Les élus de montagne se mobilisent contre le réchauffement

Publié le par Gerome

Ces vingt dernières années, le glacier Blanc, au cœur du massif des Ecrins, a reculé de plus de deux-cents mètres. Ce que tous les randonneurs observent au fil des ans a une réalité scientifique. Les études menées dans les Alpes montrent que ce massif subit de manière accrue les conséquences du réchauffement climatique. Depuis 1960, les températures ont augmenté de 1,5 degré en moyenne en montagne, a souligné Eric Brun, directeur de recherche à Météo France, lors du congrès de l'Association nationale des élus de montagne (Anem), qui se tenait du 25 au 27 octobre à Plaine, dans le Bas-Rhin. Au col de Porte, à 1.320 mètres d'altitude dans le massif de la Chartreuse, l'enneigement moyen a ainsi été réduit d'un tiers sur cette même période.

Après un hiver 2006-2007 catastrophique pour les petites stations de montagne, les élus de montagne ont présenté à cette occasion un rapport contenant 21 propositions pour faire face aux changements. Ils préconisent la création d'un "Observatoire du changement climatique en montagne".


BarredesEcrins.jpgBarre rocheuse des Ecrins.

Publié dans Hautes-Alpes

Partager cet article

Climat : et si le ciel nous tombait sur la tête?

Publié le par Gerome

LORSQUE LA SCIENCE DEVIENT FICTION....

Le changement climatique, ce sont peut-être quelques palmiers à Lille et la plage à Paris... C'est aussi et surtout le bouleversement annoncé de nos modes de vie, de nos emplois, de nos loisirs. En résumé, le changement climatique est certainement l'un des principaux enjeux du XXIe siècle. Bienvenue dans le monde tel qu'il pourrait être en 2043. Accrochez vos ceintures.
Cette fiction s'appuie sur des études scientifiques, des rapports de compagnies d'assurance, des discussions avec des spécialistes du changement climatique. L'approche ne consiste pas à noircir le trait mais à proposer un enchaînement de faits possibles à partir d'une situation réelle : le changement climatique est en marche. Si la mobilisation autour de cette question reste timide, une réaction franche de la communauté internationale n'est pas exclue et peut permettre de contenir les effets du changement climatique.

Londres, Royaume-Uni. 23 décembre. "... température agréable aujourd'hui... Nous avons 10 degrés ce matin et le thermomètre affichera 16 degrés à l'ombre dans l'après-midi... Tout de suite, les informations de 7 heures...". Sara est à la bourre, comme chaque matin.
"Veuillez présenter votre carte", nasille Nestor, à l'entrée de la cabine de douche. Nestor, c'est le sobriquet dont Sara a affublé la voix qui rythme son quotidien : en fait, un ordinateur à synthèse vocale qui contrôle en permanence le niveau d'émissions de gaz à effet de serre - on les appelle "les gaz" - de l'appartement de Sara, un coquet 25 mètres carrés perché au 25e étage d'une tour qui en compte 40.

Un euro le verre d'eau

Le principe est simple : quelques actes de la vie courante de Sara sont considérés comme neutres, car ils font appel à l'énergie de la centrale photovoltaïque de l'immeuble, réputée "non émettrice de gaz", ou au système de recyclage des eaux. Ainsi, consommer jusqu'à 20 litres d'eau froide ou tiède par jour, allumer la télévision 1 heure par jour, chauffer les pièces à 16 degrés la nuit. Au-delà de ces niveaux, il est considéré que Sara dépasse son quota. Elle doit alors utiliser sa carte CCU (Carte carbone universelle), sur laquelle Nestor débite à chaque fois quelques unités : 50 unités pour une minute d'eau chaude, 200 unités pour une nuit de chauffage à 19 degrés, 25 unités pour une heure de télévision supplémentaire. 10 unités pour un verre d'eau du robinet. Régulièrement, Sara doit payer pour recharger sa carte en crédits : 10 centimes l'unité.

