L’extrême-droite en Europe : des votes qui s’opposent systématiquement aux mesures climatiques
Quels groupes d’eurodéputés ont défendu les mesures les plus ambitieuses pour lutter contre le dérèglement climatique ? Pour le savoir, le Réseau action climat a lui-aussi développé un outil passant au crible les votes sur plusieurs textes clés. L’Union européenne s’était engagée en 2014 à réduire ses émissions de 40 % d’ici 2030. Le 29 octobre 2018, les élus écologistes, socialistes, de la gauche radicale ainsi que les centristes se sont accordés pour élever cette ambition à 55 %. Ils ont également défendu une Europe neutre en gaz à effet de serre d’ici 30 ans, ce qui suppose de ne pas émettre plus de gaz à effet de serre que le pays, ou l’Union européenne, ne peut en absorber via les écosystèmes (forêts, sols...) ou certains procédés industriels très controversés tels que la capture et le stockage de carbone. La droite conservatrice, dont Les Républicains, a accepté la neutralité pour 2050 sans pour autant réviser à la hausse les objectifs de 2030. En revanche, l’extrême droite (Rassemblement national, Debout la France, les Patriotes) ont rejeté pour une majorité d’entre eux la révision à la hausse des objectifs climatiques pour 2030 et 2050.
Un rapport publié en février dernier par le think tank allemand Adelphi souligne que deux députés populistes de droite sur trois au Parlement européen votent régulièrement contre les mesures relatives aux politiques climatique et énergétique. « Sept des 21 partis populistes de droite nient l’existence du changement climatique », révèle Stella Schaller, l’une des auteures du rapport [7]. L’AfD en Allemagne, le parti néerlandais pour la liberté, l’Ukip britannique, le Lega italien et le RN en France ont systématiquement voté contre toutes les résolutions, avec quelques abstentions pour le RN. Tous ces partis, à l’exception du Fidesz hongrois, se sont opposés à l’objectif d’augmenter de 35 % l’efficacité énergétique en Europe d’ici 2030. L’extrême droite assume ses votes en expliquant que l’UE n’a pas à s’immiscer dans les politiques environnementales et énergétiques des États.