Aux Baux-de-Provence, des eaux usées pour mieux irriguer des oliviers
Dans les Alpilles, la sécheresse a fait de 2022 une année dramatique pour les oliviers. Aux Baux-de-Provence, des oléiculteurs aimeraient utiliser les eaux usées (et traitées) à des fins d’irrigation. Une idée qui devra toutefois être testée et autorisée.
Dans les Alpilles, l'année 2022 a été une année noire pour les oliviers. Jusqu'à moins de 70% des récoltes par rapport aux autres années à cause du manque d'eau. Face à ce constat, certains oléiculteurs font le pari de pouvoir se servir des eaux usées après traitement pour irriguer une partie de leur arbres. Aux Baux-de-Provence, ce sont cinq producteurs qui participent à cette expérimentation. "Une autre station d'épuration comme celle de Maussane-les-Alpilles rejette 4000 mètres cube d'eau par jour. Nous, on va prendre ces eaux, dans ce verger. On va mettre quelques centaines d'arbres à disposition de l'expérimentation, pour montrer qu'au final, il n'y aucun impact sur les oliviers", développe l'oléiculteur Jean-Benoît Hugues.
En plus des oliviers, ce test prévu pour le printemps prochain se fera également sur des amandiers. Mais avant cela, il devra être autorisé par la préfecture. L'opération, en plus de l'irrigation de 200 hectares de culture, pourra servir à remplir des citernes en prévision des incendies ou encore à nettoyer les rues et les équipements du territoire.
Seulement 1% des eaux usées sont réutilisées
Dans l'Hexagone, ce sont à peine 1% des eaux usées qui sont réutilisées, contre 14 % en Espagne et 8% en Italie. Malgré cela, des précurseurs français font déjà un usage précieux de cette méthode d'irrigation responsable. Près de Montpellier, un viticulteur irrigue ses pieds de vignes avec des eaux traités depuis cinq ans. "C'est remarquable, en termes de rendement et surtout de qualité", souligne-t-il. L'expérience est pour le moment concluante. "On n'a pas retrouvé d'indicateur pathogène dans le raisin et au niveau fertilisants, on a un apport intéressant pour les agriculteurs", précise un expert.
En prévision des sécheresses futures, la réutilisation des eaux usées, pour les oliviers comme pour le raisin, apparaît comme une solution durable et responsable, sur laquelle les producteurs sont prêts à miser.