L'idée de ce barème date de Mathusalem. Elle fut imposée par le Parlement européen en 2019 et mise au point, bon gré mal gré, par les résidents de la Tour 34, puis par ceux d'autres tours, d'autres quartiers, d'autres villes, après plusieurs mois d'âpres discussions.

katrina2.jpgLa Nouvelle-Orléans après le passage de l'ouragan Katrina

Pleins pouvoirs au Parlement européen

Car après les "événements de l'été 2017", il n'y eut plus le choix. Les Européens avaient pris l'habitude de vagues de canicules. Mais en juillet et août 2017, 200.000 d'entre eux y laissèrent la vie, du Portugal à la Bulgarie, de la Grèce au Danemark. Quand, à l'automne 2017, un nouvel épisode de pluies diluviennes et d'inondations frappa le centre de l'Europe, les gouvernements nationaux pris de panique face à la vague de manifestations suscitée par l'accumulation des aléas climatiques.

Après des années d'inertie, après l'échec des négociations internationales pour le troisième volet du protocole de Kyoto (2015), le Vieux continent réclamait une action vigoureuse de la part des élus. Celle-ci ne se fit pas attendre... Paralysés par l'enjeu, la totalité des parlements nationaux européens remirent leur mandat et leurs pleins pouvoirs au Parlement européen. Une période tendue, durant laquelle resurgirent les tentatives de repli nationaliste. A quoi bon ? Il ne pouvait y avoir de solution que globale.

trafic-routier.jpgCentre-ville du Caire

Optimiser les vies

Début 2019, après une année d'états généraux climatiques, l'assemblée de l'Union européenne plancha sur un "plan universel de réduction des émissions", le PURE, immédiatement rebaptisé le "plan" par ses détracteurs. Avec PURE, les décisions douloureuses commencèrent à pleuvoir. Chaque fait, chaque geste, de chacun - particulier, entreprise, collectivité - serait passé au crible des émissions de "gaz". Il fallait "optimiser" les vies. La clé de voûte de l'édifice serait une carte individuelle permettant de décompter et de taxer les gestes du quotidien, émetteurs de gaz à effet de serre. Circuler en voiture à essence ? Taxé. Dîner au restaurant ? Taxé. Consommer au supermarché ? Taxé, toujours.

La taxe sur les gaz envahit les vies, même les plus misérables. Pas pour renflouer les caisses des Etats, mais pour dissuader les comportements les plus "polluants". Vingt-cinq ans plus tard, le système fonctionne. A tort ou à raison, plus personne n'y voit à redire. Des historiens ont même baptisé les années 2019 et suivantes les "10 dernières" : les dix années de la dernière chance pour contenir la dérive climatique.

Les résidents de la Tour 34 n'échappent, donc, pas à la règle. Selon le barème établi par le PURE annuel et mis en place par le département londonien de la planification décentralisée, l'immeuble où vit Sara ne peut émettre plus de 1000 tonnes de gaz à effet de serre cette année. Et ses habitants sont tenus de négocier ensemble un compromis équilibré, au sein de ce "quota". Exemple : en hiver, la centrale électrique de l'ascenseur est désactivée aux heures de pointe. Les panneaux photovoltaïques de la Tour 34 ne fournissent pas d'électricité en quantité suffisante pour le bâtiment. Les résidents ont dû choisir : douche tiède ou ascenseurs. Personne n'ayant envisagé de renoncer au confort de l'eau tiède dans des appartements "chauffé" à 16 degrés, Sara dévale donc quotidiennement les 25 étages qui séparent son appartement de la rue, à pied. 512 marches. 15 minutes de descente.
fonte-glaciers-groenland.jpgDes lacs se forment à la surface des glaciers du Groëland, particulièrement affectés par le réchauffement des températures aux pôles.

