Pourquoi l’élection de Giorgia Meloni est une mauvaise nouvelle pour l’écologie
Dans le programme de Giorgia Meloni, la future présidente du conseil italien, l’environnement est décrit comme « une priorité », mais n’apparaît qu’en douzième position (sur quinze), loin derrière le soutien à la natalité ou la lutte contre l’immigration illégale. Giorgia Meloni promet tout autant le redéploiement du nucléaire – arrêté il y a 30 ans en Italie -, que le forage d’hydrocarbures en mer Adriatique et le développement du gaz et des renouvelables, reflétant une absence de ligne directrice solide sur les questions écologiques.
C'est malheureusement une constante chez les partis d'extrême droite. Focalisés sur les questions migratoires, de souveraineté et de défiance permanente à l'égard de Bruxelles, les dirigeants d'extrême droite sont tellement obnubilés par la création de la "Forteresse Europe" qu'ils en oublient que cette Europe fragile est largement menacée par les impacts du réchauffement climatique. Il faudrait être fou ou aveugle pour ne pas se rendre compte que la principale menace qui pèse sur nos vies est la dégradation de l'environnement engendrée par l'activité humaine depuis 250 ans. A l'heure où tous nos gouvernements devraient se mettre au vert, on assiste à une poussée des extrêmes... Quelle illogisme!
La montée en puissance des extrêmes ainsi que des néolibéraux nous renvoient aux heures les plus sombres de notre histoire, comme si à nouveau l'humanité voulait répéter ce triste scénario de la guerre totale. La seconde guerre mondiale prit fin il y a à peine 77 ans que nous sommes en train de nous préparer pour la suivante et la montée des extrêmes est à voir comme un signe précurseur de grands troubles qui viendront nous balayer.
Depuis 2018 nous observons une progression très nette des extrêmes droite en Europe, que ce soit aux élections européennes, présidentielles ou législatives, de la France à la Suède en passant par l'Autriche, la Bulgarie ou la Grèce. Et à chaque fois qu'un parti d'extrême droite prend le pouvoir, c'est la nature qui paie le prix fort : productivisme, protectionnisme, conservatisme, voilà donc leur unique crédo.
Nous voyons aujourd'hui une Europe qui se ferme et qui se prépare tacitement à la guerre ou du moins à de puissants changements. La guerre en Ukraine, l'augmentation des crédits militaires partout dans le monde ainsi que les exercices conjoints des forces de l'OTAN et, face à elle des "non alignés" qui montrent les muscles sont des signes qui doivent être pris très au sérieux.
Nous sommes en train de perdre la Terre et certains s'arrêtent encore à des considérations raciales, nationalistes ou égotiques. Le seul effort de guerre qui soit soutenable et qui apportera de bons fruits est l'effort de guerre collectif pour lutter et se préparer contre les ravages des bouleversements climatiques. Les nationalismes exacerbés sont en train d'étouffer le seul combat qui vaille d'être mené : la lutte pour la Vie.