Des milliers de nouvelles espèces marines découvertes
Plusieurs milliers de nouvelles espèces marines ont été découvertes à l'issue d'un recensement international effectué pendant dix ans.
Ce projet (www.coml.org) devrait également permettre de mieux connaître l'impact de certaines menaces comme la surpêche de la morue et du thon, les différents types de pollution ou le réchauffement climatique.
Il pourrait notamment être utile pour évaluer les conséquences de la marée noire provoquée dans le golfe du Mexique par une fuite de pétrole d'un puits de la compagnie BP cette année.
Mené par 2.700 experts de 80 pays, ce recensement achevé lundi a permis la découverte de créatures telles qu'un "crabe yéti" aux pinces poilues, un poisson lumineux vivant dans les profondeurs marines pourtant privées de soleil, une espèce de crevette que l'on croyait éteinte depuis la période jurassique ou un calmar de sept mètres de long.
A aussi été découvert un puffin, oiseau de mer, parcourant 64.000 km tous les ans, soit la plus importante migration connue.
"Les informations en provenance des océans sont à la fois très bonnes et très mauvaises", a résumé Paul Snelgrove, de l'Université Memorial du Canada, rédacteur du rapport final.
Ces experts ont recensé plus de nouvelles espèces qu'ils ne pensaient en découvrir des mers arctiques aux flancs volcaniques de certains fonds marins.
FAUX SUSHIS
Ils ont porté de 230.000 à près de 250.000 le nombre de types d'animaux ou de végétaux connus dans les océans.
Ils estiment que bien plus, environ 750.000, restent à découvrir, notamment dans les étendues inexplorées de l'Arctique, de l'Antarctique ou de la partie orientale du Pacifique. En outre, la plus grande partie du plancher marin n'a toujours pas fait l'objet du moindre prélèvement.
"C'est une occasion énorme", s'enthousiasme Jesse Ausubel, co-organisateur du recensement et directeur de programme à la Fondation Alfred P. Sloan. "Pour chaque espèce que nous connaissons, trois autres restent à découvrir."
Le recensement a permis de découvrir plus de 6.000 nouvelles espèces potentielles, essentiellement des crustacés et des mollusques, dont plus de 1.200 ont fait l'objet d'une description précise.
En 2009, l'examen du golfe du Mexique a permis de recenser 8.332 espèces de poissons ou de mammifères dans la zone touchée par la fuite de pétrole provoquée par une explosion sur un puits de BP en avril 2010.
La comparaison entre ces chiffres et les données collectées ensuite permettront d'évaluer les dégâts à la faune et à la flore marine et donc le coût éventuel de la facture pour BP.
"C'est devenu l'une des contributions potentiellement les plus importantes du recensement", souligne Jesse Ausubel.
Deux membres de la commission formée par le président américain Barack Obama pour enquêter sur cette fuite, Terry Garcia et Donald Boesch, ont participé au recensement.
A plus long terme, l'observation des océans devrait permettre de mieux comprendre les menaces auxquelles ils sont confrontés comme l'acidification provoquée par le réchauffement climatique.
L'étude de la composition de certaines créatures pourrait aussi déboucher sur des avancées médicales.
Un projet connexe a permis de créer un "code barre du vivant" permettant aux scientifiques d'identifier les espèces à l'aide d'un rapide test génétique.
Ce code a déjà permis de mettre au jour de faux sushis à New York et il pourrait améliorer la lutte contre la fraude dans les exportations de poissons à travers le monde.