Un ascenseur toutes les 15 minutes

Sara devrait échapper ce soir à l'escalade à pied. Fonctionnaire au service alimentation du département municipal de la planification décentralisée, elle regagne rarement son appartement avant 21 heures. Les halls de la tour sont, alors, à peu près déserts et le ballet des ascenseurs peut reprendre tranquillement : un départ tous les quarts d'heure, en moyenne. Ce soir, Sara reviendra les bras chargés de légumes de saison. Elle passera chez "le Pakistanais", l'épicerie de sa tour. Comme un mardi sur deux, elle a touché hier son carnet de tickets alimentaires. Une ration de 200 grammes de légumes biologiques par jour, en provenance directe des jardins du sud de la ville.

En quittant la Tour 34, l'une des cents tours (re)construites sur pilotis - caprices de la Tamise obligent -, Sara songe à sa famille, restée à Marseille, qu'elle n'a pas revue depuis cinq ans. Les retrouvailles ne seront pas pour cette année. Il y a belle lurette que les avions ne volent plus en Europe. Sous la pression des industries et des rares transporteurs routiers encore en exercice sur le continent, le transport aérien a été mis au banc des accusés pour son incapacité à réduire significativement ses émissions de gaz. Assommées par "la" taxe, les compagnies aériennes ont fait faillite les unes après les autres : le prix d'un billet Genève-New York avait bondi de 300 à 2000 euros. L'Union européenne a mis la main sur les derniers coucous en état de marche, pour les affecter aux services d'urgence et aux armées...

Pour se rendre à Marseille, Sara ne pourra même pas prendre le train. Constamment saturé, il est hors de prix à cette saison de l’année : 1000 euros l’aller-retour. De toute façon, les vacances de Sara viennent d’être annulées : un parasite a touché les jardins de l’Est. La récolte de 500 hectares de potagers et vergers est perdue pour cette année. Il va falloir réaffecter les employés et trouver de nouvelles sources d’approvisionnement pour les quartiers Est. Comme il y a deux ans, les quartiers Nord percevront une ration un peu plus chiche pendant un mois, puis ce sera le tour des habitants de l’Est et du Sud, puis de nouveau ceux de l’Ouest. Ainsi de suite jusqu’à la fin de l’année 2044. Cette fois encore, l’affaire devrait passer sans trop de manifestations, espère Sara...

C’est le prix à payer pour une agriculture 100% biologique. Car l’utilisation des engrais a été proscrite - leur fabrication nécessitait trop d’énergie - et celle des pesticides est contingentée. Des armées d’ouvriers agricoles et d’ingénieurs agronomes ont été affectées aux champs, tant la tâche est complexe : il faut surveiller en permanence tous les indicateurs, l’évolution des parasites. Et quand l’un d’entre eux prolifère, c’est le branle-bas de combat.
somalia-secheresse-1.gifSecheresse en Somalie

L’agriculture est aussi un motif de préoccupation pour Amplema. A 5000 kilomètres de Londres, depuis sa hutte accrochée à la falaise de Bandiagara, le chef du village de Banani (Mali) balaie du regard cette terre ocre où plus rien ne pousse. La vallée autrefois verdoyante pendant la saison des pluies a laissé la place, voilà une vingtaine d’années, à une piste d’aviation. Depuis, l’eau vient toujours du ciel, mais elle n’arrive plus qu’à bord de conteneurs que les cargos des Nations unies affrètent une fois par mois. Tout juste de quoi survivre et élever quelques légumes chétifs.

Visa de réfugié climatique

Du peuple dogon, il ne reste qu’un petit millier de représentants. Poussés par la sécheresse et son lot de famines et d’épidémies, la plupart des villageois a pris la route du nord : Mopti, Tombouctou, la Mauritanie. Les plus courageux se sont lancés en famille, à pied ou à dos de mulet, dans un périple de plusieurs années vers le Maroc et l’Europe. D’autres ont jeté leur dévolu sur le sud, plus accessible : Côte d’Ivoire, Ghana, Liberia. Quelle que soit leur destination, Amplema le sait, ces exilés ne trouvent au bout de leur route, s’ils y parviennent, qu’un des innombrables camps de réfugiés plantés aux frontières de l’Europe. Dans ces villes de toile en proie aux violences et à la maladie, ils errent en quête d’un improbable visa de réfugié climatique.
inondations-chine.jpgProvince orientale chinoise de Anhui.

