Urbanisation : Désimperméabiliser les sols
C’est un cas d’école : la place de la Gare, à Cap Breton, était un four urbain et un gaspillage d’espace public. Une voirie omniprésente qui imperméabilisait une surface disproportionnée, de rares arbres… le tout-voiture dans toute sa splendeur ! Une fois réaménagée, la place est désormais ombragée de 30 arbres et 50 arbustes, le parking couvert d’aiguilles de pin est perméable, les voies sont en béton drainant et une vaste noue d’infiltration a remplacé un bassin de collecte des eaux enterré. Désormais, 60 % de la surface de la place est perméable.
De nombreuses autres villes, comme Angoulême, Bordeaux ou Miramas, ont lancé des opérations de désimperméabilisation, qui permettent de prévenir les crues soudaines, mais aussi de re-végétaliser la ville pour créer des îlots de fraîcheur et recréer de la convivialité. La ville de Bordeaux a ainsi engagé un processus de révision de son PLU (plan local d’urbanisme), qui imposera des règles claires sur les arbres détruits par les projets de construction, avec l’obligation de replanter des arbres du même gabarit. En cas d’augmentation de surface construite, obligation sera faite de planter un arbre ; en cas d’abattage, l’obligation sera de planter un arbre de gabarit équivalent à l’âge adulte. Le PLU vise aussi à augmenter le pourcentage d’espace de pleine terre minimal (donc non bétonné), à limiter la prolifération de piscines privatives – elles ne seront autorisées que sous conditions – et à définir un nombre minimal d’arbres par m2 de terrain non bâti. La ville d’Angoulême, elle, s’est fixé l’objectif de créer vingt poumons verts, en re-naturant des espaces publics.
Après plus d’un siècle d’artificialisation forcenée de nos villes, enfin la désartificialisation ?