Le chat domestique, déclaré ennemi de la biodiversité.

Publié le par Notre Terre

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La Grande-Bretagne compte environ 8 millions de chats domestiques :

 

Ces derniers seraient responsables de la mort des 52 à 63 millions de mammifères, de 25 à 29 millions d’oiseaux et de 4 à 6 millions de reptiles et amphibiens chaque année. Et tout cela sans compter les chat errants, dont la population est estimée à 800 000 individus.

 


La solution préconisée ?  La stérilisation pour tous les chats domestiques. Une fois perdus dans la nature, ces derniers ne pourraient plus se reproduire. Vu les dégâts, l’opération semble inévitable.

 

Voici un article du "Temps" expliquant parfaitement bien cette situation :

 

 

Les chats trucident beaucoup plus d’animaux qu’on ne le croit habituellement, au point de représenter dans certaines régions un danger sérieux pour la biodiversité.


La nouvelle, venue des antipodes, a rapidement fait le tour du monde. Un célèbre économiste néo-zélandais, Gareth Morgan, a lancé à la mi-janvier une campagne en faveur de l’éradication des chats, au motif que ces animaux portent gravement atteinte à la biodiversité de son pays. Le mécontent les accuse notamment d’avoir contribué à la disparition ou à la raréfaction de plusieurs ­espèces d’oiseaux indigènes. S’il ne va pas jusqu’à demander aux propriétaires d’euthanasier leurs compagnons, il leur enjoint de les stériliser et de ne pas les remplacer après leur mort.


Gareth Morgan défend une vision très négative des chats, dans un pays qui les chérit plus que nul autre – 48% des foyers en abriteraient (record du monde), selon l’association néo-zélandaise des producteurs de nourriture pour animaux de compagnie. Il accuse les mistigris d’avoir contribué à la disparition de neuf espèces d’oiseaux indigènes, et d’avoir participé à la mise en danger de 33 autres. A ses yeux, comme il le répète à longueur de communiqués sur son site Cats to Go, il ne fait aucun doute que ces «boules de poils» sont en réalité des «tueurs en série».

 

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L’impact des chats sur la faune sauvage est bien connu. Il est d’ailleurs à l’origine de l’attitude bienveillante des hommes envers ces félins, grands chasseurs de rongeurs et, donc, grands protecteurs de récoltes. Mais les temps ont changé. A une époque où le maintien de la biodiversité a été élevé au rang de priorité, ces mêmes talents de chasseur sont désormais considérés avec méfiance. Et les études à leur sujet se multiplient.


Une recherche a été menée en 2007 dans le village suisse de ­Finstersee (ZG) par un centre de recherche zurichois spécialisé dans l’écologie urbaine, Swild. Elle a consisté à demander à des propriétaires de chats de comptabiliser le nombre de proies rapportées par leurs animaux. Au cours des 48 jours de l’expérience, le taux moyen de prédation des 32 bêtes suivies a été de 2,29 par mois. Avec de très grandes différences entre les individus, puisque cinq d’entre eux ont ramené près de 75% des cadavres et que onze autres n’en ont fourni aucun.

 

 

«Le nombre absolu de proies attrapées par région est frappant et indique que l’impact du chat représente un facteur important au sein des écosystèmes», affirment les auteurs de l’étude. Avant de souligner que le phénomène s’avère d’autant plus sérieux que, contrairement aux prédateurs sauvages, les chats domestiques reçoivent de leurs propriétaires nourriture, soins médicaux, espace et abri. Ce qui signifie que leur densité ne dépend pas du nombre de proies disponibles. L’équilibre habituel entre espèces prédatrices et espèces chassées, censé garantir la survie à long terme des unes et des autres, est ici inexistant.


D’autres travaux ont été menés récemment sur le sujet avec des moyens plus sophistiqués. Des chercheurs de l’Université de Géorgie, aux Etats-Unis, ont suivi les pérégrinations d’une soixantaine de chats en les équipant de caméras miniatures. Ces travaux leur ont permis de constater que les petits félins passent une bonne partie de leur nuit à chasser et à tuer un grand nombre d’animaux. Alors que l’équipe zurichoise parle de 2,29 proies rapportées par mois, l’équipe américaine mentionne, elle, 2,1 proies tuées par semaine. Une différence de un à quatre facile à expliquer: dans l’étude américaine, les corps ramenés à la maison ne représentent qu’un faible pourcentage des victimes (21%). La plupart des cadavres sont soit abandonnés dans la nature (49%), soit dévorés (30%).