En cette fin d’année 2043, le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) recense près de 100 millions de réfugiés dans les camps disséminés sur la planète. Au nord du continent africain, ils recueillent les exilés d’Afrique subsaharienne fuyant la fournaise, et les riverains du Nil chassés par les inondations. En Asie, la famine qui frappe ce qu’il reste des terres du Bangladesh, empoisonnées par les incursions salines de l’Océan indien, a elle aussi jeté sur les routes des millions de réfugiés...
Plus au nord, ce sont les Chinois qui fuient le désert de Gobi, en quête d’une nouvelle vie en Russie. Un leurre en fait : la prolifération des parasites y ruine les cultures et entraîne la multiplication des épidémies. Si bien que les Russes eux aussi prennent la tangente vers l’Ouest. Mais quand on est russe, on n’entre plus en Europe. On s’arrête au croisement de la Biélorussie, de la Pologne et de la Lituanie. Et l’on s’entasse, là encore, à Hrodna, dans un camp de 500.000 âmes planté à une vingtaine de kilomètres du rideau de fer et de ses miradors.

Saison fraiche

Reynald connaît bien Hrodna. Il y a accompli son service civil obligatoire. Une année de naufrage au contact des damnés du climat, c’était en 2030. C’était aussi son dernier "grand voyage". Aujourd’hui il coule des jours ordinaires sur le bassin d’Arcachon, où lui et Anne tiennent une baraque à frites, ouverte de février à juin et de septembre à décembre, pour coller au calendrier des vacances scolaires, désormais calé sur la "saison fraîche". Les touristes - essentiellement des régionaux - débarquent à rythme régulier. La plupart loue pour quelques jours un véhicule à air comprimé construit localement à partir de matériaux recyclés. Leur fabrication nécessite beaucoup moins d’énergie que les antédiluviennes autos à essence ou à hydrogène, le prix est "un peu moins" taxé et leur utilisation se démocratise.

 
Cela dit, les escapades demeurent rares pour les populations qui ont massivement quitté les campagnes. Dès les années 2010, la flambée des prix de l’essence et du fioul y rendit la vie hors de prix. Quant à la succession des tempêtes et des inondations, elle fit exploser le montant des primes d’assurance. En 2015, l’arrêt contraint et forcé d’une centrale nucléaire sur deux - faute d’eau pour les réfrigérer - fit bondir le prix de l’électricité, malgré l’éclosion d’une myriade de petites entreprises qui investirent le secteur des énergies alternatives. Bilan : transports, électricité et assurances grevèrent 40% du budget des ménages ruraux. Intenable. Contraints à l’exode, ces néo-urbains s’entassèrent dans des tours de 50 étages, construites pour leur efficacité : plus concentrée, la population se déplace moins et consomme moins d’énergie.

deforestation-novoprogresso.jpgDéforestation dans la région de Novo Progresso, Etat du Para - Amazonie brésilienne

Impôt sur la naissance

Reynald et Anne s’y refusent. Les jours de vent, l’éolienne plantée sur leur lopin de terre fournit l’énergie pour quelques lessives, une réserve d’eau chaude temporaire. Et puis, pour le tourisme, Arcachon c’est toujours mieux que Marseille en été. La côte d’Azur n’est plus qu’un chapelet de villes fantômes, écrasées par un soleil de plomb. Plus la moindre forêt à l’horizon : elles sont parties en fumée. Le marché immobilier s’est effondré, tout comme dans les stations de montagne qui n’ont plus vu la neige - ni les touristes qui allaient avec - depuis longtemps...
Reynald a fait ses comptes : la saison n’a pas été mauvaise. Il a mis de l’argent de côté. Et il vient d’apprendre que le Parlement européen songe à supprimer l’impôt sur les naissances. Avec Anne, ils envisagent un premier enfant. Une façon, pour eux, de montrer leur confiance en l’avenir. Les années d’hyperinflation et de chômage sont loin derrière, le climat social s’est détendu. Et l’OMC, l’Organisation mondiale du climat, vient d’annoncer que, pour la première fois depuis deux siècles, la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère se stabilise.

