Exploitation d'uranium dans un site classé au patrimoine mondial en Tanzanie
Les mines se situeront dans la seconde réserve animalière d'Afrique...
La Tanzanie va exploiter une mine d'uranium dans le parc de Selous, seconde réserve animalière d'Afrique et site classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, a déclaré mardi le ministère de l'Energie. La société australienne Mantra Ressources souhaite débuter l'exploitation de la mine en 2012 dans la partie sud du parc de 54.600 km2 dont les réserves d'uranium sont estimées à 24.400 tonnes. «L'exploration et les préparatifs d'ouverture se poursuivent mais la mine ne sera opérationnelle entre la mi et la fin 2012, pour respecter plusieurs conditions posées par le comité de l'Unesco» chargé du patrimoine mondial, a dit le ministre, William Ngeleja à l'AFP.
William Ngeleja a précisé que ces conditions comprenaient une évaluation de l'impact environnemental de l'exploitation et l'obtention d'autorisations des organismes de régulation. Il s'est déclaré optimiste sur un feu vert des autorités tanzaniennes de l'environnement, ajoutant qu'une équipe de l'Unesco se rendrait en Tanzaine pour des vérifications. Le ministre du Tourisme et des Ressources naturelles, Ezekiel Maige, a ajouté que le comité de l'Unesco qu'il a rencontré récemment à Paris, au siège de l'organisation, avait donné son accord conditionnel à l'ouverture de la mine de Selous.
Ces informations sont rendues publiques alors que Ezekiel Maige avait déclaré la semaine dernière que la Tanzanie allait construire une route à travers le parc du Serengeti, autre site protégé par l'Unesco, en dépit de déclarations de l'organisation internationale affirmant qu'elle avait stoppé le projet. Les associations de défense de la nature ont fait campagne contre ce projet estimant qu'il mettait en danger des millions de gnous et de zèbres qui migrent chaque année du Serengeti au Masai Mara au Kenya, un spectacle qui attire des centaines de milliers de touristes. Le gouvernement tanzanien fait valoir que le pays doit s'occuper tout autant des hommes que de la faune sauvage. Cette nouvelle voie doit relier Musoma, sur les rives du lac Victoria, à Arusha.