La dernière grande recherche en date a été publiée en ce début 2013 dans la revue Nature Communications . Après avoir parcouru une multitude d’études réalisées dans le domaine aux Etats-Unis, ses auteurs sont arrivés à la conclusion que l’impact des chats domestiques est généralement sous-estimé. Les oiseaux tués annuellement sous leurs griffes ne se compteraient pas en centaines de millions, comme évalué habituellement, mais en milliards. Le chiffre exact se situerait entre 1,4 et 3,7 milliards. Quant aux petits mammifères, ils seraient encore plus nombreux à périr de cette façon: de 6,9 à 20,7 milliards.

 

 

Les auteurs s’appuient sur leurs résultats pour dénoncer une gestion inappropriée des chats aux Etats-Unis. Une gestion qui prendrait essentiellement en compte le bien-être des petits fauves et négligerait leurs graves atteintes à la biodiversité. On a longtemps cru que les dégâts causés par ces prédateurs ne représentaient qu’une part minuscule de ceux causés par l’homme à la vie sauvage, soulignent les scientifiques. Or, cela est faux. Et puis, des pertes limitées peuvent provoquer le déclin significatif de certaines populations.


Les expériences les plus dramatiques surviennent sur les îles. Et ce, pour deux raisons essentielles. Les chats s’y attaquent fréquemment à des populations animales uniques, et donc susceptibles de disparaître globalement lorsqu’elles s’éteignent localement. Et ils ont souvent été introduits tardivement. Ce qui signifie que leurs proies n’ont pas eu le temps d’évoluer avec eux et de développer à leur encontre des moyens de défense efficaces.


Selon une étude internationale publiée en 2011 dans la revue Global Change Biology, l’impact des chats sur les populations de vertébrés a été étudié sur plus de 120 îles situées tout autour de la planète. Un effet serait avéré sur quelque 175 types d’animaux insulaires menacés, soit sur 123 oiseaux, 27 mammifères et 25 reptiles. Pire: le prédateur aurait contribué à 33 des 238 extinctions globales d’oiseaux, de mammifères et de reptiles enregistrées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).


Principale sentinelle de la biodiversité dans le monde, l’UICN tient à jour depuis de longues années le catalogue des espèces menacées et menaçantes. Dans ce cadre, elle suit de très près la progression des espèces envahissantes, ces formes de vie qui, non contentes de conquérir de nouveaux territoires, affichent un rare talent pour créer le vide autour d’elles. Or, elle a classé le chat, à côté de la jacinthe d’eau et de la perche du Nil, parmi les cent espèces envahissantes les plus redoutables du monde.

 

 

Des campagnes d’éradication du chat ont été lancées ces dernières décennies sur plusieurs dizaines de petites îles, du Mexique aux Seychelles en passant par la Nouvelle-Zélande. L’une des plus réussies a eu pour théâtre l’île de ­l’Ascension, dans l’Atlantique Sud, où la disparition du félin, obtenue après trois ans d’efforts, a permis le retour de grandes colonies d’oiseaux.


Certains défenseurs de l’environnement considèrent cependant que le problème ne se limite pas aux territoires insulaires mais qu’il existe aussi sur les continents, et ce, jusqu’en Suisse. «Nombreux sont ceux qui essaient de favoriser la biodiversité dans leur jardin et ne peuvent rien faire pour empêcher les chats du voisinage de venir y chasser oiseaux et lézards, proteste Jean-Christophe Vié, directeur adjoint du programme pour les espèces de l’UICN. Il faut responsabiliser les propriétaires et contrôler les populations d’animaux errants.»

Jean-Christophe Vié propose parallèlement de limiter l’impact des chats, en réduisant progressivement leur nombre, notamment en les stérilisant, et en les empêchant de divaguer ou, à défaut, en les équipant d’une clochette, même si cet accessoire ne réduirait que d’un tiers le taux de mortalité.


Responsable de la communication à la Société vaudoise pour la protection des animaux (SVPA), Stéphane Crausaz considère lui aussi que les chats sont trop nombreux en Suisse. Il en veut pour preuve les milliers d’animaux qui débarquent chaque année dans les refuges. Et de dénoncer l’existence d’animaux tolérés et vaguement nourris, mais jamais soignés et encoremoins stérilisés. «Un chat, souligne-t-il, on s’en occupe bien ou pas du tout.»