Ciel bleu ?

Même sur le continent américain, la situation s’apaise. La Confédération nord-américaine vient de signer un pacte de non agression avec les Etats Libres de Floride et du Texas. Oubliées, les années de procès qui conduisirent les responsables de l’industrie pétrolière et de l’automobile dans le box des accusés, sous la pression des ONG et d’avocats mus par l’appât du gain. Oubliées, les faillites en cascade des constructeurs automobiles.

De retour au 25e étage de la Tour 34, Sara savoure une soupe froide devant un documentaire de la BBC consacré au premier protocole de Kyoto. On y apprend qu’en 2003, un rapport avisa l’administration américaine des risques de déstabilisation économique, sociale et politique liés au changement climatique. Randall et Marshall, les auteurs du texte, avaient conclu à la possibilité d’un climat sibérien en Grande-Bretagne et d’un risque de chaos nucléaire dans le monde.
Sara esquisse un sourire. Pour ceux qui ont les moyens de prendre le train, la Grande-Bretagne est devenue le nec plus ultra du tourisme tempéré. Quant aux conflits, ils sont cantonnés bien au-delà du rideau de fer européen. "Ces prévisionnistes, quelle bande d’oiseaux de malheur !"

(FIN temporaire...)
Source : Terra economica

Publié dans Nature

Partager cet article

Le modèle de consommation europpéen

Publié le par Gerome

4-Terres.JPG
Voici le modèle de consommation énergétique européen actuel. La décroissance énergétique s'impose pour diviser par 4 nos consommations et nos émissions de gaz à effet de serres.
En gros, si tous les pays du monde consommaient comme l'europe, ils nous faudraient 4 planètes..... D'où peut-être une certaine volonté de laisser le tiers monde s'enliser dans la misère. A méditer.



Publié dans Nature

Partager cet article

Un sondage qui en dit long...

Publié le par Gerome

Le prix des énergies fossiles flambe, passez aux énergies renouvelables ! Ni effet de serre, ni déchets nucléaires ! En 2006, le sondage Eurobaromètre de la Commission Européenne indiquait que, pour l'indépendance énergétique de l'UE, les Français demandent le recours au solaire (63 %), à la recherche sur les nouvelles technologies (43 %), à l'éolien (38 %), à la législation (21 %) et seulement 8 % au nucléaire... (plusieurs réponses possibles, pourcentages similaires sur l''ensemble de l'UE).

Curieux paradoxe... Est-ce que la démocratie est respectée? Est-ce que la voix du peuple est entendue? Est-ce que la majorité est représentée et écoutée? Une démocratie n'existe que si une majorité est prise en compte par un gouvernement, et là ce n'est pas le cas.
63% des français veulent du solaire contre 8% pour le nucléaire. Qu'est-ce qu'on s'embête avec notre cinquantaine de centrales?
Ha oui... j'avais oublié, le nucléaire est une affaire politico-économique et non une affaire d'intérêt publique. L'argent que génére ce business est plus important que l'argent généré par les énergies renouvelables. Dans ce cas au gouvernement on préfère privilégier la thune au désir du peuple et au bien-être commun.
Je crois que nos dirigeants devraient traverser le Rhin un peu plus souvent et constater l'efficacité de nos voisins allemands en matière d'énergie renouvelable. Ce pays qui compte 80 millions d'habitants a voté une loi pour l'abandon de la production électro-nucléaire, la dernière centrale devant fermer en 2021.
Actuellement 18 réacteurs sont en fonctionnement dans 12 centrales en activité, dont 12 réacteurs à eau pressurisée et 6 réacteurs à eau bouillante, d'une puissance cumulée totale de 21 GWe. Ces réacteurs produisent 28% de l'électricité allemande. Le reste étant produit par des énergies renouvelables.
Je dis bravo.

