Et si le CO2 commençait à décliner maintenant ?

Publié le par Notre Terre

Si elle le voulait, l’humanité pourrait amorcer dès maintenant le déclin de ses émissions de CO2, déjà ralenties par la crise.

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Crise du Covid oblige, les émissions de CO2 ont connu un recul historique de 7 % en 2020, et les investissements dans la production d’énergie, de 18 %.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) lance donc un beau défi, dans son rapport annuel, paru hier : l’année 2019 pourrait rester le pic historique d’émissions de CO2 de l’histoire de l’humanité. Il suffirait de ne pas tout recommencer comme avant, comme on l’a fait après la crise de 2009. Une telle erreur ajouterait en dix ans 12 millions de morts prématurées par la pollution de l’air.

Moderniser les équipements

Mais attention, prévient l’AIE, la transition énergétique, il faudra vraiment la vouloir. Même si, durant la pandémie, on a continué à investir dans les énergies renouvelables plus que dans les autres, la crise peut ralentir la mutation. Et l’on compte encore plus de 770 millions d’êtres humains privés d’électricité dans le monde.

Or, si l’on cessait dès maintenant de construire toute nouvelle centrale ou usine alimentée aux énergies fossiles, la seule poursuite de l’activité des centrales thermiques, raffineries, hauts-fourneaux, cimenteries, etc. suffirait à réchauffer le climat de 1,65 °C en 2070. Avec les autres sources d’émissions de CO2 (chauffage, transport, agriculture, etc.), la barre des 2 °C fixée par l’accord de Paris sera explosée. Il est donc impératif d’investir aussi pour moderniser les équipements plus polluants déjà existants.

Effort porté par les entreprises privées ?

À ce prix, estime l’AIE, on pourrait bel et bien s’engager dans une décrue des gaz à effet de serre. L’agence a décrit la méthode dans son plan de juin : il faut consacrer à la transition énergétique 1 000 milliards de dollars par an entre 2021 et 2023, en plus des 600 milliards déjà investis annuellement. À l’échelle de l’économie mondiale, la somme est presque dérisoire, mais permettrait de créer 9 millions d’emplois. L’effort pourrait être porté à 70 % par les entreprises privées, estime l’AIE.

Il faut en profiter car le coût de l’énergie solaire a chuté ces dernières années, permettant de multiplier par 20 la quantité d’électricité ainsi produite ces dix dernières années, tandis qu’un triplement est possible au cours des dix prochaines. Si on le voulait vraiment, le solaire et l’éolien pourraient ensemble supplanter le charbon comme source de production d’électricité dans cinq ans seulement. Chiche ?

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