Stéphane Crausaz veut bien que certains chats soient tenus enfermés. Mais à la condition expresse qu’ils n’aient jamais connu la vie en plein air et qu’ils possèdent un accès à un balcon ou, au minimum, à une fenêtre, leur «télévision». Il ne croit guère, par contre, en l’efficacité des clochettes: les fauves savent très bien adapter leur tactique de chasse à ce genre de handicap, explique-t-il. Surtout, le responsable de la SVPA tient à relativiser le problème, sous nos latitudes tout du moins. «Si les chats sont susceptibles de nuire à la biodiversité, affirme-t-il, c’est très ponctuellement. Il ne faut pas les accuser de tous les maux.»

 


 

 



Publié dans Nature

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H
Et en revanche pas un seul moment on se demande si la disparition de certaines especes n'est pas due a la pollution notemment a cause des centrales nucleaires et des usines total.... article de merde un chat est un chasseur faut bien qu'il mange!! Les hommes font bien disparaitre des races entieres de poissons et d'animaux pour manger, pourtant personne ne vous a coupé les couilles pour vos crimes d'a imaux. Ce n'est pas a l'homme de jouer a dieu avec la vie des animaux. C'est plutot a l'homme qu'il faut couper les couilles pour eviter qu'il reproduise ses conneries, pas aux chats...
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N
Je suis d'accord avec vous.<br /> La prolifération du chat est du fait de l'homme qui n'a rien fait pour empêcher cela et aujourd'hui on en est réduit à vouloir abattre deux millions de chats en Australie car ils menacent les espèces endémiques. L'homme est un fouteur de merde qui a l'impudence de vouloir gérer la nature, convaincu de son droit divin sur elle. C'est de l'anthropocentrisme à son niveau le plus détestable.
A
"le chat est un des rares animaux à chasser le ventre plein".... Il en va de même des chiens. J'ai déjà vu un chien non tenu en laisse par sa propriétaire tuer devant moi un blaireau. Je connais des cas de chiens se promenant qui ont tué des faons de chevreuils, des lièvres, qui courent comme des dératés derrière des chamois et ça en toute impunité. Si je ne m'abuse, de nos jours, il y a plus de moutons tués en Suisse par des chiens que par les loups. Le problème ce sont ces abrutis de maîtres qui ont trop de chats ou de chiens et qui ne les stérilisent pas. Il serait grand temps que le conseil national instaure une loi. Dans un monde où la production de viande pour les êtres humains est le second facteur d'émissions de gaz à effet de serre, quelle est la quantité de viande qui contribue, même chez les végétariens, à nourrir les toutous et les minets.
N
L'homme, par son omniprésence sur Terre est responsable de la cinquième extinction de masse de la biodiversité, c'est indéniable. Vous dites que le chat est un chasseur et qu'il faut bien qu'il mange et en cela je suis en désaccord avec vos propos, le chat est un des rares animaux à chasser le ventre plein. C'est à dire que le chat, la plupart du temps chasse pour jouer ou passer le temps car il est souvent bien nourri à la maison. <br /> <br /> Vous dites également que ce n'est pas à l'homme de jouer à Dieu avec la vie des animaux et cela je suis d'accord, mais avec un bémol; car si on en arrive à ces situations dramatiques où le chat devient un véritable danger pour la faune locale c'est qu'à un moment l'homme a fait en sorte que le chat se reproduise sans restriction, il a joué à Dieu en mélangeant des races qui normalement n'auraient jamais dues se rencontrer..... <br /> <br /> L'homme est au centre du problème, le chat domestique en est la résultante. Cet animal était fort utile autrefois lorsqu'il s'agissait d'éloigner les rats des greniers et autres stocks de nourriture mais aujourd'hui son rôle s'est complètement modifié et il devient urgent de stériliser massivement ces animaux de manière à ce que les oiseaux, reptiles et rongeurs puissent se développer à nouveau.
H
cette plethore de chats et de chiens devrait faire l'objet d'une loi obligeant chaque animal a etre tatoué pucé avec taxe par animal reverseé aux communes pour les frais de nettoyage des déjections cela en calmera certains avoir un chat ou un chien cela se comprend mais en collectionner 4,5 voir plus il faudrait voir un psy... je ne parle pas des "éleveurs clandestins" qui devraient etre obliges de declarer les revenus de la vente de leurs chiots..quand il y a un probleme il faut trouver des solutions
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A