800px-Centrales-Nucleaires-fr.svg.png

Publié dans Nature

Partager cet article

Pesticides et agrocarburants au coeur du débat public

Publié le par Gerome

 
Lettre d'information du MDRGF
Pesticides et agrocarburants au coeur du débat public.
A travers une dépêche de l'Associated Press et un article du Monde retrouvez l'actualité des pesticides en France et en Europe. Une pétition contre les agrocarburants, en soutien à Fabrice Nicolino, vous appelle à l'action.

Pesticides : vers un changement de culture et d'agriculture ?

Par Cécile Roux AP
PARIS - D'un côté, les partisans d'une réduction de 50% d'utilisation des pesticides en dix ans et d'une exclusion des substances préoccupantes, de l'autre, l'industrie de la "protection des plantes" et des représentants du monde agricole: le Grenelle de l'environnement a été le terrain d'un vif affrontement sur les produits phytosanitaires, dont la France est la première consommatrice en Europe.

A l'approche des négociations finales, les organisations de protection de l'environnement attendent de véritables "mesures de rupture" qui permettraient à l'Hexagone de rejoindre les rangs des "bons élèves européens", tels le Danemark, la Suède ou la Norvège, pour diminuer les risques tant en matière d'environnement que de santé publique. Ces pays ont "réussi à réduire de 50 à 70% leur utilisation de pesticides en quelques années", souligne François Veillerette, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF, membre de l'Alliance pour la planète).
A ses yeux, il s'agit ainsi d'un "objectif réaliste" et "ambitieux" car cela induirait la mise en place d'une "autre politique agricole" pour "changer la donne". Près de 90% des pesticides en France sont utilisés en agriculture, le reste étant consommé par les jardiniers, collectivités locales et gérants de la voirie publique.


Mais un document de travail gouvernemental préparatoire aux ultimes négociations mentionne simplement un contrat national de réduction des pesticides au fur et à mesure que les alternatives seront disponibles.

"Il faut qu'il y ait un objectif chiffré de réduction des pesticides qui soit retenu et planifié dans le temps. Il y aura des négociations sur les modalités, c'est évident", mais "avec la mise en place de systèmes agronomiques, respectons ces objectifs", plaide François Veillerette.

Il prône une poursuite de la recherche et une généralisation des systèmes de production intégrée, qui usent des "pesticides en derniers recours" et font appel à des méthodes mises en place dans l'agriculture "bio" et d'autres techniques agronomiques. "Cela a pour effet de diviser par deux ou par trois l'utilisation des pesticides", dit-il, citant l'"excellent travail" de la Suisse dans ce domaine.

Autre grande demande portée par l'Alliance pour la planète: l'interdiction de l'ensemble des CMR (cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques) préoccupants, des perturbateurs hormonaux et des neurotoxiques les plus importants, soit "au moins 150 substances" -et ce dans un délai de trois ans-, alors que le document de travail du ministère de l'Ecologie en mentionne 50.


"On ne peut pas jouer avec la santé publique" avec "des produits pour lesquels on n'a pas une certitude absolue sur l'être humain, mais uniquement des résultats d'expérimentation animale", estime François Veillerette. "On doit protéger la population et ne pas attendre de compter les cercueils pour agir".
Pour lui, la France "a maintenant un savoir-faire", "ce n'est pas les pesticides ou la famine, ce n'est pas ça du tout".

Une position loin d'être partagée par Pascal Ferey, vice-président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), chargé de l'environnement, qui juge "insuffisants" les modes alternatifs actuels au tout chimique et demande avec insistance "un vrai programme de développement de la recherche publique et de la recherche fondamentale" doté de moyens. Il affirme la totale indépendance de la FNSEA vis-à-vis de l'industrie des phytosanitaires et refuse que l'"agriculteur soit le bouc-émissaire" du Grenelle.

