sur le dérèglement climatique, j'ai eu du mal à m'endormir..." Thibault, 21 ans, étudiant en école de design à Paris a récemment mis un mot sur les angoisses et les frustrations qu'il ressentait : l'éco-anxiété. "Dans quelle société vais-je vivre quand j'aurai 50 ans ? Est-ce que ce monde sera encore désirable, et surtout vivable pour les générations futures ?" Autant de questionnements qui empoisonnent la vie de ce Lyonnais d'origine.

L'éco-anxiété a récemment été définie comme la combinaison de plusieurs émotions : angoisse, frustration, colère, peur, etc. que peuvent ressentir des personnes quand elles pensent au futur de notre planète et au dérèglement climatique qu'elle subit. "Ce qui m'angoisse c'est qu'on a tous les signaux, toutes les informations scientifiques, on assiste à des conséquences très concrètes de ce dérèglement, et pourtant, on va droit dans le mur", explique encore le jeune homme.

Beaucoup de questions, peu de réponses

L'étudiant se dit encore "très frustré" de voir que la question écologique "n'est quasiment pas abordée par la sphère médiatique ou par les institutions politiques et que le reste de la population reste impassible". Jusqu'à récemment, Thibault ne s'informait pas énormément sur la question climatique, indiquant seulement "faire attention à l'environnement par des gestes de bon sens" dans son quotidien. Depuis ce qui relève d'une véritable prise de conscience chez lui, il a décidé de rejoindre le mouvement militant citoyen Alternatiba pour "s'entourer de personnes qui vivent la même chose et agir ensemble".

Selon lui, œuvrer pour la planète "ne se résume pas à fermer le robinet ou pisser sous la douche, il faut un changement de paradigme de la société !' Même s'il ne se dit pas "découragé" ou "fataliste" devant la situation, il admet que ses angoisses le poussent à réfléchir différemment : "Quelle sera la place d'un designer, le métier que j'apprends, dans dix ans quand on sait l'impact colossal du numérique sur notre planète ?" S'il aimerait pouvoir inclure la question environnementale dans son travail, il regrette que le monde de l'entreprise "n'intègre pas suffisamment cette dimension". "Des questions se posent, ça n'est pas facile de trancher...", conclut-il.

Publié dans Nature

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