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Pour Monsanto, le changement climatique va rapporter gros

Publié le par Notre Terre

L’agriculture menacée par le changement climatique ? Qu’importe. Monsanto transforme l’obstacle en opportunité. Service météo, assurance-sécheresse et semences résistantes pour les agriculteurs, la firme se déploie tous azimuts.

 

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Pas de doute, l’agriculture sera durement affectée par le changement climatique. Le tout dernier rapport du Giec évoque notamment une augmentation des températures de 0,3°C à 4,8°C à l’horizon 2100 ou une montée du niveau des océans de 26 à 82 cm par rapport à la période 1986-2005. Autant de tendances qui menacent les terres agricoles. Pis, les experts ont aussi jugé « très probables » des vagues de chaleur et des pics de précipitations plus fréquents et « probable » la multiplication des épisodes de sécheresse. La fin des haricots pour les agriculteurs et d’un business juteux pour les semenciers ? Pas d’inquiétude. Monsanto a bien des tours dans son sac. Si c’est le climat qui fait des siennes, c’est dans le changement climatique qu’il faut investir, se dit-il. Le site américain Mother Jones détaille les stratégies du géant.


1. Mieux vaut prévenir : le business des données

Si la catastrophe menace, mieux vaut le savoir et mieux se préparer. Le 2 octobre, Monsanto a annoncé l’acquisition de Climate Corporation pour 930 millions de dollars (690 millions d’euros). Pas vraiment donné. Mais ce cabinet d’études est un petit trésor. Spécialisé dans la gestion des risques agricoles, il procède à de fins relevés météo locaux et prédit – via des simulations – l’avenir des récoltes. « Les agriculteurs du monde entier sont confrontés à une météo de plus en plus volatile et doivent prendre des décisions essentielles pour la survie de leur exploitation », a précisé David Friedberg, PDG de Climate Corporation, dans un communiqué publié à l’occasion de l’acquisition. « Nous pensons que le risque peut être en grande partie atténué grâce à de meilleures informations », a pour sa part confié Kerry Preete de Monsanto dans une interview au site TechCrunch. La société chiffre le marché des données météo agricoles à 20 milliards de dollars (15 milliards d’euros). Rien que ça.


2. Et si on doit guérir : le recours à l’assurance

D’un côté, prévenir. De l’autre, soigner. C’est le deuxième volet de Climate Corporation. En achetant la société, Monsanto se paie aussi « Total Weather Insurance », un produit d’assurance qui indemnise les agriculteurs affectés par une sécheresse, une inondation, etc. Il vient compléter les indemnisations versées par le gouvernement américain mais se déclenche dès les petites pertes et « sans paperasse, ni délai de paiement », assure le site.


3. Des semences adaptées au changement

Des épisodes de sécheresse, des précipitations plus fortes ? Une « opportunité commerciale », pour Monsanto, si l’on en croit un post publié sur le site du Carbon Disclosure Project (1). Là, la compagnie précise qu’elle est « bien positionnée pour livrer, aux agriculteurs, des produits résistants au changement climatique ». Cette année, la firme a notamment développé le « Droughtgard », un hybride de maïs moins gourmand en eau encore réservé au marché américain. Mais la firme lorgne vers l’Afrique sub-saharienne menacée par des épisodes de sécheresse de plus en plus importants. La preuve ? Son investissement dans le programme « Water efficient maize for Africa » chapeauté par la fondation Bill et Melinda Gates et qui vise à donner gratuitement aux agriculteurs des semences résistantes à la sécheresse.

Et Monsanto ne compte pas s’arrêter là. Dans ses tuyaux, la compagnie développe aussi un coton nécessitant un moindre apport hydrique.


4. Du carburant pour les voitures

La lutte contre le changement climatique passe aussi, dans certains pays, par un coup de pouce passé aux agrocarburants. Coup de bol, depuis 1993, Monsanto vend du maïs – mais aussi du soja et du sorgho – destiné à produire de l’éthanol. Si la demande en éthanol continue à grimper, « l’opportunité financière pourrait être significative », souligne la firme dans sa réponse postée sur le site du Carbon Disclosure Project.

(1) Lancé à l’initiative d’une ONG, le programme répertorie les pratiques mises en œuvre par les entreprises face au changement climatique.