Dans un communiqué fin septembre, l'Union des industries de la protection des plantes (UIPP, 96% des fabricants de produits phytosanitaires du marché français), disait "oui à une réduction des impacts liée à l'utilisation des pesticides" mais "non à des mesures de réduction quantitative".

Sur la cinquantaine de substances dont le document de travail gouvernemental évoque l'exclusion, Pascal Ferey juge qu'une "vingtaine" peuvent être supprimées, mais considère que réserver le même sort aux autres équivaudrait à mettre "en danger" un "certain nombre de productions végétales".

Il se déclare par ailleurs opposé à deux propositions: l'interdiction de l'épandage aérien et l'établissement d'un calendrier pour relever le niveau de la redevance pour pollutions diffuses fixé dans la loi sur l'eau, une "injure" selon lui aux parlementaires français. AP cr/div/sb




Pesticides: les chiffres clés
AP
PARIS - Les chiffres clés sur les pesticides


- La France est la première consommatrice de pesticides en Europe et pointait en 2005 en quatrième position du classement des marchés mondiaux, derrière les Etats-Unis, le Brésil, et le Japon, avec un chiffre d'affaires d'environ 1,8 milliard d'euros, selon l'Union des industries de protection des plantes (UIPP, 19 adhérents, 96% des fabricants de produits phytopharmaceutiques du marché français). Le marché mondial des produits phytosanitaires en 2005 était de 31,2 milliards de dollars.
- Chaque année, près de 75.000 tonnes de pesticides sont utilisées dans l'Hexagone -soit environ un tiers de la consommation européenne, essentiellement sur les terres agricoles. Jardiniers, collectivités locales et gérants de la voirie publique en consomment 10%, souvent à des doses trop élevées.


- Résultat: des résidus de pesticides sont présents dans l'air, l'eau, les sols et l'alimentation, souligne l'Alliance pour la planète. La moitié des fruits et légumes contient des traces de pesticides, 7% des échantillons dépassant les limites maximales en résidus, selon les chiffres de l'Union européenne et la Direction générale de la santé et de la protection des consommateurs. L'Institut français de l'environnement détecte au moins une substance active dans 96% des points de mesure des cours d'eau et 61% des points de mesure des nappes souterraines (2004).


- 91% des Français jugent prioritaire une réduction de 50% de l'utilisation des pesticides en dix ans dans l'agriculture conventionnelle, selon un sondage CSA publié vendredi pour le compte de l'Alliance pour la planète (échantillon de 1.003 personnes, interrogées le 10 octobre par téléphone, selon la méthode des quotas).

- 81% des Français jugent que la limitation de l'utilisation des pesticides dans l'agriculture doit être une priorité du Grenelle de l'environnement, selon un sondage IFOP TBWA Non Profit/"Le Journal du dimanche" (9 septembre 2007, échantillon de 955 personnes interrogées du 30 au 31 août). AP


L'UE va revoir sa législation sur les pesticides

LE MONDE | 22.10.07
BRUXELLES BUREAU EUROPÉEN


Faut-il réduire les pesticides ou simplement encadrer leur usage ? Cette question divise les lobbyistes européens - défenseurs de l'environnement d'un côté, producteurs de pesticides et agriculteurs de l'autre - et les eurodéputés qui vont réviser une partie de la législation existante, en première lecture, mardi 23 octobre, à Strasbourg.

La Commission, elle aussi partagée entre ces deux camps, propose seulement d'encadrer l'usage des pesticides. Elle constate que leur utilisation n'a pas diminué entre 1992 et 2002 - 315 000 tonnes, d'une valeur de 7 milliards d'euros, ont été disséminées dans l'environnement en 2002 -, et que 5 % des fruits et légumes vendus en Europe présentent encore des valeurs résiduelles en pesticides supérieures aux plafonds autorisés. Elle estime qu'il est possible de limiter l'usage de ces produits chimiques au "strict nécessaire". Mais elle part aussi du principe que les pesticides permettent de garantir la sécurité alimentaire européenne. Bruxelles ne veut pas priver les agriculteurs d'outils dont pourraient bénéficier leurs concurrents du tiers-monde, ce qu'apprécient les professionnels concernés, réunis au sein du Comité des organisations professionnelles agricoles (COPA) de l'Union européenne.