"le chat est un des rares animaux à chasser le ventre plein"....<br /> Il en va de même des chiens.<br /> J'ai déjà vu un chien non tenu en laisse par sa propriétaire tuer devant moi un blaireau.<br /> Je connais des cas de chiens se promenant qui ont tué des faons de chevreuils, des lièvres, qui courent comme des dératés derrière des chamois et ça en toute impunité.<br /> Si je ne m'abuse, de nos jours, il y a plus de moutons tués en Suisse par des chiens que par les loups.<br /> <br /> Le problème ce sont ces abrutis de maîtres qui ont trop de chats ou de chiens et qui ne les stérilisent pas.<br /> Il serait grand temps que le conseil national instaure une loi.<br /> <br /> Dans un monde où la production de viande pour les êtres humains est le second facteur d'émissions de gaz à effet de serre, quelle est la quantité de viande qui contribue, même chez les végétariens, à nourrir les toutous et les minets.
E
Etant responsable délégué à la sécurité sur une commune rurale, j'ai été sollicité pour intervenir dans des hameaux ou la présence de chats revenus à l'état sauvage parce qu'abandonné ou prolifération non contrôlé, posé des problèmes sanitaires aux autres chats domestiques qui eux étaient pris en charge par leurs propriétaires....! Nous avons fait capturé une partie de ces chats "harets" (désignation du chat domestique revenu à l'état sauvage) et nous les avons conduit au refuge S.P.A dont notre commune dépend (nous nous acquittons d'une somme de 800 €annuelle pour le recueil des animaux en divagation)....et là qu'elle fut notre surprise lorsqu'on nous a dit que nous devions relâcher ses chats car ils avaient déjà été capturés pris en charge par une association qui les avaient fait stérilisé, vacciné et identifié.....et les avait relâché dans les lieux ou ils avaient été capturés......!<br /> Donc une association est propriétaire maintenant d'animaux domestiques identifiés à son nom mais laissés divaguant à plus de 20 kms de son siège social....! Or la loi et les textes sont formels sur la divagation des animaux ayant un propriétaire identifié... Ils faut que ceux-ci se trouve à moins d'1 km du domicile du lieux de résidence de leur propriétaire.....! Nous sommes entrain de réfléchir à la possibilité d'engager des poursuites pour divagation constante et organisée d'animaux domestiques....! La loi doit être la même pour tous...et il y a des propriétaires d'animaux qui s'y soumettent...pourquoi pas les autres....???
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M
Un peu tard pour répondre, mais cette association peut parfaitement être en règle avec la loi (arrêté du 30 avril 2014 applicable au 1er janvier 2015) si une convention a été signé avec la mairie de votre village. Toutefois même sans convention, un maire ne peut plus se débarrasser de ses chats errants en les envoyant en fourrière si une association se propose pour aider à leur gestion. Dans ce cas l'identification est faite au nom de la commune ou de l'association partenaire. Ces chats deviennent des "chats libres" et ne peuvent plus être considérés en divagation ! http://www.syndicat-animaleries.org/medias/files/annexes-arrete-animaux-de-compagnie-bo-maaf-cle83fb2b-1.pdf
N
Bonjour,<br /> <br /> Je vous remercie pour votre témoignage. Je n'étais pas informé de ces lois, mais effectivement c'est hallucinant
D
nous allons progressivement vers une éradication des chats, c'est triste mais la nature ne supporte plus le déséquilibre. Propriétaire de refuge LPO je suis envahi par les chats de mes voisins qui ne les contrôle pas du tout, ils sont tellement "mignons" et puis "mon chat il ne chasse pas" ben voyons...il faudra des solutions radicales puisque l'espèce humaine est incapable de se maitriser
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N
Enfin! Les gens raisonnant comme vous, il y en a peu... Effectivement ce côté "mignon" leur donne tous les passes droit! Pour ma part, j'aime bien les chats, je n'ai aucune animosité envers eux, c'est comme vous le soulignez, la faute des humains qui ont tout permis et qui ont encouragé l'espèce à se propager. Avec l'homme, le chat est un prédateur impitoyable.
D
<br /> Pour information Gérome :<br /> <br /> <br /> Aucun animal sauvage ne chasse le ventre plein. Seuls les "hommes" font cela... Et pour les animaux que NOUS avons domestiqués ils sont soit à l'image de ce que NOUS leur avons fait subir ou à<br /> l'image de leurs "maîtres"...<br /> <br /> <br /> Bonne soirée :)<br />
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D
je suis d'accord avec vous, moi j'aime les chats et ils sont comme on les éduque. s'ils chassent les oiseaux et autres (comme les souris) c'est leur nature.