 

 


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Marche mondiale contre monsanto le 12 octobre 2013

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Le 12 octobre 2013, pour la seconde fois de l’année, des citoyens du monde entier marcheront contre Monsanto (&co) - la multinationale de l’agrobusiness, des organismes génétiquement modifiés et de leurs pesticides associés. Déjà le 25 mai dernier dans 52 pays, plus de 2 millions de personnes manifestaient leur volonté d’une agriculture plus saine, respectueuse des paysans, garantissant notre santé et celle de nos enfants.


Alors que partout dans le monde les peuples indignés font trembler les gouvernements, mobilisons-nous pour refuser le diktat de quelques multinationales qui marchandisent nos vies et la nature. Nous, citoyens, réclamons la fin des monopoles sur nos aliments, refusons les OGM et la pollution de nos sols, et plus encore désirons apporter notre soutien aux porteurs d’alternatives, à la fois solidaires, responsables et écologiques.

Ce samedi 12 octobre, le Combat Monsanto et le collectif citoyen les Engraineurs invitent tous ceux qui souhaitent entrer dans cet esprit de résistance mondiale à se joindre à la marche à Paris et localement dans toute la France et Dom (Strasbourg, Marseille, Réunion...)


Plus d’informations Combat Monsanto en partenariat avec www.collectif-lesengraineurs.com et sur les réseaux https://www.facebook.com/events et twit #MaM

 

 


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828 scientifiques renommés demandent la fin des expérimentations d’OGM de Monsanto !

Publié le par Notre Terre

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Avez-vous entendu parler des 828 scientifiques éminents qui se sont réunis et ont exigé l’arrêt de la production de cultures et de produits génétiquement modifiés ?

Les scientifiques  qui ont appelé les puissances mondiales à réévaluer l’avenir de l’agriculture et de rechercher la durabilité plutôt que les profits des entreprises ? 

 

Ne soyez pas surpris si vous n’en avez pas entendu parlé dans les médias traditionnels !

 

Plus de huit cents scientifiques font celle demande.

Cela fait une décennie qu’ils mettent à jour cette pétition au fil des ans, en ajoutant de nouvelles signatures.

Toujours est-il que toutes les puissances mondiales ont toujours ignoré leurs appels.


L’Institut de la Science dans la société est un groupe à but non lucratif de scientifiques du monde entier, qui se consacre à mettre un terme à ce qu’ils appellent l’expérience de « dangereux OGM ». Dans leur lettre ouverte sur le monde, ils ont mis en évidence pourquoi les gouvernements doivent cesser de cultures génétiquement modifiées maintenant - avant qu’il n’y ait des effets irréversibles sur la santé de la population et la santé de la terre en général.

La lettre O du Monde scientifique appelle à tous les gouvernements  à « la suspension immédiate de toutes les pollutions dans l’environnement par des cultures et des produits OGM, commercialement et dans des essais de plein champ, pour au moins 5 ans. »


Ils veulent également que les brevets sur les organismes, les lignées cellulaires et les organismes vivants soient annulés et interdits.

Ces brevets (une sorte de version d’entreprise de « jouer à Dieu ») entraînent une menace sur la sécurité alimentaire, font de la biopiraterie sur les connaissances indigènes et les ressources génétiques, violent les droits fondamentaux de l’homme et la dignité, compromettent la santé, entravent la recherche médicale et scientifique et détruisent le bien-être des animaux.

C’est une mauvaise nouvelle pour Monsanto que suite à la décision récente de la Cour suprême, ils ont un « droit » sur la vie du brevet.

 

Les scientifiques s’expriment et s’opposent :


Au début, après sa première version en 1999, cette pétition a eu un peu plus de 300 signatures.

Depuis lors, elle s’est développée de manière significative.

A la rédaction de cet article, le document comporte 828 signatures représentant 84 pays différents.

Monsanto et la FDA disent qu’on a rien à craindre des OGM car il y a des protocoles sécurisés pour l’avenir de l’agriculture, mais un nombre croissant de scientifiques éminents semblent être en désaccord.

Alors, qui est prêt à les entendre ?


La pétition a été présenté à de nombreux gouvernements et organismes, y compris la Commission des Nations Unies sur le développement durable, la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, l’Organisation mondiale du commerce, et oui, même le Congrès américain.

Cette pétition est partagée sur de nombreux sites, mais cela ne semble pas devoir faire bouger les choses !

Nous devons continuer et persévérer à transmettre ce genre d’information.