La Commission constate en outre qu'il est "impossible" de prouver l'existence d'un lien de causalité entre l'usage de pesticides et l'apparition de certaines maladies, un point sur lequel insiste l'Association européenne de la protection des plantes (ECPA), qui représente 80 % des producteurs de pesticides de l'Union européenne (BASF, Bayer, DuPont de Nemours, Monsanto...), soit 28 000 emplois et un chiffre d'affaires de 6,8 milliards d'euros en 2006.

Dans le camp adverse, les ONG pro-environnement, réunies au sein du réseau Pan Europe, estiment que limiter l'exposition aux pesticides permettra de préserver la santé humaine et de protéger l'environnement. Au Parlement européen, elles sont entendues par la rapporteuse verte allemande Hiltrud Breyer, en charge d'un règlement relatif à la "mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques", mais pas par sa collègue Christa Klass (CDU), en charge d'une directive sur leur "utilisation durable".



PROTECTION DES RIVIÈRES


Ces protagonistes s'opposent sur la nécessité d'introduire ou pas des objectifs contraignants de réduction des pesticides. "Certains pays comme le Danemark ou la Suède l'ont fait, alors pourquoi pas l'Union européenne ?", demande François Veillerette, du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures. "On ne peut pas transposer le modèle danois à la Grèce ou à l'Espagne, qui n'ont pas les mêmes cultures !", répondent les services de Stavros Dimas, commissaire en charge de l'environnement. "En outre, si les fermiers doivent réduire leurs quantités, ils utiliseront des substances plus actives", ajoute la Commission.

De même, l'ECPA et le COPA s'opposent à l'introduction uniforme de "zones tampons" destinées à protéger les rivières : "Comment soignera-t-on le riz en Camargue, comment fera-t-on aux Pays-Bas où il y a des ruisseaux tous les dix mètres ?", demandent ces organisations. Autre pierre d'achoppement : l'introduction du principe de reconnaissance mutuelle pour les pesticides, selon lequel l'autorisation de mise en vente dans un pays de l'UE vaudrait dans tous les autres. Industriels et agriculteurs y sont favorables, puisqu'il permettrait de créer un marché unique des pesticides, tandis que les environnementalistes opposent un principe de souveraineté nationale.

Dernière question, l'UE va-t-elle faire pour les pesticides ce que son règlement Reach a fait pour les produits chimiques ? Le commissaire Markos Kyprianou, en charge de la santé, suggère d'interdire les substances cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction, et d'imposer le principe de la substitution, qui consiste à retirer un produit quand une substance plus sûre existe. L'ECPA fait valoir qu'elle perdrait alors 30 à 75 % de son marché.




Rafaële Rivais
Article paru dans l'édition du 23.10.07


Appel: Dites Stop aux agrocarburants!


Fabrice Nicolino auteur d'un ouvrage qui vient de paraître chez Fayard (1) sur les agrocarburants lance ce 23 octobre un appel pour réclamer "la fin immédiate de toutes les aides publiques, directes ou indirectes, à cette agression contre la morale humaine la plus élémentaire que sont les agrocarburants ". Car qui dit agrocarburants, dit plus de pesticides, moins de terres pour l'alimentation et donc plus de famines dans les pays les plus pauvres et une hausse des prix des productions alimentaires partout sans pour autant résoudre le moins du monde la problématique énergétique à laquelle nous faisons face.

Si vous souhaitez en savoir plus et si vous aussi vous voulez protester contre ce leurre des agrocarburants, rendez-vous sur : http://www.mdrgf.org/news/news070309_pesticides_agrocarburant_appel.html

1 : « La faim, la bagnole, le blé et nous » Fabrice Nicolino, Fayard, octobre 2007
Lettre d'information du MDRGF  plus d'infos sur notre site !



Partager cet article