Nous devons rechercher les médias qui sont disposés à parler de cette pétition, parce que nous n’allons pas en entendre parler sur les infos du soir ou par une agence gouvernementale.


Non, le gouvernement américain veut que vous ayez peur du terrorisme et la criminalité, par exemple, mais ils ne veulent certainement pas que vous ayez des doutes sur la nourriture qu’ils mettent sur votre table, ou des OGM qu’ils financent avec vos impôts.


http://2012thebigpicture.wordpress.com/

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Comment Monsanto prévoit de modifier génétiquement les abeilles

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Après les avoir décimées, Monsanto veut les sauver...Ces fous en blouse blanche se prennent pour Dieu en jouant ainsi avec le Vivant.

 

 

En l’espace de vingt-cinq ans, la moitié des abeilles ont disparu. Leur extinction, qui semble inéluctable, pourrait être évitée grâce à un produit « miracle » développé par l’entreprise Beeologics, filiale israélienne du groupe américain Monsanto.

 

Les raisons du déclin des abeilles sont nombreuses. À commencer par un modèle agricole dominant de monoculture et l’utilisation massive de pesticides. Mais les abeilles ont un ennemi bien plus petit, mais virulent : le varroa, un acarien d’un millimètre capable de décimer des ruches entières.

 

Des abeilles génétiquement modifiées  

  

Apparu en France dans les années 80, le varroa a multiplié par six la mortalité des abeilles. Avec Remembee, Monsanto entend lutter contre les virus transmis par le parasite. Une petite révolution dans le milieu apicole.

 

Lorsque la multinationale rachète Beeologics en 2011, les écologistes jugent peu crédibles les arguments avancés par la firme. A savoir que la recherche apicole, une niche pourtant essentielle pour l’agriculture, « ne reçoit pas l’attention qu’elle mérite ». Les détracteurs du géant de la biotechnologie s’inquiètent, persuadés que le dessein secret de Monsanto est de tuer dans l’oeuf les recherches de Beeologics.

 

Mais la filiale continue ses travaux et s’intéresse à l’ARN des abeilles, un « cousin » de l’ADN. Pour faire simple, c’est le messager du gène qui contrôle la fabrication d’une protéine. Beeologics a ainsi mis au point une solution sucrée qui contient des molécules d’ARN protégeant les abeilles contre les virus transmis par le varroa, en « empêchant » la fabrication des protéines sensibles au parasite.

 

Quels risques pour l’homme ?

 

Selon Beeologics, Remembee ne laisse aucune trace dans le miel produit par les abeilles traitées. Mais les experts sont divisés sur l’utilisation de l’ARN, car la molécule utilisée pourrait passer de l’organisme de l’insecte au produit qu’il fabrique, et que nous consommons.

 

« Les scientifiques sont obligés d’utiliser un type d’ARN très résistant pour pouvoir le travailler : l’ARN interférent. Or, celui-ci ne se dégrade pas dans l’organisme de l’hyménoptère », explique à Francetv info Christoph Then, expert en biotechnologie et longtemps engagé auprès de Greenpeace en Allemagne.

 

Mais un scientifique du laboratoire Biologie et protection de l’abeille de l’Institut national de la recherche agronomique (Avignon) ne partage pas son point de vue.

 

« Ces molécules d’ARN sont très spécifiques. Elles ciblent une partie de l’ADN seulement et n’entraînent pas de modification physiologique de l’insecte », affirme-t-il à francetv info. Un argument que balaye Christoph Then : « L’ARN interférent est une technologie très jeune. Théoriquement, il s’agit d’une molécule aux visées spécifiques. Théoriquement. Mais nous n’avons que très peu de recul dessus. »

 

« Monsanto veut se refaire une image auprès des apiculteurs »

 

Pour Cédric Gervet, chargé de communication à Greenpeace, Remembee est « une solution réductrice pour un problème beaucoup plus complexe ». Le varroa infeste la totalité des ruches françaises « et pourtant, les abeilles de ville sont en meilleure forme que leurs soeurs de la campagne », souligne Olivier Belval, président de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf). Les hyménoptères peuvent résister au varroa tant qu’elles ne sont pas fragilisées par les pesticides et le manque de nourriture engendré par la monoculture.

 

Le fond du problème serait donc le modèle agricole prôné par Monsanto, Bayer et Syngeta, les trois grands groupes du secteur de l’agrotechnologie. Contacté par francetv info, Marco Contiero, directeur des politiques agricoles à Greenpeace Europe, se désole : « Débarquer avec une solution miracle sans prendre en compte les facteurs environnementaux, ça n’a absolument aucun sens. Il faut remettre en cause le système global. »

 

Olivier Belval est catégorique : « Monsanto essaye de se refaire une image auprès des apiculteurs », assène-t-il. L’Unaf et les associations écologistes s’accordent à dire que le groupe, principal producteur de semences génétiquement modifiées, s’applique à redorer son image en pratiquant le « greenwashing ». Monsanto a refusé répondre aux questions de francetv info.

 

Beeologics attend l’autorisation de l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux pour pouvoir commercialiser Remembee. Le produit devra ensuite être approuvé par la Commission européenne avant d’arriver dans nos ruches, ce qui devrait prendre un certain temps. Mais Olivier Belval n’en est pas si sûr. « Les abeilles voyagent. On a retrouvé des essaims sur des cargos. Donc des abeilles traitées pourraient très bien arriver en Europe avant que Remembee y soit autorisé. » 

 

 


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Un papillon met en échec les maïs OGM de Monsanto

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En une génération transmettre massivement une mutation qui met un insecte à l’abri d’un insecticide ! C’est ce que des biologistes de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) ont observé en Afrique en collaboration avec des scientifiques Sud-Africains et des Etats-Unis.

 

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Ils ont publié cet été dans PLOS One un article relatant cette découverte qui montre qu’une espèce de papillon, Busseola fusca, dont la chenille est un ravageur des champs de maïs, a trouvé en un tour de gène la riposte aux plantes génétiquement modifiés pour produire une toxine insecticide. Et surtout que cette mutation est transmise à la génération suivante de manière dominante et non récessive – des termes de génétique qui, pour le premier cas, signifie qu’il suffit qu’un seul des parents soit porteur du gène pour qu’il soit transmis et actif dans la descendance.
La toxine attaque le système digestif des chenilles

Cette découverte montre que, pour cette espèce de papillon africain, Busseola fusca, la stratégie consistant à introduire dans le génome de maïs le gène d’une bactérie commune, Bacillus thuringiensis, classiquement utilisée en agriculture biologique, comme substitut à d’autres méthodes de lutte contre le ravageur n’est pas efficace. Cette bactérie attaque en effet le système digestif des chenilles (en général des insectes de l’ordre des Lépidoptères) et en détruit les parois. En insérant le gène responsable de la fabrication de la toxine responsable de cette destruction dans des plantes cultivées, l’idée était de s’affranchir de l’épandage d’insecticides chimiques… ou d’autres formes de lutte contre les ravageurs comme en agriculture biologique.

 

L’efficacité de cette technologie a provoqué une rapide expansion de son usage dans le monde puisque l’on comptait 66 millions d’hectares cultivés en plantes transgéniques Bt (ou Bt plus tolérante à un herbicide, voir le graphique ci-contre) dans 25 pays en 2011. Les plantes sont alimentaires (maïs ou soja) et le coton. Pour ce dernier, il faut noter que l’hégémonie des multinationales américaines n’existe plus au niveau mondial, la Chine ayant développé ses propres semences transgéniques de conton Bt. En tous cas, soulignent les auteurs de l’article de PLOS One, plusieurs études montrent qu’en Chine et aux Etats-Unis, les cultures de plantes Bt ont agi efficacement contre cinq ravageurs principaux et permis une augmentation des populations d’insectes dit « auxiliaires » de l’agriculture comme les araignées ou coccinelles qui boulottent les pucerons, en raison de la diminution des épandages d’insecticides chimiques.


Toutefois, cette stratégie n’a rien de miraculeux et doit évidemment passer sous les fourches caudines du darwinisme: tout glaive va sélectionner parmi les boucliers suscité par la diversité, tout usage répétitif d’un même glaive renforce cette sélection vers les meilleurs des boucliers ainsi sélectionnés , et c. L’usage de la toxine Bt sélectionne nécessairement des mutations qui permettent de la combattre. Donc, un usage raisonné de cette technologie suppose, a minima, que des zones refuges où pourront se reproduire des insectes sensibles à cette toxine soient conservées; le plus raisonnable étant de varier les glaives au fil du temps.

 

A minima, car si le caractère génétique permettant à l’insecte de se protéger de la toxine est dominant, et non récessif, la résistance se propagera inéluctablement et rapidement à toute la population d’insectes. Jusqu’à présent, la plupart des résistances observées demeuraient dans des limites acceptables par les agriculteurs, laissant supposer que les résistances étaient portées par des caractères récessifs, même si le profit immédiat les conduisaient souvent à sacrifier l’avenir en répétant les mises en cultures de plantes Bt chaque année.
Des signaux d’alarme ont retenti

Mais des signaux d’alarme avait déjà retenti pour des cultures Bt, maïs et coton. A Porto Rico, une forte résistance apparaaît au bout de quatre ans seulement chez Spodoptera frugiperda. En Inde au bout de six ans pour P. gossypiella. Et au bout de 8 ans en Afrique du sud pour Busseola fusca. C’est ce dernier cas qui a fait l’objet de l’étude publiée dans Plos One. La plupart des études sur ces cas de résistances concluaient à des gènes récessifs ou semi-dominants, mais jamais complètement dominants, même si certaines observations suggéraient à l’inverse une transmission dominante. D’où l’idée qu’une stricte observation de la stratégie des zones refuges – donc utiliser avec modération les plantes transgéniques Bt – pouvait suffire à maintenir cette résistance à un niveau acceptable tant que la plante exprime avec assez de force la toxine insecticide. L’étude de Pascal Campagne, Marlene Kruger, Rémy Pasquet, Bruno Le Ru et Johnnie Van den Berg change la donne.

 

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Le papillon Busseola fusca est indigène dans pratiquement toute l’Afrique sub-saharienne où il ravage le maïs, ainsi que le sorgho et le mil en Afrique de l’ouest. Il peut détruire de 10 à 30% de la récolte d’un champ attaqué en raison de sa rapide prolifération. D’où l’introduction de semences transgéniques Bt en Afrique du sud, il y a quelques années et la déception devant la résistance massive observée au bout de 8 ans. Comment l’expliquer ?

Les chercheurs ont eu l’idée de croiser des insectes résistants récupérés en Afrique du Sud sur des champs de maïs transgéniques (des Mon810, de Monsanto) avec des insectes sensibles, récupérés au Kenya où il n’y a pas de culture de maïs Bt. Pour les premiers, ce sont 300 larves récupérées dans 3 fermes d’Afrique du sud, croisées avec des insectes kenyans élevés sur trois générations en laboratoire.

 

Puis une partie de leurs descendants ont été « nourris » avec du maïs Bt Mon810, les autres étant nourris avec du maïs non Bt. Les résultats sont clairs, la transmission de la résistance à la toxine acquise par les insectes sud-africains ne s’explique que par un gène dominant et non récessif. Autrement dit, pour cet insecte, la stratégie actuelle de la transgénèse végétale avec cette toxine insecticide ne peut qu’échouer. Les auteurs suggèrent donc de mettre en place des stratégies intégrées de lutte contre les ravageurs

C’est pourquoi, souligne l’IRD dans son communiqué «les chercheurs explorent d’autres voies de lutte biologique prometteuses contre les ravageurs du maïs en Afrique, soit à partir d’un champignon pathogène ou grâce à des petites guêpes parasitoïdes. Celles-ci pondent leurs œufs dans les chenilles de B. fusca , puis leurs larves tuent les chenilles après s’être développées à leurs dépens.»

Mais la transgénèse végétale utilisée en agriculture ce n’est pas seulement une idée de biologistes et ne pose pas uniquement des problèmes agronomiques ou environnementaux (pour les problèmes sanitaires, pour l’instant, il n’y a pas grand chose de sérieux à se mettre sous la dent, mais rien n’interdit que cela survienne). Les semences transgéniques ont fait l’objet de brevets – autorisés par les Etats – et ont permis à des industriels de l’agrochimie – Monsanto en particulier – de prendre pied sur le marché des semences, d’y conquérir des positions dominantes et de réaliser d’importants profits.

 

D’où de vifs débats ou affrontements sociaux et politiques, qui ne portent pas seulement sur les intérêts ou inconvénients agronomiques et environnementaux des plantes transgéniques, mais également sur les modèles agraires qu’elles favorisent ou attaquent. Nul doute que cette découverte sera utilisée dans ce débat. Le sera t-elle pour ce qu’elle dit vraiment ?

 


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